Getting your Trinity Audio player ready...
|
Cette vie et après ?
Il n’y a pas la vie terrestre puis la vie après la mort : il n’y a qu’une seule vie qui se produit, peu importent les circonstances ou les supports. Il n’y a donc pas de « vie après la mort » mais seulement La Vie. De nombreuses personnes s’interrogent au sujet de cette vie d’après. Ils feraient mieux de s’interroger sur la vie d’avant, c’est-à-dire sur la vie de pendant ! Les gens essayent de savoir quoi faire durant leur vie. Quoi faire pour trouver l’âme sœur, ou pour devenir riche et si possible, sans se fatiguer outre mesure. En un mot, ils veulent savoir comment obtenir toutes ces choses qui, selon eux, permettent de vivre heureux. Pourtant, très peu parmi ces gens, et en particulier chez ceux qui obtiennent l’essentiel de tout ce qu’ils souhaitaient, parviennent à être heureux.
Pourquoi cela ? Certains seront tentés de répondre par une platitude : « Parce que l’argent ne fait pas le bonheur. » Mais dans ce cas, obtenir un travail valorisant ou même, trouver une supposée « âme sœur », ne le fait pas non plus ? D’autres en sont revenus de leur recherche effrénée de l’âme sœur. Surtout ceux qui croyaient l’avoir trouvée mais qui finissent par se séparer en se déchirant mutuellement. Mais alors, qu’est-ce qui fait vraiment le bonheur ? Avant de répondre à cette question, voyons déjà ce qui ne permet pas son apparition, du moins, pas sans un solide « Moi-Idéalisé » ou un pouvoir de négation du réel hors du commun !
Pour mémoire, le Moi-Idéalisé est un moi de procuration qui apparaît pour aider le « moi » naturel à supporter ses limitations, voire à les éluder carrément. Le problème est que les prétentions de ce moi de procuration, imaginaire, ne sont pas réalisables. En fin de compte, la souffrance est augmentée car le « moi » originel comprend très vite qu’il n’est pas cet être idéal qu’il essayait d’être ou même, de devenir.
Il est évident que l’argent ne fait pas le bonheur parce que ce qui a le plus de valeur ne s’achète pas. Sans compter toutes les copieuses emmerdes que peut entraîner le fait d’attirer la convoitise de ceux qui ont encore besoin des autres pour se sentir pauvres et dépendants ! Celui qui devient riche se fait subitement beaucoup d’amis ! Du moins, c’est ce qu’il peut en arriver à penser, s’il en a encore besoin. Et nombreux sont ceux qui ont besoin de croire en l’amitié sincère des autres ! Celui qui devient riche se doit de changer son train de vie, ses relations, les lieux qu’il fréquente et se fait très vite happer par la fréquence qui est celle de la majorité des personnes riches et qui, surtout, désirent le rester.
Trouver « l’âme sœur » ? Mais comment la chercher puis la reconnaître ? Ceux qui prétendent l’avoir trouvée s’abusent tellement qu’ils feraient encore mieux de terminer leur expérience terrestre en restant seuls. Se marier, avoir des enfants ? Pour quoi faire ? Pour réaliser, une fois que c’est trop tard, que l’on vit mieux seul plutôt que mal accompagné et que d’élever des enfants relève du pur défi, pour ne pas dire mieux ? Et sinon quoi d’autre ? Que pourrions-nous FAIRE pour devenir puis pour rester heureux ? Là est le véritable problème, en fait ! Non pas au niveau de l’interrogation mais plutôt au niveau de la réponse aussi franche que cruelle : RIEN ! Vous ne pouvez RIEN faire pour être heureux ! Le bonheur n’est pas une chose que l’on puisse obtenir en « faisant quelque chose » mais bien « en ne faisant plus quoi que ce soit en ce sens. »
Le bonheur ne nécessite pas le « faire » : il réclame d’être seulement. D’être… Quoi ? Réponse : d’être Soi. Et comment devenir Soi ? Réponse : on ne le devient pas, nous le sommes déjà ! Si nous le sommes déjà, pourquoi n’en avons-nous pas conscience ? Réponse : parce que, justement, nous n’en avons pas conscience ! OK, mais dans ce cas, que devons-nous faire pour en avoir conscience ? Réponse : comme indiqué plus haut, à savoir, en cessant de « faire » quoique ce soit susceptible d’orienter notre attention mentale vers l’extérieur et les autres. Puisqu’il s’agit de prendre conscience de ce que nous sommes déjà, il nous faut donc nous concentrer sur nous, pas sur le monde extérieur ou sur les autres. Ce n’est pas au-dehors et en relation avec autrui, que nous trouverons le moyen de nous sentir être déjà le Soi et donc, en relation avec nous-mêmes !
Très bien. Et que se passe-t-il lorsque nous orientons notre attention mentale au-dedans de nous ou sur nous ?
Réponse : nous donnons corps ou incarnons alors la phrase du Maître Jésus : « Le Royaume des cieux est au-dedans de vous. » Ce même Royaume des cieux que nous ne quittons jamais, si ce n’est que nous le perdons souvent de vue. Cela en « faisant » un tas de choses à l’extérieur et avec les autres, ce qui nous éloigne de nous, de ce que nous sommes et devons à tout prix en avoir conscience si nous désirons l’incarner ou le vivre ou l’expérimenter. Et que se passe-t-il, exactement, lorsque nous réussissons à demeurer centrés sur ce que nous sommes déjà et sans aucun effort (le Soi) ? Réponse : nous comprenons alors que ce que nous sommes, c’est-à-dire la Conscience de Soi, est toujours présent ou active, quoiqu’il puisse se passer et qu’elle se manifeste toujours, pour nous, au présent.
Dès lors, nous pouvons comprendre plus directement ce qu’il se passe durant la vie de notre corps de chair et… Juste après et tout le temps, pour toujours mais uniquement au présent, à savoir au moment où, de nouveau, nous nous référons à ce que nous sommes. Ce que nous sommes est toujours présent. Et c’est cela qui est la clef d’une correcte compréhension de ce qui se passe à la suite de cette dépose du corps de chair.
Serge Baccino