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Note: Cet article est typique de l’état d’esprit des psychologues ésotéristes : mes lecteurs les plus assidus et quasi amoureux de ce système de pensée, auraient donc intérêt à le lire et le relire plusieurs fois, car il exprime l’essence de l’Enseignement. Il a aujourd’hui de nombreuses années mais je pense qu’il conserve sa vigueur ainsi que sa fraîcheur des premiers jours.
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Les premiers ésotéristes, avant que ne se forment les diverses traditions humaines dont la principale fonction était de propager ou de répandre la connaissance initiatique au cœur des foules, découvrirent que la matière était en fait de l’énergie. Ils découvrirent que cette énergie était sensible à l’attention mentale ainsi qu’a la pensée humaine et qu’elle en présentait les mêmes attributs. Ces premiers ésotéristes comprirent que ce que nos sens nous font prendre pour de la matière solide n’est en fait que de l’énergie concentrée. Et cette énergie, concentrée ou non, ils la nommèrent l’esprit (du moins est-ce sa traduction française la plus fidèle), ce même esprit qui nous sert à formuler nos penser et à être conscients. Ils réalisèrent, émerveillés, que l’univers est constitué de formes mentales dont le degré de densité dépend exclusivement de la fréquence vibratoire des particules énergétiques qui composent ces mêmes formes mentales. Ils découvrirent que, de la matière à l’énergie pure ou esprit, tout n’est que vibration et que seule la fréquence de ces vibrations a le pouvoir de faire varier la Nature des choses et des êtres, expliquant du même coup la diversité des ces choses et de ces êtres. Une simple différence de fréquence vibratoire ! De cycles par seconde (c/c), de hertz, comme on dit désormais.
Cette première découverte fut vraiment fondamentale, car elle permit aux Lois spirituelles (de l’esprit, donc) de devenir accessibles à l’entendement humain. En effet, si l’univers est mental et formé d’esprit, alors l’esprit et le mental humain peuvent accéder à la plus haute forme de compréhension, de par leur Nature identique. Et à partir de cette Matéria Prima (matière première), de ce composant universel (l’esprit), il suffit à l’homme de hausser la fréquence vibratoire des particules d’esprit formant sa conscience individuelle, pour réussir à participer de toutes choses et donc de pouvoir connaître toutes choses intimement ou de l’intérieur.
L’homme, comme toutes choses, est fait d’esprit et la différence entre un homme et un autre homme se résume à la fréquence vibratoire de l’esprit qui forme les pensées et donne naissance aux émotions qui leurs sont intimement reliées (ou connexes.) Ceci permit à ces premiers initiés de notre monde, de faire une autre découverte fondamentale pouvant expliquer bien de choses.
Si un homme se résume à un ensemble de pensées, d’idées, d’habitudes, de croyances, de mémoires, etc., en faisant varier tout ceci et qui forme l’état d’esprit général d’une personnalité terrestre, on peut changer de personnalité, durant la vie terrestre. Du moins en théorie. Car dans la pratique, rien ne paraît plus difficile pour l’homme que de changer sa façon de penser et donc d’être, c’est-à-dire de penser autre chose que ce qu’il pense déjà et d’agir autrement qu’en conformité avec ce qu’il pense puis ressent.
C‘est d’ailleurs pour cela que cette notion typiquement Hindou de Karma, fut tout d’abord incorrectement traduite et, de ce fait, mal expliquée et donc, très mal comprise. Certes, l’état d’esprit peut s’affiner, s’améliorer ou s’enrichir, par exemple mais changer carrément d’état d’esprit demeure une chose apparemment improbable ou pour le moins difficile pour le commun des mortels. Pourquoi cela ? Pourquoi cette incapacité notoire ? Nous savons pourtant que la chose est POSSIBLE puisque d’autres êtres humains, avant nous, ont atteint ce stade évolutif enviable que nous nommons la Maîtrise. Les Maîtres sont d’anciens robots humains (programmés mentalement) devenus des individualités, à savoir des hommes et des femmes dont le mental à été libéré de son contenu aussi exclusif que compulsif et qui, de ce fait, ne peut plus être divisé (indivi.) En terme purement ésotérique, ils ne sont plus des personnes (de l’étrusque persona, qui signifie « masque ») mais des Soi (ce terme et tout ce qu’il implique est expliqué ailleurs et dans nos cours Privés par correspondance et ne doit jamais être écrit au pluriel.)
Les premiers initiés ou Maîtres comprirent rapidement le problème : ce que nous appelons un être humain (ou une personnalité incarnée) n’est en réalité qu’une façon de penser qui se produit et s’exprime par le biais d’une forme mentale solide ou terrestre nommée corps. Cette forme mentale – qui présente un état d’esprit invariable – la délimite dans le temps (elle ne dure pas) et dans l’espace (elle ne peut se produire qu’à un endroit à la fois) et la rend de ce fait unique. Mais cette forme mentale qui a pris corps, ne peut ni évoluer rapidement ni même changer, car si elle le faisait, cela reviendrait pour elle à ne plus incarner ce qu’elle est (son programme intime), à ne plus exister et donc, à mourir. Or, cette forme mentale qui a pris corps ou qui est « incarnée », n’est pas capable de se distinguer d’elle-même. Autrement dit, elle est consciente au travers de ses programmes mentaux et non pas outre ses programmes mentaux ou malgré eux. Il n’existe rien, au départ, qui puisse se distinguer et observer la partie mentale programmée afin de juger de sa valeur, de son utilité et de son actualité.
Lorsque une personnalité humaine non-libérée de son identification totale à l’ensemble de ses processus mentaux dit « moi », ce n’est pas une véritable conscience d’être et d’exister qui s’exprime de la sorte mais un ensemble plus ou moins hétéroclite d’idées, de concepts, de croyances, de préjugés et de peurs. Il s’agit en fait d’un état d’esprit général qui s’exprime ou cherche à s’exprimer afin de mieux manifester sa nature, ses attributs ainsi que ses limites exactes. Lorsqu’une personne (un robot humain, donc) commence à observer les mouvements de son propre esprit ainsi que les effets que ces derniers ont sur ses émotions et l’ensemble de son comportement, elle développe, sans s’en rendre compte, une seconde conscience et ce, du simple fait d’essayer de s’observer penser vivre et réagir dans sa vie de tous les jours.
Pour présenter la chose plus simplement, le seul fait de désirer sincèrement s’observer vivre et réagir, oblige le mental à se scinder en deux afin de permettre au processus d’observation de se produire. D’un point de vue purement technique, la partie qui se borne à observer est la conscience sans pensées (Le Soi), tandis que la partie observée consiste en tout le reste, en tout ce que contient, accueille ou produit cet énorme « chaudron » qu’est le mental humain. Ainsi, lorsqu’il est question d’évolution, d’illumination, d’Éveil, d’Ascension ou de tout autre expression ésotérique de ce genre, cela s’applique et ne peut s’appliquer qu’à la conscience, à Cela qui observe les mouvements de l’esprit et qui en demeure distinct et détaché et non au contenu formel du mental humain (le moi.)
Évoluer revient donc à faire grandir cette Conscience de Soi qui ne dépend plus des processus mentaux ou des sens objectifs pour exister et se produire.
Ceux auxquels nous faisions allusion, plus haut, les fameux Maîtres, sont donc des êtres humains ordinaires, comme nous tous, mais qui ont réussi à se distinguer de l’ensemble de leurs processus mentaux puis à ne plus s’identifier à leurs mouvances constantes (Karma Chitta, en sanskrit) et aux incessantes modifications de l’esprit (Vritti.)
Les premiers Initiés, ceux que nous nommons affectueusement les premiers Maîtres Spirituels, comprirent cette vérité mais remarquèrent également que ceux d’entre eux qui réussissaient à ne plus s’identifier au contenu de leur mental (Manas) ainsi qu’aux incessant mouvements de l’esprit en eux (karma Chitta) obtenaient des effets secondaires (Kriya) qui ne semblaient pas liés au Processus de Réforme Psychologique (P.R.P. voir ce terme dans nos autres articles) en lui même. En effet, plus que de se montrer conscients de ce qui se trouvait dans leur esprit, les Maîtres remarquèrent que cette conscience aiguë qu’ils avaient développée d’eux-mêmes, pouvait s’étendre, se mêler à celle d’autrui et permettre les manifestations sporadiques ou même constantes de certaines qualités ou facultés aussi surprenantes qu’inattendues.
De nos jours ou, du moins, depuis quelques centaines d’années, nous avons pris l’habitude de désigner ces qualités qui apparaissent souvent spontanément lors du Processus de Dés-identification (ou de Libération), par les termes facultés psychiques. Durant les siècles qui nous séparent du Moyen-Âge, des millions de chercheurs de lumière, réussirent à s’abuser et à abuser les autres au sujet de leurs intentions véritables. Ce n’était pas vraiment la Lumière (compréhension, savoir, sagesse, etc.) du Royaume évoquée par le Maître Jésus, que recherchaient ainsi ces personnes, mais le pouvoir. Or, les premiers Maîtres découvrirent que SEUL le moi humain (nous dirions aujourd’hui l’ego) se sent à la fois faible, pauvre, isolé et en perpétuel danger de mort (les évènements de la vie tendent à changer son caractère et donc, son contenu formel.) Lui seul peut donc ressentir le besoin d’obtenir plus de pouvoir ! C’est si logique, en vérité !
Ils comprirent donc que tous ceux qui recherchent le pouvoir ne peuvent pas être de véritable êtres humains (des Soi-Conscients) mais bien des « robots de chair« , inconscients de leur nature véritable (l’esprit) et surtout désireux de… Ne pas mourir ! Et pour ne pas mourir (= être transformé) le robot humain doit avoir le sentiment de contrôler sa vie et, si possible, celle des autres robots humains susceptibles de remettre en question sa souveraineté. Seulement voilà : aussi longtemps que c’est le robot humain qui vit et s’exprime, l’Homme Intérieur ou Véritable, c’est-à-dire LA CONSCIENCE DE SOI (ou Christ), ne peut pas vivre et s’exprimer.
Plus près de nous, nous trouvons des allusions très nettes de ces connaissances précieuses dans la Bible Chrétienne. A noter que pour un psy éso, avant de devenir un livre religieux, la Bible était un Manuel de psychologie ésotérique dont se servaient les ésotéristes pour avancer dans leurs études des lois et des principes qui régissent le fonctionnement de l’esprit. On prête à Jésus des expressions telles que celles-ci :
» A moins de renaître d’eau et d’esprit, nul ne peut voir le Royaume des Cieux. «
Ou encore :
» Cherchez d’abord le Royaume des Cieux et sa Lumière et tout le reste vous sera donné de surcroît. «
A l’évidence, renaître d’eau et d’esprit (ou d’eau et de feu, selon les versions), signifie « installer de nouvelles pensées et de nouvelles émotions connexes. » Quand au second verset, voici une interprétation qui devrait vous intéresser :
« Essayez de devenir tout d’abord conscients de qui vous êtes vraiment et vous verrez que vous n’aurez alors plus besoin de rechercher ce qui vous fascine tant et qui découle tout naturellement de cette conscience aiguë de vous-mêmes… »
(Le Royaume des Cieux et sa Lumière.)
Les premiers Maîtres, littéralement fascinés par les lois spirituelles, mirent au point des méthodes et des techniques puissantes et accessibles à tous pour développer la conscience de l’être (Iéshua, en Hébreu) et faire diminuer la conscience objective, c’est-à-dire celle relative aux sens et aux mouvances mentales. Faites le rapprochement qui s’impose entre ce que vous venez de lire et ce célèbre verset Biblique, attribué à Jean-le-Baptiste :
» Il faut que je décroisse afin que Lui puisse croître… «
Au fil des siècles, ces techniques furent simplifiées, améliorées et finirent par devenir l’héritage culturel d’individus semi-légendaires connus sous le nom générique de Rishi. Les Rishi apparurent publiquement (se firent connaître, en fait) en Inde, la première fois. Le nom de Rishi leur fut attribué plus tard par les Hindous mais ces êtres n’appartenaient pas à ce peuple. Leur peau était blanche, leurs yeux clairs et ils portaient de longs cheveux en nattes ou tressés blonds ou châtains clairs. Les Rishi formèrent les premiers Siddha ( êtres parfaits, dans le sens de parfaitement eux-mêmes) qui à leur tour, donnèrent naissance à une philosophie issue de leur propre capacité à comprendre puis à partager l’enseignement originel.
Les premiers Siddha écrivirent les Shiva Sutra, véritable Monument de connaissance et de sagesse appliquée, des textes qui furent ensuite considérés comme sacrés par le peuple et qui, d’un point de vue historique, représentent les bases premières (et vérifiables pour les inquiets et maladifs des sources) de la psychologie ésotérique. Malgré des individus illustres tels que Patanjali qui fut un Siddha capable d’adapter la connaissance des Rishi afin que les plus lettrés puissent y accéder et ressentent l’envie de se réformer, ce qui était devenu Le Shivaïsme du Cachemire (ou Kashmir) n’a jamais réussi à percer et à être connu, accepté et considéré comme le patrimoine humain indéniable qu’il a toujours été.
Il est facile de comprendre les raisons qui poussèrent ceux qui dirigeaient l’Inde, à cette époque, à bouder avec application l’enseignement originel des premiers Maîtres. Il est difficile de combiner luttes des castes et esclavage psychologique (les Gourous de l’époque des Rishi) avec un sens inné de la fraternité humaine issue du PARTAGE de la connaissance et de la vérité concernant les choses et les êtres. Bien évidemment, les plus farouches opposant aux Rishi puis à leurs successeurs, les Siddha, furent les instructeurs spirituels et autres gourous de l’époque ! (Cela se passait, je le rappelle, il y a six mille ans, environ.)
Il est difficile d’asseoir son autorité de Guru (en sanskrit) sur son disciple et de faire durer ses études toute sa vie afin de le forcer à devenir l’esclave de son instructeur, tout en lui apprenant qu’il peut devenir libre, heureux et épanoui en très peu d’années terrestres ! A cette époque, l’enseignement spirituel était sous l’autorité absolue de la caste des Guru, à savoir de ceux qui étaient censés relier (racine « gur« , en sanskrit) le « moi » de l’élève à son « Soi« , représenté par Shiva à cette époque. Et sous prétexte de suivre scrupuleusement les moindres directives de son Guru chéri et adoré, le disciple se transformait en véritable souillon et devait subvenir aux moindres désirs de son maître et dieu et, le cas échéant, satisfaire certains de ses penchants sensuels. Bref ! Rien de très surprenant de la part d’êtres humains conduits par leurs passions mais faisant mine d’apprendre aux autres comment les dépasser !
Face au manque d’intérêt réel pour leur enseignement, les Rishi se retirèrent sur les montagnes puis disparurent de la surface de la Terre. Du moins aux yeux du vulgaire (= « Qui ne se fie qu’aux apparences. ») A leur tour, lorsque les premiers Siddha virent le peu d’enthousiasme pour leur philosophie, ils essayèrent, inspirés en cela par des intentions louables mais naïves, d’adapter une fois encore, une fois de trop, l’enseignement originel. Le résultat fit que quelques chercheurs de Lumière furent plus enclins à trouver refuge auprès de leur sagesse et de leur bonté naturelle, mais l’enseignement originel venait de « s’assoupir », endormi sous le poids de multiples tentatives de rendre la vérité accessible à tous tout en ménageant la susceptibilité du pouvoir en place (les castes supérieures, en particulier, les Brahmines.)
De nos jours, il existe toujours un courant initiatique originaire de l’enseignement des premiers Siddha (le Siddha Yoga) mais tout en le respectant, les psychologues ésotéristes tiennent à se distinguer de lui, car leur version des choses et des êtres diffèrent sensiblement. Cela dit, les traductions Anglaises et Françaises des ouvrages de Swami Muktananda qui fut le dernier chef de file de la lignée des Siddha, demeurent à ce jour sans doute les plus précises et donc, les meilleures au monde. Je parle des traductions, pas nécessairement de l’interprétation ponctuelle qui les accompagne.
Mon but n’est pas de critiquer le travail des autres mais de préciser que les psy éso demeurent séparés et distincts de ce même travail, tout aussi extraordinaire et plus que respectable qu’il puisse être par ailleurs. J’espère la chose clairement et définitivement entendue. Ainsi ce termine cet article sur Un ancien secret de vie, qui est en fait l’origine et le fondement de l’enseignement de la psychologie ésotérique.
Bien cordialement à tous ceux qui liront ce texte empreint de la Présence de nos Frères Ainés. Puissent-ils être conscients du RESPECT et de l’admiration qu’ont pour eux les véritables initiés de la Terre, qui savent exactement ce que les hommes d’aujourd’hui leur doivent, en vérité…
Serge Baccino