Les êtres supérieurs nous mentent-ils ? – DOSSIER

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Nota : Attention, ceci est la première partie d’un dossier sur un sujet ciblé. Son contenu et sa longueur sont donc différents des autres articles.

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Désormais, il existe toute une littérature documentée et digne de respect, qui semble dénoncer une forme de Mensonge à une très grande échelle et surtout, issue d’un très haut niveau de conscience. Du moins en comparaison avec celui qui est actuellement le nôtre. Celui qui débute ou qui cherche justement à ne plus compter dans les rangs fragiles des débutants de la spiritualité, est tout à fait en droit de se questionner, voire de se dire qu’il devrait sans doute remettre en question les outils qui lui servent à percer les apparents mystères de la Création.

 

En effet, si mensonge ou complot il y a et à un si haut niveau, désormais, qui croire et qui suivre ? Car le chercheur est bien obligé de commencer par « croire » pour ensuite posséder les matériaux mentaux nécessaires à un solide examen, voire à leur remise en question. Contrairement à ce que certains êtres humains vaniteux en diable ont essayé de faire croire aux plus naïfs d’entre nous, personne ne peut « se faire seul. » Même pour naître, il nous faut l’aide d’une mère. Les Maîtres du passé comptant parmi les plus connus et reconnus, ont tous eu au moins une ou deux sources d’inspiration issues que quelque autre initié.

 

Ainsi et dès le départ de notre vie, nous réalisons que nous subissons une forme de dépendance à autrui qui nous interdit toute forme d’auto apprentissage réel. Il nous faut bien compter sur les productions mentales de nos prédécesseurs, ne serait-ce que pour les critiquer ou pour s’en inspirer. Sans ces matériaux de base, nul cheminement et, bien sûr, nulle destination ou but n’est envisageable. Et ceux qui insistent pour « trouver seuls » ou « se construire seuls », sont en fin de compte les seuls à devoir user d’artifices psychologiques soit masquer leur échec, soit réussir à poursuivre dans la voie formée par cette vaniteuse affirmation. La plupart chercheront à « faire des émules » afin de ne plus se sentir les seuls à répandre cette fausse croyance basée sur la crainte de devoir à autrui ou de dire simplement merci à celles et ceux passés avant eux afin de défricher le Chemin.

 

Les Instructeurs de conscience du passé, ceux que les ésotéristes nomment « les Grands Maîtres » l’avaient parfaitement compris. Ils n’hésitèrent donc pas à nous faire profiter largement de leur immense savoir, comme ils en bénéficièrent eux-mêmes en leur temps avec toute la gratitude et saine reconnaissance qui devrait aller de pair.  Les premiers d’entre eux eurent la tâche des plus ingrates de tenter de guider une humanité naissante et, ma foi, plus qu’hésitante en termes d’équilibre mental ou psychologique. Vivre est effrayant, en un sens, car cela implique de découvrir que si nous sommes uniques et apparemment libres d’en jouir du mieux que l’on peut, d’autres ont déjà fait cette même constatation, sauf que depuis leur propre point de vue affreusement limitée, cette même liberté dépend en majeure partie de l’absence de liberté d’autrui. Drôle d’idée que celle-là, que nul ne peut être vraiment libre si les autres le sont également !

 

Encore très jeune enfant, nous avons tous compris que nous dépendions de nos parents pour vivre et expérimenter. Et s’il est essentiel de vivre, il est tout aussi essentiel d’expérimenter. Surtout ce qui est agréable et amusant en diable !
Oui mais voilà : nous avons également compris très vite que si vivre nous était permis et que tout était fait pour que cette condition puisse durer le plus longtemps possible, l’expérience directe, elle, était quelque peu conditionnée. Parfois même carrément interdite, toute tentative de passer outre se soldant non seulement par un échec cuisant mais souvent par une autre partie de notre anatomie nous paraissant tout aussi « cuisante » !

 

Notre premier choc mental fut donc de découvrir que la qualité de notre vie personnelle, de notre liberté, dépendait d’une volonté autre que la nôtre. Cette découverte fait toujours l’effet d’un coup de tonnerre sur l’âme d’un enfant et le laisse aussi désabusé que songeur. Désabusé, car privé de l’espoir d’obtenir tout ce qui brille et semble follement amusant et ce, à volonté. Mais songeur également, car l’enfant a tôt fait de découvrir une chose fascinante pour le moins : la loi qui conditionne sa soif de découverte du monde en toute liberté, est susceptible de varier avec certaines conditions dépendant en partie de l’enfant. Par exemple, s’il pleure ou s’il se montre docile voire câlin, la loi des parents ne s’appliquera pas de la même manière, ni avec autant d’implacabilité. Aussi, certaines conditions extérieures liées au lieu, au moment ou à l’état d’esprit des « Dieux-Parents » peuvent interférer et changer un peu la donne. Bien sûr, l’enfant comprend qu’il existe une forme d’interactivité entre son pouvoir de séduction susceptible de rendre plus flexible la loi, et la capacité ou la volonté des Dieux-Parents à RÉPONDRE aux tentatives de séduction.

 

Tous les enfants ne réagissent pas de la même manière lorsqu’ils sont confrontés, pour la première fois et même ensuite, à la loi (le pouvoir parental de décider de son sort en matière d’exploration.) Certains s’indignent, pleurent et hurlent tant qu’ils n’obtiennent pas ce qu’ils désirent. Cette technique n’a de durée qu’aussi longtemps qu’elle fonctionne, ne serait-ce que de temps à autre et partiellement. De nombreux parents, pour avoir la paix, préfèrent céder aux caprices de leurs progénitures. Ce n’est ni « bien », ni « mal », c’est seulement une forme d’interaction parmi d’autres. Le choix des « armes psychologiques » susceptibles de défier la loi, varie évidemment en fonction de certains facteurs plus ou moins connus ou reconnus comme réels. Bien que vierge de toute antériorité, l’enfant vient en ce Monde avec un But tracé, du moins dans ses grandes lignes (Mission de vie.) Il est clair que la génétique joue là un rôle prépondérant et par ailleurs. Ce qui fait que les parents sont parfois agacés de « se voir » (ou de se reconnaître) au travers du comportement de leurs enfants qui eux, n’ont encore aucun des garde-fous qui conditionnent tant le comportement de l’adulte.

 

Garde-fous qui ne sont pas nécessairement mauvais, bien au contraire (pour quelques-uns) mais qui limitent ou conditionnent néanmoins l’expression de l’être dans ce qu’il a de plus authentique et qui devrait le caractériser. Pour mémoire, avant d’être un parent, chacun de nous a été un enfant et a donc subi, peu ou prou, cette même loi se résumant à conditionner le comportement enfantin. L’idée n’est pas de débattre sur le bien-fondé de cette forme de « flicage » des plus puissantes, car de toute manière et en fin de compte, il serait aberrant de laisser un enfant vivre sa vie tout seul et comme il l’entend ! Pour sûr, il ne vivrait pas bien vieux, le pauvre chou !

 

Mais il y a conditionnement et… Conditions provisoires ! Et rares sont les parents qui savent faire la différence entre les deux.  Le conditionnement se résume à la somme des interdits et autres limites qui se sont gravées dans la subconscience d’un enfant et qui, arrivé à l’âge adulte, continuent à le limiter dans l’expression de ce qu’il devrait être, hors toute forme de conditionnement. Les conditions provisoires se résument à une forme d’apprentissage de ce que l’enfant peut ou ne peut pas vivre, dire ou faire, en vertu de sa condition actuelle (ou son âge.) Comme sa condition actuelle (être un très jeune enfant) va forcément évoluer avec le temps, les conditions posées à l’enfant doivent évoluer conjointement.

Présenté de la sorte, 80 % des parents qui liront cet article vont s’écrier : « Mais voyons, c’est déjà ce que je fais, qu’a-t-il inventé de plus logique, le bougre ? » Il est vrai que de l’énoncé à la mise en pratique constante et sur des années, il est bien connu qu’il n’y a qu’un pas (sic.) Mais un pas qui, hélas, coûte horriblement cher ! Du moins en termes d’attention mentale et donc, d’énergie ! Or, l’énergie, voilà ce qui manque le plus cruellement aux parents modernes, qui confondent ainsi l’énergie accordée à leur enfant avec LE TEMPS qu’il faudrait éventuellement leur accorder.

 

Mais les enfants ont bien moins besoin de « temps » que d’énergie et l’énergie n’est pas dépendante du temps. Sauf en cas de faiblesse énergétique de la part des parents ! Ainsi, ceux qui sont persuadés de « manquer de temps » à accorder à leurs enfants, se trompent en réalité de problème, voire de niveau de conscience. Leurs enfants ont besoin de « plus d’énergie », et non de plus de temps. Faites-en la démonstration : prenez le temps de vous asseoir à côté de votre enfant tandis que, par exemple, il est occupé à jouer sur la moquette, mais veillez à ne lui prêter aucune attention durant deux minutes environ. Puis observez, en douce s’entend, ses diverses réactions !

Vous venez de « passer du temps » auprès de votre enfant, non ? Dans ce cas, qu’est-ce qu’il lui prend de changer de comportement aussi rapidement ? Pourquoi devient-il hargneux avec ses soldats ? Pourquoi donne-t-il l’impression de vouloir casser ses petites voitures ou de déchirer ses peluches ? (Par exemple.) Mais qu’est-ce qu’il lui prend ? Est-il subitement énervé, anxieux ou en colère ? Si oui, pourquoi ? Ne venez-vous pas de lui accorder généreusement DU TEMPS, un temps passé à côté de lui, en plus ? Hier il a prétendu ne pas voir assez son papa : eh bien voilà, son papa est là, que faut-il faire de plus ?

 

La réponse est évidente : il vous faut LUI PRÊTER votre attention.
Ou plus exactement, lui prêter un peu de votre énergie.
OK, mais dans quel but ? Dans le but de laisser faire la Nature !
Soit, mais que fait la Nature quand un parent « prête » son attention mentale à son enfant (surtout entre deux et sept ans, environ) ? C’est très simple : elle se sert de la DDP naturelle qui DEVRAIT exister entre un adulte en bonne santé physique et mentale et un enfant en pleine croissance physique, certes, mais AUSSI (voire surtout) en pleine croissance énergétique et psychologique. Et les besoins d’un jeune enfant sont ÉNORMES !

 

À tel point que désormais, et depuis environ 25 ans, il n’existe plus assez de Différence De Potentiel (DDP) entre les personnes adultes et les plus jeunes enfants. À ce rythme, ce sont les adultes qui, très bientôt, se « rechargeront » sur le compte énergétique de leurs progénitures ! Et quand j’écris « très bientôt… » Mais laissons cela. Notre propos, en cette première partie de ce Dossier sur le Mensonge spirituel (ou planétaire) est de sensibiliser les chercheurs de causes au fait que très peu d’enfants, désormais, sont élevés comme s’ils allaient justement « s’élever », dans le temps, en conscience mais aussi, en énergie. Une énergie qui, désormais, manque cruellement à notre jeunesse, incapable ou presque de prendre des décisions, de faire acte de volonté et de se définir, par elle-même, ce quoi doit être désormais sa vie.

Ce que l’on constate, à l’inverse, c’est une (apparente) incapacité à se débrouiller seul, à prendre et à conserver le sens des responsabilités, à se démarquer des phénomènes de mode, se privant ainsi et à eux-mêmes, leur capacité réelle à s’individualiser vraiment et selon une démarche exponentielle.

 

Voilà ce qui semble paralyser notre jeunesse qui a du mal à s’adapter à un Monde qui, au préalable réclamait d’elle qu’elle obéisse et se taise (éducation, école) puis qui, brusquement, se voit propulsée dans la vie active, avec pour seul mot d’ordre « Débrouille-toi tout seul, à présent ! » La transition pourrait paraître quelque peu cavalière, non ? C’est du moins mon avis et il en vaut un autre. Cela dit, puisqu’un seul arbre placé devant nos yeux peut réussir à cacher toute une forêt, il est plus que tentant de supposer qu’un seul problème résume la somme de toutes les problématiques secondaires. Il est clair que si nous manquons d’énergie, nous devenons ipso facto non seulement incapables de bien des choses réputées « normales » mais de plus, nous retombons dans nos vieilles habitudes : la dépendance pure et simple et plus ou moins complète, plus ou moins bien assumée sans doute aussi !

 

Car si la dépendance à autrui est devenue un fait probant, ainsi que le principal héritage de notre jeunesse actuelle, elle n’implique pas pour autant le fait qu’elle soit bien vécue ni même acceptée !
Ce qui nous donne différentes formes de jeunesses ou des formes de dépendances plus ou moins apparentes, car plus ou moins acceptées. Il y a de nombreux jeunes qui refusent de reconnaître leur dépendance à un système qui, de toute manière, ne peut concevoir que l’on se passe de lui ou qu’on le snobe. Alors la seule option envisageable, selon eux, devient la violence.

 

Il s’agit de cette forme de violence qui sévit dans nos banlieues et sur laquelle il est inutile d’épiloguer. Sauf qu’il est tout de même important d’en remarquer puis d’en retenir l’antinomie. En effet, un tel comportement et plus mensonger et irrationnel que vraiment condamnable ou « mauvais » en soi. La preuve en est que tandis que les « loubards » dénoncent une société pourrie fondée sur les possessions, le luxe et l’argent, le premier objectif visé par ces mêmes loubards est de se faire un maximum de fric (vente de drogue, prostitution, etc.,) puis de rouler en bagnoles de luxe et porter deux kilos d’or sur eux, sous la forme de montres de luxe, de bracelet et de chaînes en or massif. A l’instar du célèbre noir américain de la série « Agence tout risque »

 

D’où une apparente contradiction, une forme de mensonge à soi qui devient, par extension, un mensonge à autrui, puis à tous et donc, à la société humaine, en général. Le principe de vie terrestre harmonieux et sain est pourtant très simple dans son énoncé : ou l’on dénonce une société en évitant de la singer et de se justifier par une violence inutile, ou on plébiscite cette même société et on affiche ouvertement notre désir d’en suivre les arcanes, quels qu’en soient les coûts ultérieurs. Et en silence !

 

Mais le style « Il me faut le beurre et l’argent du beurre » ne peut pas perdurer bien longtemps sans créer de microclimats explosifs et pousser à plus de violence encore. Comprenons enfin que la violence à autrui naît toujours de la violence à soi. Au départ, la personne sait pertinemment qu’elle vit dans le mensonge le plus complet, puisqu’elle dénonce une chose qu’elle convoite par ailleurs. Étant donné que cette prise de conscience déclenche de très fortes émotions sous forme de colères récurrentes et qu’il est peu rentable de se faire du mal à soi-même afin de « passer cette colère » sur quelqu’un, le plus humain (et non naturel ou normal) semble encore l’option de faire payer très cher à d’autres, ce mensonge à soit inqualifiable et générateur de tant de conflits intimes.

 

À ce point de notre exposé, nous espérons que le lecteur de ce Dossier a parfaitement saisi ce qui lui est présenté depuis le début et en particulier ici, car la bonne compréhension de la suite de ces écrits en dépend en grande partie. Comprenez déjà que l’on ne peut dénoncer une chose que l’on convoite sans court-circuiter notre subconscience, lui opposant des concepts aussi antinomiques qu’impossibles à synthétiser. La réaction à cette forme de mensonge à soi est toujours plus préjudiciable que si la vérité avait été choisie comme option de départ. À présent, comment traiteriez-vous des êtres qui se mentent, qui tandis qu’ils prétendent (en finissant par le croire vraiment) qu’ils détestent une forme particulière de société, ne rêvent en réalité que d’en devenir les maîtres incontestés ?

 

Vous souvenez-vous du bambin qui ne comprend pas pourquoi l’on pose des limites à son champ d’expériences vivantes et follement amusantes ? Son but, son moteur intime, consiste à SATISFAIRE le moindre de ses désirs. Un jeune bambin, tout naturellement, affecte ce comportement jugé par nous « immature » de ne penser qu’à lui et de se moquer des désirs des autres. Il ne s’est pas incarné pour les autres mais pour lui, n’est-ce pas ? Alors à quoi devrait-il penser, si ce n’est à ce qu’il incarne et le concerne au premier chef ? Une certaine logique intrinsèque sanctionne ce type de raisonnement, même s’il ne le justifie pas pour autant aux yeux de tous, bien évidemment. Ici, il est seulement question de la Nature de l’être est non de ce qu’il devrait faire ou être pour correspondre aux canons judéo-chrétiens qui sévissent, plus que jamais, au sein de notre société « bien pensante » mais surtout « mal vivante. »

 

Mais voilà que l’enfant, dès son plus jeune âge, découvre une forme de loi rigide qui régente cruellement sa liberté d’être et d’explorer la vie sous toutes ses formes, y compris les plus périlleuses s’entend ! Il est donc obligé d’en tenir compte et, surtout, d’y RÉAGIR selon ses moyens ou capacités. Moyens et capacités concernant d’autres niveaux de réalité et de conscience sur lesquels il est inutile de s’attarder ici et qui, en fait, viendraient compromettre la bonne compréhension de notre actuel sujet ciblé. Certains enfants semblants plus « éveillés » que d’autres, apprennent très tôt à composer avec l’autorité parentale. D’autres se refusent à parlementer ou à trouver le moindre terrain d’entente et « entrent en guerre » alors qu’ils portent encore la couche-culotte ! Mais peu importe le mode de réaction, qu’il soit intelligent ou imbécile, violent ou pacifiste et hautement conciliant : ce qui nous importe, ici, c’est de bien saisir les racines du mal que nous appelons « le mensonge à soi. »

 

Composer avec les gardiens d’une règle incontournable ou bien faire mine de la refuser carrément, c’est déjà se mentir. Surtout durant l’enfance. Faire mine d’accepter de parlementer, de « composer afin de ne blesser personne » et toute autre forme de compromis, revient à nier l’implacabilité de la loi parentale. À l’inverse, lutter contre une règle établie, une évidence, une loi, etc., cela revient à se cacher à soi-même l’échec cuisant résultant d’une tentative immature de « prendre le pouvoir. » De s’emparer du pouvoir déjà en place, comprenez-vous ? Ou bien d’en nier l’existence en feignant de définir soi-même de nouvelles règles plus souples (composer avec l’ennemie, en somme.)

 

Observez, par exemple et sans passion, avec l’intention du simple constat, le fonctionnement d’un homme politique. Ceci est très révélateur de l’une des deux faces opposées mais complémentaires, de cette « Nature humaine » qui prend naissance dans le berceau des tout jeunes enfants. Un homme politique a apparemment « accepté » cette loi typiquement humaine de la dépendance à autrui (plus haut, plus grand, plus fort, etc.) Il doit séduire le peuple qui peut voter pour lui et le propulser ainsi jusqu’aux sommets, s’il sait s’y prendre avec adresse.

Dès le départ, cet homme – qui plus tard comptera sur le fait qu’il en impose par sa supériorité sur la masse grouillante des ANCIENS électeurs – est très conscient de dépendre d’autrui pour se créer de toutes pièces le sentiment d’une quelconque supériorité. Pour cela, il doit « jouer le jeu », à savoir promettre au peuple fidélité et idées novatrices pouvant profiter à tous.
Le peuple, quant à lui, ne redoute qu’une chose : devenir libre et responsable de sa vie et donc, devoir éventuellement payer pour les erreurs commises. Mieux vaut qu’un autre soit mis en avant et se charge de tout assumer ! Le peuple est donc déjà dans le pur mensonge à soi, car prétextant trouver « des élus », il cherche surtout des responsables désignés d’office en cas de pépin.

 

L’homme politique n’est pas dupe : il fait mine de ne pas connaître les véritables motivations du peuple et promet donc, la main sur le cœur et situé juste sous son portefeuille, de « servir la nation et ceux qui la composent. » Franchement, on s’y croirait. Évidemment, une fois au pouvoir (notez ce terme employé généralement), il fait comme tout être humain normalement constitué : il s’occupe de ses propres affaires, et tant pis si le peuple en subit les conséquences, puisque de toute manière, il est inapte à se gouverner seul.

Nous avons donc ici non pas un mensonge unilatéral mais bien deux manières opposées mais complémentaires de se mentir à soi et, par extension, aux autres ensuite et nécessairement.

 

Nous pourrions en conclure que non seulement l’homme a besoin de mensonge mais que, au point où il en est rendu, mieux vaut pour lui ne jamais plus admettre la vérité. Cela produirait plus de mal que de bien et, sur ce point, force nous est de convenir que quand il est trop tard, il est inutile de s’attarder. On ne porte pas secours à un navire en perdition, deux mois après qu’il a coulé avec tous ses passagers à son bord.

La conclusion de ce premier volet d’un dossier qui en comptera au moins deux, nous invite à l’honnêteté, à savoir reconnaître que celui qui commence à mentir à un très haut niveau (un état, une institution censée rendre la justice ou faire respecter la loi, etc.,) est obligé de continuer à le faire, cela au risque de mettre sa vie et celle de ses proches en danger. On connaît tous parfaitement le destin de ceux qui tentent de révéler des vérités qui ne les concernent pas au premier chef. Le désir de servir la planète et l’humanité est une chose, mais comprendre que la seconde ESPÈRE inconsciemment que nous regardions ailleurs, est bien plus révélateur de nos véritables intérêts, de nos besoins immédiats. Nous comprenons, dès lors, où nous en sommes rendus vraiment.

 

Chacun tire la couverture à lui, arguant du fait que le mensonge est de rigueur en quelque circonstance particulière. Et en effet, du parent qui a adopté un orphelin et qui le lui cache, à un gouvernement qui espère que jamais le peuple ne connaisse la vérité au sujet de certains drames sociaux, tous ont une raison particulière de « cacher la vérité. » N’est-il pas dit que « Toute vérité n’est pas bonne à dire » ? Le fait d’établir le bien-fondé ou non d’une telle assertion me semble moins urgent que de comprendre que le Mensonge est désormais planétaire, uniformément répandu, plaçant, une fois n’est pas coutume, l’humanité dans son ensemble sur un pied d’égalité.

 

Un ancien pote policier me confiait un jour qu’il avait discrètement fouillé, avec ses hommes, une salle de cinéma bondée, parce qu’une alerte à la bombe avait été déclenchée. Quand je l’ai questionné au sujet de la réaction du public, il m’a répondu : « Tu ne crois tout de même pas que nous avions la liberté de parler de bombe à presque deux cents personnes entassées dans une salle de cinéma ? »

Lui demandant un peu refroidi, comment ses supérieurs avaient fait pour contourner le problème, il m’a répondu, fier de lui : « Nous avons fait arrêter la projection, allumer les lumières et avons demandé que les personnes présentes se prêtent, de bonne grâce, à une série de fouilles décidée au hasard, car nous cherchions un sac de drogue caché sans doute dans un sac de sport ou même sous les fauteuils, etc. »

 

Étonné, j’ai rétorqué alors : « Et ils ont gobé cette couleuvre de cent kilos et de dix mètres de long ??? » Réponse sur un ton d’évidence : « Mais bien sûr, qu’est-ce que tu crois ! Les gens ont besoin qu’on les rassure, pas qu’on les affole sous prétexte de leur avouer la vérité ! » S’en est suivie une longue et sans doute très adroite description d’une foule en panique qui essaye de gagner les sorties de secours et qui cause presque autant de morts et de blessés qu’une explosion véritable.

Le français n’est pas différent d’un américain ou d’un allemand, par exemple. Comme eux, il a BESOIN qu’on lui mente, autrement dit, qu’en cas de RÉEL danger, on ait le réflexe premier de le rassurer. La vérité, oui, peut-être, mais pas au prix de cette sieste séculaire entamée depuis des décennies par l’être humain moyen. L’adjectif utilisé ici, « moyen » ne se voulant pas péjoratif mais être censé désigner les réactions toujours prévisibles de celles et de ceux se situant dans une moyenne d’évolution de conscience. Est-il utile de préciser que le fait d’être libre et responsable de son propre destin est tout, sauf « rassurant », justement ?

 

Sans doute que la longueur de cette première partie en aura fait reculer plus d’une et plus d’un. C’est tout à fait normal. Certains pressentent ce qu’ils vont apprendre et préfèrent éluder plutôt que de devoir ensuite fournir cet effort qui consiste à « oublier » de toute urgence. Lire est bien plus fatigant lorsqu’il oblige à se remettre en question, l’aviez-vous remarqué ?

Pour les plus courageux, je vous donne rendez-vous dans la seconde partie de ce Dossier sur le Mensonge planétaire.
Il est actuellement en cours d’écriture. Vous aurez alors l’occasion de constater que dans cette première partie, je ne me suis jamais éloigné du véritable cœur du sujet, de sa cause première.

À très bientôt, voire à tout de suite !

 

Serge Baccino