La Source-Centre ou le Monde est en nous

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La Source-Centre ou le Monde est en nous.

 

Selon l’enseignement de la Voie de la Siddha (version laïque), ce que nous voyons, nous en avons conscience parce que nous le voyons. Jusque-là, direz-vous en souriant, rien de bien difficile à admettre. Mais ceci n’est que la première partie d’une phrase en deux temps (puisque  » Tout est double. ») Voyons si l’autre partie de la même phrase vous semble tout autant évidente.  Et si nous le voyons, c’est parce que ce qui est vu se trouve dans notre conscience. Dans le cas contraire, nous ne pourrions pas le voir, sachant que voir se résume finalement à prendre conscience. Alors ? Cette autre version mais observée dans un sens opposé vous paraît-elle aisée à accepter ? Si ce n’est pas le cas, présentons l’enfant différemment, pour voir s’il est possible de se passer de forceps mentaux. Seriez-vous capables de voir une chose dont vous ne pouvez pas prendre conscience ? La réponse semble évidente : non, bien sûr.

 

A présent, inversons la proposition : seriez-vous capable de prendre conscience d’une chose que vous ne voyez pas ? Plus difficile, dites-vous ? Vraiment ? Pourtant, vous le faites toutes les nuits ou presque, lorsque vous rêvez ! Oseriez-vous prétendre voir (avec vos yeux physiques) durant le rêve ? Et lorsqu’au matin vous vous repassez le dernier rêve dont vous avez souvenance, vous servez-vous de vos deux yeux ou… De quelque chose d’autre ? De votre imagination ? Ce serait vraisemblable si vous étiez occupé à inventer un rêve mais là, vous repassez en revue un rêve que vous avez fait la nuit. Si ce n’est pas l’imagination, qu’est ce que cela peut être ? Un souvenir et donc, cette faculté nommée mémoire ? OK, va pour la mémoire !

Mais dans ce cas, nous avons un léger problème sur les bras… Celui du degré de réalité et donc, de fiabilité de votre mémoire ! Vous ne voyez pas où nous voulons en venir ?

 

Très bien, alors essayons de nous montrer plus précis. Nous allons dire que la veille, dans la journée, vous avez eu un léger accident de voiture. Oh, rien de bien méchant, juste de la tôle froissée, en plus de votre amour-propre, puisque vous étiez à l’origine de ce léger accrochage, vous qui vous vantez de n’avoir jamais eu d’accident en vingt ans de conduite ! Voici la première question, bien innocente vous allez pouvoir le constater. Question : serez-vous capables, dans les jours suivants, de vous souvenir de ce léger accrochage ? Oui, n’est-ce pas ? Mais oui, c’est évident : vous en êtes parfaitement capables, félicitations !

A présent, imaginons que la nuit succédant à ce léger incident, vous rêviez. Vous rêvez que vous avez un second accident, un peu plus sérieux, cette fois ci. Dans ce rêve, vous semblez mal à l’aise, car votre manque d’attention a occasionné, en plus des dégâts matériel, des blessures légères. Oh, rien de bien grave, voyez-vous ?

C’est juste la femme de l’autre automobiliste qui avait le toupet de ne pas avoir mis sa ceinture. Les femmes sont parfois distraites, ne pensez-vous pas ?

 

Mais laissons cela. Voici notre seconde question, quasiment aussi innocente que la première. Question : serez-vous capable de vous souvenir du contenu de ce rêve, à savoir le passage le plus marquant qui est l’accident ayant entrainé quelques dommages matériels et physiques ? Oui ? Vous le pouvez ? Et combien de temps, environ ? Plus d’une semaine ? Beaucoup plus, dites-vous ? Comme cela est étonnant ! Pourquoi étonnant ? Eh bien ! Parce que votre mémoire semble un peu confuse, ne trouvez-vous pas ? Mais oui, ou du moins, très peu éclairée, permettez-nous d’être franc sur ce coup. En effet, l’accident qui s’est produit dans la réalité physique sera mémorisé, de même que celui ne s’étant produit qu’en rêve !

Cela vous semble t’il ordinaire ? Et encore il y a plus ! Vous prétendez pouvoir vous souvenir plus d’un mois de l’évènement ne s’étant produit qu’en rêve, à savoir aussi longtemps sans doute que celui qui s’est produit dans la réalité ! Cela peut laisser une personne logique passablement songeuse, reconnaissez-le ! Bien que personne ne vous dira que la chose puisse être inconcevable pour le plus grand nombre, car voyez-vous, justement, ce plus grand nombre, il réagirait exactement comme vous ! Du moins aussi longtemps qu’il ignorerait… La vérité à ce sujet.

 

Quelle vérité ? Celle tenant lieu de Loi principale de la conscience, bien sûr ! Une Loi qui s’énonce à peu près ainsi :  » Tout ce dont nous prenons conscience est réel et véridique pour la conscience, puisque il est impossible de prendre conscience d’une chose qui n’existe pas, au moins pour cette conscience. «  En somme, cette Loi Mentale nous apprend que puisque nous prenons conscience d’une chose, cette dernière est nécessairement réelle, ne serait-ce que pour nous. Sachant que la mémoire se base sur ce dont nous avons pris conscience et que la puissance évocatrice de cette même mémoire dépend de l’intensité de la prise de conscience (le niveau émotionnel), force nous est d’en arriver à cette étrange conclusion :

 » Un rêve très marquant sera plus fidèlement et profondément enregistré par la mémoire, qu’un évènement se produisant dans la réalité journalière, mais ne nous affectant pas outre mesure.  »

 

Avez-vous bien lu ? Oui ? Félicitations ! Vous venez d’accéder à la compréhension d’une chose qui voilà seulement cent ans, n’était accessible qu’au mental illuminé des Maîtres de l’ésotérisme ! Vous pensez que nous plaisantons ? Nous comprenons. Et compatissons ! Mais nous ne plaisantons pas pour autant. Cependant, peut-être que vous préfèrerez et dans ce cas, revenir sur votre affirmation au sujet de votre compréhension de ce que vous venez de lire ?

Non ? Sans façon ? Très bien, alors poursuivons gaiement. Ainsi, une des principales Lois de l’Esprit nous apprend que ce dont nous avons conscience est TOUJOURS considéré comme étant la seule et unique réalité. Ce dont nous n’avons pas conscience n’existe donc pas. Du moins pour nous. Car nous sommes assez éveillés, voyez-vous, pour admettre cette idée audacieuse s’il en est, que ce n’est pas parce que nous ignorons l’existence de quelque chose, que ce quelque chose n’existe pas ou ne peut pas se produire, d’une manière ou d’une autre, dans la conscience de ceux qui participent du monde auquel appartient ce quelque chose (évènement, être, objet, etc.)

 

Si vous doutez du côté rationnel de la Loi en présence, questionnez donc une femme jalouse qui est persuadée que son mari la trompe. Demandez-lui, par exemple, et si vous avez de l’humour mais aucune crainte, si elle ne se trompe pas elle-même à ce sujet. Sa réaction devrait vous instruire plus qu’un long discours. Enfin, voyons ! Comment voulez-vous que cette brave femme puisse se tromper ? N’est-ce pas son mari qui seul, a le pouvoir (et le culot) de le faire ? D’ailleurs, elle est consciente de la présence, en elle, de cette affreuse révélation qu’elle se fait à elle-même. Et en apprenant l’inacceptable, il est naturel qu’elle refuse de l’accepter ! Nous voulons dire qu’elle refuse d’accepter que son mari la trompe, et non pas qu’elle se refuse d’accepter L’IDÉE que son mari PUISSE la tromper ! Suivez un peu, que diable !

 

Mais nous disions que prendre conscience, c’est comme voir. Ceux qui sont aveugles semblent quelque peu contredire cette affirmation. Mais au fait, pourquoi sont-ils « aveugles » ? Réponse : parce qu’ils ont perdu un de leurs sens physiques ou objectifs, permettant à la conscience corporelle de participer de la conscience globale. Le Monde qui semble nous entourer est donc un Monde de pure conscience dont les « objets » eux-mêmes ne sont que des objets des sens.

Un peu comme si en fermant les yeux, vous imaginiez une forme quelconque. Cette forme mentale devient à son tour un objet des sens, mais plus des sens physiques : des sens psychiques. Tout objet n’est en fait qu’un simple objet… Des sens !

Nos sens physiques dits objectifs ne se rapportent pas aux objets physiques ou matériels mais bien à tout ce qui fait l’objet d’une prise de conscience.

Ne devriez-vous pas relire cette dernière phrase ? Parce que si elle vous fait  » tilt « , vous ne considèrerez plus jamais la vie  » ordinaire  » comme telle. Et si ce n’est pas le cas, c’est que vous ne l’aurez pas vraiment comprise comme elle le mérite.

 

Il est dit qu’il n’existe qu’une seule conscience partagée simultanément par tous les corps (Shiva Sutra.) Mais il n’est pas mentionné que cette même conscience unique ne peut pas se manifester à des niveaux et à des degrés différents ! Ceux dont les sens psychiques ne sont pas encore développés, sont aussi aveugles dans le Monde psychique que d’autres le sont dans le Monde physique. L’ésotérisme enseigne qu’il est possible de prendre conscience de trois Mondes différents, bien que non réellement séparés. Il doit donc y avoir un ou plusieurs sens pour chacun des trois Mondes, à savoir : le Monde physique, le Monde psychique intermédiaire et le Monde spirituel. Celui qui se vante d’avoir une vue ainsi qu’une ouïe toutes deux excellentes, est en fait « doublement aveugle et sourd » sans même le savoir !

Il ne peut ni voir ni entendre aucune des images et des fréquences mentales qui composent les Mondes psychiques et spirituels.

A l’inverse, ceux qui se trouvent actuellement sur l’un quelconque des deux Mondes supérieurs, ont sans doute quelque difficulté à nous voir et à nous entendre. Seuls les plus évolués d’entre eux, ceux que nous nommons « les Grands Maîtres », sont dits « Trismégistes » (trois fois grands), car ils possèdent tous les sens à leur disposition, aussi bien ceux nécessaires à la perception du Monde Physique que ceux nécessaires à la perception des deux autres Mondes, situés au-dessus, selon l’échelle vibratoire de plusieurs dizaines d’octaves, qui composent le Grand Clavier Cosmique de vibrations.

 

Certains disent qu’il n’existe qu’un seul Monde général, d’autres affirment qu’il en existe trois principaux, tandis que d’autres encore s’ingénient à découper les trois Mondes en des sous-couches ou sous-plans. Cela peut aller d’une douzaine de plans à plus d’une trentaine ! Toutes ces subdivisions ne font que compliquer les choses, bien que chacun ait raison en une quelconque manière, en présentant telle théorie plutôt que telle autre.

Cela est dû au fait que les étudiants de l’ésotérisme s’intéressent généralement plus au phénoménal qu’au Nouménal. Les phénomènes sont sans nombre, quasi infinis, sans limites, probablement. Il faudrait combien de millions d’années pour en étudier ne serait-ce qu’un dixième d’entre eux ? Mais le Noumène, lui, est unique ! Il est donc plus facile et rapide d’étudier cela qui est à l’origine de toutes choses, de tous phénomènes, quel qu’il soit. Humain compris. Car il est bien connu que l’être humain est un sacré phénomène, faute d’être, pour le moment du moins, un phénomène sacré !

 

Peut-être serait-il plus judicieux de présenter le sujet à la manière des Siddha d’antan. Puisque tout est relatif aux perceptions humaines, tandis que l’on est un humain s’entend, le mieux est encore de partir de la cause de toute perceptions, plutôt que de tout ce qui pourrait être éventuellement perçu ! Et cette cause, on peut aussi bien en retrouver des traces en l’homme, et notamment dans son cerveau. On pense généralement que le cerveau ne contient que deux principaux Chakra, résumés par les deux glandes endocrines que sont la pinéale et la pituitaire (épiphyse et hypophyse.) En fait, il existe trois Centres ou Chakra, et le troisième est simplement moins connu.

Certains Européen le nomment « Source-centre », pour des raisons qui seraient un peu longues à développer ici. Quand aux hindous, ils le nomment « Bindu », qui signifie… Point.  Un point, certes, mais pas n’importe lequel, puisqu’il représente le point d’ancrage (ou de  géolocalisation) de la conscience présumée « personnelle. »

Autrement dit, grâce à un phénomène de nature électromagnétique, la conscience se retrouve comme « liée » (« Yug », en sanskrit) à ce point névralgique du cerveau, ce qui lui donne l’impression de  percevoir le Monde à partir de cette situation géographique (plus ou moins la ligne située au niveau des yeux, et en gros.)

 

Sans la Source-centre, nous n’aurions pas l’impression d’être dans un corps ou, dans les cas les plus grossiers, d’être ce corps. Mais grâce à ce point d’ancrage électromagnétique, la conscience s’imagine « incarnée » et toutes ses perceptions semblent le lui confirmer durant toute une vie, qui n’est terrestre  que du fait que la conscience perçoit le premier Monde depuis ce point de vue géolocalisé. Les Siddha connaissaient parfaitement ce point d’ancrage permettant au Soi Divin d’éclairer, peu ou prou, la conscience mortelle, éclairée ou immortelle de l’individualité potentielle de l’homme. De même qu’ils savaient le rôle exact joué par l’Atome Germe du cœur, dans cette confection d’une Soi-Conscience individuelle, à partir d’une conscience unique.

Grand Mystère pour les uns, Beauté et Splendeur de l’Être pour d’autres. Choisissez librement !

 

Serge Baccino