Suis-je coupable de guerre ?

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Si je me prétends « spirituel », alors je me dois d’être pour la véritable paix, celle à laquelle chacun a droit, même si je ne partage pas les opinions et le mode de vie d’autrui. Dans le cas contraire, je me rends coupable de guerre, c’est-à-dire que tandis que je prêche la paix, depuis l’étage de mes lèvres seulement, mon cœur conserve l’idée que d’autres ne sont pas en droit d’y accéder.

Dans la vie sociale, en général

JE SUIS COUPABLE DE GUERRE :

Lorsque j’occupe un poste de pouvoir et qu’étant censé représenter une nation ou un groupe quelconque et veiller sur ses intérêts, je ne me soucie que des miens et commet des abus de pouvoir en tout genre, cela au nom de ma fonction ou de mon autorité. Le plus grand est toujours le plus grand serviteur des intérêts d’une communauté.

Lorsque étant un simple élu du peuple et donc à son seul et entier service, je me crois supérieur à tous ceux que je suis censé servir, alors que mon pouvoir temporel ainsi que ma mission, n’existent que parce que d’autres ont décidé de voter pour moi.

Lorsque je n’existe socialement que parce que mon métier a été rendu « nécessaire » voire obligatoire par un gouvernement, que je ne peux fonctionner que lorsque d’autres ont l’obligation de passer par moi et que malgré cela, je me crois faire partie « d’une élite sociale. »

Quand je pense que « je n’ai pas besoin des autres » pour fonctionner socialement et même, pour me sentir entouré, apprécié à ma juste valeur, aisé financièrement et heureux. Aucune de ces choses ne peuvent se produire sans le concours plus ou moins volontaire et conscient des autres, de cette société dont je fais partie intégrante, que cela me plaise ou non.

Lorsque je crois que ma mission de vie ou mon emploi social me place au-dessus des autres et m’octroie des droits ou des pouvoirs que d’autres n’ont pas.

Lorsque je crois que pour m’élever, socialement ou bien aux yeux de tierces personnes, je dois réussir à abaisser un autre ou lui prendre la place qui est la sienne mais que je désire posséder. Nul ne peut s’élever en abaissant les autres, nulle place autre ne peut être occupée, car toutes le sont déjà.

Lorsque j’essaye d’imposer mes idées sans me soucier du fait que cela implique que d’autres abandonnent leurs propres idées pour épouser les miennes et afin de satisfaire mon orgueil ou ma crainte d’être le seul à me tromper.

Lorsque j’oblige un éventuel employeur et ce, sous prétexte d’interdiction de « se montrer sectaire », de m’embaucher à un poste précis, quel que soit mon sexe, mon âge et mon apparence physique générale. Imposer des lois par manque de confiance dans le jugement humain, peut aussi bien servir un monde désireux d’équité, qu’un monde soucieux de ne plus faire aucun effort pour mériter quoique ce soit. Et cela pousse ceux qui votent ces lois à notre place, de pouvoir être les seuls à s’arroger le droit de les contourner.

Quand je critique nominalement une personne, au sujet de ce qu’elle a fait, dit ou bien écrit, alors que cette dernière ne m’avait absolument rien demandé et ne désirait s’occuper que de sa vie, de ses passions, et défendre les idées qui sont les siennes et qui, éventuellement, diffèrent des miennes.

Quand je me sers d’une position familiale, sociale, professionnelle ou légale, pour imposer à d’autres les frasques issues de mon caractère, tout en interdisant à ces autres d’en faire autant.

Quand dans le travail je confonds « donner des directives concernant le boulot », avec « donner des ordres à d’autres personnalités. » Les autres ne sont pas responsables de mon incapacité à conduire ma propre vie comme je l’entends et tout aussi incapables d’en compenser les souffrances et vexations sans nombre, induites par mon besoin de contrôle.

Quand je manipule les autres dans l’espoir de les gagner à ma cause et désire me venger d’eux lorsque je n’y parviens pas ou lorsque je n’y parviens plus.

Lorsque j’essaye de créer une différence pour me distinguer d’autrui, alors que cette même différence existe déjà, puisque nous sommes tous uniques et donc, tous différents. Ce que je dois plutôt réussir à faire, c’est de me distinguer moi-même d’autrui, à mes propres yeux, cela en prenant conscience de ma valeur qui est déjà unique.

Dans la vie de famille et de couple

JE SUIS COUPABLE DE GUERRE :

Quand j’abuse de mon autorité parentale pour imposer à mes enfants ma façon de penser, mes idéaux et quand j’essaye de leur faire assumer des ambitions socioprofessionnelles personnelles et plus ou moins frustrées.

Quand j’attends de mes descendants et ceci, ma vie durant, qu’ils me témoignent l’amour et le respect que je leur refuse moi-même et depuis leur naissance.

Quand je refuse de témoigner à mes géniteurs, le respect qu’ils me témoignent pourtant et me sers des différences de générations comme excuse pour affirmer qu’ils sont incapables de me comprendre.

Quand je tente de séduire et donc de tromper une autre personne, cela en lui montrant seulement « le côté positif de mon caractère » et dans le but de partager sa vie, puis qu’ensuite, devenu évidemment incapable de demeurer tout le temps aussi « extraordinaire », j’accuse l’autre de mon incapacité à savoir et à pouvoir « tricher dans le temps. »

Quand j’impose cette idée à l’autre, que l’homme et la femme ne sont en rien différents, qu’ils sont égaux en tous points dans leur Nature respective et dans leur mode d’expression et que de ce fait, leur mission sur Terre est nécessairement identique.

Quand j’exige de ceux que je prétends aimer, qu’ils restent auprès de moi contre leur grès et fassent passer mes intérêts avant les leurs.

Quand j’accuse mes proches d’être « égoïstes » alors qu’en vérité, je souhaite seulement qu’il pensent bien moins à eux et beaucoup plus à moi.

Quand je tente de faire passer de la jalousie, un besoin viscéral de posséder ce que je convoite ainsi qu’une peur panique à la seule idée de perdre ce que je crois posséder et qui me procure sécurité ou plaisir, pour « de l’amour », alors qu’aimer se résume à donner, jamais à prendre et que j’en suis conscient.

Quand je me sers de l’amour, des liens familiaux ou « des sacrifices consentis envers autrui » pour assoir mon autorité et que je deviens menaçant quand cette même autorité, ce pouvoir sur un autre que moi-même, fais mine de disparaître.

Lorsque je réalise que mes décisions vont faire souffrir l’autre mais que je suis persuadé que c’est la seule manière d’obtenir tout ce que je désire et que je refuse d’assumer mes décisions passées, reléguant à l’autre personne l’ensemble des torts et donc, des responsabilités.

Quand je tente de faire croire à l’autre que l’un seulement des deux conjoints doit conduire la vie de couple et que c’est l’intérêt de l’autre de me laisser juger en la matière ou, et à l’inverse, lorsque je tente de laisser l’autre diriger, décider, animer la vie de couple et cela, bien sûr, sous sa seule et entière responsabilité.

Quand j’accuse une autre personne des souffrances psychologiques que je ressens, alors que c’est moi qui les ressens et que, de ce fait, j’en porte la seule et entière responsabilité en ma conscience.

Quand je pense, dans la relation de couple, que c’est « l’autre » qui doit tout faire pour me rendre heureux et que j’attends de cet autre qu’il règle et ses problèmes ainsi que les miens.

Dans la vie spirituelle et en vertu de ce que je suis censé en avoir compris

JE SUIS COUPABLE DE GUERRE :

Quand je me sers d’une fonction ou d’un métier permettant « d’aider les autres et de les pousser à mieux se comprendre », alors qu’en vérité, je me sers de cette fonction ou de ce métier dans l’espoir immature d’échapper moi-même à de telles obligations morales et spirituelles.

Quand tandis que je prêche l’importance de quelques-unes des émotions humaines les plus « en vogue » et donc recherchées, je me contente, en secret ou même au nez des autres, de me conduire à l’inverse de ce que j’ai énoncé.

Quand confondant « j’aimerais être » avec « Voici ce que je suis », je vis au-dessus de mes moyens et sers ma vanité croyant servir mon prochain. Tôt ou tard, c’est ce même prochain qui va en pâtir. Ceux qui pensent leur vie au lieu de la vivre, pensent surtout s’assumer, au lieu de le faire vraiment.

Lorsque je me sers des règles moralisantes communes à la spiritualité, pour manipuler mon prochain ou pour lui faire savoir qu’il n’incarne pas ce qu’il prêche, alors que, bien entendu, moi seul ai intérêt à le lui faire croire, d’une manière ou d’une autre, afin qu’il ne soit pas « en haut » tandis que moi, je me sens être « en bas. »

Quand je me sers de la spiritualité pour donner à croire que mon niveau d’évolution est hors du commun, car la suite logique de cet état d’esprit, est de faire savoir aux autres, et par n’importe quel moyens en présence, qu’ils ne sont pas aussi « biens » qu’ils le croient.

Quand je me sers de la spiritualité pour cautionner ma paresse mentale, ma Tiédeur d’âme, pour tenter de cacher ma lâcheté de vivre, de me positionner et de reconnaître les faiblesses naturelles et imputables à mon humanité. Une humanité dont j’ai honte et que je désire nier, cela grâce à la spiritualité qui arrive dans ma vie « à point nommé. »

Quand je prends pour excuse les faiblesses avérées de l’intellect, confondu en l’occurrence avec le mental, afin de ne pas avoir à étudier vraiment ou pire, à ne pas avoir à justifier mon incapacité à y parvenir.

Quand je pense être dans « la seule vérité qui soit », alors qu’il me suffirait d’être le seul à le penser. A l’évidence, celui qui croit avoir trouvé « une vérité bonne pour tous », s’empressera de le faire savoir, surtout à ceux qui n’en ont cure et possèdent déjà une vérité qui leur soit profitable au moins. La vérité ne se partage pas si elle n’est pas déjà partagée.

Quand je crois que les gens qui pensent de la même manière et au sujet d’une même chose qui les passionne, ne devraient pas se grouper. Généralement, cet état d’esprit pousse une personne à aller visiter ces groupes pour leur apprendre qu’ils sont dans l’erreur, alors qu’il suffirait que chacun vivent selon la vérité qu’il a ponctuellement choisie et laissent les autres en faire autant.

Quand je crois que ceux qui s’unissent dans l’espoir d’être plus forts, me rendent par là même plus faible ou tentent de m’exclure de quelque chose auquel j’ai surement droit. Personne ne doit rien à personne et ainsi, chacun de nous peut à la fois tout donner et tout recevoir.

Quand je suis persuadé que ceux qui pensent et vivent différemment sont des ennemis potentiels et qu’il me faut recourir à des actes préventifs afin de conserver ma propre liberté.

Quand je crois que c’est à moi de m’adapter à ceux qui sont étrangers et viennent habiter mon pays alors que moi-même, par crainte ou par respect, je me plie aux us et coutumes des pays que je visite ou dans lesquels je choisi de m’installer à mon tour.

Quand je pense que tout changement radical au niveau des valeurs morales et sociales doit être accepté, nécessairement et par tous, sous peine d’être taxé de « manque d’amour et d’ouverture d’esprit. » Je ne manque ni d’amour ni de tolérance, quand je ne supporte pas ce que je suis incapable de supporter; imposer ou même légaliser la déchéance morale et sociale ne la rend pas pour autant plus convenable. Le véritable « manque d’ouverture d’esprit et d’amour mûr » vient de ceux qui imposent leurs différences dans l’espoir que d’autres pourront la leur rendre plus supportable et l’assumeront sans broncher, voire pour eux et à leur place.

Je suis coupable de guerre quand je refuse de traiter l’autre comme j’aimerais qu’il me traite et que je me conduis du manière qui met les autres en danger ou dans l’obligation de réagir et de se défendre. C’est le premier qui tire l’épée du fourreau qui a perdu d’avance, pas celui qui la tire en second et seulement pour défendre ses droits.

Note : Ce texte n’est évidemment pas exhaustif et comme par certains côtés, il peut faire tiquer ceux habitués à se mentir ou « qui ont peur de comprendre ce qu’ils mettaient un point d’honneur à se cacher », si vous avez besoin de précisions, afin de vous rassurer à propos de ce que vous avez lu ici, j’essayerai de répondre à chacune des questions, sur Facebook uniquement.

Pour info, ce texte fait partie d’un enseignement qui est déposé et sous la protection de copyright. Toutefois, vous pouvez le reproduire, tout ou en partie, à la condition expresse d’en citer l’origine (ce blog) ainsi que son auteur.

 

Serge Baccino

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