Pourquoi subir au nom de simples croyances ?

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Pourquoi subir au nom de simples croyances ?

 

Une personne « spirituelle » (ou prétendant l’être) qui rencontre des gens peu sociables, pour rester poli, pourrait penser que cette rencontre est soit « une épreuve » ou « un test », soit un moyen de bien se connaître elle-même en réalisant « son intolérance envers les différences d’autrui. » Cela, c’est la version ordinaire, qui, malgré les souffrances qu’elle a pu provoquer, depuis presque trois siècles, en Europe, est toujours d’actualité et fait les beaux jours du Moi-Idéalisé des dits spiritualistes. En effet, ces derniers s’imaginent que penser et être, c’est la même chose. Alors ils pensent pouvoir accepter chacun tel qu’il est, du moment que la vie le place face à eux. Il s’imaginent, et sans broncher, réussir à « aimer même leurs ennemis. » En esprit, bien évidemment ! Car en vérité, un profond sentiment de malaise à l’idée de se trahir peut-être, pousse souvent ce genre de personnes ambitieuses, d’un point de vue spirituel, à terminer leur carrière de mythomane de l’esprit, par une magnifique dépression !

 

D’ailleurs, alors même qu’ils sont les tous derniers à le réaliser, la plupart des gens qui gravitent autour des différents médias sociaux les plus en vogue, sont déjà dépressifs et le démontrent qui par leurs écrits, qui par leurs vidéos. Alors ? Les gens que vous rencontrez et qui sont imbuvables, chose dont vous êtes parfaitement conscients, ils croisent votre vie pour tester votre amour, votre patience, votre sens de la fraternité ? Devez-vous répondre, à chaque fois, d’une manière « positive » à leurs constantes agressions, affirmant ainsi ce qui n’est pas et refoulant ce qui est pourtant ? Mais qu’est-ce qui n’est pas ? En un mot, voire en trois ?

La perfection humaine ! Et qu’est-ce qui est pourtant ? Votre humanité. Étrangement, il ne vient à l’idée d’aucun spiritualiste, que ces rencontres désobligeantes pourraient se produire pour qu’il apprenne enfin à écouter sa propre sensibilité, à refuser les contacts qui salissent, pour ne favoriser que ceux qui renforcent ou même élèvent l’âme.

 

Pourquoi, grand Dieu, devriez-vous SUPPORTER les cons ? Vous avez commis un crime quelconque dans le passé et devez désormais expier pour vos fautes, ou quoi ? N’auriez-vous même pas ce bon sens et cette logique imparables que manifeste tout matérialiste qui se respecte ? Lui n’hésitera pas une seconde à envoyer paître les nuisibles en tous genres.  Qui pourrait bien « vous tester », vous mettre au défi ou vous contrôler sans aucune pitié, si ce n’est vous-mêmes ? Qui a par vous en a le pouvoir ou le simple intérêt ? Ou du moins, ces satanées croyances qu’un fou, un jour, a réussi à faire passer pour des preuves d’intelligence, de sagesse ou pire, de luminosité ! Êtes-vous ces croyances ? Je veux dire n’êtes-vous que cela ? Croyez-vous que tous les gourous vous soient extérieurs ?

 

Sur terre, toutes les formes mentales de vie, plus ou moins intelligentes et donc conscientes, sont mélangées. C’est la plaque tournante de la Conscience universelle, dans ce secteur d’activité mentale, de cet univers… De Conscience. Une Conscience qui, apparemment, bien que partagée par tous, ne l’est pas à chaque fois et pour tous, au même degré ! Cela, vous le savez aussi, car vous le constatez sans cesse, jours après jour et ce, depuis  votre adolescence, sans doute. Voire avant.

Est-ce la vérité ou pas ? Vous savez ! Vous êtes conscients des différences, mais vous répugnez à vous y référer ouvertement et librement. Cela parce qu’on vous a enseigné que « c’est mal » ! Comme s’il était mal de discerner, de constater puis de tenir compte de nos différentes prises de conscience ! Seriez-vous un faible d’esprit ? Ce serait alors une excuse valable.

 

En l’occurrence, le mal n’est pas dans votre vision de ce qui se produit sous vos yeux : le mal est dans votre volonté farouche de supporter l’insupportable, d’accepter l’inacceptable et de faire mine de ne pas comprendre ce que vous faites. Et ce que vous faites n’est pas « le mal », c’est juste que vous vous faites mal, dans les deux sens du terme. Vous vous faites mal, parce que vous vous imposez une souffrance morale bien inutile, en plus de vous priver sciemment d’objectivité. Et vous vous faites mal, parce que ce sont vos pensées, vos processus mentaux, qui vous construisent. Observez l’édifice mental que vous représentez, que vous incarnez, même. Vous semble-t’il tenir debout, tenir la route ou « tenir droit » ? Vous visez la divinité, alors que vous n’êtes pas humain encore, ou homme vraiment et complètement. Que voulez-vous prouver en vivant au-dessus de vos moyens ? Pouvez-vous vraiment évoluer, en partant d’une fausse idée de vous-mêmes ?

 

Évoluer présuppose partir d’un état établi, accepté (assumé) pour se diriger graduellement mais surement, vers un autre, plus élevé, lumineux et harmonieux (pressenti.) Or, quelle harmonie il y a à présumer de soi ? Quel luminosité il y a dans le mensonge à soi ? Quelle hauteur représente la vanité, à savoir le vide laissé par une vie plus imaginée que réellement vécue ? La psy éso enseigne que vous n’êtes pas confrontés aux autres dans le but de vous inspirer de ces autres pour savoir qui vous êtes et souhaitez devenir. L’effet miroir est une supercherie, car chacun est unique et vous ne trouverez jamais rien « de vous » chez un autre. Ou juste l’idée que vous projetez de vous et sur lui. Vous rencontrez les autres pour apprendre à assumer qui vous êtes ou qui vous souhaitez devenir !

Celui-ci vous paraît honnête et franc ? Comment le sauriez-vous si vous n’étiez pas vous-mêmes et déjà ce que vous croyez reconnaître chez cet autre ? Nul miroir nécessaire pour réaliser que l’on aime ce que sont les autres, cela parce que nous sommes déjà ce que nous recherchons ou souhaitons manifester.

 

Mais quand vous rencontrez un personnage vil et qui souhaite vous imposer sa médiocrité coutumière, vous n’êtes pas obligé de le supporter ou même de laisser votre intellect tenter de justifier ce qui se passe et que vous connaissez déjà. Ce qui se passe, c’est que vous ressentez très nettement que VOUS N’ÊTES PAS comme ce personnage et que vous n’avez nulle envie de trainer dans cette ambiance délétère. Alors, au nom du respect que vous avez pour vous-mêmes, vous devez tourner les talons, secouer la poussière sous vos sandales et partir sans vous retourner et surtout, sans le moindre regret. Pour ceux qui ont lu la bible, c’est seulement-là le conseil du Maître Jésus à ses disciples avant son départ de ce Monde. Accuseriez-vous Le Maître d’être sectaire et sans amour pour son prochain ?

 

Serge Baccino