Le Tout et la conscience de Tout (suite et fin)

Getting your Trinity Audio player ready...

Le Tout et la conscience de Tout

Ou Une leçon d’Hermétisme moderne

Suite et fin

 

Précisons à ce point de notre exposé que l’être humain n’est RIEN en lui-même. Il est seulement un point d’observation de tout ce qui se produit en fait dans son propre esprit mais qu’il doit projeter en tant qu’événements extérieurs distincts de lui, ceci afin de pouvoir en prendre conscience. C’est l’extériorisation mentale qui permet la prise de conscience personnelle. Si ce qui semble se produire sous son nez lui plaît, il aura tendance à s’identifier à cette production mentale et à s’en servir pour tenter de se définir lui-même. Il affirmera alors être ceci ou bien cela, en fonction du contenu de la production mentale. Un peu comme un style d’habits qui aurait le pouvoir de définir celui qui les porte, à l’exclusion de toute autre forme vestimentaire.

 

Si ce qui se produit dans sa conscience déplaît à la personnalité, si elle se perçoit comme distincte de ce qu’elle perçoit en elle-même, alors ces formes mentales seront pour ainsi dire « rejetées », comme « extériorisées », et iront grossir les rangs des formations spirituelles appelées à produire « le monde extérieur. » Monde extérieur uniquement formé par le « non-soi », par tout ce à quoi la personne refuse encore de s’identifier. C’est la raison pour laquelle, et par exemple, nous refusons catégoriquement d’avoir quoi que ce soit en commun avec un criminel, un violeur, un fou furieux, etc. A l’inverse, tout ce qui trouve grâce aux yeux d’une personne, devient elle et fait partie intégrante de sa personnalité ou, du moins, de ses Mémoires. On dit alors que ces formations mentales ont été assimilées (du latin « assimilaré », qui signifie « rendre pareil. »)

 

Dassimilations (« J’aime ») en rejets (« Je déteste »), un être humain en arrive graduellement à se définir et donc, à se construire lui-même. Il se croit être « une personne », alors qu’en fait il se résume à une personnification de tout ce qu’il a assimilé  de tout ce qu’il trouvait digne d’intérêt ou d’amour. Tout ce qu’il a rejeté comme étant indigne de son attention ou de son amour, devient dès lors « l’univers et les autres », à savoir le fameux « Monde extérieur. » Évidemment, ce « Monde extérieur » est bien plus que ce qui a été renié, dédaigné ou détesté. Il est potentiellement « Tout ce qu’il reste à aimer et à découvrir. » Autant dire « Le Tout », du moins ce qui pourra en être appréhendé !

Il reste encore à « visionner » toutes ces parties du Grand Film Cosmique formées par « Tout ce qui est encore inconnu à la personne » ! Non pas « un futur », puisque ce dernier n’existe pas (voir ci-après)  mais des choses qui ne seront découvertes ou appréhendées que lorsque le mental sera de nouveau disponible. Le temps linéaire n’existe pas : c’est la conscience qui, en se « déroulant » en passant d’un objet d’attention (ou des sens) à un autre, crée l’illusion du « temps qui passe. »

 

Imaginons cents objets posés sur une grande table. Une personne arrive et se met en devoir de prendre en main et tour à tour, chacun de ces objets, ceci afin de pouvoir les analyser tous et avec une méticuleuse attention. Il est à parier que si la personne met seulement quelques minutes pour analyser chacun de ces cents objets, elle mettra des heures pour les passer tous en revue ! Pourtant, aucun de ces objets n’est présent sur la table « l’un après l’autre » : tous sont présents en simultané, tous sont bien là, sur cette table, présentement et quel que soit leur nombre. Il en va de même du temps linéaire qui n’est qu’une vue de l’esprit, ce qui est doublement le cas de le dire. Une simple association d’idée entre une incapacité formelle du mental (voir ci-après) et un concept inventé pour rythmer la vie. Le temps n’existe pas, du moins pas indépendamment de l’observateur et du processus d’observation qui lui, en effet, est tout à fait linéaire (un objet d’attention après l’autre.)

 

Cette croyance aussi tenace que non-scientifique, a pour origine le fait que le mental humain est incapable de se concentrer sur plus d’un objet d’attention à la fois. Il peut alterner, très rapidement, passant d’un objet d’attention à un autre, mais dans ce cas et même à cette vitesse, il existe un très léger décalage, bien que l’intellect ne soit pas capable de le réaliser ou même de l’admettre. Pour l’inverse opposé de « quelque chose » (objets, êtres vivants et conscients, planètes, etc.,), il faut bien comprendre que « Le Tout » ne peut pas être l’observateur de quoi que ce soit, bien qu’il puisse tous les contenir, ce qui semble logique. Le Tout est bien plus qu’une simple somme, car Le Tout étant Tout, il n’est donc pas quantifiable. Or, une somme se doit d’être quantifiée afin de pouvoir se manifester sous une forme quelconque et devenir ainsi « quelque chose ». Par exemple sous la forme d’un nombre de dix mille chiffres !

 

On dit, par exemple, que « l’homme est la somme de toutes ses expériences passées. » Ce qui n’est que partiellement exact, puisqu’il est surtout « la somme » de tout ce qu’il a RETENU en lui de ces expériences passées, de toutes celles auxquelles il s’est attaché et avec lesquelles il s’est ensuite identifié. Le reste fait partie de son univers extérieur, de cette partie de son univers que, pour le moment, il rejette, qu’il ne reconnaît pas comme étant aussi sa propre conscience (ou la conscience de Soi, ou encore soi-Conscience.) Nous savons déjà que tout ce qui est observé et placé hâtivement à l’extérieur de soi, se trouve en réalité en soi. Plus précisément, en notre conscience. Si ce n’était pas le cas, si ce que nous pouvons observer comme étant à l’extérieur, n’était pas en réalité dans notre conscience, nous n’en serions tout simplement pas conscients (Voir à ce propos les travaux de Frank Hatem, DSD.)

 

Ceci est très logique, la preuve, si vous n’avez jamais vu ni entendu parler de l’Arc de Triomphe, à Paris, vous ne pourrez pas savoir ce qu’il représente ni la forme qu’il a. Et comme vous ne l’avez jamais « vu », même en croyant le voir au-dehors et dans un Monde présumé « extérieur », vous n’en serez pas conscient, cela parce que l’imagerie mentale nommée « Arc de Triomphe » ne se trouve pas (encore) en votre conscience (ou qu’elle n’y est pas mémorisée.) Tout ce qui est présumé « extérieur » et qui, de ce fait, peut être apparemment observé, consiste en réalité à tout ce que nous connaissons déjà du « Tout ».

Ce que nous ne connaissons pas encore et qui, de ce fait, ne se trouve pas encore dans la partie consciente de notre mental créateur, est pour nous encore « à venir. » Mais cet avenir ne se situe ni dans « le temps » (plus tard) ni dans l’espace (plus loin) mais dans la partie potentielle du « Tout », à savoir et en ce qui nous concerne, notre Supraconscient. Le Supraconscient consiste en tout ce que notre mental qui ne s’appuie que sur le linéaire (une prise de conscience après l’autre) est incapable de traiter pour le moment.

 

Tout ce qui a déjà été traité et qui, de ce fait, est passé par le conscient (5 sens objectifs) a été ensuite transféré au subconscient, cela sous forme de Mémoires. C’est au sein de ces Mémoires qu’une partie du Mental créateur de chaque personnalité, « puise » plus ou moins consciemment, afin de reproduire sans cesse les mêmes schémas comportementaux qui l’obligent à vivre « ceci » plutôt que « cela. » En effet, puisque le temps n’existe pas, le mental est bien obligé de s’inventer une « durée psychologique », à savoir se donner à lui-même l’impression du temps qui passe (alors que seul le présent est Soi), cela en reproduisant sans cesse mais avec quelques variantes toutefois, tout le « déjà vécu » et donc, le « déjà connu. »

C’est pour cette raison que certains trouvent leur vie si monotone, soit dit en passant ! Histoire de philosopher un brin, nous pourrions dire que « la vie » (à savoir chacun de nous pris comme unité de mesure unique) fait la même chose avec nos corps physiques, qu’elle reproduit sans cesse, d’instant en instant, mais avec quelques différences qui ne sont pas perceptibles à l’œil humain. Du moins, perceptible avant des mois ou parfois, des années. Je veux parler ici de « l’outrage des ans », comme disent les poètes.

 

Si nous vieillissons, cela malgré le fait que la vie semble nous reproduire tous et à l’identique, c’est que, justement, elle n’y réussie pas vraiment. Du moins, pas complètement. Et ce sont ces quelques « pertes en cours de route » que nous appelons « le vieillissement. » En fait, « nous » ne vieillissons pas, jamais ! Pour vieillir, il faut être né et donc, être mortel. Or, seules les formes mentales naissent puis disparaissent, jamais la conscience qui elle, se contente de « s’appuyer » sur ces formes mentales passagères pour s’exprimer.

La conscience est intimement liée au « Tout » mais elle n’est que potentielle, cela aussi longtemps qu’elle n’a pas l’occasion de s’appuyer sur une forme mentale à laquelle elle pourra s’identifier, ou « faire corps » avec elle, ce qui lui permettra de « rejeter » toutes celles qui ne lui conviennent pas encore et pour le moment. C’est cette sélection abusive et purement anecdotique qui donne naissance au « Moi » humain qui, dès lors, peut s’exclamer « Je suis ceci ! »

 

Ceci  étant l’imagerie mentale à laquelle la conscience unique a pris plaisir de s’identifier ponctuellement. Les goûts et les couleurs, n’est-ce pas… Ce qui fait que la conscience changera souvent d’avis et donc, le « Moi », souvent de vies ! Ce « Moi » qui, nous l’avons sans doute compris à présent, correspond à « un moment » de la Conscience Unique, indivisible, qui prend plaisir à se croire ceci plutôt que cela, créant du même coup et sans doute sans le réaliser, un « Moi » qui s’imaginera exister indépendamment de Tout le reste, de Tous les autres, alors qu’en vérité il fait partie intégrante de Tout le reste et de Tous les autres.

Nous pourrions sans doute proposer cette idée que « Le Tout » est le champ d’expérimentation du Soi ou « de la Soi-Conscience », comme disent les psychologues ésotéristes. En fait, il est seulement une infinie potentialité. Étant « Toutes Choses », il est… Rien du Tout ! Il est « Le Rien » du « Tout », pour être plus exact. De ce RIEN (« Neti, neti », en sanskrit) peut tout naître, tout apparaître puis tout disparaître, après s’être donné l’illusion d’exister, l’espace d’un instant.

 

Si Tout peut être, alors pourquoi « Tout n’est pas » ? Il existe plusieurs raisons à cela. La première, « Tout » n’est pas encore exploité et ne le sera jamais, du fait de son infinité. Le Tout est nécessairement infini sinon, il ne serait pas « Tout. » La seconde, « Tout » n’est pas « exploitable » dans notre actuel niveau d’évolution, dirons-nous ici et pour simplifier.  « Le Tout » regorge de trésors qui rendraient fous les plus équilibrés d’entre nous. Certaines choses, certaines formes mentales doivent encore et pour un temps, demeurer informelles ou potentielles et ne pas s’imposer à la conscience humaine. Enfin, il existe une autre raison, celle que nous trouvons la plus intéressante, car la plus humainement accessible. Puisque « Tout » est potentiellement inclut dans « Le Tout », alors on peut imaginer sans peine que certains aspects du « Tout » ne nous sont ni profitables ni même conseillés.

 

Ne serait-ce que par l’effet qu’elles ont sur notre physiologie et même, sur notre psychologie. « Tout est permis, mais tout n’est pas utile », disait Saint-Augustin, l’un des Pères de l’église chrétienne. Certaines expériences que nous avons jugés hautement préjudiciables à l’homme, seront sans doute considérées de la même manière par l’ensemble des personnalités qui seront appelées à se confronter de telles expériences. Et il y aura alors fort à parier que ce sont tous les humains ou presque, qui rejetteront ce genre de formes mentales productrices de souffrances.

On peut donc en déduire que l’homme n’est tenté de reproduire, mentalement, que les formes spirituelles lui étant au moins favorables et, en particuliers, celles jugées les plus agréables et bénéfiques pour lui. Mais pour en arriver à ce stade de développement mental, il faut savoir ce qui se produit exactement au sein de la conscience humaine, du moins, dans la partie qui est le moins accessible à l’homme.

 

Pour reproduire le « bon », il est nécessaire de l’avoir préalablement mémorisé, ceci afin de conserver les Modèles reproducteurs qui engendreront les schémas répétitifs  (« Patterns » en anglais.) Mais pour éviter de revivre les mauvaises expériences, il est nécessaire d’avoir mémorisé le plus fidèlement possible ces mêmes expériences négatives ainsi que leur impact sur nous. Or, le mental créateur se sert de tout ce qui a été mémorisé pour tenter de faire durer les périodes de la vie humaine les plus heureuses qui soient. Et dans la mémoire se trouvent aussi bien les modèles fastes que les néfastes.

Si ce qui se prend pour une personne – mais qui n’est en fait que la conscience subjuguée par son propre cinéma intérieur – était « Le Tout », elle ne pourrait rien observer d’autre, parce qu’il n’y aurait rien d’autre, il n’y aurait qu’infinitude d’absolument rien, aucun mouvement, aucune danse de l’épouse de Shiva (la Shakti de Shiva étant l’esprit, le Principe Créateur ou Formateur.)

 

Pour qu’il y ait prise de conscience, il faut deux conditions opposées mais complémentaires, l’une qui observe (la conscience), l’autre qui est observée (les formes mentales.) Mais s’il n’y avait que « Le Tout », sans aucune distinction, sans la dualité nécessaire à toute prise de conscience formelle, alors il n’y aurait rien du tout ! Même « Le Tout » serait… Rien ! Rien serait alors la seule chose qui soit, si l’on puis dire. Mais peut-on employer le verbe être pour désigner l’absence de « Tout » et donc, la présence de… Rien ? S’il n’y avait que le Néant, à savoir absolument RIEN, Il n’y aurait alors plus « acte de conscientisation », cela parce qu’il y aurait « Un » au lieu de « Deux ».

C’est la Dualité qui permet l’acte d’observation, l’acte de distinction entre « Cela qui observe » et « Cela qui est observé. »

L’unité ne permet pas l’observation et comme l’observation est ce qui permet à la conscience de se manifester, l’unité ne permettrait pas la conscience, juste la plus pure « inconscience universelle » ou « non-conscience » totale et absolue.

 

Lorsque l’acte d’observation issu de la dualité mentale permet à un être de prendre conscience du « soi » et du « non-soi », à savoir de ce qui semble le distinguer de tout le reste, voire de « Toutes Choses », l’envie lui vient de connaître, de posséder voire de devenir ce qu’il perçoit. Cela est rendu envisageable (mais non possible) du fait que l’acte d’observation implique la distinction (« Je ne suis pas ce que je vois, c’est pour cela que je le vois. ») Une distinction toute apparente, car seulement issue d’un acte d’observation de ce qui se trouve en réalité (déjà) dans notre conscience (sinon, comment en prendre conscience ?)

Lorsque nous croyons voir une chose extérieure à soi, nous observons en fait un élément du Tout-Esprit qui se trouve déjà dans la conscience mais qui SEMBLE être encore distinct de l’acte d’observation, du « Moi » en une quelconque façon. Souvenez-vous du rêve, de son contenu et de son apparent degré de réalité ! N’est-ce pas bluffant ? L’homme passe son temps à vouloir, à désirer, à s’inventer de nouvelles manières d’obtenir des choses qui, du fait de son observation (et donc, extériorisation), lui semblent extérieures à lui. Autrement dit, ce qu’il convoite sans cesse se trouve déjà en lui, mais il ignore ou refuse de croire qu’il est déjà, et depuis toujours, ce qu’il croit être séparé ou distinct de lui.

Il est amusant de comprendre ce phénomène d’observation qui place, à l’extérieur ce qui est en réalité en nous, et le distingue de ce qui, de toutes manières, ne peut être que nous. Observez donc le schéma suivant.

 

 

 

 

 

 

 

Notre conscience, du moins la partie que nous découvrons jour après jour depuis la naissance de notre « personnalité » (de ce point focal d’observation du « Tout » appelé « moi »), contient Toutes Choses, toutes les formes mentales possibles et imaginables. Ces formes sont dites « mentales » du fait, seulement, qu’elles sont « faites » d’esprit. Bien sûr, la conscience ne contient rien de tangible, de concret ni de matériel : tout n’est qu’imagerie mentales, formes durables ou passagères inventées par l’esprit et, éventuellement, « maintenues en esprit » (les fameux souvenirs présents en nous lorsque l’esprit nous les présente.) Et comme nous avons une forme de perception mentale de tout ce que contient notre conscience, nous pensons avoir la preuve formelle de « la matière », du seul fait que nous en avons une perception directe.

Comme cette forme de perception intime de ce qui se trouve en notre conscience est la seule chose que nous puissions expérimenter, le seul moyen de perception qui soit à notre portée, nous en déduisons que ce que nous percevons de la sorte est « réel », puisque « réellement, nous le percevons. »  Ce qui est assez amusant surtout lorsque l’on songe aux rêves ! Lorsque nous rêvons, les choses nous paraissent tout autant réelles et « solides » et pourtant ! Peut-on affirmer sans broncher que le contenu de ces rêves soit « solide et réel », dans le sens où nous l’entendons généralement ?

 

Au sein d’un rêve, outre la vue, nous avons d’autres formes de perceptions et, en particulier, celle qui nous paraît ici la plus intéressante de toutes : le toucher ! Quand nous rêvons, nous pouvons toucher les choses et les êtres et nous sentons bien que nous avons « quelque chose » en main, n’est-ce pas ? Comment le savons-nous, déjà ? Ah, oui, parce que nous le sentons ! Nous percevons la matière de nos rêves comme étant une sensation de matière. Partant, qui nous dit qu’une fois « réveillés », nous sommes réellement en présence de véritable matière ? Parce que nous la sentons nous résister ? La belle affaire que voilà ! Et dans nos rêves, nous passons à travers les sols et planchers, au travers des arbres, des roches et des êtres qui peuplent nos songes ?

Les choses sont-elles « inconsistantes » dans nos rêves ou ont-elles, au contraire, la même dureté ou résistance apparente que la matière diurne ? Est-ce pour autant une preuve absolue que la matière existe indépendamment de nos sens ? De nos sens à tous, bien évidemment. A méditer, non ?

 

En réalité, il n’existe aucune preuve que la matière solide puisse exister. Nous avons seulement la preuve que nous ressentons bien « un effet de matière », des sensations très nettes qui nous permettent de témoigner d’une apparente dureté, d’une solidité supposée. Quelle différence entre rêve et « réalité » ? La différence est si ténue, qu’il nous faut nous réveiller pour réaliser (prendre conscience) que nous dormions ! Il faut donc une condition autre ou opposée, pour prendre conscience d’une chose quelconque. Ici, le réveil permet de comprendre que nous dormions, mais qu’en est-il du sommeil peuplé de rêves ? Sert-il à nous faire savoir que nous ne sommes plus réveillés ? Dans ce cas, pourquoi sommes-nous toujours conscients ? Réponse : parce que, dans les deux cas (veille/sommeil), nous pouvons avoir conscience de ce qui se produit au sein de notre Mental créateur.

L’esprit bouge et remue sans cesse : à chaque instant, il donne forme à toutes ces idées qu’il renferme et qu’il semble secouer inlassablement afin de former des aventures extraordinaires ou, au contraire, pour nous faire sentir à quel point notre vie est triste, vide et monotone au possible. Il est aisé, partant, d’en déduire que la conscience étant notre seule forme de perception, elle consiste également en notre seule réalité possible.

Voilà qui devrait largement suffire pour vous permettre d’entamer de fructueuses méditations !

 

 

Serge Baccino