Jugement et Matrika Shakti

Getting your Trinity Audio player ready...

NOTE : Les termes sanskrits Matrika Shakti font directement allusion au pouvoir (Shakti) que possèdent sur nous les mots parlés ou écrits (Matrika = « lettres » ou « mots. ») C’est la Matrika Shakti des mots qui nous fait ressentir plaisir ou souffrance, selon le cas. Mais il faut se souvenir que ce pouvoir, c’est nous-mêmes qui l’avons attribué aux mots et que ces derniers n’en possèdent aucun, outre celui que nous leur offrons, bien imprudemment d’ailleurs.

___________________________

 

JugementParlons franc d’un sujet d’actualité et qui fait se prendre la tête inutilement à des personnalités qui prétendent rechercher « plus de Lumière » alors que celle qui leur est proposée presque à chaque instant, semble déjà les aveugler ou, du moins, ne pas trouver grâce à leurs yeux. Je désire vous parler ici du jugement. De ce fameux jugement qui fait si peur à beaucoup de prétendus « spiritualistes » mais qu’ils s’empressent eux-mêmes d’employer à tout bout de champ, sans avoir l’intention de le reconnaître, bien évidemment.

Essayons d’y voir un peu plus clair : Qui a lancé l’idée que l’être humain ne devait pas porter de jugements ? Sans doute un extraterrestre, sommes-nous obligés de répondre ! Car cessons deux secondes d’être hypocrites : Qui ne juge pas, même en cachette ?

Tout le monde porte des jugements de valeur sur tout et sur tous !

Mais pas tout le monde a envie de le reconnaître… Pourquoi donc ? Dernièrement, sur un autre forum que Psukelogos (Note actuelle : un ancien forum créé en 2006), on m’a dit que je portais tout le temps des jugements sur tout et sur tous et « à l’emporte pièce. » L’amusant de l’histoire, c’est qu’en me disant cela, la personne, d’une intelligence rare, faisait exactement ce qu’elle me reprochait : elle portait sur moi un jugement rapide, définitif et… à l’emporte pièce. N’est-ce pas hilarant, si on prend le temps de s’y arrêter deux secondes ?

Dire à une autre personne qu’elle est ceci ou cela (et même si on a raison dans l’absolu, n’est-ce pas) consiste en un jugement, que ça nous plaise ou non. Insister pour faire savoir à une autre personne qu’elle juge « mal » et que notre jugement à nous est meilleur est, en plus, d’une stupidité sans borne.

Tout comme de dire, à une personne qui tente d’exprimer librement son avis, qu’elle essaye en fait de nous « imposer sa vérité ». Il est clair que la vérité des autres nous emmerde parfois copieusement mais ils ont le droit d’en user comme s’il s’agissait de leur vérité préférée ! C’est d’ailleurs ce que nous faisons en jugeant qu’ils se trompent et que nous avons raison !

 

supermanBref, nous faisons souvent aux autres ce qu’on leur reproche de nous faire à nous. L’ignoriez-vous ? Moi pas. N’étant pas (ou plus) concerné par les frasques de ce petit merdeux de « Moi-Idéalisé » qui pourrit la tête et le cœur des Chercheurs de Lumière, je n’hésite jamais à porter des jugements de valeur et à les exprimer avec force et conviction, car ma nature humaine m’y incline tout naturellement, un point c’est tout. Je ne cherche pas à me montrer plus beau que nature (Moi-Idéalisé) ni à faire croire que ce que dit l’autre est moins bon. En fait, si je n’aime pas ce que dit l’autre, je n’en parle même pas, je l’ignore carrément comme si rien n’avait été exprimé.

Mais je ne m’attaque à personne en particulier; je me concentre uniquement sur ce que je désire exprimer. Et si je critique ce qui a été dit ou écrit, je critique l’état d’esprit à l’origine de ce qui a été exprimé, jamais celui qui exprime. Si vous vous montrez un tant soit peu objectif, vous pourrez alors reconnaître que cette façon d’agir, tout en étant certes des plus culottées, est largement supérieure à celle qu’emploient généralement les plus « instruits » et qui se résume non seulement à ridiculiser la version de l’autre mais, en plus, à attaquer directement cet autre avec l’intention très nette de ternir sa propre valeur personnelle. Ce qui, avouez-le, n’a plus rien à voir avec le fait de comparer de simples idées !

 

En somme, pour beaucoup, il s’agit moins de défendre leur opinion que d’essayer d’abaisser tous ceux qui pensent différemment. Et cela, en plus d’être un signe évident de stupidité et de manque d’évolution spirituelle, est l’indice formel et précieux nous informant que nous perdrions notre temps à vouloir argumenter avec de tels personnages. C’est la raison pour laquelle je ne discute que bien rarement avec ceux qui ne sont pas d’accord avec moi sur un quelconque propos, préférant ne fréquenter que ceux qui partagent déjà le même avis et la même vision que moi. Bien que ce raisonnement puisses paraître étonnant voire suspect, il s’appuie sur l’expérience vivante et consciente.

Expérience qui m’a maintes fois prouvée que les joutes oratoires ou écrites ne servent que l’ego des protagonistes assez stupides pour s’y adonner. De toutes façons, chacun défend ses idées et campe sur ses positions. Changer carrément d’avis est inutile quand on peut faire évoluer une idée sur un chemin similaire mais supérieur à celui préalablement choisi.

 

JugerContrairement à la légende, fréquenter ceux qui ont des idées contraires ou opposées ne peut pas nous enrichir. Au mieux, le plus puissant des deux protagonistes pourra réussir à convaincre l’autre que sa version est supérieure et que la première doit être abandonnée pour suivre la seconde. Autant changer carrément de personnalité et copier celle qui nous fascinera le plus ! C’est d’ailleurs ce qui se passe en général (phénomène de Mimétisme.) Il est devenu carrément impossible de discuter avec quelqu’un qui pense différemment de nous, sans s’entendre dire (ou voir écrit) très rapidement :

« Tu portes des jugements et je n’aime pas ceux qui jugent et n’ont pas d’amour en eux ! » Une façon grossière de lui dire : « Ta gueule, c’est moi qui ai raison. » Le coup du « manque d’amour » est excellent et marche assez bien auprès des plus sensibles ou fragiles. En fait, auprès de ceux qui ont autant besoin de reconnaissance que celui qui emploi cette arme minable et qui est bien placé pour en connaître l’efficacité ainsi que le pouvoir destructeur.

 

lame tranchantLes psychologues ésotéristes savent depuis longtemps que ceux qui emploient une arme contre leurs semblables dans l’espoir évident de les blesser, en connaissent bien le tranchant. Eux-mêmes seraient affreusement blessés par cette même arme et, sans doute, l’ont-ils déjà été. L’état d’esprit de ces gens est assez misérable, car l’idée directrice se résume à faire subir aux autres ce qui les terrorise le plus. Il est donc très facile de se débarrasser d’un tel pou ambulant, cela simplement en notant avec intérêt ce qu’il essaye de nous faire, puis en retournant son arme contre lui.

En général, les dégâts son immédiats ! Les sombres personnages qui se servent de ce genre de manipulation mentale grossière ont bien de la chance de ne tomber que rarement sur des psy éso ! Car face à cette affirmation lancée plus haut : « Tu portes des jugements et je n’aime pas ceux qui jugent et n’ont pas d’amour en eux ! »

Ils pourraient fort bien s’entendre rétorqué du tact au tac :

« Et toi, tu fais quoi en me balançant ça à la gueule, tu fais preuve d’amour et de compassion, sans doute, Eh saucisse ? » 

Donc, j’espère que vous l’avez compris et accepté sans hypocrisie :

Nous jugeons tous et tout le temps mais quelques-uns n’ont pas envie d’avouer le faire, car ils préfèrent se montrer « différents » par rapport à « la masse laborieuse. »

 

jugement2Prétendre ne jamais porter de jugement ou pire, le laisser entendre sans avoir les c… Euh…Le courage de l’affirmer directement, et ce, en accusant les autres de le faire, est non seulement hypocrite et hautement suspect (ces gens sont à fuir rapidement, car on perd son temps avec eux) mais dénote aussi d’un solide Moi-Idéalisé qui ne supporte pas d’entendre certaines choses susceptibles de remettre en cause sa suprématie.

Car en effet, qu’est-ce qui peut bien gêner ceux qui semblent tant redouter le jugement d’autrui ? Attention : c’est ici que, comme à l’accoutumée, je vais réclamer de ceux qui me lisent, tout leur bon sens et leur finesse mentale…  Il N’EST PAS question de juger les gens ouvertement, directement, en les agressant par exemple d’un solide : « T’as un gros nez et tu pue du bec, je te déteste ! » Mais bien de juger de ce que nous ressentons tandis que nous lisons ou entendons ce que d’autres écrivent ou disent. Merci de capter la nuance avant de beugler à l’assassin ! Mais voici un exemple concret. Je discutais avec une personne, il y a quelques mois de cela, et cette dernière me tenais ce genre de propos :

« Moi je dis que ceux qui étudient la psychologie sont un peu dérangés du cigare, car il faut être vicieux et avoir du temps à perdre pour se triturer les boyaux de la tête alors que la vie est si simple quand on ne se prend pas le choux à tout bout de champs ! »

Ce à quoi j’ai répondu, d’un ton laconique :

« Sans doute que ces gens là ont quelques problèmes à résoudre, comme tout le monde, mais sans doute doivent-ils être plus courageux que les autres, puisqu’ils acceptent de le faire sans se trouver d’excuser pour fuir leurs responsabilités… »

La personne est devenue rouge et à répondue :

« Comment oses-tu me juger ? C’est pas parce que tu étudies des conneries que tu as la science infuse et sais mieux que les autres ce qui leur convient ! »

 

Jugement3Captez-vous le problème à sa racine ?  Si ce n’est pas le cas, essayons de décortiquer, ensemble, cet exemple qui en vaut un autre. Tout d’abord, la personne émet un jugement de valeur mais s’imagine ne présenter que l’évidence.  A noter qu’elle est consciente du fait que son vis-à-vis est intéressé par ce qu’elle juge sans aménité : la psychologie.  Il s’agit donc d’une attaque aussi gratuite que délibérée, mais hypocrite car non franchement exprimée en tant que telle. Cela, c’est le premier point. Second point, dans le discours de cette personne se trouve caché un petit poison qui, prévu pour son vis-à-vis (moi en l’occurrence) va lui être renvoyé et qu’elle va avaler comme une vraie conne, comme on va le vérifier plus loin.

Ensuite, le gars Serge qui n’est pas né de la dernière pluie et dont le Soi connait toutes les fourberies humaines pour les avoir appliquée -avec bonheur- il y a peu de millénaires, lui répond ce qu’il pense lui aussi. Il ne dit pas : « C’est la vérité, j’ai raison, tu as tort et tu es, de plus, un fils de Putois unijambiste engendré par une truie écossaise, sur un couvercle de poubelle ! »

Ce qui serait un brin déplacé, vous me l’accorderez volontiers. Il énonce simplement et tranquillement SA vérité, tout comme semble l’avoir fait son interlocuteur. Il ne réagit pas en se faisant pipi dessus de colère ni en pétant un câble;  il le fait avec la mâle assurance que lui reconnaissent ses proches (il les payent pour ça, d’ailleurs.) Et que se passe-t-il alors ? L’autre courgette pas fraîche s’emporte et se trahie toute seule : En se sentant visée directement par la réponse, elle démontre d’une manière incontournable qu’elle même désirait viser son vis-à-vis et, si possible, le blesser au passage.

 

Nous voyons donc DEUX jugements de posés : le sien et le mien. En fin de compte, le premier était lâche et fourbe car non directement émis, le second était naturel et implicite, car ce que j’ai répondu consiste exactement en ce que j’aurais répondu, MÊME si la proposition de départ de mon interlocuteur, était partie d’une saine intention. Saisissez-vous la nuance ? Moralité de l’histoire (qui est double) :

Ceux qui reprochent aux autres de juger toutes les trente secondes sont des tyrans mesquins qui refusent d’entendre d’autres vérités que les leurs, car ces autres vérités pourraient les déstabiliser tant est FRAGILE leur actuelle position. Par ailleurs, ils se servent eux-mêmes du jugement pour tenter maladroitement de faire taire ceux qui expriment des vérités différentes et sont donc les premiers à démentir le fait évident que chacun a le droit de pouvoir exprimer librement sa vérité.

 

petit tyranEt comment réagir face à ces petits tyrans en herbes qui, bien évidemment, n’ont que leur propre mal-être à nous apporter ? Par le silence ! Vous vous détournez, psychologiquement parlant, et vous ne leur adressez plus la parole, car vous avez affaire à des êtres qui souhaitent « fausser le jeu » et les fréquenter plus avant ne vous servira même pas « karmiquement » (pour vous évaluer, pour évoluer vous-mêmes et trouver ce qui cloche en vous.) Ou bien vous pouvez, comme je le fais moi-même, gagner un temps précieux et économiser votre quiétude mentale, en ne fréquentant et en n’acceptant de dialoguer, en paroles ou en écrits, qu’avec ceux et celles qui partagent les mêmes centres d’intérêt, les mêmes passions et qui, en un mot, pensent déjà comme vous pensez ! Ne dites pas « C’est trop facile, ça ! » comme si votre destin se résumait à devoir en ch… Suer à chaque minute de votre vie !

Essayez et vous verrez non seulement comme c’est REPOSANT mais surtout, comme vous avez pu vous PRIVER vous-mêmes de paix en croyant trouver, dans l’opposition et les contraires, une chose que vous ne pouviez pas y trouver, car elle ne s’y est jamais trouvée et ne s’y trouvera jamais.

 

Serge Baccino