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Que feriez-vous si vous faisiez partie des Forces de l’Ombre et que votre principal ennemi soit la spiritualité ainsi que ceux qui la défendent ? Drôle de question, dites-vous ? Soit. Alors essayons de prendre le problème à sa source. Non pas au début de notre affaire mais au début de ce que nous pourrions considérer comme étant « les prémisses même de la fin. » Depuis toujours, une poignée d’êtres humains, sur Terre, rêve de s’emparer du sceptre du pouvoir. N’est-ce donc pas déjà le cas, répondrons les moins tristes ou les plus courageux ? Oui et non ! Il est vrai que trois cent personnes suffisent à conduire une Nation, faites de 65 millions d’âmes. Ou de 250 millions. Mais pour conserver le pouvoir relatif qui est encore le leur, ces trois cent personnes doivent se cacher et rivaliser d’ingéniosité autant que de duplicité.
Cela parce que les trois cent susnommés ne conservent le pouvoir que parce qu’ils font tout pour nous faire croire qu’ils n’existent pas et n’ont jamais existé. Tout ceci n’est qu’une légende, à ce qu’il paraîtrait. Et que faire d’une légende, alors qu’il est si facile de faire disparaître un demi-millier d’individus ! Mais ce faisant, ils doivent déployer autant d’énergie que ce qu’ils peuvent être cupides et lâches. Et cela ne leur suffit pas, et cela ne leur suffit plus. Alors, les voici qu’ils se prennent à rêver d’un monde dans lequel il ne leur serait même plus utile de se cacher. Un monde où leur existence serait reconnue et souhaitée, pour ne pas dire désirée. Car n’est-il pas désirable, celui-là qui dénonce le mal, condamne l’injuste et punis les coupables ?
Les Forces de l’Axe se prennent désormais à rêver ! Jamais, depuis soixante-dix ans, depuis ce temps pour eux béni où ils faillirent s’emparer définitivement du Monde pour en changer le NOM, une telle chance ne s’était représentée à eux ! Une chance de détruire définitivement, et avec le concours bienveillant et les applaudissements du peuple, tout ce que ce même peuple avait mis des centaines d’années à construire : Un semblant d’intelligence et donc, de liberté. Mais d’où lui viennent cette intelligence et cette liberté, toutes choses précieuses que Dieu ne prête qu’aux Sages et refusent aux mécréants ? Mais elles viennent des Sages, pardi ! N’était-ce pas évident ? Mais de quels Sages parle-t-on, attendu que de Sagesse, l’homme moderne est plutôt démuni ?
Parlerions-nous de ces Sages, de tous ceux qui vécurent jadis ? De ceux qui, bien que disparus, permettent à leurs plus jeunes frères, de vivre décemment, à l’abri des frasques des plus coriaces d’entre ces animaux qui se rêvent être des hommes ? Oui, c’est bien d’eux dont nous parlons. Nous parlons de ces hommes et de ces femmes qui, bien avant nous, tracèrent les chemins, déjouèrent les pièges et permirent aux hommes de vivre en compagnie de leur âme sans jamais connaître la honte ou le ressentiment. Nous parlons de ces frères en esprit, de ces génies de l’humanité que d’aucuns, avec respect et tendresse, nomment les Maîtres du passé. Et du passé ils furent bien les Maîtres, car c’est grâce à eux qu’existe notre monde moderne et que perdure une sagesse par eux seuls invoquée.
Alors, puisque ce sont ces Maîtres qui appartiennent au passé et qui donnent encore à l’homme moderne sa force et sa stabilité, plutôt que de s’en prendre aux élèves, pourquoi ne pas salir cette image pieuse sur laquelle repose intelligence et liberté ? Allons donc salir ces Maîtres et les éclabousser ! L’homme d’ici n’y verra rien à redire, car depuis toujours sa vue fût limitée et dépendante de celle de ces Aînés. Eux disparus, ils n’auront pour recours qu’une reposante cécité. Et ils ne sont plus là, ces Aînés, ces Maîtres du passé. Plus là pour défendre leurs cadets, pour les exhorter à comprendre puis à se défier, de celles et de ceux qui, depuis toujours, rêvent bien moins d’être libres que de voler aux autres cette même liberté. Mais par Dieu ! Pourquoi salir ainsi les Aînés de la Race des Hommes, quand on sait que leurs cadets, de nos jours, n’ont plus aucune grâce ni capacité à aimer ?
Ils ne sont pas grands mais ce n’est pas le drame. Bien que c’est cette grandeur d’antan, des autres et d’un autre âge, qui coule dans leurs jeunes veines, comme si elle en était le sang. Et ce sang là, celui des Anciens Braves, est comme une sorte d’anti-venin qui protège de la morsure du Mal. Un sérum efficace contre toute attaque du Malin. On ne peut retirer de leur sang ce vaccin pour leur âme mais l’on peut faire mieux et bien plus pernicieux encore. Que se passerait-il si l’image de ces Frères Ainés des hommes se retrouvait ternie ? Comment réagirait le commun des mortels, vivant à notre époque, s’ils apprenait que ses Modèles, ces Héros d’antan, n’étaient non pas simplement des hommes mais des êtres malsains aux desseins peu louables pour ne pas dire mieux ?
Qu’arriverait-il si le peuple se mettait brusquement à douter de ses Idoles ?
Alors ce peuple qui se rêve éveillé afin de mieux dormir sans même en avoir honte, reçoit l’aide bienveillante et Ô, combien désintéressée, d’hommes et de femmes éclairés qui, fort heureusement, vont remodeler le passé afin de lui donner une forme bien plus humaine… Et n’est-il pas dans la nature de l’homme de mentir, de tricher et de se faire plus beau que vrai ? Alors voici les nouvelles vérités, venant sauver le peuple de l’ignorance crasse qui laisse l’espoir se fonder sur des idéaux illusoires. Ne le saviez-vous pas ? Untel a pactisé jadis avec l’Allemagne et Unetelle trichaient, afin de s’attirait confiance et sympathie. De Maître véritables, ils n’en n’ont point connu et leur sagesse n’était fondée que sur des marécages et les châteaux dressés n’avaient pour moellons que du sable. Du sable sans eau.
D’ailleurs, ont-ils seulement existé, ces Maîtres du passé ? Ne sont-ils pas nés de l’esprit enfiévrés qui dicta jadis ces propos délétères qui font croire à l’homme sot qu’il peut devenir libre et que son intelligence peut rivaliser avec celle des Régnants ? Dès lors, pourquoi ne pourrait-il pas se passer de la saine guidance des quelques élus de Dieu qui savent, bien mieux que lui, ce qui est juste et bien ? Folie que tout cela, hérésie et j’en passe…
Si le moindre péquin pouvait devenir sage, pourquoi n’est-ce pas lui qui, depuis toujours, dirige et éclaire les plus humbles et démunis ? Alors l’homme de la rue comprend qu’il ne faisait que rêver, que l’homme né humble ferait aussi bien de le demeurer, plutôt que de se surprendre à rêver à des cimes sur lesquelles il ne saurait bien longtemps respirer, tellement son air est prévu pour les nobles et les élus de Dieu. Les Maîtres n’étaient qu’un Mythe mais Dieu, qu’il était bon de rêver à cette Lumière qui, croyait-on, éclaire tout autant les humbles que les nantis ! Si les Frères Ainés étaient de piètres hommes, alors le sang qui coule dans les veines du peuple n’avait aucun pouvoir ou, tout au plus, celui de protéger de la réalité et de bercer les êtres d’une douce illusion. Cruel est le réveil de celui qui se rêvait lucide !
Et voici la fin de la route ! La Lumière se retrouve à nouveau sous le boisseau et ce dernier est ajusté afin que nul rai ne puisse filtrer, nul jour transparaitre. Alors l’Ombre n’est plus, car pour qu’il y ait de l’ombre, il faut son opposé. Quand un s’en va, deux nous quittent, il en est ainsi, depuis toujours et à jamais. Mais si l’Ombre disparaît, que reste-t-il aux monde ? Ils lui reste la seule et unique réalité : celle imposée par ceux qui, désormais, règneront en maître et à la place des hommes. De nouveaux maîtres bien réels, bien vivant et qui se feront connaître de tous, pas seulement de quelques élus. Ils penseront parleront et agiront à sa place. N’est-ce point là une réelle bénédiction ? Merci à toi Ô, peuple des hommes, car te voici sauvé. Définitivement. Tu n’auras plus à subir ce lourd fardeau que l’on appelle la liberté de conscience.
Serge Baccino