De nombreuses personnes partent du principe que si elles s’engagent dans un cheminement spirituel quelconque, le sexe pourra, éventuellement, devenir une entrave, un piège, voire se transformer pour elles en une voie de perdition. Manque de bol, une personne sur deux, qui est sincèrement engagée spirituellement, présente une forte propension aux choses du sexe. Pourquoi cela ? Parce que certains centres énergétiques (plexus nerveux ou Chakra) et certaines glandes endocrines, sont fortement stimulés, du fait même de l’orientation spirituelle.
En fait, une activité sexuelle accrue est un signe probant de bonne santé mentale et spirituelle. Cela, dans des limites raisonnables s’entend. Oui mais voilà : personne ne nous a appris ces choses là à l’école ! Et rares sont les parents qui ont réussi à s’extraire du carcan dogmatique issu de la religion catholique qui a plus fait dans le domaine du refoulement sexuel, que toutes les maladies vénériennes d’Europe depuis mille ans ! Nos parents (je cause de ceux qui ont 70 ans, à présent) ont été élevés dans un climat psychologique qui ne se prêtait guère aux effusions érotiques !
Un grand nombre de mystiques, dans le passé, ont vu leur vie sensuelle et sentimentale pourries à cause d’une compréhension défectueuse de la sexualité. Nombreux étaient les mystiques impuissants ou frigides. De fait, il devenait de bon ton de transformer un problème en solution et d’affirmer bien haut que « Celui ou celle qui recherche Dieu aura surtout à cœur de se détourner des plaisirs de la chair…. » Ce qui est très con, puisque cela revient à dire qu’il existe une chose jouissive dans laquelle Dieu ne peut pas être rencontré ! Ne pas ressentir d’attraction sexuelle signifie simplement que notre âme est devenue amorphe, impuissante à saisir la beauté des choses et des êtres et donc incapable de partager vraiment avec autrui.
Les initiés de la Grèce antique ne s’y étaient pas trompés : pour eux, Éros n’était pas le Dieu de l’amour, mais le moteur de l’âme, c’est à dire LE DÉSIR.
Ils n’ont donc pas eu à élever leurs enfants dans un climat morbide semblable à celui de la religion catholique qui semble ne pouvoir reposer sur autre chose que sur la peur et la culpabilité.
Ainsi, les mystiques grecs étaient avant tout des Esthètes : non pas seulement des hommes et des femmes ayant un gout exquis en matière d’art et de beauté, mais surtout des femmes et des hommes vraiment amoureux de la vie et étant épanouis dans tous les domaines en même temps. De même en Orient où les vrais mystiques étudiaient aussi bien l’art de la méditation, que les diverses façons de faire jouir un compagnon ou une compagne. De nos jours, les Tantrika se réalisent toujours par la puissance d’Éros. A noter pour les polissons éventuels, que « faire jouir sa compagne » veut aussi bien dire « Exceller dans l’art de lui procurer du bonheur dans tous les autres domaines, en plus de celui du sexe et de l’aider à l’épanouissement de sa féminité.«
Donc, et pour me résumer, si vous pensez que vous avez un problème parce que vous êtes une personne « assez chaude » du point de vue sexuel, alors vous avez vraiment un problème, mais pas sexuel ! Vous êtes programmé, conditionné et « dés-érotisé » par quelque schéma compulsif lié au plaisir et donc, à la culpabilité qui va toujours avec, si on cherche à nier son importance et sa valeur dans notre cheminement spirituel.
A bon entendeur….
Serge Baccino
(Note : Sauf pour les images, trouvées sur le Web et réputées libres et gratuites)