Le véritable ésotérisme (citation)

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Citation:
Sur le véritable ésotérisme, résultant de la proposition
«Quittez tout et vous trouverez tout»

Beaucoup d’êtres humains confondent ésotérisme et charlatanisme. Comme l’indique son étymologie grecque, le premier concerne une extraordinaire aventure intérieure, par nature
non sensorielle et — de ce fait — rigoureusement intransmissible.

 

Elle germe et se développe à la suite d’un préalable lâcher prise. En aucun cas, elle ne peut faire l’objet d’un enseignement prodigué par une tierce personne, aussi bien intentionnée soit-elle.
Après coup, une telle odyssée ne peut se dépeindre que par des rapprochements approximatifs au moyen d’allégories, de mythes ou d’œuvres d’art, etc. ; ce qui risque de faire prendre aussitôt les vessies pour des lanternes.

Tentés néanmoins par une ultérieure description fallacieuse, obligés de rejoindre alors l’un de nos cinq sens et faute d’expression plus adéquate, libre à nous de traduire et de trahir cet indicible état de communion par « savourer le goût exquis de la fraise sauvage ».

 

Quant au second terme en italique, c’est tout simplement la regrettable exploitation vénale du premier par des opportunistes, au détriment d’esprits envieux ou crédules. En d’autres termes,
l’ésotérisme est à la découverte de soi (de nature centrifuge) engendrée par soi-même ce que la science doctrinale est à l’érudition (de nature centripète) dispensée par des tiers.

 

Il importe alors de distinguer :
l’éducation individuelle (du verbe latin ex-ducere : étendre, épanouir vers l’extérieur) et l’instruction publique (de in-struere : disposer par couche, structurer à l’intérieur).

Tels sont l’«expir» et l’«inspir», les deux phases de l’unique pulsation fondamentale. Or, la science académique et descriptive — qu’il ne faudrait surtout pas identifier à la sagesse intégrante — confond l’érudition avec l’intelligence, qui englobe les deux démarches citées plus haut.

 

D’où les deux personnages (l’enfant assis et la jeune femme debout) de la fameuse gravure ancienne. Polyvalente, celle-ci ne se limite d’ailleurs pas à la présente interprétation. En résumé, la dynamique de ces deux états de conscience (duel et unitaire) — le un vivant et le deux vivant en continuelle alternance — porte un nom prodigieux et révélateur en hébreu :

——— hvha (ahavah,5.2.5.1) : amour. ———-

 

Par conséquent, il n’est pas du tout question d’abandonner ou de rejeter la science théorique ou expérimentale, mais de lui adjoindre — dès que possible — son complément indispensable : la véritable responsabilité. Or, cette dernière résulte de notre réponse intime, vécue de façon viscérale au cours de l’éducation.
En effet, le mot réponse s’orthographiait autrefois respons.
De la sorte, l’injonction Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas que l’on vous fît troque son statut d’ordonnance arbitraire pour devenir un réflexe vital et spontané.

 

Faute de respecter en permanence et de mettre en œuvre cet harmonieux équilibre, l’être humain ne court-il pas vers le dérangement pathologique et — par ricochet — l’humanité vers sa perte ?

 

 

 

 

SOURCES : Ce texte est diffusé par www.arsitra.org