Les Mémoires de qui ou de quoi

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Les Mémoires de qui ou de quoi ?

 

L’ésotérisme enseigne que le problème d’un être humain qui se devrait d’être évolutif, est que justement, il refuse d’évoluer. Non pas tant qu’il refuse cette idée valorisante d’évolution, bien au contraire ! Ce qu’il redoute et qui lui pose problème, c’est la peur de devoir changer, au cours de cette évolution qu’il perçoit comme étant plus ou moins sans limites, du moins dans les « limites » usuelles d’une même vie : la sienne et présentement. Changer ne serait rien pour l’homme s’il ne lui fallait pas, du même coup, abandonner le connu qui est forcément rassurant, pour accueillir un inconnu qui est loin d’être aussi confortable. De plus, qu’est-ce que le « moi » humain, si ce n’est la somme de ses Mémoires, de ce qui le caractérise autant que cela le limite forcément ? Et une limite, quelle qu’elle soit, est un cul-de-sac aux yeux de l’Esprit (ou de la Soi-Conscience.)

 

Hélas, l’homme qui avait tant besoin de se reconnaître et de se définir au travers de l’historique de son propre vécu, ne réalise toujours pas que c’est ce même historique qui lui interdit désormais de vivre autre chose que ce qu’il connaît déjà. L’homme se définit lui-même comme étant la somme de tout ce qu’il a vécu et dont il se souvient plus ou moins. Il est donc devenu la somme de sa mémoire, ce que l’ésotérisme (entre autres) appelle « Les Mémoires. » Il faut comprendre avant toute chose que l’identité d’un être ne saurait changer toutes les trente secondes, car dans ce cas, lui-même ne saurait plus comment se définir et donc, comment se percevoir. L’homme a besoin de pouvoir s’expliquer à lui-même, afin de montrer aux autres ce qu’il aime retenir de tout ce qu’il croit être par ailleurs. Le problème est que plus un homme réussi à se définir avec quelque précision, plus il tombe amoureux de cette définition de lui-même ! Cela lui semble rassurant de ne pas « bouger » au cœur même de la tourmente. Tout peut bien changer autour de lui, sa « stabilité » provient essentiellement d’un état d’esprit devenu marmoréen.

 

En somme, moins un être évolue ou se transforme, plus il se croit « équilibré » ! Mais est-ce signe d’équilibre que de ne jamais varier d’un pouce ? Certains s’écrieront avec quelque indignation : « Mais enfin, que dites-vous là ! Nous changeons sans cesse ! C’est d’ailleurs la vie qui nous y oblige ! » Si la vie nous obligeait à changer, cela signifierait que nous ne lui opposons plus aucune résistance. Si cela était, cela se saurait ! En réalité, l’homme résiste de toutes ses forces à l’évolution, à ce qui est le Moteur même de la Grande Vie. Sa résistance a de nombreux noms, mais le plus connu est encore « l’ego ». En psychologie ésotérique (ou « psy éso »), nous préférons parler du « moi », qui représente cette tentative de l’homme de se définir lui-même en se servant de ce qu’il a retenu de ce qu’il a pu comprendre de ce qu’il a vécu. Le mot « ego » signifiant « Je », nous préférons le réserver à la partie supérieure de l’entité globale (ou multidimensionnelle) et dans ce dernier cas, nous écrivons « Ego » avec un « E » majuscule, afin de bien marquer la différence.

 

Mais si l’homme, le « moi » humain, n’est pas la somme de ses Mémoires, qu’est-il ? La vraie question serait plus exactement « Que pourrait-il être ? » Et il devient alors possible de faire passer une connaissance impossible à traduire et que des interrogations du genre « qu’est-ce que l’homme » ne saurait inspirer. Si l’homme n’est pas la somme de son propre vécu, il doit être autre chose que « quelque chose ». Le « moi » étant formel, précis et généralement statique, il peut donc être considéré comme une chose « finie » et donc, limitée. Mais si l’homme n’est pas « quelque chose » ou du moins, que son Essence ne se limite pas à « ceci », plutôt que « cela », il lui reste comme option soit d’être « toutes choses » ou « aucune d’entre elles. » C’est du moins ce que la raison pourrait nous souffler, surtout si nous avons l’esprit d’un philosophe !

 

L’homme est loin de pouvoir se confondre avec Le Tout : il ne peut donc être « Toutes Choses. » Nous ne pouvons pas dire non plus qu’il n’est « rien. » Bien que nous puissions ajouter pour nous montrer plus pointus, qu’il n’est rien de précis. Et s’il n’est rien de précis, alors il ne peut être qu’une sorte de « Mouvement en Avant », un flux permanent et évolutif, passant d’une forme à une autre sans s’arrêter à aucune d’entre elles ou qui, alors qu’il semble devenir quelque chose, est déjà plus loin, occupé à produire une autre forme de manifestation qu’il ne conservera pas non plus, puisqu’en éternel Devenir. L’homme est donc ce Mouvement que nous appelons l’évolution.

Du moins devrait-il être cette Mouvance infinie. Ce qui est loin d’être le cas, comme nous en conviendrons sans peine. Ce qui ne signifie pas non plus que l’homme soit devenu incapable d’évolution. Cela signifie seulement que pour ce Moment de l’Aventure Humaine, l’homme prend plaisir à s’identifier à une forme passagère (ou qui devrait l’être) ou qu’il lui est devenu difficile de ne plus s’identifier à ce qu’il croit être devenu.

 

S’il prend plaisir à cette forme d’identification, alors il s’agit d’un moindre mal. S’il lui semble difficile de ne plus s’identifier à cette forme transitoire qui semble le rassurer, alors le problème est tout autre. Dans ce cas, il nous faudra encore comprendre deux choses : la première, en quoi ce statisme peut bien être « rassurant » et, en second, pourquoi ce besoin d’être ainsi « rassuré » ? Pour le comprendre, il nous faut faire un bond en arrière et revoir l’un des principaux aspects de l’éducation parentale et de l’enseignement scolaire. Dans ces deux cas, l’enfant est orienté vers un futur qui représente un but à atteindre. Il doit grandir, avoir un bon métier, gagner de l’argent, se marier, avoir des enfants et, si possible, une maison, une piscine et une belle voiture, etc. En somme, il doit REPRODUIRE les attentes et les désirs de ses géniteurs qui eux-mêmes n’ont fait que répondre aux attentes et désirs de leurs propres parents, et ainsi de suite. Nous pourrions remonter loin ainsi mais l’idée n’est pas de trouver une origine historique à cette problématique humaine mais une cause rendue permanente du fait de sa reproduction incessante.

 

Si vous préférez, une cause et une origine sont deux concepts très différents. Si une origine se place nécessairement « dans le temps » et donc, dans le passé, une cause ne peut pas être antérieure aux effets qu’elle produit. Si l’effet est produit maintenant, alors la cause se situe dans l’instant présent. Cela dit, une même cause peut être reproduite à chaque génération, dans une même famille, par exemple, ce qui peut faire croire à une origine située en amont dans le temps. Lorsque l’on découvre une cause présente qui produit un effet négatif, peu importe l’époque de son installation première, puisqu’elle dure ou se reproduit à chaque instant, on doit réussir à comprendre puis à admettre que c’est maintenant qu’elle se manifeste, ou qu’elle se manifeste « encore. » C’est dons présentement que cette cause doit être définie puis supprimée. Dès qu’une cause quelconque cesse, les effets cessent également. En toute logique.

 

Cette manie étonnante de rechercher « dans les vies antérieures », une cause qui se manifeste dans le présent (effet), est pour le moins suspecte. Elle doit très certainement rassurer ou permettre à quelques-uns de relativiser leur responsabilité en matière de vécu. Croire en la malchance ou en « le Karma » revient finalement à renier toute responsabilité en matière de vécu. Toutefois, si les effets sont nécessairement conscients, puisqu’on les remarque toujours, les causes sont très difficiles à « localiser », car elles se produisent dans la subconscience. Une cause est toujours inconsciente, si vous préférez. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous n’en décelons que les effets qui eux, sont évidemment conscients. Du coup, puisqu’il est plus facile de conserver l’attention mentale rivée sur les effets, ce que nous appelons « les évènements de notre vie de tous les jours », nous en arrivons à oublier que ces effets ont une cause qui se manifeste simultanément.

Bien que simultanées, les causes sont toujours « invisibles » et donc, difficiles à intégrer à nos processus mentaux. Le savoir ne suffit pas ; il nous faudrait réussir à « nommer » ces causes, à leur offrir une « texture psychologique » quelconque. En effet, pourquoi faisons-nous ce que nous faisons ou vivons-nous ce que nous vivons ?

 

Pour la psy éso, il est relativement aisé de définir la nature d’une cause (ce qu’elle révèle) en observant plus attentivement les effets qu’elle produit. Le but étant de ne plus nous arrêter à ces effets mais de dépasser les causes en comprenant ce qu’elles nous apprennent à notre propre sujet. Mais pour cela, nous devons réapprendre à interpréter ce que nous vivons, le mieux étant d’oublier carrément ce que nous en pensions au préalable. Nous donnerons ici un seul exemple mais assez révélateur de la méthode et du processus mental qu’elle implique. Le seul problème est que pour user de cette méthode et de la manière appropriée de s’en servir, il nous faudra passer outre notre peur de découvrir des choses peu reluisantes nous concernant ou, du moins, concernant cette partie statique de notre nature évolutive, à laquelle nous tentons de nous accrocher désespérément.

À présent, imaginons qu’une personne nous demande si nous allons bien. Nous dirons que, justement, et pour notre exemple, nous allons plutôt mal. Qu’allons-nous répondre à cette personne ? « Que tout va bien, que nous allons aussi bien que d’ordinaire » ! (Par exemple.)

 

Posons-nous la question à cent mille euros au moins : « Pourquoi répondre que ça va alors que sans doute, rien ne va comme il faut » ? La question semble facile de prime abord, mais essayez donc de trouver dans cette réponse, une cause telle que la peur ou l’orgueil, et vous verrez que tout n’est pas toujours aussi simple qu’on aimerait le croire. La peur ? Mais la peur de quoi, enfin ? De l’orgueil, sinon ? Mais quel intérêt ? De quoi pourrions-nous nous enorgueillir ? Au départ, il est difficile de dénicher la cause première et exacte. C’est un peu comme le mariage ! Qui est assez courageux pour oser trouver la raison UNIQUE qui pousse les gens à se marier, alors qu’ils pourraient fort bien vivre ensemble, pour le reste de leur vie ? Et épargnez-nous les excuses de second ordre du genre « Afin de payer moins d’impôts » !

 

En réalité, nous connaissons tous les raisons profondes qui se cachent derrière nos actes ou nos paroles. Seulement, comme elles sont immédiatement rejetées parce que jugées affreusement moches, nous préférons ne plus avoir à les évoquer. Pour cacher une chose, il faut préalablement la connaître puis avoir commis l’erreur ultime de la juger. Et c’est une affreuse erreur que de juger une cause, car c’est ainsi que nous les rendons inconscientes ! Avez-vous bien lu ? Car personne ne prétend ici (ou ailleurs) qu’une cause est apparue comme ça, par l’opération du Saint-Esprit, et que dès son arrivée et son installation en notre subconscience, elle était déjà inconsciente ! Bien au contraire !

 

Toutes les causes sont installées d’une manière consciente, ceci afin d’avoir la capacité (et le droit, surtout) de dépolariser leur contenu afin de le rendre impossible ensuite à déceler. Car nous ne désirons pas (ou plus), revivre et donc ressentir certaines choses qui nous nous affreusement marquées. Non pas à cause de leur nature intrinsèque, mais à cause de leur impact sur nous. Et cet impact provient essentiellement de NOTRE RÉACTION face à ces mêmes évènements passés. Nous ne souhaitons pas revivre certaines choses, alors elles deviennent « inconscientes. » Le problème est que, justement, la meilleure manière de revivre sempiternellement les mêmes expériences ou presque, c’est justement de REFOULER nos Mémoires, au lieu de les laisser librement « jouer » en notre conscience.

 

Autre exemple : une personne proche s’énerve, cela vous étonne (ou vous dérange) et vous lui demandez pourquoi elle s’énerve. Sa réaction vous déconcerte encore plus, car elle vous répond qu’elle ne s’énerve pas et en profite pour s’énerver plus encore ! Là encore, essayez de définir en quoi les DEUX SEULES raisons au monde de refouler une vérité pourtant évidente, ont ici droit de citer. Pour mémoire (si je puis dire), il s’agit encore et toujours soit de LA PEUR, soit de L’ORGUEIL. Et de rien d’autre, jamais ! N’est-ce pas au moins surprenant ? La peur ou l’orgueil seulement ? Et rien d’autre ? Il est en fait inutile d’aller chercher une cause AUTRE que celles à l’origine de la peur ou de l’orgueil. Comment en être certain ?

Avons-nous des preuves ? De quoi étayer ces affirmations surprenantes ? Oui. Et non ! Oui, si celui ou celle qui va recevoir ces « preuves » est assez courageux ou simple de caractère pour accepter cette preuve administrée. Et NON, assurément non, si la personne est encore et toujours sous l’emprise de la peur ou de l’orgueil. Mais essayons tout de même, pour le fun !

 

L’homme moderne, plus que jamais, vit sous la double tutelle de son « moi » naturel (ou réel) et son « Moi-Idéalisé ». Le premier « moi » est celui d’origine, tel qu’issu de l’expérience vivante, si vous préférez. Il est ce qu’il est, en somme, mais certaines personnes REFUSENT d’en assumer le contenu formel, de le vivre selon ce qu’il énonce. Cela parce qu’elles se jugent ou qu’on les a jugées, peu importe pour le moment. Une personne qui trouve son « moi » social un peu juste, va tenter de l’améliorer, ce qui jusque-là, n’a rien que de très ordinaire. Toutefois, plus le « moi » sera jugé faible et défectueux, plus la personne cherchera à l’améliorer. Le problème est qu’à un certain point de cette tentative d’amélioration, la personne va commencer à s’illusionner elle-même, à se faire croire qu’elle a réussi à changer vraiment, alors qu’elle a seulement réussi à se mentir au sujet de ses compétences réelles.

Le « Moi-Idéalisé » apparaît dès qu’une personne commence à « vivre en esprit », des qualités inexistantes, en vérité. Raison pour laquelle le « Moi-Idéalisé » est également nommé « le moi de procuration. » Si les superhéros (Marvel ou autres) ont tant de succès, ce n’est pas pour des prunes, n’est-ce pas ? Ces personnages mythiques nous font oublier, pour un temps, ce que nous considérons, à tort il faut bien le dire, comme ayant « d’affreuses limitations. »

 

Pourtant, nous ne sommes pas « limités » : ce sont nos sens objectifs qui se limitent seulement à remplir parfaitement leurs fonctions, et telles qu’elles doivent l’être, pas plus, pas moins. Il n’est donc pas utile de nous inventer un personnage fictif (image de soi édulcorée) censé nous faire oublier qui nous sommes vraiment, car justement, ce « qui nous sommes vraiment », est exactement comme il devait l’être. Mais il l’est « tel que NOUS devions l’être », comprenez-vous ? Il n’est pas, n’a jamais été et ne sera jamais, tel que les autres, autour de nous, aimeraient qu’il soit ! Pourriez-vous, deux minutes au moins, méditer sur cette nuance à peine perceptible à notre époque et selon l’état d’esprit général devenu le nôtre ? Autrement dit, très peu de choses en nous (en le « moi » qui est nôtre, donc) CORRESPOND vraiment aux attentes des autres. Et comme nous sentons bien que ces attentes sont aussi nombreuses que définitivement déçues, nous ne savons plus quoi faire pour tenter de « réparer » cette ruine de l’âme humaine qu’est devenu « le relationnel. »

 

Depuis longtemps, nous ne sommes plus « en relation » avec les autres, mais bien en relation constante avec leurs attentes frustrées. Frustrées parce que nous sommes très souvent incapables de répondre à ces mêmes attentes qui, du coup, ne peuvent être que frustrées et en attente de « réparation » ! Prétendre que nous ne pouvons pas répondre aux attentes de tous est un euphémisme grandiloquent ! En vérité, nous ne pouvons pas, n’avons jamais pu et nous ne pourrons JAMAIS, répondre aux attentes d’un autre ! Simplement parce qu’il appartient à TOUS « les autres », de répondre à leurs propres attentes ! Et si elles sont frustrées, à qui la faute ? Mais nous n’avons pas été éduqués et/ou instruits de telle sorte que ce type de raisonnement nous soit non pas « familier » mais seulement accessible.

Nous vivons en étant persuadés que nous devons absolument rendre heureux quelqu’un d’autre que soi ou, à tout le moins, répondre à quelques-unes au moins des attentes de nos proches. De ces proches qui nous connaissent si bien et qui savent où se situe le moindre de nos « boutons » sur lesquels ils n’hésitent pas à appuyer sans aucune vergogne. Désormais, est devenu « égoïste » celui que se fait passer avant les autres ou qui ne pense qu’à lui. Il serait intéressant de définir si cette attente est « généreuse » et si ceux qui l’entretiennent pensent eux aussi aux autres !

 

Mais nous en resterons là pour le sujet des Mémoires, sachant que ce qui vient d’être exposé dans ce Dossier, suffit amplement pour éveiller celui qui a décidé de ne plus dormir. Nous résumerons donc tout ce qui a été dit, en le présentant d’une manière un peu différente mais dont le sens et bien sûr identique. Les Mémoires servent de « fil conducteur » pour stabiliser l’ego, le faire durer « en l’état », pour ainsi dire, car sans ces Mémoires, nous ne serions jamais identiques, jamais pareils, nous ne saurions pas reproduire la personne puisque cette dernière consiste en ses mémoires, son expérience, comme elle dit. Les Mémoires peuvent donc être confirmées ou, et à l’inverse, dénoncées, voire… Effacées ! C’est notre attitude qui détermine notre devenir, pas nos Mémoires qui elles, ne font que nous proposer une direction identique. Mais nous pouvons changer d’attitude, et donc, ne plus nous référer à une ancienne identité probable.

Évoluer se résume à définir le temps exact durant lequel un état d’esprit est toujours exploitable puisque non encore complètement exploité, puis de changer d’état d’esprit, afin de trouver plus de choses encore à exploiter. Avec le temps, la durée du « moi » en cours (ou en place) peut varier grandement, puisque tout dépend de la valeur et de la force associée à tout nouvel état d’esprit.

Voilà qui devrait en inspirer plus d’un ! Pour les autres, continuez à dormir paisiblement, si cela vous chante mais, s’il vous plaît, en silence, comme il se doit pour celui qui n’ose plus être, de peur de déranger la Bête qui sommeille en lui comme elle sommeille en tous. Une Bête qui, hélas, adore dévorer le cœur de l’homme, cela tandis qu’il sommeille encore.

 

Serge Baccino