Un besoin urgent

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Un besoin urgent

 

Un besoin se fait sentir et à nul autre moment de notre histoire, il n’a été aussi utile ni d’ailleurs aussi URGENT, de conserver les fondamentaux et de les adapter à notre état d’esprit actuel, comme le propose la psy éso depuis de nombreuses années à présent. La plupart des spiritualistes sont d’accord, pour une fois, avec les ésotéristes, du moins sur UN point de détail : « Puisque notre âme est censée évoluer, elle est donc en premier lieu une énergie DYNAMIQUE qui ne peut être freinée que par le contenu formel de sa partie purement informationnelle. » Qu’est-ce que cette phrase un brin technique peut bien vouloir dire ? Elle signifie que « Tout est double », toujours, qu’il est rare de trouver par exemple « un couple » formé par une seule personne ou même un animal dont le naturel est de sautiller sur une seule patte pour progresser. Elle signifie aussi que notre âme est semblable à un torrent qui s’écoule dans son lit avec la force de ce qui n’est entravé par rien, du moins en temps ordinaire, mais que les cadavres et autres branchages coupés qu’il est susceptible de charrier, peuvent, à force, se placer en travers de son lit et en entraver sérieusement la progression.

 

Plus sobrement, notre âme étant faite d’esprit qui FORME des pensées, et d’énergie vitale qui leur donne le pouvoir nécessaire pour s’exprimer avec force dans notre vie de tous les jours, nous avons tout intérêt à ce que ces mêmes formes mentales ne soit ni trop lourdes en poids, ni trois grosses en volume. Dans le cas contraire, c’est notre vie qui risque d’en pâtir. Notre âme est et DOIT demeurer dynamique, c’est-à-dire afficher un vécu qui « coule seul » et avec assez de force et de régularité, pour rendre notre vie aussi intéressante que variée en évènements instructifs. Après tout, ne sommes-nous pas là POUR APPRENDRE, tous, tant que nous sommes ? Mais pour apprendre QUOI et dans quel état d’esprit ou dans quelles conditions de vie ? Sommes-nous obligés de souffrir pour réussir à apprendre puis à retenir (mémoriser) chacune de ces « leçons de vie » ?

 

Certains l’ont cru dans le passé et pas des moindres, et leurs descendants le croient encore après eux. Cela parce que les premiers tenaient à tout prix à « transmettre un certain enseignement » ! Mais un enseignement de… Quoi ? S’il a produit de la souffrance et continue à le faire, est-ce un signe suffisant pour affirmer qu’il s’agit là de la seule manière d’enseigner ou de transmettre à la postérité, la méthode « idéale » pour apprendre et donc, pour évoluer ? Je me permets ici d’en douter avec véhémence ! Nous avons confondu, en court de route, le but à atteindre avec d’éventuels moyens d’y parvenir d’une manière jugée « rapide », pour ne pas dire… Radicale !  Et si nous nous étions « radicalement trompés » ? Notez bien qu’il n’est pas question, ici, de s’être laissé abuser par d’autres que nous, censés nous instruire ou même nous guider ! Il est question d’une erreur, certes, mais qui nous serait imputable pour l’essentiel. Le passé foisonne de textes et propositions d’avancement graduel et intelligent. Les Maîtres ne manquaient pas ; c’est à présent qu’ils manquent !

 

Non pas parce « qu’ils nous manquent », d’un point de vue purement affectif ou fraternel, mais parce que de nouveau et de toute manière, nous les aurions une fois de plus… Manqués ! Du moins pour la plupart d’entre ceux qui prétendent « chercher » ce qui se trouve encore hélas dans leur tête, seule chose qu’ils puissent donc « trouver », mais aussi seule chose qu’ils feraient mieux de supprimer ou de se débarrasser bien vite ! Qu’est-ce que nous cherchons à dire ici ? Que puisque notre âme contient tout ce qui a été mémorisé, en terme de connaissance, c’est uniquement à cette connaissance que l’homme moderne est capable de s’associer, voire de S’IDENTIFIER ? Oui, c’est exactement ce que nous voulons dire ici. Si vous en doutez, essayez donc d’accueillir puis de comprendre un phénomène NOUVEAU avec autre chose que toutes ces Mémoires de ce qui est du même coup… Ancien ! Ancien et très souvent périmé, voire susceptible de nous tromper carrément, de nous faire admettre seulement ce à quoi nous sommes habitués et de refuser tout ce qui pourrait remettre en question le contenu formel de cette vaste bibliothèque personnelle.

 

Car c’est exactement ainsi que pensent les gens, spiritualistes compris ! Ils accueillent le « nouveau » en le traitant avec l’ancien, avec ce qu’ils ont appris, qui leur convient toujours, voire qui les rassure.  Or, rien n’est plus insécuritaire que d’affronter le nouveau ! Cela parce que rien, dans ce nouveau, ne semble correspondre aux enregistrements précédents. Mais vivre en tournant en boucle sur les acquits passés, est-ce cela vivre vraiment ? Qu’en est-il, dans ce cas, de la Dynamique de l’âme ? Où est l’évolution ou la Marche en avant, si nos pas ne font que nous ramener en arrière ? Le plus grave est que RIEN, dans un tel « cercle vicieux autogène » n’est vraiment « rassurant », justement. Est-il « rassurant » de ne voir que les mêmes têtes et de n’entendre que les mêmes refrains mentaux, des années durant ? Est-ce une preuve de « réussite » que d’être dans la même « boîte » (emploi) depuis des décennies ? Où se termine la souplesse d’âme et où commence son apathie ?

 

Qu’est-ce qui est plus courageux et qui, de ce fait, devrait être le plus valorisant : se référer sans cesse aux même réflexes mentaux générant les mêmes réactions extérieures, ou bien le fait de changer et de faire progresser ainsi notre façon de voir les choses et les êtres ? Pour conserver une vie durant un emploi ainsi qu’un même partenaire de vie, très certainement mal adapté à qui nous aurions aimé être et vivre au début de cette relation, la lâcheté de vivre et de se positionner ne suffisent-elles pas, finalement ? Mais qui est capable de discriminer en la matière, de reconnaître les secteurs de notre vie sociale dans lesquels nous avons baissé les bras, de peur que d’autres nous les saisissent pour nous tirer en avant ? La vie telle qu’elle aurait pu être est TOUJOURS différente de celle qu’elle a été et qu’elle est encore. Mais il n’est jamais trop tard pour changer et ce, quelque soit notre âge.

 

Désormais, le Changement n’est plus une simple question de « temps », mais une affaire de… Courage ? Nous pourrions le présenter ainsi. Bien que le courage seul ne suffise pas à remettre en route un certain Moteur, celui de l’âme, qui s’est arrêté jadis, faute de « carburant ». Mais quel est donc le carburant de l’âme ? Qu’est-ce qu’il lui permet d’évoluer sans cesse, que ce soit par petits pas ou même par bonds extraordinaires ? Ce carburant est le même pour tous et il se nomme « Se remettre en Mouvement. » Il est primordial, en ce début de siècle nouveau, de se remettre enfin en marche. A un moment, l’humanité s’est assise et elle reposait sur des certitudes qui, pour cette époque seulement, pouvaient en effet donner le change et ainsi, lui éviter de changer vraiment. Il vient un temps et il est déjà là, où ceux qui se contentaient de passer en revue les qualités humaines les plus élevées, avec cette forme de complaisance qui laisse entendre que l’on est concerné au premier chef par tout ce qui est ainsi énuméré, devient complètement obsolète. Cela au point de rendre ridicules, celles et ceux habitués à le faire.

 

Nous connaissons tous de ces personnes moralistes en diable mais bien incapables d’appliquer elles-mêmes les « conseils éclairés » prodigués généreusement à d’autres. Lorsque une chose doit disparaître, elle commence d’abord par s’imposer aux yeux de tous, cela au point de pouvoir passer pour « une mode », à savoir donner envie à un grand nombre de s’essayer au plus vite à ce qui menace de disparaître bientôt. C’est un peu le principe du pot de confiture pourtant interdit mais placé cruellement à la portée de petites mains tremblantes d’émotions ! N’auriez-vous pas relevé au passage cette mode grandissante de « coach » spirituel ? On se croirait dans un pré juste après une averse ! Les champignons poussent par centaines, un peu comme s’ils s’étaient tous donnés le mot !

 

L’idée est bien moins de juger de la valeur de la chose, que de RÉALISER l’origine première (et dernière) du phénomène en lui-même. Pourquoi cette recrudescence de personnes de plus en plus jeunes, se proposant brusquement de conduire les autres aveugles, alors que même pas borgnes eux-mêmes ? (Se référer à la célèbre expression.) La raison est évidente pour qui sait interpréter correctement ce que d’aucuns nomment « les signes des temps. » Tout cela, toutes ces contorsions naïves d’un ego en mal de reconnaissance et cela de plus en plus tôt, voire prématurément, vont bientôt disparaître pour ne plus jamais réapparaître.

 

Bien sûr, il est rare que ce qui est immature pour le moins, se rende lui-même et brusquement mature et fasse preuve d’un degré de discernement lui ayant cruellement manqué précédemment. Alors quoi ? Comment ce qui semble être devenu surtout un marché très juteux, même si basé sur ce qui n’est pas prévu pour durer, pourrait tout à coup cesser de se manifester, cela au point de disparaître ? Puisque « Tout est double », si ce n’est pas le premier qui est capable de cesser, ce seront les seconds qui forceront les premiers à cesser une forme de verbiage qui ne peut leur profiter qu’à eux.

 

Plus sobrement, si ceux qui sont « en demande » et donc forcément « en attente » se mettent tout à coup à RECEVOIR tout ce qu’ils attendent, mais depuis leur propre intérieur, les Marchands de Rêves Inaccessibles n’auront plus qu’à mettre la clef sous la porte et retourner à leur commerce préalable, qui de machines à laver (le linge sale des autres), qui d’aspirateurs (d’aspiration à devenir soi plutôt que le reflet des autres.) On ne peut satisfaire que la (véritable) demande : cette idée de la créer de toutes pièces puis de la faire admettre par autrui, est née en même temps que ceux dont le cerveau enfiévré avait soif de pouvoir sur autrui, faute de pouvoir sur eux-mêmes. Observez attentivement le métier qu’avaient tous ces illuminés de la dernière heure qui, prétendant se soucier de l’évolution d’autrui, sont surtout soucieux de raconter leur vie, leur parcours puis leur propre illumination, en faisant mine de vouloir aider les autres à en vivre autant. Presque tous étaient auparavant, soit des commerciaux, soit des vendeurs dans des supermarchés et dont la fonction était de vanter au micro les qualités extraordinaires d’un nouveau produit dont personne ne voudrait en temps ordinaire.

 

Non pas que ce genre de métier ne soit pas aussi respectable qu’un autre, mais disons que les chiens ne font que rarement des chats ! Celui habitué à vanter les mérites de ce qui n’en a certainement pas ou bien très peu, cela au point de réussir à vendre ce que personne, sans cela, ne songerait à acheter, n’a plus qu’un pas à faire pour en arriver à SE VENDRE dès que l’occasion lui en est offerte. Et c’est exactement ce que font ceux qui, depuis leur reconversion, il n’y a que quelques années, passent le plus clair de leur nouvelle vie de « professionnels de l’âme humaine » (surtout celle des autres) à se raconter à qui veut bien s’émerveiller de leurs propres expériences spirituelles. Pourtant, et cela devrait en étonner plus d’un, c’est depuis des milliers d’années que d’autres, nés et venus pour ça, essayent de transmettre une Flamme qui nécessite d’avoir au moins un flambeau à portée de main. Pourquoi si peu de monde les écoutent ou s’inspirent de ce qu’ils proposent ?

 

La réponse est assez vexante, mais il nous faut en affronter les implications un jour ou l’autre : parce que l’ésotérisme propose de suivre une voie individuelle qui implique de sacrifier pas mal de choses (par ailleurs périmées), tandis que la spiritualité à la sauce moderne, propose de vivre par procuration en devenant les groupies de ceux qui plutôt que d’offrir la connaissance sacrée en modèle, s’offrent en modèles eux-mêmes. Hélas, pour qui aurait à le nier un jour, la vie des autres n’est passionnante qu’aussi longtemps que la nôtre est sans intérêt ! C’est d’ailleurs pour cela que certaines « émissions culturelles » faisant intervenir des jeunes à moitié nus à la plastique impeccable mais se cassant mutuellement comme si leur réputation en dépendait, qui sur une ile déserte, qui dans un château ou dans un loft, peuvent passionner des milliers de gens, leur donnant, pour quelques heures seulement, l’impression d’être à la place de ces vedettes d’un jour, et occupés à vivre ce qu’ils ne pourront jamais que désirer à voix basse.

 

Alors quoi ? Comment s’y retrouver seulement dans cette forêt d’ego en mal de reconnaissance voire d’admiration ? Les astuces ne manquent pas : ce qui manque, c’est des personnes ayant vraiment ENVIE de suivre la Voie Ascendante, au lieu de suivre celle qui même tout droit à un enfer égotique duquel il est impossible à un être humain ordinaire de s’extraire sans l’aide de quelqu’un. Bien sûr que TOUS, sans aucune exception, n’en déplaise aux vaniteux de la pire espèce, nous avons BESOIN d’aide, au moins pour débuter l’ascension en direction des cimes de notre propre Soi. Nous avons besoin de celles et de ceux qui sont passés avant nous et qui, depuis, gravissent la pente, en jetant de temps à autre un regard en arrière dans l’espoir de voir une main tendue en direction du But, et non de leur propre ego, fut-il celui d’un « grand initié » (prouuut !) La première de toutes les astuces et donc, la plus facile à comprendre puis à appliquer, consiste à sélectionner, parmi ceux qui n’ont de cesse de se vendre en même temps que leurs produits, et parmi ceux qui préfèrent parler de ce qu’ils ont vécu, plutôt que de celui qui l’a ainsi vécu.

 

Qu’avez-vous à foutre, finalement, de « l’histoire extraordinaire » de celui-ci ou de celle-là ? Ils ont atteint un « haut niveau », affirment-ils ? C’est évident : un haut niveau de nombrilisme ! Qu’avez-vous à retirer, vous, de ce qu’ils racontent eux et qui ne concerne que leur propre expérience de ce que vous pourriez aussi bien vivre vous mais différemment ? Je me doit de souligner ce « léger détail » : vous pourriez vivre différemment ce que d’autres expliquent à leur manière, car vécu par eux d’une manière toute personnelle ! Ne sommes-nous pas réputés être tous différents ? Si vous les suivez eux, vous deviendrez la pâle photocopie d’une chose que, sans doute, ils n’ont même pas vécue complètement ni même avec toute l’honnêteté (intégrité morale) que ces choses-là réclament forcément. Oubliez les conseils « éclairés » de ceux qui vous disent que ceci ou bien cela n’est pas une bonne chose : êtes-vous si cons que vous ne puissiez vous faire un avis par vous-mêmes et cela, en expérimentant ce qui, pour d’autres, est soit « autorisé » soit « interdit » ?

« L’évolution est un chemin que l’on ne peut que suivre seul », dit l’adage. Certains en ont profité pour le comprendre de travers, forcément dans le sens qui les servait le plus, et on ainsi lancé cette idée saugrenue que l’homme peut se faire tout seul ! Il est clair que la vie nous prouve chaque jour que l’homme peut accoucher de lui-même et se passer de parents, qu’il peut se décerner un permis de conduire ou bien un diplôme d’études supérieures sans être obligé de les suivre, etc. Pourquoi, dès qu’il est question de spiritualité, les gens deviennent-ils si cons ? C’est là un « mystère » dont je vous épargnerais l’explication. Du moins pour le moment.

 

Serge Baccino