Supprimer le moi ou l’ego

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Supprimer le moi ou l’ego ?

 

 

Dans certaines traditions anciennes mais jamais réactualisées, on trouve une idée assez étrange que depuis notre époque linéaire, plus personne ou presque n’a envie de cautionner. Il est par exemple question de mettre un terme définitif à certains aspects de notre être global. Nous y reviendrons plus tard. Nous comprenons, de nos jours, que tout ce qui est, possède un sens, un but ou au moins une fonction. Nous n’aimons pas certains animaux considérés comme étant des « nuisibles » et pourtant, une partie de nous conçoit cette idée qu’ils puissent avoir un rôle important à jouer dans l’écosystème, dans l’économie de la vie, comme on dit aussi.

En supprimant un de ces « nuisibles », nous risquons fort de nous retrouver rapidement envahis par d’autres supposés « nuisibles » dont les précédents étaient en fait les prédateurs naturels. Des prédateurs ayant pour rôle important de réguler le nombre des seconds. La Nature semble d’ailleurs fonctionner par groupes d’antinomiques, tels que le loup et le chevreuil, par exemple. Si on supprime les loups ou d’autres prédateurs/régulateurs naturels, il faudra inventer… La chasse !

 

Il en va de même pour ce que d’aucuns nomment encore « l’ego » alors qu’ils devraient plutôt le nommer le « moi » humain, par exemple, puisque cette partie de notre être global est justement celle qui se rapporte et se réfère uniquement à nos Mémoires, à un historique relatif à notre expérience humaine et personnelle. Tandis que l’ego est issu du mot latin signifiant « Je ». Le véritable ésotérisme ne saurait commettre une si grosse bourde, consistant à confondre le « Je  » (ou Ego, avec un grand « E ») avec cette partie transitoire, car toujours mouvante voire évolutive de l’être. Si le « moi » est censé « bouger » sans cesse, se transformer, évoluer, le Soi (ou Ego) se rapportant à la Conscience Une et indivisible, ne saurait être autre chose que ce qu’il est déjà, dans l’instant même, éternellement égal.

 

Si vous préférez, ce qui a « évolué » en vous et depuis votre naissance, ce n’est certes pas votre conscience, qui est invariable, mais votre « moi ». Ce « moi » qui consiste, vous l’aurez compris, en votre identité terrestre ou humaine. Identité qui peut s’enrichir et qui, de ce fait, n’est jamais terminée ou complète. Et encore moins définitive ! Le moindre problème est capable d’affecter le « moi », de le perturber. Mais rien n’est capable de perturber le Soi, ou « Ego » qui demeure toujours fidèle à lui-même, contrairement au « moi » qui se construit sans cesse. C’est ce « moi » qui a des prises de conscience et c’est aussi lui qui, tôt ou tard, accède à ce que l’on nomme l’Illumination.

(Nota : d’où l’intérêt de se nettoyer avant d’être illuminé !)

Si c’était notre Conscience d’être, nous ne pourrions pas, jamais, être Illuminés, car la Conscience l’est déjà, complètement et définitivement. Il semblerait que ce soit la psychologie moderne qui ait foutu la panique dans ce type de dénomination arbitraire, certes, mais fort utile pour s’y retrouver. Écrire Ego avec un petit « e » revient à faire allusion à une forme secondaire ou inférieure du « Je ». Autant se référer alors à un « petit christ » !

 

Or, le « Je » (Ego) n’a absolument rien de secondaire ou d’inférieur. Il est regrettable qu’à notre époque les gens se servent des mots sans plus aucun respect de leur sens premier, pour leur étymologie. Les psy éso font grand cas de la chose et s’appliquent à redonner aux mots et aux noms leurs Lettres de Noblesse. Ou l’on use du Français originel propre à l’ésotérisme, ou alors on le fait évoluer, cela au risque de s’y perdre soi-même. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à cause, bien qu’en partie, d’un mauvais emploi du sens premier des mots, qui pour réussir à nous entendre, devrait au moins être définitif. La Tour de Babel n’est pas qu’une simple allégorie ! Nous la vivons sans cesse du simple fait de ne plus nous comprendre. Le fait que ceux qui se prétendent aptes à traiter de spiritualité ou pire, de connaissance pure, aient surtout besoin de reconnaissance et de célébrité, n’arrange guère les choses !

 

Dès qu’une « découverte » est faite, entendez par là, dès qu’un homme de notre époque redécouvre ce qui était connu par les ésotéristes d’antan et depuis des millénaires, il se précipite pour y donner son nom ! Preuve s’il en est que le but n’est pas de « faire avancer la science » ou même « la connaissance initiatique », mais de porter aux nues le « moi » perturbé et toujours plus en souffrance, d’une humanité qui s’évertue à tout ramener à elle, alors que Tout y est déjà inclus. Celui qui a compris ces choses mettra toujours le savoir en avant et se tiendra tranquillement derrière, plus soucieux d’être « oublié » que plébiscité. Mais les gens sont devenus si traumatisés à force de ne pas avoir réussi à être, qu’ils ne cherchent qu’à glorifier une chose qui l’est déjà mais dont ils ignorent tout. Le Soi ou Ego, c’est-à-dire ce que nous sommes vraiment, est déjà bien plus que Glorieux, vous ne pouvez le croire !

Par contre, la partie qui est présentement impliquée dans l’Aventure Humaine, que les psy éso préfèrent nommer « le moi humain » (ou le « moi »), se rapporte quant à lui à la somme des expériences rencontrées par la Soi-Conscience dans la matière et par le biais d’un corps de chair. La Soi-Conscience, voyez-la comme Tout et Rien à la fois, comme de la conscience servant à « conscientiser » (rendre conscient) une expérience quelconque qui, sans elle, ne serait ni vécue, ni même rendue consciente en une quelconque mesure.

 

Nous pourrions dire que chaque être humain est accompagné d’une Conscience de Soi dont le seul but est d’être le Témoin Silencieux de tout ce qui sera vécu et expérimenté en une vie terrestre. C’est grâce à la Présence discrète mais omniprésente de la Conscience Unique – la même pour tous – que chacun de nous peut avoir conscience de son vécu et transformer de simples expériences linéaires en de la mémoire. Les psy éso nomment « les Mémoires » ce qui résulte de cette interaction entre la Conscience Unique en l’homme et l’expérimentation directe de la vie terrestre dans un corps de chair. Et ces Mémoires qui résultent de ce vécu journalier et sur des années durant, se transforment peu à peu en un « moi », en cette capacité de ramener à soi la somme de ces expériences. Le « moi » devient donc une forme secondaire de conscience, certes, mais une forme qui demeure uniquement relative au vécu terrestre d’une seule personnification.

 

C’est ce même vécu terrestre ou « moi » ou « Mémoires vivantes » que nous appelons parfois « âme humaine. » L’âme, c’est ce qui nous anime, n’est-ce pas ? C’est cela sa véritable et unique définition, merci de vous en souvenir à l’avenir. Mais… Qu’est-ce qui nous anime ? Autrement dit et si on prend l’expression à la Lettre, qu’est-ce qui nous rend ainsi vivant ? Réponse : la somme de nos pensées et des émotions qui en résultent nécessairement (on parle alors d’émotions connexes ou reliées.) Nos processus mentaux (pensées) et nos états d’être (sentiments, émotions, perceptions) sont ce qui nous rend « vivants » ? Mais oui, quoi d’autre, sinon ? Et notre conscience ? Il n’y a pas de « notre » conscience : il y a LA CONSCIENCE, une seule et même pour tous, uniformément répartis en chacun des « véhicules » (corps) animés par des Mémoires animiques.

 

Ainsi, nous comprenons que le « moi » humain est en réalité la somme de nos Mémoires qui elles, sont vivantes, tandis que la Conscience unique nous permet d’être tous conscients. Mais pas « à parts égales », comme nous allons le voir, au cas où nous ne l’aurions pas encore remarqué. Question : Pourquoi ne serions-nous pas tous conscients à parts égales ? Réponse : Parce que nous ne sommes pas tous « animés » de la même manière, par les mêmes schémas mentaux et que, de ce fait, n’étant pas tous conditionnés d’une manière unique, nous ne sommes pas tous conscients de la même façon ni à un même degré. Certaines mémoires sont débilitantes au possible, tandis que d’autres nous coupent carrément de notre Véritable Nature (la Soi-Conscience Universelle.)

Les Mémoires, c’est ce que nous avons vécu et qui persistent dans notre souvenir ? Non, hélas ! S’il s’agissait pour l’homme de ne retenir que le vécu réel ou immédiat, nous serions tous de très Grands Êtres ! En fait, nous ne retenons de ce que nous vivons, que ce que nous sommes capables de retenir de ce même vécu ! Et nous ne retenons que ce que nous comprenons ! Ce qui est très différent. C’est un peu comme se demander si nous comprenons bien tout ce que les autres nous disent, ou si nous comprenons plutôt ce que nous pouvons comprendre de ce qu’ils nous disent ! Vous captez la subtile différence ? Si oui, vous voilà déjà armés d’un solide savoir ésotérique ou psychologique, ce qui revient au même.

 

Ainsi, le « moi » ou « les Mémoires », c’est la même chose. Et comme nous comprenons tous à notre façon ce que pourtant, nous semblons tous vivre, simultanément, les « moi » diffèrent autant que diffèrent les Mémoires qui, pour ne pas l’oublier, consistent non pas à la somme réelle de notre vécu, mais au peu que nous avons compris puis retenu de ce même vécu. Il est d’importance d’insister même lourdement sur ce « léger détail » ! Reste à définir où se « stockent » ces Mémoires. Sont-elles dans le corps de chair, tandis que nous vivons ce que nous sommes bien obligés d’appeler « l’expérience terrestre » ? Évidemment ! Où voulez-vous qu’elles soient, sachant que c’est ce corps-là, « notre » corps physique, qui a rencontré toutes les expériences accessibles à la chair ! Pour ceux habitués aux articles et dossiers de ce blog, les Mémoires sont « cellularisées », c’est-à-dire qu’elles sont « engrammées » (gravées) dans chacune de nos cellules.

 

Le subconscient étant la somme de l’intelligence de toutes les cellules de notre corps, nous pouvons donc en conclure que c’est la subconscience qui se fait fort de conserver les Mémoires et, surtout, de les « restituer » à la moindre occasion de le faire. Raison pour laquelle la femme trompée à de nombreuses reprises, se montrera automatiquement suspicieuse lorsqu’un homme fera mine de la séduire. C’est d’ailleurs le subconscient qui a pour fonction principale (mais non unique) de gérer la somme de nos automatismes. Aussi bien ceux relatifs à notre physiologie (respiration, rythme cardiaque, etc.,) que ceux concernant notre personnalité et sa modalité d’expression la plus directe : notre caractère !

 

Notre caractère dépend essentiellement de certains réflexes mentaux relatifs à tout ce qui a été engrammé durant la période allant de la prime enfance à nos jours. Autant dire que nous sommes devenus, à force, des robots de chair bien plus que de véritables êtres humains ! Nous sommes conscients, certes, mais seulement au travers de nos conditionnements mentaux et de nos réactions émotionnelles. Si vous ne l’aviez pas encore compris ainsi, je suis désolé de devoir vous l’apprendre aussi brutalement ! Ceux qui se croient « libres » et qui sont fiers de l’être, sont surtout libres de s’exprimer à concurrence de leurs conditionnements mentaux ! Autant dire que leur liberté ressemble plus à de la « conditionnelle » qu’à une véritable relaxe, comme on le dit sans doute encore dans les milieux policiers.

Du coup, la femme qui prétend choisir librement de vivre seule, choisit en fait de se ranger sous la tutelle de ses conditionnements mentaux, à savoir de ses Mémoires ou de son « moi », ce qui revient au même. La peur de revivre les mêmes choses nous privent seulement de vivre, pas de ces choses !

 

Mais nous faisions allusion, au tout début de ce Dossier sur le « moi » ou « l’ego », de l’erreur qui consisterait à supprimer, sans discernement aucun, tous les animaux de cette planète considérés comme étant « nuisibles » à l’homme (ou du moins, selon ce qu’il a pu devenir comme homme.) D’anciennes traditions, affirmions-nous également, proposaient encore et toujours, des idées assez étranges. L’une d’entre elles et qui me semble être la plus dangereuse de toutes, est que l’homme qui désire être libre et éclairé, doit « tuer son ego ». Comprendre qu’il doit supprimer cette partie pourtant de lui, qui est censée l’empêcher, justement, d’être vraiment lui. Si nous passons rapidement sur l’ineptie apparente d’une telle version et si, au contraire, nous cherchons à en comprendre le sens premier et réel, que nous est-il proposé vraiment ?

 

Il nous est conseillé de supprimer carrément la partie de notre être global qui semble être « en souffrance » et qui nous obligerait ainsi à souffrir « nous » aussi. Mais posons tout de suite les bonnes questions, si vous le voulez bien ! Tout d’abord, qui est ce « nous » qui est censé souffrir à cause de l’ego ? Serait-ce la seule chose qui soit vraiment, j’ai nommé la Conscience Une et indivisible ?

Dans ce cas, il y a méprise pour le moins, car la Conscience ne saurait expérimenter la souffrance autrement qu’en étant le témoin détaché de cette souffrance se produisant en une partie de l’entité humaine. Si ce « nous » représente ceux qui participent à l’aventure humaine, alors il est question de nous supprimer nous-mêmes ! Ce qui pourrait s’avérer fâcheux.

 

Car cela qui est en train d’expérimenter la Vie, le Mouvement et l’être, comme disaient les Anciens, c’est justement ce « moi » humain ou cet « ego » pour ceux qui tiennent à tout prix à demeurer des « petits je » leur vie durant, tout en se défiant d’eux. La question à cent mille euros est donc : « Peut-on tuer ou supprimer  le « moi » ou ego ? » Sachant que pour l’instant du moins, la plupart des êtres humains SE RÉSUMENT à ce « moi » ou à cet ego, il me semble inutile de répondre à cette inquiétante question ! Mais essayons plutôt de trouver une raison humaine suffisante pour engendrer une telle idée. Quel est le but, en fin de compte ? Si c’est de se débarrasser de ce qui nous limite, cela peut devenir compréhensible. Mais si le but est de supprimer la partie de nous qui n’est pas à notre convenance, alors l’action envisagée (tuer le « moi ») est quelque peu exagérée.

 

Il est clair que les anciens mystiques avec presque tous peurs de leur nature humaine. Ils faisaient d’ailleurs tout leur possible pour l’éluder, la nier, voire la refiler aimablement aux autres (projection), les « ignorants » nommés alors « les vulgaires » ou encore, « les profanes. » Mais aucun d’eux n’a réussi, depuis, à se débarrasser de son « vieil homme ». Surtout pas ceux qui tentaient régulièrement de le zigouiller, voire de l’enterrer vivant, s’ils avaient pu le faire ! Mais comment enterrer le « moi » sans s’enterrer soi-même ? Puisque nous sommes devenus la somme de ce que nous avons vécu et qui nous a profondément marqués, si sous prétexte de souffrance, nous essayons de nier ce que nous sommes devenus sans le vouloir, nous ne pouvons, au mieux, que réussir à nous nier nous-mêmes ! Comprenez-vous l’idée ? Espérons !

Alors quoi ? Que nous faut-il faire pour nous sortir de ce mauvais pas ? La réponse est évidente ! Et elle se décline en trois temps seulement.

  1. Premier temps : Nous devons accepter d’être ce que nous sommes ! Pourquoi ? Parce qu’on ne peut « quitter » ou « faire cesser » ce que nous refusons d’atteindre ou d’incarner et ce que nous n’avons même pas commencé à faire ! Soyons tout d’abord ce que nous désirons ne plus être, puis devenons autre chose ensuite. Question de bon sens, non ?
  2. Second temps: Si je suis ce que je réprouve en moi, alors je ne pourrai jamais évoluer ! Mais si je puis voir et critiquer cette partie de moi, c’est qu’elle n’est pas moi mais quelque chose qui est en moi. Ce n’est donc pas le « moi » qui est le problème, mais certaines parties le composant et qui ne sont pas « moi » ni même « pour moi » (à mon bénéfice ou avantage.)
  3. Troisième et dernier temps: Si je puis voir et donc, me distinguer de ce que je réprouve et qui est en moi, c’est donc parce que ce « moi » possède deux polarités, deux versions. Et celle qui critique l’autre est nécessairement la bonne, celle qui a raison. Et si je me trompe, la souffrance ne cessera pas mais augmentera d’autant. Alors je pourrai changer de positionnement mental et cesser de condamner ce qui est censé me faire vivre heureux et plus en paix.

 

Avec ces trois temps, cette nouvelle forme de prise de conscience, nous comprenons que nous ne sommes pas obligés de brûler notre maison chaque fois qu’elle nous semble en désordre et couverte de poussière. Nous pouvons la nettoyer et la remettre en ordre.  Alors pourquoi ne pas le faire en ce qui concerne tous ces aspects de notre « moi » qui nous paraissent négatifs ou « indignes de nous » ? Pourquoi jeter le bébé avec l’eau du bain, une fois qu’il n’est plus sale ? Que risquons-nous ? De nous tromper ? La belle affaire que voilà ! Et de nous tromper combien de fois, puisque nous avons une chance sur deux, dans tous les cas ?

 

Pour en terminer, et pour répondre par avance aux quelques petits malins qui auraient lu les dernières lignes avec plus d’intérêt et donc, d’attention que les autres, qui sans doute savent déjà tout ce qu’il y a à savoir (prouuut !) je prendrai le temps d’écrire quelques lignes de plus (bien fait pour les autres qui se languissaient d’aller pisser !) Il est écrit, plus haut :

« Si je puis voir et donc, me distinguer de ce que je réprouve et qui est en moi, c’est donc parce que ce « moi » possède deux polarités, deux versions. »

Voilà qui est peut-être nouveau pour beaucoup mais qui peut aussi un peu effrayer, non ? Faut voir ! Si le « moi » possède deux polarités – ce que les gens ignorent presque tous – ce serait donc une de ces deux polarités qui consisterait non pas seulement à la solution de tous nos problèmes mais de plus, en « ce que nous sommes vraiment » ? Mais oui, parfaitement !

 

Du moins elle sera « vous », ce que vous êtes vraiment et pour le moment, aussi longtemps que vous ne réussirez pas à vous IDENTIFIER à la Soi-Conscience Universelle. À savoir, à la Seule Conscience qui soit et qui se partage, sans se fragmenter pour autant, entre tous les êtres vivants et conscients. Ah ! Ouf ! Nous avons cru, un instant, que vous nous affirmiez que nous n’étions QUE cette seconde partie de notre « moi » et que nous étions condamnés, l’éternité durant, qu’à n’être ce même « moi » !

 

Eh bien, disons que votre peur, qui n’avait pas lieu d’être, ne vous a pas induits en erreur ! C’est bien ce que je voulais dire : vous serez TOUJOURS ce « moi », qui évoluera, certes, mais jamais au point d’atteindre le Soi Suprême, la Conscience Unique et sans second ! Nous ne deviendrons jamais le Soi-Conscient Universel ? Eh bien non, assurément ! Mais pourquoi ? Parce que, simplement, et comme mentionné plus haut, la Soi-Conscience Universelle est Une et… Sans second ! Ou si vous préférez, la place est déjà prise, OK ? Ah merde ! Comme vous dites, oui !

 

Mais n’est-il pas question de devenir un Soi, un individu ? Mais oui, bien sûr ! Et les deux choses ne sont en rien incompatibles ou paradoxales ! N’oubliez pas que le « moi » est avant tout, en plus d’un simple mot, une tentative modeste pour essayer de faire passer des concepts qui n’ont encore aucune correspondance dans l’esprit des gens de notre époque moderne. Ces gens doivent encore trouver en eux, la force de réapprendre à penser et à imaginer par eux-mêmes et pas seulement en fonction de cette liberté conditionnée que leur laissent les Mémoires qui sévissent en chacun d’eux, comme en chacun de nous. Du moins au départ.

 

Un Soi, ou une individualité, c’est quoi, finalement ? C’est un être vivant et conscient qui n’est plus déchiré intérieurement, qui n’est plus en guerre contre une partie de lui-même et donc, contre le reste de l’humanité. En fait, il a compris que cette fameuse « partie de lui-même », n’était ni à lui ni même « pour lui » : alors, il a supprimé tout ce qui, en son « moi », n’était pas POUR ce « moi ». Dès lors et pour marquer le coup, pour tenter de différencier un « moi » libéré du « non-soi » (programmes mentaux hérités) d’un autre qui ne l’est pas encore, les psy éso nomment « moi » la personnalité encore encline à se faire du mal toute seule et « Soi » ou « individu », qui est désormais apte à se rendre heureux et à choisir toujours la paix, de préférence à la guerre, que ce soit « dedans » ou bien « dehors » et avec les autres.

À présent, je vous laisse le temps de méditer et, éventuellement, de digérer tout ou partie de cet article.

 

Serge Baccino