La cellule humaine

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La cellule humaine

 

Nous savons ce qu’est une cellule, n’est-ce pas ? Du moins croyons-nous le savoir ! Car ce que nous appelons « connaissance », ressemble étrangement à un savoir de surface, rarement à de la connaissance véritable. On dit que connaître, c’est naître avec (co-naître.) Mais il nous faudrait plus parler ici de Reconnaissance que de simple connaissance. Quelle différence entre les deux ? Si connaître c’est naître avec et se réfère surtout à de l’héritage culturel, biologique et, forcément, aux programmations mentales que ces choses-là impliquent, par contre, Reconnaître fait plus allusion à ce pouvoir extraordinaire de Naître de Nouveau, ou plus exactement, de se faire renaître soi. Lorsque nous devenons capable de reconnaître que tout ce qui ne nous touche pas, ne nous affecte pas et, en un mot, ne nous impacte en aucune façon, ne mérite pas le titre de connaissance, nous commençons réellement à Apprendre.

 

Mais quel rapport avec la cellule, me direz-vous ? Le rapport est direct mais pas apparent, loin s’en faut. Pourtant, tout est là, sous nos yeux et ce, depuis toujours. Ou plus exactement, depuis qu’un homme a commencé à parler de cellule et qu’au moins un autre a eu le sentiment de comprendre ce que le premier disait ! Une cellule, c’est quoi ? C’est une membrane cytoplasmique avec un centrosome au milieu. Cela pour les puristes. Pour un psy éso, avide de précision, une cellule est un point focal de manifestation, avec les limites que ce point central a lui-même créé ou bien s’est vu imposé, par des forces supérieures aux siennes. OK, nous avons donc un cercle avec un point au centre, mais encore ? Nous avons bien plus que cela et pour le comprendre, il nous faut étudier, très succinctement, la vie et les fonctions basiques d’une cellule. N’importe laquelle, la Règle étant valable pour toutes, ou presque (cf. cellules privées de noyau.)

Quand on apprend un minimum de choses sur les cellules, les deux premières choses que nous apprenons, c’est que nos cellules sont spécialisées et œuvrent en bonne intelligence avec toutes les autres cellules qui partagent la même spécialité. Par exemple, une cellule du foie, prise séparément, sera propre à cet organe majeur de notre corps et œuvrera de concert avec toutes les autres cellules de ce même foie. Il s’agit donc là d’une forme rare d’individuation sans exclusion pour autant. Chaque cellule est unique, individuelle, mais œuvre pourtant de concert avec toutes les autres cellules partageant le même code.

 

Maintenant, oubliez deux minutes ce que vous croyez connaître et savoir à ce sujet, même (ou surtout) si vous faites parties du corps médical, comme on dit. Un corps dont chaque représentant est une simple cellule, notons-le au passage pour le plaisir. Voici une cellule, donc. Nous observons qu’elle se présente sous la forme d’un noyau, au centre, et d’une membrane formant sa périphérie. Nous partirons de l’idée plus ou moins discutable que le noyau représentera, pour nous, l’identité actuelle de la cellule et nous porterons toute notre attention sur la membrane périphérique, car c’est elle qui détient la clef majeure d’une compréhension véritable du Principe de Cellularité, qui dépasse, et de très loin, le simple corps physique humain. Tout de suite, on a envie de se poser une question : « Pourquoi cette membrane est-elle à cette distance précise du noyau, pourquoi pas plus loin ou plus près, par exemple ? »

Autrement dit, pourquoi la membrane forme-t’elle une périphérie à cette distance précise du noyau central ? Il y aurait-il un rapport de causalité entre le noyau et sa périphérie ? Pour l’apprendre, nous allons « monter » de plusieurs niveaux ou plans de l’Êtreté, puisque nous allons étudier le comportement d’une personne qui va, sans le savoir, reproduire le comportement des cellules de son corps. A moins que ce ne soit ces mêmes cellules qui reproduisent le comportement de la personnalité physique ? C’est ce que nous allons essayer de définir brièvement ici.

 

Nous connaissons tous ces expressions populaires, telles que « la cellule familiale », ou encore « un cercle d’amis » et on se réfère parfois à « l’entourage » d’une personne quelconque. Une cellule ? Un cercle ? Un entourage ? Serait-il possible qu’une personne puisse se prendre pour un noyau cellulaire puis se construire, autour d’elle, une périphérie de nature purement psychologique ? Mais c’est exactement ce que nous faisons tous, sans même le réaliser et donc, sans même le faire exprès ou sciemment. On sait qu’une cellule qui compose notre chair est programmée et que, dans des conditions naturelles ou normales de fonctionnement, refuse de se comporter autrement que selon le contenu formel de sa programmation (ou de son code) génétique. En tant qu’être humains, nous avons des préférences, nous poursuivons des buts précis et, surtout, nous n’acceptons pas de côtoyer n’importe qui, malgré que nombreux sont ceux qui cherchent à s’en défendre, montrant ainsi le contraire de ce qu’ils affirment. Refuser d’admettre une chose, cela revient à refuser de laisser entrer dans notre périphérie psychologique – dont nous sommes le noyau central – quelque chose qui contrarie ce que nous sommes ou tentons d’être et de demeurer par tous les moyens en notre possession (Moi-Idéalisé.)

 

Ainsi, notre « entourage » se résume aux personnes que nous acceptons de côtoyer et donc, de laisser entrer dans notre cercle restreint formant la périphérie de notre être égotique. Mais dans le cas de l’être humain, qu’est-ce que le noyau, représenté ici par la personnalité physique ? Pour le comprendre, là encore, il nous faut « oublier » ce noyau momentanément et nous tourner vers sa périphérie, sa membrane cellulaire intime. Cette membrane contient tout ce que le noyau central (appelé « Noyau Dur », en psy éso) a non seulement accepté de laisser passer mais aussi avec lequel il en est arrivé à s’identifier.

Un poète écrivait : « Nous ne laissons jamais entrer que soi en notre demeure… » Plus une personne accepte de laisser entrer des idées et des sentiments, plus elle aura l’occasion de s’associer à des états d’esprit (pensées, idées) et à des états d’être (émotions, sentiments) avec lesquels elle pourra éventuellement s’identifier, au cours du temps. Autant est-il vrai que « ce que nous aimons, nous le devenons ». A moins que ce que nous aimons corresponde à ce que nous sommes déjà, mais inconsciemment ? Dans ce dernier cas, tout ce que nous sommes mais sans le réaliser pour autant, représenterait l’espace immense qui s’étend au-delà de la membrane, vers sa surface.

 

Lorsque nous laissons filtrer idées et sentiments connexes, l’espace entre le noyau et sa périphérie augmente d’autant. Pour comprendre cette idée, imaginez que le cercle autour du noyau, grandit d’une manière graduelle mais certaine, ce qui a pour effet de donner au noyau central de plus en plus d’espace mental pour SE produire (pour produire ce qu’il est ou « qui il est. ») Il serait amusant de retraduire l’ouverture ou la fermeture d’esprit d’une personne, par un simple schéma : un cercle avec un point au centre ! Pour une personne quelque peu fermée (et non pas bête), la distance entre le noyau et la périphérie serait à peine décelable, car le cercle entourant le noyau serait très proche de ce noyau, donnant l’impression de le serrer de près, de le comprimer. Partant, une personne intelligente et à l’esprit très ouvert, devrait être symbolisée par un cercle et un point au centre, mais le tout occupant une page entière au format A4.

Bien sûr, tant qu’il y a cellule (homme ou autre degré de manifestation), il y a limite et donc, limitations. On comprend, à présent, que la personnalité humaine (le noyau central) dépend de l’amplitude de l’espace courant du centre vers la périphérie. Amplitude ou espace mental (pour la cellule homme) qui laisse deviner la capacité exacte de cette personne à intégrer l’espace extérieur ainsi que les autres et à les faire siens.

 

Intégrer un espace extérieur, cela on peut tous en comprendre le symbolisme : cela revient à se laisser plus d’amplitude, de liberté, d’espace psychologique. Mais que pourrait bien signifier « intégrer les autres » (ou certains autres) ? Pour le comprendre, il suffit de s’observer vivre soi-même ! Nous sommes tous pareils : nous aimons certaines personnes, et peu importe les raisons, et nous avons de l’aversion pour certaines autres. Ceci est très humain, mais cette excuse n’explique pas « le pourquoi » : elle indique seulement le « quoi ». Pourtant, avec un peu de réflexion, on peut réaliser que nous avons tendance à nous polariser en présence de certaines personnes.

Par exemple, nous repoussons (voire rejetons) ceux que nous prétendons ne pas aimer et à l’inverse, nous cherchons à attirer ceux qui trouvent grâce à nos yeux. Attraction, Répulsion, cela nous rappelle une loi qui fait grand bruit depuis une bonne décennie. Toutefois, cette loi doit être sectaire, voire indélicate, puisqu’elle ne place l’accent que sur un seul pôle, alors que de toute évidence, il y en a deux. TOUT EST DOUBLE. Toujours ! Sinon, plus rien ne marche et l’univers s’écroule ! Ce qui est ballot, surtout pour tous ceux qui s’imaginent « vivre dedans » !

Question : « Votre membrane est-elle « élastique » ? »
Autrement dit, combien de personnes, de situations, d’états de l’esprit et de comportements DIFFÉRENTS DES VÔTRES, êtes-vous capable de concevoir, d’accepter et de laisser entrer en votre sein des saints ? Très peu, dites vous ? Voilà qui est pour le moins fâcheux. Vous ramenez tout à vous et ne voulez admettre que votre état d’esprit qui à vos yeux « fait loi » ? C’est votre droits, mais du coup, votre périphérie touche presque votre centre, si j’ose dire !

 

Et vous ? Vous dites pouvoir comprendre, admettre voire accepter de très nombreuses choses, y compris peu reluisantes ? Alors votre centre doit commencer à perdre de vue sa périphérie, le pauvre vieux ! Il est bien connu que les extrêmes n’entrainent rien de bon, en règle générale. Si votre esprit est fermé à la nouveauté, comment pourrez-vous progresser ? Mais si à l’inverse – et en suivant les conseils stupides de spiritualistes du dimanche – vous essayez de tout accepter, admettre et donc, intégrer à votre complexe psycho-énergétique, alors vous devenez une éponge psychique, voire une poubelle ambulante d’une capacité d’accueil presque illimitée ! Vous captez l’idée ? C’est le même principe que « le peu et le trop peu », en fait. La Loi en présence (concernée) est assez simple, finalement : « Nous devenons (le noyau) tout ce à quoi nous cherchons à nous identifier, et nous nous isolons (extérieur de la membrane) de tout ce à quoi nous refusons de nous associer puis de nous identifier. »

C’est cette « barrière psychologique », cette limite entre le « moi » et le « non-moi » qui forme la membrane périphérique, chez la cellule-homme. Le « moi » est donc formé par tout ce avec quoi nous avons accepté de nous identifier, tandis que le « non-moi » (l’extérieur et les autres, au-delà de la membrane) est formé par… Tout le reste !

Tout ce qui nous effraye, nous dégoûte ou nous révolte, nous préférons le placer loin de nous. Et pour être certains qu’ils y restent, loin de nous, nous créons sans le réaliser, une sorte de « barrière mentale », de protection psychique, qui nous isole purement et simplement de tout ce que nous croyons être différent et donc distinct de nous.

 

Hélas ! Le problème est inversé ! Les choses ne sont pas différentes ou distinctes de nous, c’est nous qui, en nous coupant d’elles, les rendons différentes et distinctes de nous ! Mais laissons cela pour en terminer avec ce sujet. Nous voyons que l’être humain, à l’instar d’une cellule du corps, est une sorte d’individualité construite en créant une alternance dans le rapport équilibre/déséquilibre, entre le « moi » et le « non-moi », c’est-à-dire entre ce que nous acceptons d’incarner et tout ce que nous refusons encore d’incarner. Mais contrairement à la cellule physiologique qui elle, n’a aucun libre arbitre, nous avons la capacité d’agir directement sur ce concept très virtuel d’identité, de « moi » face à l’altérité générale nommée « Univers ». Allons plus loin : si la cellule de base est programmée et donc, incapable de se faire évoluer elle-même, la cellule-homme est capable d’évoluer, puisqu’elle peut puiser directement dans l’univers du « non-moi », cela pour augmenter son « moi ». Une clef évolutive nous est donc offerte avec ce sujet. Nous savons désormais que notre but est bien de « perdre de vue » nos limites et donc, tout ce qui encercle et limite notre être et le réduit à une expression constante, invariable.

Certains on cru comprendre qu’il était de leur intérêt d’apprendre un maximum de choses, n’importe lesquelles, du moment que l’on apprend. Hélas, comprendre une chose ne suffit pas l »incarner ! Pour devenir ce que l’on se propose de d’être, il faut réussir à le manger ! La racine latine de ce mot (assimilaré) nous apprend que assimiler quelque chose, cela revient à l’avaler puis à le digérer. Dans le cas contraire, il s’agit de connaissances livresques qui s’empilent dans l’arrière-cour de l’intellect. Ne voyez pas d’autre sens au verset de l’Apocalypse faisant référence au « petit livre avalé » !

 

Prenons un exemple un peu simpliste mais suffisamment révélateur : la gentillesse. Nous décidons, un matin en nous levant, d’apprendre ce qu’est la gentillesse. Auprès d’un enseignant compétent, gentil depuis plus de trente ans, nous apprenons tout ce qu’il y a à savoir à propos de la gentillesse. Nous sommes même capable de réciter par cœur, la liste des plus grands gentils que le monde ait connu ! Et à un moment, au bout de quelques années d’étude, nous devenons apte à enseigner la gentillesse à notre tour. Mais tout savoir à propos d’une chose et devenir cette chose (incarner l’idée), cela ne vous semble-t’il pas un brin différent ? N’importe quel trou du culte sait ce que signifie être gentil. Il pourrait même s’y essayer. Comprendre « faire semblant d’être gentil. »

Mais ce n’est pas la gentillesse, juste une explication laborieuse à son sujet. C’est très différent ! Les personnes qui, sur Facebook par exemple, passent leur temps à parler d’amour, de paix, de tolérance et de pardon, savent très certainement ce que ces termes signifient. D’un point de vu intellectuel. Ils ont même croisé un ou deux gentils de métier voire « de naissance », lorsqu’ils étaient jeunes. Mais ils ne sont pas tous gentils pour autant ! Et il est aisé de les pousser à montrer « ce qu’ils ont réellement sous le capot. » Discutez deux minutes avec certains végans pure couche en faisant mine de le contrarier, et vous comprendrez vite la différence entre incarner une chose ou se contenter de pavoiser en se servant de cette chose pour se faire valoir auprès des plus naïfs. Mais laissons cela.

Mon vœux est que cette tentative pour porter à votre connaissance un savoir très ancien et encore inconnu en France, vous servira à incarner encore plus de conscience de Soi, seule manière de ne plus vous sentir isolé de tout le reste, qui est «Vous, mais plus tard. »

 

Serge Baccino