La dépendance psychologique de l’enfant (Extraits)

Getting your Trinity Audio player ready...

Extrait du livre Le chemin de la transformation,

dEva Pierrakos p.164,165 et 166.

 

 

 

La dépendance psychologique de l’enfant en soi qui a encore besoin des autres

 

 

Peu de chose occasionnent aux êtres humains tant de peine et de honte que ce point faible intérieur, vulnérable aux compromissions, qui leur donne l’impression d’être impuissant et forcé. Vous savez déjà mes amis, que ce domaine de la personnalité et resté un enfant.

L’enfant ne sait pas encore que l’ensemble de la personnalité a grandi et n’est plus aussi désarmé et dépendant. Les nourrissons et les jeunes enfants sont vraiment dans cette situation de dépendance, mais dans le recoin infantile de votre être vous ne savez pas- où ne voulez pas savoir – que tel n’est plus le cas.

Le jeune enfant dépend de ses parents pour tout les besoins vitaux essentiels : un abri, de la nourriture, l’affection, la protection mais aussi et surtout, pour le plaisir, si nécessaire. Un être humain ne peux pas vivre sans plaisir.

Nier cette vérité est une des erreurs les plus préjudiciables. Le corps, la pensée, l’âme et l’esprit dépérissent s’ils sont privés de plaisir. Les adultes ont assez de ressources pour en trouver, grâce à leurs propres efforts, un abri, de la nourriture, de l’affection et de la sécurité, et ils peuvent faire de même concernant le plaisir.

Dans tout ces domaines cous devez coopérer et communiquer avec les autres à des degrés divers. Vous ne pouvez pas subvenir à aucun de ces besoins essentiels sans avoir à faire à autrui. Mais ces transactions diffèrent complétement de la dépendance passive et fragile du jeune enfant démuni. La personne vraiment adulte se sert de toutes ses qualités (son énergie, on intelligence, son intuition, ses talents, sa souplesse et son sens de l’observation) pour composer avec les autres, donner et recevoir.

Son sens de la justice la rend assez accommodante pour céder, et la conscience de son individualité lui permet de s’affirmer suffisamment pour éviter d’être piétiner où exploiter. On ne peut pas enseigner cet équilibre souvent subtil entre ces forces de communications. Il ne peut s’apprendre que grâce à la croissance personnelle.

Les enfants sont incapables de réaliser cet équilibre.Ils sont d’une partialité rigide quand ils insistent pour recevoir, car tel est leur besoin. Il en va de même pour le plaisir. Les enfants doivent avoir la permission des parents pour établir la source de tout plaisir dans les profondeurs de leur être et en jouir.

Grâce à leur permission, l’enfant acquerra force et sécurité, pourra nouer des relations fructueuses. Si vous avez besoin d’une autre personne pour éprouver du plaisir, vous êtes encore dans la situation de l’enfant.

Je répète qu’on ne peut jamais se passer complètement des autres, mais, pour les adultes la priorité change. Les adultes mûrs trouvent en eux un réservoir inépuisable de sentiments merveilleux, et quand ces derniers sont activés, l’insécurité et la faiblesse disparaissent.

Quand une partie de votre croissance est stoppée, vous attendez qu’une autre personne (un parent de remplacement) puisse vous donner accès à la richesse des sources vives que constituent vos sentiments. Vous savez que ces sentiments de plaisirs existent (vous les désirez avec tant d’ardeur !), mais vous ignorez que vous n’êtes plus un enfant dépendant d’autrui pour pouvoir les activer et les exprimer.

Voilà la tragédie humaine, car ainsi vous êtes pris dans un cercle vicieux. A chaque fois qu’on prend un mythe pour une vérité, immédiatement un cercle vicieux se crée, paralysant ainsi les forces du plaisir, qui représentent une bonne partie de l’énergie dont vous disposez. Votre vie devient terne et monotone.

Nier le plaisir intense d’être et de sentir l’énergie circuler dans votre corps, votre âme et votre esprit, équivaut à nier la vie. Quand un enfant est privé de ces sensations, sa psyché reçoit un choc provenant de l’absence répétée de plaisir et donc de la présence répétée d’une aspiration insatisfaite. Le choc empêche la croissance dans le domaine concerné, si bien que la personnalité ne se développe pas de façon équilibrée.

Votre intellect adulte conscient ignore l’existence en vous d’un enfant en pleurs, en colère, exigeant et impuissant. Vous ne savez pas que vous êtes libre d’aller vers le plaisir, la plénitude et la réalisation de tous vos pouvoirs pour obtenir tout ce que vous voulez et dont vous avez besoin. C’est un des conflits fondamentaux dans la personnalité humaine.

Citation:
Extrait du « Chemin de la transformation » d’Eva Pierrakos » p166 à 171

Le cercle vicieux et le courant coercitif

 

Examinons maintenant de plus près ce recoin caché de votre psyché, là où vous êtes restés des enfants. A quel niveau ignorez-vous ce fait ? A quel niveau votre enfant intérieur ignore-t-il les droits et devoirs de votre personnalité adulte ? Ce cercle vicieux particulier que j’ai mentionné tout à l’heure se présente ainsi : Si vous ignorez que tout l’univers existe déjà et que vous pouvez obtenir absolument tout ce qui vous est nécessaire dans la vie, vous vous sentez dépendant d’une force ou d’une autorité extérieure pour répondre à tous vos besoins et désirs.

A cause de cette perception déformée, vos attentes seront constamment déçues car vous êtes dans l’erreur si vous croyez qu’une source extérieure pourra satisfaire vos besoins. Ils seront tous perpétuellement frustrés, et plus ils sont frustrés plus ils gagnent en intensité. Plus ils sont intenses, plus grandes sont votre dépendance et vos espoir, et plus vos tentatives de plaire à la personne censée satisfaire vos besoin deviennent frénétiques. Vous désespérez ; plus vous redoublez d’efforts plus vous êtes frustré, précisément parce que vos tentatives sont irréalistes.

Vous n’êtes absolument pas conscient de tout le processus, vous ne savez pas quelles forces vous manipulent ni même dans quelle direction elles vous mènent. Vous désespérez car, dans vos sollicitations pressantes pour satisfaire vos besoins, vous trahissez votre être, votre vérité et le meilleur de vous même. Vos efforts frustrés et vos compromissions créent un courant coercitif.

Ce courant coercitif peut se manifester très subtilement, de façon détournée, mais les émotions sont entravées et freinées à cause de lui. Cela affectera inévitablement les autres et entraînera des conséquences logiques et appropriées. Tout courant coercitif provoquera forcément de la résistance et une attitude de recul chez les autres, même si ce qu’ils sont forcés de faire leur est bénéfique et agréable.

Ainsi la spirale se perpétue. La frustration continuelle, dont vous attribuez la cause au refus mesquin de l’autre personne de coopérer et de donner, suscite en votre âme la rage, ma fureur, peut-être même la vengeance et des impulsions cruelles à des degrés divers. Cela entraîne un nouvel affaiblissement de la personnalité quand surgit un sentiment de culpabilité.

Vous en concluez qu’il vous faut cacher vos sentiments destructeurs afin de ne pas éveiller l’hostilité de cette autre personne que vous percevez comme la source de la vie. Vous vous empêtrez toujours d’avantage dans ce filet qui vous enserre ; vous êtes complétement pris au piège de ces mythes, déformations et illusions, sans oublier les émotions destructives qui s’ensuivent. Vous vous trouvez alors dans une situation absurde, éprouvant un intense besoin de l’amour et de l’acceptation d’une personne que vous haïssez, à qui vous en voulez car elle persiste à négliger vos besoins.

Cette insistance égoïste à être aimé d’une personne qu’on déteste presque et qu’on souhaite punir augmente le sentiment de culpabilité, car le moi véritable, qui est d’une vigilance constante, projette sa réaction sur l’écran de la conscience devenu incapable de l’interpréter et de distinguer les messages du moi véritable de ceux qui proviennent de l’enfant en soi.

Le fait que l’autre ne satisfait pas vos besoins émousse votre conviction que vous avez le droit au plaisir que vous désirez tant. Vous suspectez vaguement que vous avez peut-être même tort de vouloir ce plaisir. Ainsi vous commencez à transformer, à canaliser ce besoin et ce désir originels et naturels et à les sublimer dans d’autres domaines. D’autres besoins plus ou moins compulsifs apparaissent alors.

Vous êtes constamment déchiré entre la force du besoin originel profondément enfoui et vos doutes concernant le droit de le satisfaire. Plus vous doutez, plus vous vous enfermez dans la dépendance de l’approbation d’une autorité extérieure : un parent de substitution, l’opinion publique, ou certain groupe de gens qui représentent la vérité ultime à vos yeux.

Plus ce cercle vicieux se perpétue, plus le plaisir manque à la psyché, tandis que le déplaisir s’accumule. Une telle personne désespèrera forcément toujours d’avantage de la vie et doutera que la plénitude est possible. Puis vient un moment où cette personne renonce intérieurement.

Tout les êtres humains sans exception ont un tel pont faible, au moins dans une certaine mesure. Dans ce recoin secret, vous vous sentez non seulement impuissant et dépendant, mais aussi profondément honteux. La honte est due aux méthodes employées pour améliorer la personne qui, à un moment donnée, est censée jouer le rôle de l’autorité et vous accorder ce dont vous avez besoin en terme de plaisir, de sécurité et de dignité personnelle.

Le courant coercitif dit : « Vous devez » et exige des autres qu’ils soient et fassent ce qui correspond à vos besoins et à vos désirs. Ces exigences peuvent très bien ne pas se manifester extérieurement. En fait, il se peut qu’en surface vous soyez totalement incapable de vous affirmer.

C’est parce que vous devez cacher ce courant coercitif honteux et menaçant qu’il vous est difficile ou impossible de vous affirmer sainement. Il est menaçant car vous savez très bien que s’il se montre au grand jour, il provoquera de dures critiques, la désapprobation et même éventuellement un rejet explicite.

Je vous invite à faire face énergiquement à cet aspect de vous-même. Vous devez tous vous y attaquer si vous souhaitez réaliser toutes vos potentialités dans la vie, et si vous souhaitez découvrir vos pouvoirs illimités d’intégrer la bonté infinie à votre existence.

Plus la projection secrète sur les autres de ce que « vous devez » est forte, plus vous inhibez vos propres pouvoirs. En conséquence, votre corps, votre âme et votre pensée sont victimes de paralysie et de passivité. Cette inactivité vous empêche d’avoir accès à votre centre intérieur, là où se trouvent toutes les promesses réalistes et toutes les potentialités d’épanouissement, de bonheur et de plénitude.

Par mégarde, vous vous rendez dépendants des autres, ce qui éveille en vous la haine. Au contraire, en découvrant le trésor de votre propre centre, vous vous affranchirez. Le contact avec les autres deviendra alors un plaisir exquis qui fera naître l’amour.

En soumettant continuellement les autres à cette pression intérieure contenue parce que vous croyez dépendre d’eux, vous diminuez la quantité d’énergie dont vous disposez. Si l’énergie est utilisée de façon correcte, naturelle et sensée, elle ne s’épuise jamais. Vous le savez, mes amis, l’énergie ne s’épuise que si elle est mal utilisée. Les êtres humains utilisent d’innombrables méthodes pour déclencher ce courant coercitif : l’acquiescement à des degrés différents, la résistance passive, la rancune, le repli, le refus de coopérer, l’agressivité extérieure manifeste, l’intimidation et la persuasion par force feinte et l’appropriation d’un rôle d’autorité..

Voici leurs messages implicite : « Vous devez m’aimez et me donner ce qu’il faut ». Plus votre implication dans cette façon d’être est aveugle, plus vous vous affaiblissez et vous vous détachez d’avantage du centre de votre véritable vie intérieure, là où se trouve tout ce qui peut vous combler sur tout les plans.

Citation:
Extrait du « Chemin de la transformation » d’Eva Pierrakos p169 à 174

 

Lâcher prise et s’ouvrir

 

De façon à réorienter les forces de l’âme vers la santé et leur rendre leur caractère originel, voici ce qui doit se produire : ne plus s’accrocher aux personnes censées satisfaire vos besoins dans la vie et qui vous inspirent simultanément le ressentiment pour cette même raison. Il vous faut reconnaître vos attentes et vos exigences à l’égard des autres, mais auxquelles personnes – sinon vous – ne pourra répondre.

Tous vos besoins et aspirations, y compris le véritable amour, ne peuvent être comblés que si votre âme est sans peur, et vous savez que la force de vos sentiments vous permettant de donner et de recevoir l’amour est en vous. Car tant que vous vous accrochez à une autre personne à la manière d’un enfant, en niant l’adulte que vous êtes, vous vous asservissez au vrai sens du terme. Plus vous agissez ainsi, moins vous pouvez donner et recevoir et moins vous serez en mesure d’éprouver d’authentiques émotions dans tout les domaines vitaux.

Parce que la peur et la colère occupent trop de place dans votre psyché, il est essentiel de vous débarrasser de ces émotions négatives grâce aux méthodes qu’enseigne le Chemin : il n’y a ni perdant ni gagnant. En éliminant la peur et la colère, on fait de la place pour des sentiments positifs. Vous êtes encore si nombreux à être fermés et paralysés. Exprimer la peur et la colère est le dernier de vos désirs. Même si vous admettez ces émotions négatives en principe, vous préférez encore les manifester inconsciemment plutôt que de leurs donner une expression directe et d’en assumer la responsabilité.

Pour attirer les prédispositions favorables des autres, vous prétendez encore à une fausse perfection, même si vous avez cessé de croire qu’elle existe bel et bien en vous. De même, vous vous accrochez avec l’énergie du désespoir aux émotions négatives parce que vous craignez les sentiments positif. C’est encore un autre aspect du même cercle vicieux.

Moins vous vous considérez responsables des sentiments négatifs qui vous habitent encore et de votre droit et de votre aptitude à créer le bonheur, plus vous vivrez dans la peur. Par conséquent, plus vous devez faire des efforts pour chasser cette peur, ce qui entraîne la motivation négative. Vous menez une vie artificielle, vous fuyez au lieu de créer une existence riche et épanouie où règne le plaisir et la joie.

Vous cherchez à éviter la menace d’exprimer vos sentiments négatifs car ils vous empêcheraient d’obtenir des autres tout ce qu’en fait vous devez puiser en vous.

 

Vous espérer obtenir le salut des autres, alors qu’ils ne pourront jamais vous l’accorder. La réorientation de votre vie (mis à part l’absolue nécessité de reconnaître tous ces aspects négatifs) doit toujours commencer avec la volonté de lâcher prise ; on ne peut y forcer personne sans une prise de conscience claire et précise de la dépendance.

Mais quand cela se produit, il devient possible d’abandonner ce à quoi on s’accrochait si frénétiquement. Ce lâcher prise est indispensable pour entraîner un changement dans l’équilibre et la structure énergétique de l’âme, de sorte que des cercles vertueux puissent commencer à se perpétuer.

Il faut être aussi disposé à vous débarrasser des rationalisations qui donnent à votre point de vue un semblant de justification. Car on peut toujours réussir à se représenter la vie – ou la présenter aux autres – de façon telle que vos souhaits, vos besoins et vos exigences vis-à-vis des autres soient non seulement justifiés, car ils n’ont rien de répréhensibles, mais aussi bénéfiques pour l’autre.

C’est peut être même vrai, d’un certain point de vue. C que vous voulez, en principe, peut être en effet louable, vous pouvez y avoir droit. Mais en utilisant un courant coercitif émotionnel et caché, vous vous méprenez en cherchant à obtenir satisfaction et en n’accordant pas à l’autre la même liberté qu’à vous même. Vous ne donnez pas à l’autre ni le droit de choisir librement qui aimer et accepter, ni le droit d’être rejeté et haï pour avoir revendiqué cette liberté. Vous ne donnez même pas le droit à l’autre de se tromper sans être haï ou totalement rejeté.

C’est une liberté dont vous souhaitez avoir le privilège et vous en voulez intensément à d’autre quand ils ne vous l’accordent pas. Vous êtes incapables de vous défendre de manière adéquat dans de tels cas pour la simple et bonne raison qu’à certains niveaux émotionnels vous privez les autres de cette liberté. Quand vous y regardez de plus près, vous verrez combien cela est vrai.

A ce moment là votre objectivité et votre sens de la justice vous aideront à abandonner ce à quoi vous vous accrochez si désespérément, même si émotionnellement vous persistez à croire que votre vie dépend des autres et qu’ils doivent conformer leurs actes et leurs sentiments à vos désirs.

 

 

Extrait de : Le Chemin de la Transformation, d’Eva Pierrakos, Ed. Dangles