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Un nounours enlevé, un coeur brisé !

L’observatrice se retrouve dans une famille de 2 enfants, deux petites filles.

petite fille et son nounoursElle observe l’ainée qui tient dans ses bras son nounours. Cette peluche est le plus fidèle ami et confident de cette petite fille. Il en voit de toutes les couleurs et parfois se retrouve sur les genoux de sa maman qui avec précaution lui recoud sa petite tête de peluche. A force d’être tenu et trimballé par la tête, cette dernière a été fragilisée.peluche

Les années ont passées cette petite fille a maintenant 9-10 ans, son nounours est toujours présent il a sa place dans sa chambre.Cette petite famille s’est agrandit, un garçon est né, la joie des deux parents après deux filles. Le petit garçon a un faible pour le nounours de l’ainée. Alors à force d’insister, cette dernière lui prête parfois mais ce nounours est le sien, il ne faut pas l’oublier. Il est son ami le plus proche, celui qui est toujours présent à n’importe quelle heure de la journée. Il connait tous ses secrets mais jamais il ne les répète, elle a toute confiance en lui.

Alors, lorsque le petit frère désire passer une nuit avec sa peluche, elle accepte mais pas tous les soirs, c’est le deal ! Cela ne se passe pas toujours bien, car le petit frère sait comment parler à sa mère, il fait des crises, il pleure, il se tape la tête contre le carrelage. Puis lorsqu’il obtient l’objet de son désir il se calme. A force de réclamer ce nounours, la mère essaye de faire entendre à son ainée qu’elle est grande maintenant, il serait bien qu’elle lui donne sa peluche. Il est encore petit, elle pourrait montrer ainsi qu’elle est raisonnable et par cet acte lui montrer qu’elle l’aime.

Pourquoi le ferait-elle ? Elle n’a jamais vraiment accepté sa venue et ce serait lui forcer le cœur et un cœur ne se force pas, ne se plie pas, l’esprit peut le faire mais un cœur se brise. La petite fille ne cède pas, elle lui prête mais ne lui donne pas….… Jusqu’au jour où la mère use de son pouvoir sur son enfant. Cela se passe dans le couloir qui dessert la chambre du petit frère et celle de l’ainée qui n’a que 9-10 ans à peine. La mère en a marre de devoir jongler entre le caprice du petit dernier et le refus d’abdiquer de son ainée. La cadette est dans sa chambre qui donne sur le couloir, elle observe la scène qui va la marquer à vie. La mère a pris le nounours et informe la petite fille que dorénavant ce nounours sera à son petit frère. L’ainée refuse mais rien ne fait changer d’avis la mère, elle est grande dit-elle et son frère a besoin de cette peluche, il doit avoir 2-3ans.

Devant les yeux de la cadette, elle y voit un cœur qui se bat pour garder son ami, son confident. Elle y voit surtout une mère qui n’écoute plus son cœur, lui aussi ne s’exprime plus depuis longtemps. Lui aurait-on à elle aussi enlevé de force son seul et unique ami et confident, c’est bien possible. Ce fut des cris, des larmes, la cadette voit cette injustice devant elle, elle essaye de s’interposer mais elle n’a pas droit de citer. Et c’est avec tristesse et déchirement que l’ainée va se réfugier dans sa chambre, pleurer la perte de son ami et la trahison de sa mère au profit d’un autre.

Le silence s’est installé depuis dans cette famille, un cœur s’est brisé et 40 ans plus tard, cette même petite fille en veut toujours à sa mère de cette séparation forcée. C’est avec un cœur blessé que l’ainée devenue adulte trahira aussi sa propre sensibilité et deviendra injuste comme sa mère. Cette femme, cette mère a placé sa tête à la place du cœur pour avoir la paix, elle a cassé ce jour-là sa petite fille, sa fille ainée, sa préférée.

 

Laetitia@FrequenceSoi

 

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