Le patchwork animique

Getting your Trinity Audio player ready...

Le patchwork animique

Pour comprendre ce qu’est l’âme humaine, il faut la comparer à un patchwork. Imaginez une couverture composée de nombreux morceaux de tissus différents. Non seulement ces morceau de tissus cousus entre eux sont de couleurs différentes, mais de plus, ils sont de taille, de texture et d’épaisseur différentes aussi. Si vous réussissez à visualiser cette couverture, alors vous pouvez mieux comprendre ce que peut bien être l’âme, en vérité.

Ensuite, pour comprendre comment fonctionne une âme et pourquoi elle fonctionne ainsi, il faut comprendre que c’est le contenu formel de l’âme (ce que racontent les morceaux d’étoffe) qui produit (attire ou  repousse) les différents évènements. N’ayant pas tous les mêmes morceaux d’étoffes de cousus sur la couverture de notre âme, nous ne vivons donc pas les mêmes évènements, n’avons pas le même caractère et ne sommes pas identiques à tous.

Le contenu formel de notre âme, ce que nous vivons, engendre une réaction mentale, quelque chose qui est satisfait ou pas. Au départ, c’est l’âme ou son contenu qui réagit aux évènements « extérieurs » Puis apparaît quelque chose de nouveau qui est capable d’observer les mouvances de l’âme, d’être soit en accord, soit en désaccord avec elles. Ce quelque chose de nouveau est la conscience par soi, c’est-à-dire une forme inférieure de conscience, car uniquement relative aux processus mentaux et au degré de prise de conscience qui en découle. Cette conscience par soi représente le stade usuel auquel s’arrête l’être humain moyen. Il est conscient seulement parce qu’il pense, réfléchit, imagine, suppose, projette, ressent, etc.

Mais celles et ceux qui choisissent de s’investiguer en profondeur, se créent une autre forme de conscience, qui est la conscience de Soi. Cette seconde forme de conscience est relative au fait qu’en se concentrant sur soi, en s’immergeant au sein de nos processus mentaux et des émotions qu’ils font naître, le mental ne suffit plus, ne peut plus suivre, puisqu’il est lui-même impliqué dans les mouvances observées. Il faut donc autre chose que le simple mental, et comme le besoin crée pour ainsi dire la fonction, apparaît cette fameuse conscience de soi qui nous permet de nous distinguer d’à peu près tout ce qui n’est pas elle, du moins, avec de l’entraînement.

Si les gens dits « ordinaires » qui nous entourent sont incapables de simplement constater ce qui se passe pourtant sous leur nez et actuellement, cela est dû au fait qu’ils sont sous la tutelle quasi absolue de leurs processus mentaux. Leur niveau de conscience dépendant de ces mêmes processus mentaux, il ne leur reste donc rien pour les investiguer, les voir avec le recul et le détachement nécessaires pour se montrer objectifs.

Il est important de comprendre ce phénomène purement mental et lié à la conscience, car sans cela, non seulement vous ne pourrez pas prendre conscience de ce que vous êtes devenus et donc, de votre véritable valeur, mais de plus, vous risquez de vous agacer à cause de ce qui vous paraîtra être de la pure bêtise, alors que vous serez simplement en présence d’une incapacité latente à l’auto-observation. Plus simplement, vous penserez que certaines personnes sont bêtes, alors qu’elles sont simplement incapables d’assez de recul sur soi pour réaliser les faits.

Les gens ne sont pas devenus « bêtes » : c’est vous qui avez changés, du fait que vous pouvez vous observer alors qu’eux n’en sont pas encore capables, voire ne le seront jamais de cette vie terrestre. L’évolution, la conscience, l’intelligence et la connaissance sont choses importantes, mais la Sagesse est au prix d’une correcte compréhension, non pas uniquement de ce que nous expérimentons, mais du POURQUOI nous l’expérimentons. Autrement dit, apprenez très vite à distinguer VOS expériences à partir de vous-mêmes, des expériences issues du contact avec des gens qui sont incapables de partager votre vision des choses.

 

Serge Baccino