Personnalité animique et individualité consciente
Qu’est-ce qu’une personnalité animique ? C’est une personne dont l’identité terrestre actuelle est issue des fragments animiques (ou « bouts d’âme ») plus ou moins hétéroclites, plus ou moins asociaux et qui peuvent, dans certaines circonstances, aller jusqu’à se nier les uns des autres. Qu’est-ce qu’une Individualité Consciente ? Comme le premier terme le laisse entendre, c’est un être humain, femme ou homme, qui n’est plus le théâtre d’un combat intérieur plus ou moins marqué. Le terme « individualité » est issu du mot latin « indivi », qui est employé surtout dans le notariat, et qui signifie « Qui ne peut être divisé. » Par exemple un terrain en indivi, issu d’un legs à plusieurs descendants, frères et sœurs. Aucun d’eux, pris séparément, ne peut vendre ce terrain, sans l’accord des autres possesseurs.
Il est à noter le lien indéfectible qui existe souvent entre certaines lois humaines et ce qui relève de la vie de l’âme ou même des lois et des Principes qui président au fonctionnement de l’esprit. Ainsi, tout comme un terrain en indivi ne peut être vendu sans l’accord de tous les autres bénéficiaires, de même, un fragment animique ou « morceau d’âme », ne peut être supprimé sans que les autres segments aient leur mot à dire. Si un segment vous oblige à toujours dire la vérité, il sera forcément accompagné d’un ou même plusieurs autres segments, par exemple un segment rempli de peur, cette peur d’être dévoilé, que l’on sache que nous mentons, etc., et évidemment, celui qui nous réclame d’être reconnus et/ou aimé, etc. Ce ne sont bien sûr là que des exemples un brin simplistes.
Pour mémoire, le mot « personnalité » est issu de l’étrusque « persona », qui signifie « masque ». La personnalité est donc ce qui a le pouvoir de « masquer » la véritable identité spirituelle d’un être humain. Ceci n’est pas une vérité complète ni même définitive. En effet, elle pourrait laisser entendre ou croire que derrière le masque de l’identité terrestre ou animique, « se cache » (ou est cachée) notre véritable Nature. Ce qui n’est pas tout à fait exact. En fait, l’âme est ce qui usurpe la place de la véritable identité. Selon le Principe de la Balance spirituelle, tant que c’est l’âme et ses divers segments qui sont aux commandes, il n’y a pas, ni « derrière » ni même « à côté », d’individualité consciente. Notre corps psychique consiste en cette âme avec laquelle nous nous sommes plus ou moins identifiés, au cours du temps. Le corps physique, quant à lui, agit un peu à la manière d’un « by-pass », capable de manifester soit l’âme, soit l’individualité, mais ne pouvant exprimer qu’une seule chose à la fois.
Un peu comme les deux plateaux d’une balance dont l’un des deux, seulement, peut être soit en haut, soit en bas. Les deux plateaux ne pouvant être tous deux en haut ou en bas, mais seulement sur un même niveau horizontal. Imaginez deux tonneaux, l’un rempli d’eau et l’autre de vin. Tous deux sont reliés par un robinet spécial permettant de faire circuler soit l’eau d’un des tonneaux, soit le vin du second tonneau. Mais ce robinet spécial ne peut laisser couler qu’un seul de ces deux liquides à la fois, sa position médiane bloquant les deux circuits. Il en va de même en ce qui a trait à la personnalité et à l’individualité. La première peut s’exprimer, cela aussi longtemps que la seconde « se tait » et vice versa. Les deux ne peuvent pas « fonctionner » conjointement.
Toutefois, elles peuvent fonctionner alternativement et ce, sur un rythme plus ou moins rapide et/ou régulier. On pense que les Maîtres de sagesse ne fonctionnent qu’en tant qu’entités conscientes, c’est-à-dire en tant qu’Individualités. Ce n’est pas tout à fait exact. Les plus avancés sont individualisés à quelque 80 % voire un petit peu plus, mais ils conservent néanmoins une partie animique et terrestre qui leur permet de vivre en tant qu’humains incarnés, parmi d’autres personnalités et individualités humaines incarnées. Un être sans aucune âme humaine, seulement conscient, dirons-nous ici, ne pourrait vivre et s’exprimer sur Terre. D’ailleurs, sur quoi s’appuierait sa Conscience si elle ne bénéficiait d’aucun mouvement de l’esprit ?
Pour être conscient, il faut un support mental. On ne peut pas être conscient de rien et si rien ne « bouge » dans le mental d’un individu, il ne peut rien ressentir, rien vivre et donc, rien exprimer. Évidemment, nous pouvons être conscients de nous-mêmes, du fait que notre mental soit au repos (plutôt que vide) mais dans ce cas extrême, nous ne pouvons rien être, rien faire, rien dire et rien exprimer. Et l’humain est sur Terre pour quelque chose, peu importe quoi, mais quelque chose obligatoirement. Il lui faut donc être un peu animé, à savoir bénéficier de processus mentaux capables de produire des sensations, des sentiments et des émotions. Le corps physique humain a besoin de l’âme pour être animé et donc, pour rester vivant, tout bêtement. Sans aucune âme, le corps de chair est tel un temple vide de son officiant ou, plus grossièrement, tel un légume sans aucune réaction et perception. Cela parce que ce que l’on nomme la Force Vitale, accompagne nécessairement les différents processus mentaux, issus de l’esprit.
L’esprit crée les pensées et la force vitale leur donne vie, force et durée, selon l’ancienne terminologie égyptienne. Ainsi, et il est heureux de s’en souvenir, l’âme, en elle-même, ne constitue pas un problème. Le problème réel, qui est double en nature, comme toutes choses, se présente sous la forme de « morceaux d’âmes » qui s’avèrent incompatibles, produisent des tensions psychologiques et ne sont donc pas gérables et utiles à l’être humain, puisqu’ils se contredisent entre eux. Autrement dit, si votre âme était faite uniquement de segments (ou de morceaux) dont la nature ainsi que l’expression formelle vous étaient bénéfiques, que vous pourriez contrôler totalement et dont aucun ne viendrait contredire l’expression d’un autre, alors vous auriez une belle âme qui vous permettrait de vivre heureux et dans les meilleures conditions terrestres possibles.
Il est très important de comprendre cette nuance. L’âme humaine n’est pas une chose unique, uniforme et qui est nécessairement en accord avec elle-même. Une âme peut présenter des segments entraînant une forme plus ou moins marquée et évidente de possession spirituelle. La possession n’est rien d’autre que cela : une partie de l’âme en contradiction avec tout le reste et qui s’empare pour ainsi dire du pouvoir, qui prend le contrôle de la personnalité qui subit alors ses frasques, plus ou moins consciemment. Une personne dont le comportement est aberré et qui s’avère incapable de changer, est une personne qui est possédée, dans le sens spirituel du terme. Il n’est pas utile de faire intervenir les démons des diverses traditions occultes pour comprendre correctement ce dernier point : un démon n’est ni plus ni moins qu’une forme mentale animée qui s’exprime avec force et qui, si elle s’associe au reste d’une âme humaine, peut en prendre le contrôle plus ou moins complet.
Ainsi, une âme n’est ni « bonne » ni « mauvaise », ni pleinement lumineuse ni pleinement obscure : elle consiste en un mélange d’idées et d’émotions, de nature plus ou moins intelligente, plus ou moins utile ou encore, plus ou moins facile à diriger. Or, si une personne ne réussit pas à diriger ou même à contrôler ce qu’elle considère comme étant son âme ainsi que toutes les parties qui la constituent, ce n’est pas une individualité mais une personnalité. L’âme en l’homme et en la femme, est ce qui les divise. Non pas seulement qui divise l’homme et la femme entre eux, mais bien qui divise chacun d’eux. Tant qu’un être humain incarné est « en indivi » spirituel, autrement dit, tant qu’il s’avère incapable de gérer sa propriété intellectuelle comme il l’entend et dépend de facteurs autres que sa propre volonté, ce même être humain n’est pas une individualité consciente. Mais il peut toujours le devenir !
Comment ? Déjà, en faisant la chasse, en lui-même, aux possibles et différentes contradictions. Il faut imaginer que certains segments animique se battent entre eux ! En fait et bien évidemment, ils ne font que se contredire l’un l’autre et ne s’affrontent pas vraiment. C’est l’être humain qui est le théâtre (ou le terrain) de cette guerre intime conduite par certains schémas mentaux. Et justement, puisque nous y sommes, pourquoi parle-t-on parfois de « segments animiques », parfois de « schémas mentaux » et d’autres fois encore, de « Mémoires » ? Ces différentes expressions nomment-elles plusieurs choses différentes ? Non, elles nomment différents aspects d’une seule et même chose. Un segment animique exprime une seule et même chose, quelle qu’elle soit. Si on suit ce qu’elle exprime, cela nous fera penser, ressentir et agir toujours de la même façon unique et relative au contenu formel de ce même segment.
Notre alignement plus ou moins volontaire et conscient sur l’expression de ce segment consiste en un schéma mental. Par exemple, si ce schéma mental affecte la forme d’un carré, ce sera toujours un carré, jamais autre chose, car le propre d’un segment et d’un schéma mental, est de ne jamais changer ni même évoluer. Sinon, ce n’est plus le même. Du fait qu’un segment animique et donc un schéma mental sont non seulement toujours identiques mais qu’il se reproduisent sans cesse, nous permet de comprendre que le segment/schéma est enregistré fidèlement dans notre mental. Il s’agit donc bien d’une Mémoire. À noter au passage que le segment/schéma/Mémoire est « enregistré » dans notre mental, plus spécifiquement dans cette partie de notre mental global que l’on nomme le subconscient. Dès lors, nous pouvons déjà imaginer que le pouvoir d’un segment animique ne provient pas de sa nature particulière mais bien du fait qu’il est enregistré dans la partie inconsciente de notre mental.
Autrement dit, le problème n’est pas tant que certains aspects de d’une âme nous sont défavorables mais bien le fait que notre mental les a fidèlement enregistrés… Comme défavorables ! Évidemment, l’enregistrement peut être inverse et une partie considérée comme favorable sera tout autant et tout aussi fidèlement enregistrée. Autant dire que si nous avions juste été les témoins impassibles et désintéressés de la négativité ou même de la positivité d’une partie de « notre » âme, cette partie ne serait pas « nôtre » et demeurerait dans l’âme générale, appelée « la Sur-Âme. » Essayons de le présenter encore différemment, car le sujet est vital pour notre santé mentale, surtout en ces temps difficiles, d’un point de vue planétaire. Prenons l’air que nous respirons pour exemple. Si vous prenez une profonde inspiration, vous allez absorber une certaine quantité d’air. Cet air va demeurer quelques secondes à peine dans vos poumons, voire un peu plus, si vous retenez votre respiration. Mais à un moment donné, vous serez bien obligé d’expirer, n’est-ce pas ? Les lois de la physiologie humaine ne vous laissent pas le choix en ce domaine.
Donc, vous inspirez et décidez de conserver l’air dans vos poumons désormais pleins. Question : « Où était cet air avant que vous ne vous l’appropriiez ? » Réponse : il était hors de vous, tout autour de vous mais pas (encore) en vous. Seconde question : « Tandis que cet air remplit vos poumons, pouvez-vous affirmer que cet air qui est en vous est à vous, qu’il vous appartient en propre ? » Réponse : Non, cet air n’est pas vraiment à vous, la preuve est que vous allez devoir le restituer sous peu ! Disons que durant le phénomène naturel de la respiration, cet air peut être utilisé par vous, vous en avez pour ainsi dire l’usufruit, autre terme notarial soit dit en passant. Sachez qu’il en va de même de l’âme humaine. Il n’y a pas d’âme qui soit « à vous », qui soit votre propriété exclusive. La preuve ? Il existe des gens qui pensent, ressentent et agissent exactement comme vous, ou presque, preuve qu’ils partagent les mêmes segments animiques que vous !
Comment cela est-il possible ? Demandez aux poissons s’ils ne partagent pas la même eau ! Observer cette eau qui entre par leurs ouïes et qui en ressort, pour aller « alimenter » l’ouïe d’autres poissons ! Si un poisson pouvait posséder l’eau dont il a l’usage, il lui faudrait alors posséder la mer ou l’océan ! L’être humain est dans une telle situation. Il ne possède pas d’âme mais bien souvent, il est possédé par elle, si nous osons dire ! Du moins par certains de ses aspects ou segments, dont la nature a marqué son mental, cela au point qu’il l’enregistrera alors comme étant quelque chose d’agréable et de positif, ou bien de désagréable et de négatif (pour simplifier.) Ce n’est donc pas l’âme ou même ses différents segments, qui consistent en le problème majeur de l’humanité, mais l’intérêt ou l’attention mentale qui est portée à certains de ces segments, qu’ils soient fastes ou néfastes.
Comprenons bien ce qui suit : pour aimer quelqu’un, il faut se concentrer sur lui. Pour détester quelqu’un aussi ! Si une idée vous effraye, elle va marquer votre mental en profondeur et se transformer en « Mémoire ». Si vous adorez une idée, cela aura le même résultat ! Dans les deux cas, c’est comme si vous attrapiez, avec un filet, un papillon magnifique qui passait par là. Ou que vous écrasiez une guêpe, de peur qu’elle ne vous pique. Dans les deux cas, c’est votre attention mentale qui fera office de « marqueur » plus ou moins indélébile sur les pages déjà bien chargées de votre mental. Au début, ce sera conscient, puisque vous avez choisi de vous concentrer mentalement sur une idée quelconque. Mais par la suite, comme l’idée sera fidèlement enregistrée, elle viendra tout naturellement s’ajouter à votre corps psychique ou « âme. »
À ce stade de notre développement, il serait tentant de s’écrier : « OK, mais je ne peux tout de même pas devenir insensible à tout et observer froidement ma vie, sans m’intéresser à aucun de ses aspects, de peur d’engranger plus de Mémoires encore ! » C’est ici qu’il nous faut nous montrer intelligent, pour ne pas dire subtils. Il est évident qu’aucun être humain ne pourra demeurer de marbre face à certains évènements. De plus, cela ne concerne que l’un des deux aspects de la dualité humaine « Souffrance/Plaisir. » Si ce dont vous êtes les témoins est beau, agréable, positif, etc., le fait de vous concentrer dessus ne sera pas préjudiciable, sauf s’il vous prend l’envie saugrenue de « faire durer » un simple souvenir passé, cela de peur qu’il ne se représente plus jamais ! (Un sacré schéma, celui-là !) La clef, le secret d’une vie heureuse et réussie, se trouve au niveau des deux polarités de l’attention mentale ! Ces deux polarités sont le rythme et la durée.
Si vous vous concentrez souvent et longtemps sur une même idée, cette dernière va occuper l’avant-scène de votre conscience, aux dépens de tout le reste. Le coefficient de mémorisation (d’incrustation mentale) est fonction de l’intensité avec laquelle vous vous concentrez sur une idée, mais surtout sur quel rythme et sur quelle durée vous le faites. Oubliez au plus tôt le négatif, ce qui vous effraye ou ce qui vous fait faire du souci, car vous lui donnez plus de force encore. Ne niez pas ce qui vous dérange, sachez que même pour nier une chose, il faut se concentrer dessus ! Détournez juste votre attention mentale de tout ce qui vous déplaît, pour la river fermement sur tout ce qui trouve grâce à vos yeux et, si possible, ce qui vous transporte de joie. Il ne s’agit pas de « pensée positive » ; il s’agit de maîtrise spirituelle, rien de moins. Vous avez le choix entre une idée qui se propose à vous et une autre : faites le bon choix, ne vous trompez plus vous-mêmes en croyant que le malheur vient du dehors, car le malheur comme le bonheur se construisent depuis votre intérieur et par le biais de vos choix d’attention mentale.
Serge Baccino