Mon parcours

Mon parcours afin de mieux me connaître

 

Voici un résumé (hélas très peu succinct !) de ce parcours personnel et « initiatique » qui fut le mien. Que le lecteur occasionnel me pardonne si ce texte est plus long que ce à quoi il est en droit de s’attendre, mais je pense qu’il comprendra qu’on ne peut évoquer le passé sans sentir ce dernier se mettre à revivre pour nous et en nous. Et ce qui demeure Vivant est si… Prenant ! Je passerai les détails pour ne conserver que les grandes lignes directrices.

 

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Je suis né le 17 mai 1960, à Marseille, dans les Bouches-du-Rhône (13) Très tôt, je me suis passionné pour la manière dont les gens pensaient et se comportaient ensuite. À 11 ans, il m’arrivait de donner des conseils à des adultes de vingt ou trente années plus âgés que moi. Et cela, avec un aplomb déconcertant. D’ailleurs, ma décontraction naturelle et la spontanéité qui étaient alors les miennes, en ces débuts des années 70, me valurent quelques déconvenues, il me faut bien l’avouer !

À quatorze ans, au lieu d’aller jouer au foot ou de courir draguer les minettes avec les camarades de mon âge, je préférais lire des ouvrages de psychologie comportementale. À seize ans, je trouvais tout naturel d’enseigner la méditation à mes camarades, et ce, dans la posture dite de « Za-Zen » issue de la plus pure tradition du Zen Soto.

Il me faut préciser ici qu’à cette époque, j’avais la chance extraordinaire d’habiter en Corse-du-Sud et de jouir ainsi d’un climat et d’un cadre de vie des plus satisfaisants. Surtout pour un doux rêveur de mon acabit (mes proches parents dixit) lorsque je me promenais, dans le maquis, comme on dit là-bas, et afin de communier plus étroitement avec la nature, il m’arrivait quelques fois de prendre conscience d’une sorte de « Voix mentale » présente en mon esprit et qui me « prédisait » certaines choses sous une forme généralement symbolique. Par exemple, cette phrase sibylline, « entendue » (captée) un jour, en passant sous un chêne :

« À trente ans, tu seras quelqu’un de bien… »

Je compris intuitivement qu’à l’âge physique de trente ans, il ne se passerait rien de particulier. Il ne s’agissait pas là d’une banale prophétie concernant les temps futurs, mais plutôt d’un symbole qui prendrait son sens et sa valeur exacte, un peu plus tard et, sans doute, après l’âge de trente ans. Lorsque j’ai été en situation légale et financière de m’acheter tous les livres de mon choix et sans avoir à en référer à une tierce personne, je me suis mis en devoir de dévorer une partie conséquente de la littérature spirituelle, soit environ deux mille livres et ce, en quelques années seulement. Uniquement des ouvrages de spiritualité s’entend !

Cette expérience me conduisit tout naturellement vers ce qui deviendrait la découverte la plus importe et la plus surprenante de toute mon existence, quelque chose que je pressentais déjà sans pour autant réussir à le formuler correctement, lui offrant ainsi ou forme plus intelligible et susceptible d’être partagée. Je venais de réaliser une chose qui semble plus ou moins échapper aux amoureux de la spiritualité ou, tout au moins, ne pas retenir leur attention. Pour résumer grossièrement les termes de cette découverte, en voici un bref énoncé :

Un nombre important d’auteurs d’ouvrages à caractère ésotérique ou occulte, des figures mémorables de l’ésotérisme et de la spiritualité en général, bien qu’ayant vécu une vie intérieure des plus riches, semblait avoir connu une vie sociale, familiale et sentimentale, aussi éprouvante que décevante.

Il me devint de plus en plus évident qu’un nombre effarant d’initiés, pour la plupart méconnus voire persécutés de leur vivant et rendus célèbres seulement après leur mort, avaient connu des moments d’intenses déchirements et traversés des périodes de doute et de découragement. Un peu comme si le simple fait d’avoir été des personnalités au caractère bon, doux et bienveillant, leur avait coûté leur bonheur terrestre, les privant de ces plaisirs aussi simples que légitimes, qui donnent toute sa dimension à notre vie humaine, sur Terre.

Leur existence fut souvent pauvre et sans saveur, et le nombre de personnages illustres ayant connu ce genre de déboires sociaux, était trop élevé pour n’être que le fruit du hasard. Il m’apparut comme tout aussi évident que quelque chose d’important voire de primordial, se cachait sous cet état de fait. Pour moi, un mystique plus que toute autre personne, devait connaître une vie riche, heureuse et épanouie. Après tout, n’a-t-il pas tous les outils nécessaires pour y parvenir ? À quoi servirait de demeurer en contact avec Dieu ou bien ses anges si notre vie devait absolument prendre cette allure pitoyable, du seul fait d’être différent ou « plus évolué » que les autres personnes ? L’évolution devrait donc nous coûter si cher ?

Tout cela me fascinait et me troublait tour à tour. Le contraste entre une vie purement intérieure et les tribulations purement extérieures des initiés, contrastait trop violemment pour ne pas attirer ma curiosité. J’étais bel et bien ferré par cette problématique humaine et je me mis en devoir de rechercher, parmi mes contemporains et dans les diverses couches sociales, des personnes de conditions plus modestes (peu ou pas connues) qui demeuraient fortement attachées aux choses de l’esprit. Après une étude aussi discrète qu’attentive, j’en arrivais à cette conclusion surprenante :

Un grand nombre d’initiés, indépendamment de leur âge, de leur sexe et de l’époque où ils vivent ou ont vécu, connaissent -ou ont connu- une vie sociale stressante et affligeante.

Le côté purement relationnel de leur existence avait été le théâtre de drames en tous genres : Abandon familial, vie difficile et événements traumatisants, pertes tragiques, trahisons multiples, peu ou pas d’amis sincères, etc. À l’évidence et de tout temps, les initiés de la spiritualité ont partagé les mêmes conditions extérieures de vie. Une vie faite de tourments et, bien souvent, de pauvreté. Une telle expérience, aussi médiocre que douloureuse, ne pouvait les conduire, en fin de compte, qu’à deux conclusions aussi humaines qu’inévitables :

La première : « La vie sur Terre se résume à une expérience aussi douloureuse que décevante. »

La seconde : « Il est préférable de se replier sur soi-même et de ne vivre que de spiritualité, l’extérieur et les autres ne pouvant être qu’à l’origine de nos souffrances d’ordre psychologique. »

(« L’enfer, c’est les autres. » disait ce bon J.P.S )

Ne pouvant me résoudre à accepter un tel état de fait, c’est-à-dire de le cautionner par défaut, je me mis en devoir de découvrir ce qui pouvait bien être à l’origine d’une vie humaine aussi peu valorisante. Et j’en vins à cette première conclusion :

« Cette lourdeur et ces déceptions sans nombre, au niveau purement social et extérieur, ne peuvent provenir que d’un état d’esprit commun à tous les spiritualistes et ésotéristes ayant partagé cette triste expérience. »

Et du fait que certains autres initiés n’avaient pas donné l’impression d’en être particulièrement affectés, il en est sorti cette seconde conclusion :

« Ce vécu malheureux ne peut être attribué qu’à une incapacité latente à bien vivre une recherche spirituelle. »

En fait, ce n’est pas la connaissance initiatique en elle-même qui provoque cette misère morale et sociale, mais la manière dont les initiés la comprennent puis y répondent avant de l’appliquer dans leur vie de tous les jours. En résumé, les chercheurs en spiritualité ne réussissent que bien rarement à BIEN VIVRE cette quête qui est la leur.

Devrions-nous apprendre à mieux vivre notre recherche spirituelle ? Voilà qui, pour un individu tel que moi, enclin à enseigner ses semblables et soucieux de leur bien-être, se présentait sous un jour des plus séduisants ! Je me mis donc en recherche de connaissances susceptibles de me fournir les précieux outils nécessaires à cette véritable refonte mentale ou psychologique, que devraient subir les initiés connaissant une vie sociale aussi décourageante.

Je décidais, bien évidemment, de m’en faire profiter également, voire en tout premier lieu ! On dit que « Là où se situe le problème, là se situe également sa solution. » Mais si le problème était apparent, la solution n’était pas aussi évidente à trouver.

Il me semblait que les domaines de l’ésotérisme et de la spiritualité consistaient plus en un problème qu’en une solution finale. Ou alors, il me fallait encore mieux chercher, creuser profondément et ne plus me soucier des apparences. Et je fus particulièrement inspiré de réagir de la sorte. Un jour, alors que je lisais un livre parmi tant d’autres qui traitait de l’existence et de la vie des Maîtres de Sagesse, une ligne, un mot me firent bondir de ma chaise ! L’auteur se contentait pourtant de préciser un détail tout à fait banal, du moins de prime abord ou en apparence, mais qui fut, pour moi, une véritable révélation ! Dans cet ouvrage, il était précisé ceci :

« La plupart des Maîtres de la Grande Fraternité Blanche ont suivi la Voie de la Siddha, issue du Shivaïsme du Cachemire, et ont étudié les Shiva Sutra, textes sur lesquels sont fondés les préceptes de cette illustre école. »

L’auteur se référait à cette étude quasi obligatoire pour parvenir à la véritable Maîtrise, la nommant « La voie de la Siddha »…

Sans perdre une seconde, je me plongeais dans de frénétiques recherches et, avec les moyens relatifs à cette époque, je réussis à trouver quelques allusions à cette Voie Illustre et découvris que cette très ancienne philosophie du Shivaïsme du Cachemire (ou « Kashmir ») était toujours représentée, sous la forme moderne d’une discipline yoguique, nommée Siddha Yoga et signifiant à peu près -et une fois traduit en français- Lien parfait ou Union parfaite (sous-entendu « avec le Soi ») Inutile de dire que je n’ai eu de cesse de rencontrer des « siddha yogi » et de mettre un pied puis l’autre au sein de cette école.

Après quelque temps, je réalisais sans grande surprise il est vrai, mais en étant passablement déçu, que le matériel présenté par cette école de yoga, malgré sa beauté indiscutable et des techniques très intéressantes, ne correspondait pas exactement à ce que je percevais ou ressentais toujours au fond de moi.

Il devait forcément y avoir autre chose… Mais quoi ? Mais où ? Et comment y accéder en un laps de temps aussi modeste que la durée moyenne d’une vie terrestre ?

Le Siddha Yoga ne pouvait pas vraiment être « le véhicule » de prédilection de cette sagesse sans âge que je pressentais. Il ne pouvait s’harmoniser à ce Souffle qui me poussait en avant, qui me guidait depuis mon intérieur. L’idée de suivre un Guru (Maître spirituel) ne me dérangeait pas outre mesure et, de toute manière, j’étais déjà passé par ce stade qui me semblait alors indispensable.

Du moins durant un certain temps. Mais l’idée même me paraissait incompatible voire en opposition formelle avec ce que je nommais alors l’Enseignement Originel. Une Source dont je pressentais toujours l’existence et que je comptais bien réussir à intellectualiser, à rendre intelligible pour mes semblables.

C’est par hasard (sic) que je tombais un jour sur un texte traduit de l’anglais et qui évoquait une voie parallèle à celle du Siddha-Yoga, réservée à des laïques, peu enclins à se vêtir de la célèbre robe des Swami. Exultant, je conduisais de nouvelles recherches avec cette foi, cet enthousiasme et ce sacrifice de l’essentiel de mon temps de libre (et de sommeil!) qui inquiétait tant mes proches. Un feu me dévorait de l’intérieur et je n’avais aucunement l’intention de lui résister.

En fait, je sentais possible le fait de m’associer à cette Flamme, de devenir son Feu ou, du moins, de réussir un jour à m’identifier pleinement à Lui.

C’est un peu déçu que je réalisais la difficulté immense qu’il y avait à mettre la main sur les quelques rares manuscrits hors de prix et précieusement conservés en des lieux tenus secrets, qui étaient susceptibles de traiter de mon sujet. Et je ne me voyais guère me rendre sur les plateaux du Laddhak dans le seul espoir de trouver quelque Monastère secret, et buvant le Thé avec un Lama me proposant gentiment de m’initier.

Non pas que de telles aventures fussent impossibles à vivre, mais je pressentais seulement qu’elles n’étaient pas faites pour moi. Pas dans cette vie-ci, en tous les cas. De guerre lasse, j’allais perdre l’espoir de conclure ces recherches quand une autre phrase magique vint se placer juste sous le nez de mon âme. Je cite de mémoire, seule l’idée directrice devant retenir l’attention bienveillante de mes lecteurs :

« … Et puisque l’esprit universel enregistre fidèlement tout ce qui a été, est ou même sera, dans un futur probable, nul besoin de livres, de savants ou d’historien : Tout est là disponible et accessible à ceux qui n’ont, pour difficulté, que celle de fournir cet effort de tendre la main…(etc.) »

Un déclic venait de s’opérer en moi et la boucle pouvait enfin être bouclée ! Puisque l’origine de ma passion se trouvait cette « voix intérieure », pourquoi ne pas se tourner vers elle pour poursuivre le Chemin, en se passant de route, de bornes et de panneaux indicateurs seulement plantés à l’extérieur et pour ceux qui ont besoin que le temps les rassure ?

Dès ce jour, je décidais de m’abreuver à ma Source intérieure ou, comme le disent si poétiquement les ténors du « New-Âge », je me « branchais » sur la Conscience universelle et poursuivais, auprès d’Elle, la suite logique de mon apprentissage. Alors je retrouvais l’enseignement originel.

Alors je m’engageais sur cette Voie de la Siddha non pas en tant que «Maître», mais dans l’état d’esprit d’un homme moderne, à l’allure aussi décontractée que débonnaire, c’est à dire en tant que moi et tel que je suis vraiment, sans fard ni tricherie d’aucune sorte.J’avançais à un rythme bien modeste, certes, mais qu’importe la destination quand le But se résume à cheminer ?

J’espère ne pas avoir trop ennuyé le lecteur avec ce texte un peu long il est vrai. Il m’est apparu comme utile que ceux qui liront plus tard mes ouvrages numérisés puissent savoir à qui ils ont affaire et comment, pour cet auteur, tout a commencé.

Bien sincèrement à tous et avec ma plus tendre affection envers celles et ceux qui me connaissent déjà et qui savent lire en moi comme moi je sais, désormais, lire en eux.

 

Serge BACCINO.

Châteaurenard,  20 Mars 2013.

 

 

 

 

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