Pourquoi il est si difficile d’évoluer vraiment

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La psychologie ésotérique (ou « psy éso » pour faire court) ne s’embarrasse pas de termes ou de mots définitivement arrêtés. Elle se contente d’user de termes et d’exemples qui soient accessibles à la mentalité européenne. Ce qui compte, à ses yeux, c’est de SE FAIRE COMPRENDRE et non d’affirmer que ceci doit absolument être nommé comme cela. Cela dit, il est évident pour qui a déjà les yeux ouverts, que certains termes ont été hélas par trop galvaudés et qu’il devient difficile, pour le chercheur honnête de vérités spirituelles, de s’y retrouver dans cette forêt de dénominations différentes censées nommer des choses identiques. Peu de gens, même parmi les spiritualistes reconnus et plébiscités, sont capables, même de nos jours, de faire la différence entre certains concepts pourtant très clairs et simples par ailleurs.

Cela est dû au fait que chaque nouveau spiritualiste « montant » ou ponctuellement à la mode et qui désire « s’extraire du lot » et donc, « tirer son épingle du jeu », comme on dit, se croit dans l’obligation d’inventer de nouvelles dénominations pour désigner des choses qui en possèdent déjà et ce, depuis fort longtemps. L’ésotérisme, qui est la science de l’âme humaine, a bien essayé, au cours des siècles, de proposer un dictionnaire officiel, idée reprise par la psy éso depuis quelques dizaines d’années.

 

Les mots présents dans ce dictionnaire ésotérique sont choisi en fonction de leur étymologie. Les ésotéristes savent très bien que le mot « âme », par exemple, ne désigne pas quelque chose de fixe ou même de durable, comme la conscience (avec laquelle on la confond encore) puisque l’âme consiste en « ce qui nous anime », des deux mots latins « animus » et « anima », mot qui signifient, respectivement, esprit et souffle créateur ou encore,  force vitale. Or, qu’est-ce qui nous ANIME, si ce ne sont nos pensées et les émotions qu’elles produisent immanquablement ? Nos processus mentaux sont porteurs d’énergie et cette dernière donne vie, force et durée à toutes ces formes mentales engendrées en esprit et qui, par la suite, peuvent nous donner l’impression de pouvoir vivre leur vie toutes seules, indépendamment de leur créateur.

 

Les spiritualistes affirment sans vraiment comprendre ce qu’ils racontent, que l’homme peut créer en esprit et dans son mental, à l’instar de son « Père » qui est censé être « dans les cieux. » Hélas, ce que l’on nomme « l’homme » se résume à son « moi » humain ou, plus techniquement, à la partie purement objective de sa conscience globale (ou multidimensionnelle.) Or, c’est justement cette partie-là qui a le moins de pouvoir créateur ! En fait, cette partie-là n’a AUCUN pouvoir. Créateur ou autre. La preuve en est que le fait de vouloir gagner au loto, par exemple, ne suffit pas à y parvenir à chaque coup. Et les autres exemples montrant qu’il est RARE que nos souhaits se réalisent grâce à l’activité de la conscience objective (ou « moi » humain) ne manquent pas !

 

Ce qu’il « manque », et même cruellement, surtout à notre époque, ce sont des personnes correctement (et longuement) formées et donc compétentes pour nous expliquer d’une manière simple mais rationnelle, les lois et les principes qui président au fonctionnement de l’esprit, en général et donc, de l’esprit humain en particulier. Pourtant, ces personnes-là existent et sont mêmes enclines à partager leur savoir, même gratuitement.

Le problème est qu’ils ne sont pas écoutés, cela parce que ce qu’ils ont à « vendre » ne correspond pas à LA DEMANDE sur le marché très juteux de la spiritualité. Les gens ne veulent pas qu’on leur explique comment se sortir de leur marasme psychologique, car cela reviendrait à reconnaître qu’ils y sont enfoncés jusqu’au cou. Il préfèrent lire ou entendre qu’ils sont extraordinaires, divins ou pourquoi pas « à moitié elfes », tant que l’on y est ! Mais ne serait-il pas plus logique, avant de prétendre « maîtriser sa vie » et obtenir tout ce que l’on veut (sic), de maîtriser tout ce qui l’empoisonne jour après jour, en profondeur etInconsciemment ?

 

Car là est le secret du véritable pouvoir : il ne se trouve pas dans la conscience dite objective (celle relative aux objets des sens, donc) mais dans la partie actuellement « inconsciente » de l’entité globale. Hélas, une fois de plus, cette partie-là, bien plus vaste et puissante, est capable d’alimenter tout ce qui s’y trouve déjà, que ce soit notre potentiel à être ou… Notre capacité à ne jamais être vraiment. A ne jamais être vraiment tout ce que l’on pourrait être par ailleurs si… Si l’inconscient ne contenait que de la conscience, justement ! Ce qui est loin d’être le cas ! L’inconscient contient des programmations mentales qui conditionnent nos capacités à faire face à chacun des problèmes qui se proposent au « moi ». Mais ce « moi » étant lui-même muselé, ficelé, aveuglé et rendu impuissant à cause de tout ce qui se trouve gravé dans ses Mémoires, il ne peut que rarement arriver à ses fins, ou obtenir le nécessaire sinon le superflu.

 

Voilà pourquoi il est si difficile d’évoluer quand on a pas appris à le faire correctement, car tandis que le conscient est sans pouvoir mais rempli de désirs en tous genres, la partie de son être global capable de tous les satisfaire, est bloquée ou seulement « muselée » par des schémas mentaux débilitant.

D’ailleurs, on reconnaît le degré de conditionnement mental à la capacité de satisfaire les désirs légitimes du « moi ». Les désirs légitimes sont ceux qui n’impactent que soi, voire qui ne concernent que soi. Non pas qu’il soit impossible d’aider ou même déconseillé de le faire, mais disons qu’il est rare que le « moi » humain soit capable d’assez de discernement pour ne pas aggraver plus encore ce qu’il se propose de réparer.

 

Le pouvoir marche toujours de pair avec la conscience. Peu de conscience revient donc à ne bénéficier que de TRÈS PEU de pouvoir, voire d’aucun pouvoir. Mais si le pouvoir est dans notre inconscient et que ce dernier contient la somme de nos conditionnements mentaux et donc, de NOS LIMITES, alors ce seront ces mêmes LIMITES qui recevront plus de pouvoir ou qui seront alimentées en tout premier lieu.  Ce qui est pour le moins fâcheux. Voilà pourquoi tandis que nous n’obtenons que rarement ce que nous désirons, nous obtenons presque toujours ce que nous préfèrerions éviter, j’ai nommé : des emmerdes !

 

Ainsi, le « moi » (conscience objective) pourra toujours DÉSIRER ou même VOULOIR évoluer (changer, s’améliorer), il n’y parviendra qu’au prix d’efforts extraordinaires. La plupart se découragent bien avant et nous pouvons les comprendre, faute de les encourager. Mais pourquoi est-ce si difficile de SE déprogrammer ? Parce que LE CONTENU du « moi » – et NON le « moi » en lui-même – consistant en le problème, il ne peut donc pas incarner AUSSI  la solution. Cause et effet sont toujours simultanés, mais ne se manifestent pas au même niveau.

La souffrance psychologique étant un effet, puisque ressentie ou expérimentée, la cause ne peut-être qu’inconsciente. Ce qui peut paraître un tant soit peu logique. Autant aller consulter un psychiatre dans l’espoir d’apprendre de quoi nous souffrons mentalement ! Le problème n’est pas capable de se fournir une solution à lui-même. Et parler de tout ce que l’on a déjà appris et compris d’un problème, ne permettra jamais d’obtenir tout ce que nous ignorons encore à son sujet.

 

Pour régler un problème, il faut donc devenir capable de changer de niveau de conscience et d’aller visiter cette partie de notre conscience globale à laquelle peu de gens sont capables de se connecter, non pas par manque de capacités, mais par manque d’intérêt ou même de volonté. Même le mal on s’y habitue, à force. Et au moins, ce degré de souffrance là, on le connaît et on suppose que s’il ne régressera pas, il n’augmentera pas pour non plus.

 

Moralité : Lorsque les enseignants du dimanche cesseront de transmettre n’importe quoi et n’importe comment, ceux qui ont reçu la Connaissance en partage pourront de nouveau la transmettre à leur tour. Pour le moment, il faut attendre que les enfants se lassent de jouer aux grandes personnes, en finissant par y croire eux-mêmes à force d’y jouer seulement.

Cordialement vôtre.

 

Serge Baccino