Le processus d’acceptation conscient

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Le processus d’acceptation conscient

Il est souvent fait allusion, dans la littérature ésotérique, au phénomène de lâcher-prise et plus exactement, d’acceptation. Ce sujet, aussi profond qu’inconnu des mentalités Occidentales, a prêté à bien d’interprétations, aussi incomplètes qu’étranges. Pour ne pas dire saugrenues. En effet, un mental Occidental ne saurait concevoir l’idée même du renoncement à l’action, tant son esprit est entrainé, pour ne pas dire conditionné, à considérer sa vie ainsi que les autres, comme autant de possibilité de réussite sociale. Autrement dit, pour l’Occidental moyen, l’idée même de réussite prend rapidement des allures de survivalisme psychologique.

Réussir est son seul leitmotiv et les autres sont souvent considérés comme autant d’obstacles à ce but. Ce genre d’état d’esprit fait figure de foire d’empoigne lorsqu’on tente de le comparer à un un tout autre état d’esprit pour lequel la seule réussite qui soit digne de confiance et donc, d’intérêt, est celle qui se résume à être libre et heureux. Selon cet autre état d’esprit, longtemps considéré à tort comme typiquement Oriental, la vie est une opportunité de réalisations en tous genres et les autres, autant de collaborateurs plus ou moins conscients de leur rôle, mais intervenant toujours aux moments les plus opportuns.

Il serait sans doute temps de comprendre que ce que l’on connaît de nos jours sous le vocable Processus d’Acceptation Conscient, n’a absolument rien à voir avec une volonté de fuir ses responsabilités pour on ne sait quelle philosophie nihiliste prônant le désintérêt pur et simple de la vie incarnée sur Terre. En réalité, c’est même le contraire ! Il s’agit juste d’un réalignement entre la volonté de l’homme et celle de son Soi Supérieur, produisant ce désir que les choses soient comme elles devraient l’être pour jouer leur rôle au mieux. Ce n’est donc pas une fuite vis-à-vis de nos propres responsabilités ni un désintérêt à propos de conditions présumées matérialistes et indignes de soi. En fait, pour réussir à vivre pleinement, à vivre une vie aussi épanouissante que passionnante, il faut que nous réussissions à comprendre cette vérité ultime : il faut de tout pour faire Le Tout ! Et dans Tout, il y a… Tout, n’est-ce pas ?

Comme le dit si bien un certain Métaphysicien de mes amis,  » L‘infini a besoin de tous les finis pour être.  » A l’évidence, il ne saurait y avoir simple répétition, à l’infini, d’une seule chose, semblable à toutes les autres choses finis. Pour le dire autrement et par exemple, penser que seul le bien fait partie du Tout, reviendrait à réduire Le Tout à sa seule moitié, celle qui nous rassure et que nous préférons considérer. De même pour ce qui est juste et faux, positif ou négatif, utile ou inutile, etc. Tout ce qui est et se produit, démontre ipso facto son droit à être et donc, à s’exprimer, du simple fait de sa présence effective dans la Conscience du Tout. Ceci est un énoncé purement axiomatique, incontournable et que nous pouvons d’ailleurs vérifier chaque jour de notre vie.

Sous prétexte que certaines choses nous déplaisent, nous espérons réussir à nier leur présence. Mais pour nier une chose, il faut en connaître la manifestation. Et autant, nier ce qui n’est pas est aussi inutile que de nier ce qui est et se démontre de lui-même. Enfin, refuser que tout soit et se manifeste, revient à se mettre en danger de jugement, voire de condamnation ! Car si nous refusons le mal, s’il nous arrive de le produire, comment pouvons-nous alors réagir, si ce n’est en condamnant notre comportement et donc, en le jugeant afin de mieux nier sa présence, ou en le cautionnant en essayant de justifier sa présence ? Nier ou justifier sont donc les deux seules réactions possibles pour celui qui décide de porter sur la vie un regard aussi sectaire que séparatiste. Le processus d’acception conscient rend compte d’une prise de conscience globale de la réalité spirituelle qui nous interdit, pour ainsi dire, non pas d’agir quand il le faut, mais de préférer une action à une autre, un état d’esprit à tous les autres.

Le processus d’acceptation conscient est une forme d’acquiescement à Tout ce qui est, à Tout ce qui se produit, comme faisant partie de Toutes Choses, c’est-à-dire, de la Conscience du Tout. Cela ne signifie pas que nous devions tout supporter ou endurer, d’un point de vue relatif (vie de tous les jours), car le fait de refuser de cautionner une chose qui ne nous convient pas (ou plus), fait justement partie de cette acceptation totale de toutes choses.
Nous faisons parties de toutes choses et de ce fait, nous devons également accepter que notre comportement s’adapte à un contexte donné. Cela revient à dire et en fin de compte, que quoi que nous soyons ou fassions, c’est exactement ce que nous devrions être ou faire à ce moment. Dès lors, il n’est plus utile de juger ou d’établir des préférences, sauf celle de préférer être Soi.

 

Serge Baccino