Ne pas juger ? Mais pourquoi ?

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Un sujet qui est à la mode et qui concerne le fait de ne pas juger son prochain.

 

autruche stupideApparemment et selon les mystiques et les spiritualistes en général, c’est-à-dire ceux qui mettent plus l’accent sur le côté émotif et donc sensible de la nature humaine que sur la conscience de ce qui est (de ce qui se passe en fait, que cela nous plaise ou non), il ne faut pas juger son prochain !  Ce qui est assez fâcheux, du moins si l’on considère la prémisse que je me propose de développer plus loin, bien que d’une manière lapidaire. C’est en discutant avec une amie de ce délicat sujet, qu’il m’est venu l’idée d’en faire un article. Alors voici…

 

Jugement3Le fait de conseiller aux autres de ne pas juger leurs prochains, peut être traître, du moins si le concept est mal compris et pousse une personne faible et incapable d’assumer de telles croyances (ne jamais juger, rien ni personne) à tricher et à devenir hypocrite. L’un conduisant toujours à l’autre assurément. Pourquoi une personne devrait-elle tricher jusqu’à en devenir hypocrite ? Parce qu’une personne qui ne juge pas, jamais, rien ni personne, ça n’existe pas ! Et c’est tant mieux. Si par malheur la personne (ainsi programmée à son insu) se trouve être en difficulté pour assumer sa propre humanité, si elle ne s’aime pas « en l’état », pour le dire au plus simple, elle sera obligée :

1. Soit de reconnaître sa faiblesse et de commettre l’erreur de revoir l’idée de sa propre valeur à la baisse…

2. Soit de réagir avec orgueil et assener des « il ne faut pas juger » à tous bouts de champs, surtout aux autres, bien évidemment.

 

JugerLes souffrances psychologiques qui vont très certainement en résulter, pourraient être évitées, simplement en comprenant que le mot juger est mal choisi, en l’occurrence. En effet, juger n’est rien, surtout si l’on est une personne lambda (sans pouvoir réel, voir plus loin cette notion importante.)

Ce serait plutôt cette sale manie de  CONDAMNER les autres, de les juger sans appel, qui devrait être dénoncée et non le jugement en lui-même.

Le jugement est naturel et propre au fonctionnement usuel de l’âme humaine. Nous jugeons tous, tout le temps et cela nous permet d’avoir du jugement, c’est-à-dire de faire montre de discernement. Toutefois et pour demeurer rationnels, ajoutons que ceux qui devraient éviter de juger trop sévèrement, ce sont les personnes qui ont un réel pouvoir sur les autres et dont c’est le métier (d’un point de vue social ou psychologique.) Dans ce cas et uniquement dans celui-ci, le fait de juger peut, en effet, devenir nuisible à autrui. Il est clair qu’un Juge d’Application des Peines (JAP) voire un Juge d’Instruction, ne se contentent pas seulement de donner un avis sur ceux qui comparaissent devant lui (et bien qu’ils soient ses semblables) : il a le pouvoir de les condamner, dans tous les sens du terme (de leur nuire.)

 

petit tyranDonc, jugez tant que vous le voulez si vous êtes une personne ordinaire, c’est-à-dire une personne dont l’avis ne pèse guère sur la balance socio-politique de votre région. Mais même dans ce cas, évitez, si c’est possible, de condamner quelqu’un ! (Comprendre : d’émettre un avis négatif qui soit définitif ou sans appel.) Par ailleurs, posons-nous cette judicieuse question :

D’où peut bien provenir cette idée étonnante qu’il ne faut point juger son prochain ?

Quelle est l’origine première (et psychologique) d’une idée aussi vaniteuse qu’immature ? Voilà qui n’est pas bien difficile à définir, n’est-ce pas ? Il suffit de se poser la question qui fâche tant elle est sans pitié en plus d’être révélatrice, d’un point de vue psychologique :

« Qui aurait intérêt à ce que je cesse définitivement de juger, quoiqu’il puisse advenir ou que l’on puisse me dire ou me faire et donc, quoiqu’il m’en coûte ? »

Il existe deux réponses possibles, car comme je le répète très souvent : « Tout est double. »

1. Soit ceux qui ont une sainte trouille d’être jugés sévèrement par autrui et qui sont démunis face à ce genre de vindicte…

2. Soit ceux qui ont un caractère si puant, qu’ils passent leur temps à nuire, ne pouvant s’empêcher de le faire et ayant ainsi intérêt à n’avoir affaire qu’à des presque saints (sic) et donc, plus prosaïquement, à des lâches, des faibles ou à des hypocrites qui désirent péter plus haut que leur auréole en fer blanc.

 

Dieu et l'homme2Nul n’est parfait, prétendent en chœur mystiques et spiritualistes modernes. En particulier les autres, il semblerait ! Car à les entendre et à les surprendre à se masturber l’ego, s’ils ont vraiment les qualités qu’ils se prêtent sans même pouffer, on peut se demander ce que doivent être les Maîtres, dans ce cas ! La seconde possibilité, c’est-à-dire les faux-culs dirons-nous pour résumer, ceux qui désirent faire croire qu’ils sont capables d’un degré de sainteté dont même un Gandhi n’oserait se réclamer, se reconnaissent au fait qu’ils sont très directifs, adorent régenter les autres et leur imposer leurs idées mais sans en avoir l’air, spiritualité oblige ! Avec leurs proches et amis, ils se conduisent un peu en tyrans du dimanche et, bien évidemment, préfèreront mourir plutôt que de le reconnaître et risquer de devoir se réformer ensuite. Une réforme qui leur fait très peur, car ils se présument incapables de la suivre jusqu’à sa finalité.

 

Mais gare à vos fesses toutefois ! S’ils se sentent démasqués, s’ils se recoupent ou se trahissent devant témoin, ils deviennent alors hargneux et vindicatifs au possible et n’ont de cesse avant d’avoir réduit à néant la réputation (et/ou la position sociale ou morale) de leurs « agresseurs » présumés. La calomnie est leur arme favorite, eux pourtant si lumineux et qui brillent même de l’anus. Car évidemment, ce ne sont jamais eux qui tirent l’épée les premiers ! Ils ne font que « se défendre », révélant ainsi et sans le savoir à ceux qui en font les frais, qu’ils se sentent très souvent attaqués. En réalité, c’est leur propre susceptibilité, poussée à l’extrême, qui les agresse ainsi.

 

Ils se prétendent donc attaqués par « leurs plus jeunes frères » -que Dieu les pardonne, car ils ne savent pas ce qu’ils font (vous savez, les gens moins lumineux et évolués qu’eux ! Suivez un peu, que diable !) OK, OK ! On a compris, Riri ! Mais quelle est donc la moralité de tout ceci, docteur ? Elle est très simple :

Apprenez à ASSUMER ce que vous êtes et tous, sans exceptions aucune, à savoir HUMAINS et donc faillibles et donc, bien plus qu’imparfaits !

Fallait-il encore le préciser ici ? De grâce ! Ainsi, il ne faut pas juger ? La belle affaire que voilà ! Dans ce cas, que les imbéciles qui s’imaginent briller mais qui ne luisent que par leur complexe d’infériorité qui les pousse à se rêver divins, commencent par ne plus juger leur propre humanité, cela au point d’en avoir honte et d’essayer de la brimer, voire de la nier ! Et comme cela est impossible, alors pour donner le change, il ne leur reste qu’à tricher ! Ne les suivez pas dans cette hérésie, ne vous manquez pas de respect ! L’homme est Beau tel qu’il est et c’est son âme qui juge, sans arrêt. Et s’il en est bien ainsi, c’est parce que Dieu le veut, le souhaite et l’exige, tout simplement. Ce Dieu qui n’a pas eu l’intelligence, sans doute, de demander conseil aux mystiques et aux spiritualistes avant de créer l’être humain !

 

Mentir4Jugez donc sans vous gêner mais soyez charitable, car il se pourrait bien que vous soyez jugés, à votre tour, avec la même mesure qui vous a servi à juger. Autrement dit, évitez de faire aux autres ce que vous redouteriez qu’un autre vous fasse ! Et là, vous ne serez pas « mystique », vous ne serez pas « spiritualiste », mais vous serez une femme ou un homme, tout simplement. Et par les temps qui courent, le produit se fait plutôt rare !

Nota : Si vous devez réagir émotivement à mes propos et me démontrer par-là même que j’ai entièrement raison, inutile de vous donner cette peine ou de vous manquer de respect, cela en vous commettant dans un commentaire désobligeant mais bien inutile. De toute manière, ces propos ne vous concernent pas vraiment, sauf si c’est vous même qui vous sentez visez et faites en sorte de leur correspondre.

Ces propos ne concernent que celles et ceux qui se sentent capables de ne pas se manquer de respect, une vie durant.

 

Serge Baccino