Tous les articles par Serge

Je m'appelle Serge BACCINO et suis auteur de livres au format numérique qui sont vendus sur Amazon (fr.) Ces ouvrages à prix modérés (moins de 10€ chacun) traitent de psychologie ésotérique (essais) et de spiritualité (romans à caractère initiatique) J'ai pensé qu'à une époque où tout devenait cher, un blog de présentation tel que mien serait perçu comme étant le bienvenu ! Je vous attends sur mon Blog et vous invite à participer aux différents échanges qui s'y produisent, en ce moment même, sur des thèmes aussi intéressants que variés ! Cordialement à toutes et à tous. Serge BACCINO –Auteur- -

Inversion de polarité mentale

Inversion de polarité mentale

 

Si on se base à un certain « mouvement » ou, plus exactement, à une « mouvance » spirituelle actuelle, on se rend compte, avec quelque inquiétude, que « la mode » est de retourner à d’anciennes valeurs concernant l’esprit. Ce qui serait un moindre mal si ce « retour en arrière », n’était pas une autre manière de reculer, mais cette fois-ci, en allant plus vite ! En effet, comment PROGRESSER en se servant, pour se faire, d’outils n’étant depuis bien longtemps, non pas « plus d’actualité » simplement mais surtout carrément dépassés ?

 

Comme l’enseigne la psychologie ésotérique (ou « psy éso »), le mot évoluer sous-entend d’avancer et non de reculer. Jusque là, ma foi, il n’est guerre possible de pouvoir se méprendre sur le sens exact à donner à ces mots. Toutefois, il est possible d’évoluer sans pour autant progresser vraiment. Progresser sous-entend de gravir une côte au lieu de se borner à la descendre. Si évoluer nécessite d’avancer, ce concept devrait impliquer aussi de progresser d’une manière ascendante, et non seulement linéaire ou pire, descendante. Or, que voyons-nous de plus en plus ? Des personnes amoureuses d’anciennes traditions qui n’ont même pas toutes l’avantage de compter dans le camp de la véritable spiritualité. Par exemple cet engouement pour les anges, les Génies, les fées ou encore les archanges et autres démons de l’enfer, supposés aider l’homme à dépasser son état d’être humain ordinaire. Et ne parlons pas de tous ces jeunes pourtant intégrés à notre époque moderne, mais qui se tournent comme fascinés, vers des études telles que celles de la kabbale, de la numérologie, de l’astrologie ou d’autres traditions plus ou moins religieuses et dont nous ne devrions même plus entendre parler depuis au moins cent ans.

 

Mais que se passe-t-il ? Ne sommes-nous pas rendu en l’an 2018 après l’ignorance crasse des siècles passés, en particulier ceux encadrant le Moyen-Âge ? Nous serions en droit de nous le demander. Alors je vous le demande et vous fait gagner ainsi un temps précieux, cela en vous expliquant ouvertement et sans y mettre de formes inutiles, pourquoi l’être humain choisit librement LA RÉGRESSION plutôt que la véritable PROGRESSION. Progresser revient à quitter l’actuel pour le futur en route. Le présent est toujours représentatif de ce « futur en route », car le présent est déjà terminé à peine commencé. Le présent devient un cadeau le jour où l’on décide de ne plus s’y accrocher et de ce fait, de ne plus le FAIRE DURER. Le présent n’a aucune durée, le saviez-vous ? Il est telle une invitation constante mais définitive (définitivement reproduite à chaque instant) de ne plus s’accrocher non pas « au temps qui passe », mais à tout ce qui est déjà passé, de toute manière et que cela nous plaise ou non.

 

Mais comment concilier ce que je vous présente ici, avec tout ce que je vous ai déjà présenté par ailleurs ? Par exemple, comment affirmer sans broncher de pouvoir se référer à une philosophie âgée de plus de six mille ans et qui est à l’origine de la psy éso, et parallèlement, affirmer que l’ancien est nécessairement dépassé ? La réponse pourra vous étonner : l’ancien n’est pas issu de l’âge, de l’époque auquel il a débuté, mais… De son contenu ! Si un enseignement tel que celui de la Voie de la Siddha et, de ce fait, celui de la psychologie propre à l’ésotérisme, vous disait de faire une chose et de n’en jamais changer, vous seriez en droit de hurler à la forfaiture ! Mais cet enseignement plusieurs fois millénaire ne dit pas, n’a jamais dit et ne dira jamais, qu’il faut suivre une idée sans jamais y déroger. Par contre, il vous affirmera qu’il serait opportun d’adapter notre état d’esprit à une époque (comprendre « à un état d’esprit général spécifique ») et conserver NON PAS cet état d’esprit, mais cette saine et plus qu’intelligente habitude, consistant à s’adapter afin de ne jamais trahir l’évolution. Traduction moderne : ayez toujours à cœur d’adapter votre état d’esprit personnel non pas à celui de vos semblables seulement (bien que cela puisse servir un tant soit peu), mais plutôt à l’état d’esprit QUI DEVRAIT correspondre à l’Ère dans laquelle vous vivez.

 

Chaque civilisation connaît des Ères différentes, successives en apparence mais nécessairement différentes. Et à chacune de ces Ères correspondent des croyances et donc, des limitations. Par exemple la croyance qu’il existe « un peuple élu » et que ce dernier détient la seule et unique vérité valable et donc applicable pour tous et de tous. Ou encore, que dans un lointain passé, des êtres avaient réussi à atteindre le plus haut niveau de connaissance et de réalisation qui soit. Notre civilisation actuelle a débutée avec l’émergence de la Race Indo-Aryenne. Par « émergence », j’entends simplement « capacité à prendre le dessus sur le reste des hommes et cela, quelle que soit la couleur de leur peau. »

Ce qui n’implique en rien une quelconque « supériorité » sur les autres races humaines, mais seulement le fait que selon ce qui était prévu, chacune des différentes Races devait tour à tour prendre le contrôle de toutes les autres, non pas pour les asservir, comme ce fut souvent le cas, mais bien pour tenter de les hisser au niveau d’évolution suivant. Le fait que cela ne se soit pas vraiment passé ainsi, du moins depuis la mémoire très limitée des hommes, n’implique en rien que cela ait été toujours une mauvaise chose, voire une habitude à délaisser.

 

A chaque fin de Cycle et peu importe notre capacité à en chiffrer exactement la durée, une Race décroît afin que la suivante puisse croître. Il en est ainsi depuis toujours et il en sera ainsi pour les prochaines Races qui doivent se tenir à l’apex du Triangle de manifestation spirituelle. Mais parlons de ce qui fâche ou, du moins, fâchera certainement quelques pisses-vinaigre de la dernière heure. Les connaissances « anciennes » sont mauvaises dès lors qu’elles ne supportent pas d’être adaptées. Nous devons donc changer de références initiatiques, cela au risque de perturber gravement le dynamisme de l’âme. Par Nature, le « moi » humain est statique et doit absolument se référer non seulement au passé mais à « tout ce qui dure » (ou qui peut le faire.)

En effet, qui seriez-vous si ce qui consiste en votre identité variait sans cesse ? Posée de la sorte, la question ne souffre guère de réponses différentes : pour être, il faut durer ou, du moins, faire durer ce que nous sommes pour le moment. Hélas, c’est également la seule manière de ne jamais évoluer, puisque évoluer implique le changement, voire le changement constant ! Alors quoi ? L’évolution serait-elle l’ennemi de l’homme ?

 

Pas vraiment, non. Par contre, elle est l’ennemie « mortel » de tout ce qui espère durer en l’état et ne jamais se soumettre au changement. Par ailleurs, il serait heureux de commencer à comprendre que le « moi » n’est pas l’homme en lui-même, mais son identité (ou masque) terrestre. Le « moi », c’est la personne physique. Ce que nous appelons « moi » est un simple référentiel incapable d’évoluer puisque lié d’une manière aussi définitive qu’absolue aux Mémoires, à tout ce que nous savons et à tout ce que nous avons vécu. Le « moi », appelé également « conscience objective » et hélas « ego », chez encore trop de traditions et pas des moindres, n’est pas ce qui nous qualifie, ni en tant qu’âme, ni en tant qu’individualité consciente (la partie éternelle.) Si l’âme représente « ce qui nous anime » (pensées/émotions) et devrait évoluer en même temps que nos diverses prises de conscience, le « moi » lui est incapable de « lâcher prise », car pour lui, ne plus être ce qu’il est et donc, ce qu’il fut, reviendrait à accepter de se suicider. Notre crainte du futur provient de la prescience de ce BESOIN de changement, proposé à ce qui est bien incapable de l’assumer (le « moi », donc.)

 

Cette peur de mourir et donc, de se transformer, est ce qui a donné l’idée à notre « moi » de se placer en « mode émissif », c’est-à-dire à émettre au lieu de recevoir. Alors qu’il devrait être de polarité négative, de Genre Féminin, et la partie gauche du cerveau, apte à DÉCIDER, aurait dû jouer le rôle bien plus reposant de partie apte à RECEVOIR, à donner forme ou à « maturer » tout ce que le cerveau droit présente comme expériences nouvelles et libératrices. Or, que trouve t-on de nos jours ? Des femmes et des hommes dépolarisés, déséquilibrés, avec non seulement un cerveau gauche polarisé positivement à quelque 80% mais devenu incapable de laisser le cerveau droit le guider, l’inspirer et « le conduire vers de verts pâturages. »

 

Normalement, le cerveau devrait présenter les deux polarités (+ et -) à l’état équilibré, à savoir un hémisphère gauche polarisé négativement et actif à 50% et un hémisphère droit polarisé positivement et actif lui aussi à 50%. C’est cette répartition équilibrée avec des hémisphères correctement polarisés (moins à gauche et plus à droite) qui permet à l’être humain de se laisser conduire autant par l’intuition et quelques autres capacités supérieures, que par son savoir mémorisé.

Car ce n’est pas tant les Mémoires, qui posent problème que le contenu qui est ainsi mémorisé. Sans compter que l’homme étant désormais dépolarisé en majeure partie, il n’a désormais plus accès à une très large portion de sa bibliothèque intime. Comprenez par-là qu’il ne se souvient plus de ce qu’il a mémorisé et que, de ce fait, ce sont d’autres forces qui conditionnent son vécu, cela en se basant sur ces Mémoires inconscientes.

 

Il va sans dire que le fait de se remémorer comment démonter puis remonter un moteur de voiture ou bien installer un circuit électrique dans une maison neuve, ne consiste pas en de la mémoire problématique, bien au contraire ! Toutefois, une partie de la Mémoire générale consiste en d’anciennes blessures refoulées, en des souvenirs marquants que le subconscient a jugé bon de nous retirer du devant de la scène consciente, cela au point de ne plus réussir à nous en souvenir. En psy éso, ce n’est pas le contenu socio-professionnel de la Mémoire générale qui est montré du doigt mais LES MÉMOIRES, c’est-à-dire la somme de tout ce qui a été profondément enfouie et qui, depuis notre propre outre-tombe, gère notre vie à notre insu, nous empêchant d’être, de dire et de faire librement tout ce qui est à la fois utile et plaisant. De nos jours, tout enseignement, école, tradition, religion et formations en tous genres qui seraient encore basés sur le mode émissif (émission mentale) seraient contraires à l’évolution.

Lorsque le mental fonctionne sur le mode émetteur, il est du même coup incapable de se polariser sur le mode Récepteur, seul capable de permettre au Divin (faute de termes plus adéquats) de prendre le contrôle et donc, la Direction de notre être vivant et conscient. Ne cherchez pas plus loin l’origine et le sens des deux termes ésotériques très anciens : « Principe Directeur » Dans la Bible, il est même fait mention du « Chiffre de la Bête » (666) qui laisse entendre ce qui arrive à une Race quelconque, lorsque ses sept niveaux d’activités conscientes, sont privés de ce Principe Directeur.

 

Le corps a (ou devrait avoir) sept modes d’expression mais si le dernier censé conduire les six autres est absent, alors le premier « 6 » est posé. L’âme (ou « corps psychique ») possède également sept niveaux, mais si le dernier censé conduire les six autres est également absent, alors le second « 6 » est posé. Enfin, le Monde Spirituel possède lui aussi sept étages et si le dernier manque, alors le dernier « 6 » est posé. Et nous avons réunies toutes les conditions pour que s’exprime « Le Chiffre de la Bête », à savoir trois niveaux incomplets et livrés à eux-mêmes, sans aucune direction ni intelligence.

« Que votre esprit connaisse cette vérité, que votre cœur la désire et que votre corps la réalise. »  (Évangile Essénien de la Paix.)

 

 

Serge Baccino

Un besoin urgent

Un besoin urgent

 

Un besoin se fait sentir et à nul autre moment de notre histoire, il n’a été aussi utile ni d’ailleurs aussi URGENT, de conserver les fondamentaux et de les adapter à notre état d’esprit actuel, comme le propose la psy éso depuis de nombreuses années à présent. La plupart des spiritualistes sont d’accord, pour une fois, avec les ésotéristes, du moins sur UN point de détail : « Puisque notre âme est censée évoluer, elle est donc en premier lieu une énergie DYNAMIQUE qui ne peut être freinée que par le contenu formel de sa partie purement informationnelle. » Qu’est-ce que cette phrase un brin technique peut bien vouloir dire ? Elle signifie que « Tout est double », toujours, qu’il est rare de trouver par exemple « un couple » formé par une seule personne ou même un animal dont le naturel est de sautiller sur une seule patte pour progresser. Elle signifie aussi que notre âme est semblable à un torrent qui s’écoule dans son lit avec la force de ce qui n’est entravé par rien, du moins en temps ordinaire, mais que les cadavres et autres branchages coupés qu’il est susceptible de charrier, peuvent, à force, se placer en travers de son lit et en entraver sérieusement la progression.

 

Plus sobrement, notre âme étant faite d’esprit qui FORME des pensées, et d’énergie vitale qui leur donne le pouvoir nécessaire pour s’exprimer avec force dans notre vie de tous les jours, nous avons tout intérêt à ce que ces mêmes formes mentales ne soit ni trop lourdes en poids, ni trois grosses en volume. Dans le cas contraire, c’est notre vie qui risque d’en pâtir. Notre âme est et DOIT demeurer dynamique, c’est-à-dire afficher un vécu qui « coule seul » et avec assez de force et de régularité, pour rendre notre vie aussi intéressante que variée en évènements instructifs. Après tout, ne sommes-nous pas là POUR APPRENDRE, tous, tant que nous sommes ? Mais pour apprendre QUOI et dans quel état d’esprit ou dans quelles conditions de vie ? Sommes-nous obligés de souffrir pour réussir à apprendre puis à retenir (mémoriser) chacune de ces « leçons de vie » ?

 

Certains l’ont cru dans le passé et pas des moindres, et leurs descendants le croient encore après eux. Cela parce que les premiers tenaient à tout prix à « transmettre un certain enseignement » ! Mais un enseignement de… Quoi ? S’il a produit de la souffrance et continue à le faire, est-ce un signe suffisant pour affirmer qu’il s’agit là de la seule manière d’enseigner ou de transmettre à la postérité, la méthode « idéale » pour apprendre et donc, pour évoluer ? Je me permets ici d’en douter avec véhémence ! Nous avons confondu, en court de route, le but à atteindre avec d’éventuels moyens d’y parvenir d’une manière jugée « rapide », pour ne pas dire… Radicale !  Et si nous nous étions « radicalement trompés » ? Notez bien qu’il n’est pas question, ici, de s’être laissé abuser par d’autres que nous, censés nous instruire ou même nous guider ! Il est question d’une erreur, certes, mais qui nous serait imputable pour l’essentiel. Le passé foisonne de textes et propositions d’avancement graduel et intelligent. Les Maîtres ne manquaient pas ; c’est à présent qu’ils manquent !

 

Non pas parce « qu’ils nous manquent », d’un point de vue purement affectif ou fraternel, mais parce que de nouveau et de toute manière, nous les aurions une fois de plus… Manqués ! Du moins pour la plupart d’entre ceux qui prétendent « chercher » ce qui se trouve encore hélas dans leur tête, seule chose qu’ils puissent donc « trouver », mais aussi seule chose qu’ils feraient mieux de supprimer ou de se débarrasser bien vite ! Qu’est-ce que nous cherchons à dire ici ? Que puisque notre âme contient tout ce qui a été mémorisé, en terme de connaissance, c’est uniquement à cette connaissance que l’homme moderne est capable de s’associer, voire de S’IDENTIFIER ? Oui, c’est exactement ce que nous voulons dire ici. Si vous en doutez, essayez donc d’accueillir puis de comprendre un phénomène NOUVEAU avec autre chose que toutes ces Mémoires de ce qui est du même coup… Ancien ! Ancien et très souvent périmé, voire susceptible de nous tromper carrément, de nous faire admettre seulement ce à quoi nous sommes habitués et de refuser tout ce qui pourrait remettre en question le contenu formel de cette vaste bibliothèque personnelle.

 

Car c’est exactement ainsi que pensent les gens, spiritualistes compris ! Ils accueillent le « nouveau » en le traitant avec l’ancien, avec ce qu’ils ont appris, qui leur convient toujours, voire qui les rassure.  Or, rien n’est plus insécuritaire que d’affronter le nouveau ! Cela parce que rien, dans ce nouveau, ne semble correspondre aux enregistrements précédents. Mais vivre en tournant en boucle sur les acquits passés, est-ce cela vivre vraiment ? Qu’en est-il, dans ce cas, de la Dynamique de l’âme ? Où est l’évolution ou la Marche en avant, si nos pas ne font que nous ramener en arrière ? Le plus grave est que RIEN, dans un tel « cercle vicieux autogène » n’est vraiment « rassurant », justement. Est-il « rassurant » de ne voir que les mêmes têtes et de n’entendre que les mêmes refrains mentaux, des années durant ? Est-ce une preuve de « réussite » que d’être dans la même « boîte » (emploi) depuis des décennies ? Où se termine la souplesse d’âme et où commence son apathie ?

 

Qu’est-ce qui est plus courageux et qui, de ce fait, devrait être le plus valorisant : se référer sans cesse aux même réflexes mentaux générant les mêmes réactions extérieures, ou bien le fait de changer et de faire progresser ainsi notre façon de voir les choses et les êtres ? Pour conserver une vie durant un emploi ainsi qu’un même partenaire de vie, très certainement mal adapté à qui nous aurions aimé être et vivre au début de cette relation, la lâcheté de vivre et de se positionner ne suffisent-elles pas, finalement ? Mais qui est capable de discriminer en la matière, de reconnaître les secteurs de notre vie sociale dans lesquels nous avons baissé les bras, de peur que d’autres nous les saisissent pour nous tirer en avant ? La vie telle qu’elle aurait pu être est TOUJOURS différente de celle qu’elle a été et qu’elle est encore. Mais il n’est jamais trop tard pour changer et ce, quelque soit notre âge.

 

Désormais, le Changement n’est plus une simple question de « temps », mais une affaire de… Courage ? Nous pourrions le présenter ainsi. Bien que le courage seul ne suffise pas à remettre en route un certain Moteur, celui de l’âme, qui s’est arrêté jadis, faute de « carburant ». Mais quel est donc le carburant de l’âme ? Qu’est-ce qu’il lui permet d’évoluer sans cesse, que ce soit par petits pas ou même par bonds extraordinaires ? Ce carburant est le même pour tous et il se nomme « Se remettre en Mouvement. » Il est primordial, en ce début de siècle nouveau, de se remettre enfin en marche. A un moment, l’humanité s’est assise et elle reposait sur des certitudes qui, pour cette époque seulement, pouvaient en effet donner le change et ainsi, lui éviter de changer vraiment. Il vient un temps et il est déjà là, où ceux qui se contentaient de passer en revue les qualités humaines les plus élevées, avec cette forme de complaisance qui laisse entendre que l’on est concerné au premier chef par tout ce qui est ainsi énuméré, devient complètement obsolète. Cela au point de rendre ridicules, celles et ceux habitués à le faire.

 

Nous connaissons tous de ces personnes moralistes en diable mais bien incapables d’appliquer elles-mêmes les « conseils éclairés » prodigués généreusement à d’autres. Lorsque une chose doit disparaître, elle commence d’abord par s’imposer aux yeux de tous, cela au point de pouvoir passer pour « une mode », à savoir donner envie à un grand nombre de s’essayer au plus vite à ce qui menace de disparaître bientôt. C’est un peu le principe du pot de confiture pourtant interdit mais placé cruellement à la portée de petites mains tremblantes d’émotions ! N’auriez-vous pas relevé au passage cette mode grandissante de « coach » spirituel ? On se croirait dans un pré juste après une averse ! Les champignons poussent par centaines, un peu comme s’ils s’étaient tous donnés le mot !

 

L’idée est bien moins de juger de la valeur de la chose, que de RÉALISER l’origine première (et dernière) du phénomène en lui-même. Pourquoi cette recrudescence de personnes de plus en plus jeunes, se proposant brusquement de conduire les autres aveugles, alors que même pas borgnes eux-mêmes ? (Se référer à la célèbre expression.) La raison est évidente pour qui sait interpréter correctement ce que d’aucuns nomment « les signes des temps. » Tout cela, toutes ces contorsions naïves d’un ego en mal de reconnaissance et cela de plus en plus tôt, voire prématurément, vont bientôt disparaître pour ne plus jamais réapparaître.

 

Bien sûr, il est rare que ce qui est immature pour le moins, se rende lui-même et brusquement mature et fasse preuve d’un degré de discernement lui ayant cruellement manqué précédemment. Alors quoi ? Comment ce qui semble être devenu surtout un marché très juteux, même si basé sur ce qui n’est pas prévu pour durer, pourrait tout à coup cesser de se manifester, cela au point de disparaître ? Puisque « Tout est double », si ce n’est pas le premier qui est capable de cesser, ce seront les seconds qui forceront les premiers à cesser une forme de verbiage qui ne peut leur profiter qu’à eux.

 

Plus sobrement, si ceux qui sont « en demande » et donc forcément « en attente » se mettent tout à coup à RECEVOIR tout ce qu’ils attendent, mais depuis leur propre intérieur, les Marchands de Rêves Inaccessibles n’auront plus qu’à mettre la clef sous la porte et retourner à leur commerce préalable, qui de machines à laver (le linge sale des autres), qui d’aspirateurs (d’aspiration à devenir soi plutôt que le reflet des autres.) On ne peut satisfaire que la (véritable) demande : cette idée de la créer de toutes pièces puis de la faire admettre par autrui, est née en même temps que ceux dont le cerveau enfiévré avait soif de pouvoir sur autrui, faute de pouvoir sur eux-mêmes. Observez attentivement le métier qu’avaient tous ces illuminés de la dernière heure qui, prétendant se soucier de l’évolution d’autrui, sont surtout soucieux de raconter leur vie, leur parcours puis leur propre illumination, en faisant mine de vouloir aider les autres à en vivre autant. Presque tous étaient auparavant, soit des commerciaux, soit des vendeurs dans des supermarchés et dont la fonction était de vanter au micro les qualités extraordinaires d’un nouveau produit dont personne ne voudrait en temps ordinaire.

 

Non pas que ce genre de métier ne soit pas aussi respectable qu’un autre, mais disons que les chiens ne font que rarement des chats ! Celui habitué à vanter les mérites de ce qui n’en a certainement pas ou bien très peu, cela au point de réussir à vendre ce que personne, sans cela, ne songerait à acheter, n’a plus qu’un pas à faire pour en arriver à SE VENDRE dès que l’occasion lui en est offerte. Et c’est exactement ce que font ceux qui, depuis leur reconversion, il n’y a que quelques années, passent le plus clair de leur nouvelle vie de « professionnels de l’âme humaine » (surtout celle des autres) à se raconter à qui veut bien s’émerveiller de leurs propres expériences spirituelles. Pourtant, et cela devrait en étonner plus d’un, c’est depuis des milliers d’années que d’autres, nés et venus pour ça, essayent de transmettre une Flamme qui nécessite d’avoir au moins un flambeau à portée de main. Pourquoi si peu de monde les écoutent ou s’inspirent de ce qu’ils proposent ?

 

La réponse est assez vexante, mais il nous faut en affronter les implications un jour ou l’autre : parce que l’ésotérisme propose de suivre une voie individuelle qui implique de sacrifier pas mal de choses (par ailleurs périmées), tandis que la spiritualité à la sauce moderne, propose de vivre par procuration en devenant les groupies de ceux qui plutôt que d’offrir la connaissance sacrée en modèle, s’offrent en modèles eux-mêmes. Hélas, pour qui aurait à le nier un jour, la vie des autres n’est passionnante qu’aussi longtemps que la nôtre est sans intérêt ! C’est d’ailleurs pour cela que certaines « émissions culturelles » faisant intervenir des jeunes à moitié nus à la plastique impeccable mais se cassant mutuellement comme si leur réputation en dépendait, qui sur une ile déserte, qui dans un château ou dans un loft, peuvent passionner des milliers de gens, leur donnant, pour quelques heures seulement, l’impression d’être à la place de ces vedettes d’un jour, et occupés à vivre ce qu’ils ne pourront jamais que désirer à voix basse.

 

Alors quoi ? Comment s’y retrouver seulement dans cette forêt d’ego en mal de reconnaissance voire d’admiration ? Les astuces ne manquent pas : ce qui manque, c’est des personnes ayant vraiment ENVIE de suivre la Voie Ascendante, au lieu de suivre celle qui même tout droit à un enfer égotique duquel il est impossible à un être humain ordinaire de s’extraire sans l’aide de quelqu’un. Bien sûr que TOUS, sans aucune exception, n’en déplaise aux vaniteux de la pire espèce, nous avons BESOIN d’aide, au moins pour débuter l’ascension en direction des cimes de notre propre Soi. Nous avons besoin de celles et de ceux qui sont passés avant nous et qui, depuis, gravissent la pente, en jetant de temps à autre un regard en arrière dans l’espoir de voir une main tendue en direction du But, et non de leur propre ego, fut-il celui d’un « grand initié » (prouuut !) La première de toutes les astuces et donc, la plus facile à comprendre puis à appliquer, consiste à sélectionner, parmi ceux qui n’ont de cesse de se vendre en même temps que leurs produits, et parmi ceux qui préfèrent parler de ce qu’ils ont vécu, plutôt que de celui qui l’a ainsi vécu.

 

Qu’avez-vous à foutre, finalement, de « l’histoire extraordinaire » de celui-ci ou de celle-là ? Ils ont atteint un « haut niveau », affirment-ils ? C’est évident : un haut niveau de nombrilisme ! Qu’avez-vous à retirer, vous, de ce qu’ils racontent eux et qui ne concerne que leur propre expérience de ce que vous pourriez aussi bien vivre vous mais différemment ? Je me doit de souligner ce « léger détail » : vous pourriez vivre différemment ce que d’autres expliquent à leur manière, car vécu par eux d’une manière toute personnelle ! Ne sommes-nous pas réputés être tous différents ? Si vous les suivez eux, vous deviendrez la pâle photocopie d’une chose que, sans doute, ils n’ont même pas vécue complètement ni même avec toute l’honnêteté (intégrité morale) que ces choses-là réclament forcément. Oubliez les conseils « éclairés » de ceux qui vous disent que ceci ou bien cela n’est pas une bonne chose : êtes-vous si cons que vous ne puissiez vous faire un avis par vous-mêmes et cela, en expérimentant ce qui, pour d’autres, est soit « autorisé » soit « interdit » ?

« L’évolution est un chemin que l’on ne peut que suivre seul », dit l’adage. Certains en ont profité pour le comprendre de travers, forcément dans le sens qui les servait le plus, et on ainsi lancé cette idée saugrenue que l’homme peut se faire tout seul ! Il est clair que la vie nous prouve chaque jour que l’homme peut accoucher de lui-même et se passer de parents, qu’il peut se décerner un permis de conduire ou bien un diplôme d’études supérieures sans être obligé de les suivre, etc. Pourquoi, dès qu’il est question de spiritualité, les gens deviennent-ils si cons ? C’est là un « mystère » dont je vous épargnerais l’explication. Du moins pour le moment.

 

Serge Baccino

Un Soi à moi ou un moi à Soi ?

Un Soi à moi ou un moi à Soi ?

 

Posons d’entrée de jeu la question la plus intéressante qui soit, du moins pour une personne se prétendant spiritualiste si ce n’est mieux : « Doit-on aimer son « moi » (social ou humain) ou au contraire, tout faire pour s’en défaire ou pour s’en distinguer ? » Ainsi posée, cette question laisse entendre la présence d’un problème métaphysique qui correspond hélas à la plus évidente réalité : les gens en recherche de plus de Lumière, ignorent totalement si ce qu’ils sont correspond bien à ce qu’il pourraient être, voire à ce qu’il devraient être vraiment.

 

Certaines écoles de pensée ont eu l’idée saugrenue de faire passer « l’ego » pour l’empêcheur d’évoluer en rond. Or, l’ego (« je suis » en Latin) ou le « moi », c’est du pareil au même. Partant, avant de gracier ou de condamner le « moi » ou « ego », encore faudrait-il réussir à définir ce qu’ils sont ou ce qu’ils représentent. Même juger nécessite de comprendre afin de discriminer. A moins que l’acte même de juger soit préférable à celui de comprendre de quoi il retourne vraiment ? Il appartient à chacun de décider librement en la matière. Notre propos n’étant pas de verser dans la morale judéo-chrétienne mais seulement dans la logique pure. Et il nous apparaît comme logique de chercher à comprendre avant de cautionner ou de rejeter en partie ou en bloc.

 

Or donc, il est ici question de « moi » « d’ego » ou de toute autre dénomination susceptible de désigner avec quelque précision, « cela qui en nous, prétend être soi. » C’est d’ailleurs la définition approximative la plus intéressante pour tenter de nommer ce que nous connaissons depuis sous les vocables « moi » (ou bien « ego. ») Et comme un nom ne saurait désigner ce que nous sommes mais essentiellement ce qui constitue ce que nous sommes supposés être, le « moi », et nous conserverons cette appellation, doit nécessairement se référer à la somme de tout ce qui, au jour de maintenant, circonscrit le mieux ce que nous pensons être.

 

Sommes-nous ou pensons-nous être seulement ? La question est redoutable, sans doute presque autant que la réponse. Car être présuppose une condition préalable, peut-être évolutive et donc changeante, ou peut-être pas ! Une chaise reste ce qu’elle est, ce qui lui permet d’être reconnaissable grâce à la destination première qui lui a été assignée. Supposer être sous-entend d’émettre un jugement au sujet de ce qui est, d’en avoir une version et donc, un point de vue, ne correspondant pas nécessairement à celui de tous. Par exemple, je puis être un homme et penser ne pas l’être « assez » ou « complètement ». Ce qui présuppose non pas seulement un état, celui de mon Genre, mais d’une version toute personnelle et donc limitée, de ce que je suis et de toute manière.

 

On peut déjà en déduire que le « moi » est soit une chose qui est telle qu’elle doit être et qui le demeure, soit une chose soumise au jugement et donc, à l’action de quantifier, de mesurer ou de comparer. Mon « moi » est-il supérieur ou inférieur à celui d’un autre ? L’est-il ? Mais selon quels critères d’évaluation ? Est-il seulement comparable ? S’il est unique, il ne peut être comparé à rien d’autre. Et s’il est relatif à une personne unique, il ne peut être qu’unique également. Dans ce cas, le besoin de quantifier, d’évaluer en vue de comparer, ne peut provenir que d’une version amoindrie de ce qui est, en comparaison non pas de ce que sont « les autres », mais plutôt de ce que « devrait être » ce « moi » qui semble ne pas l’être ou du moins, ne pas l’être suffisamment.

 

Pour simplifier notre propos, nous dirons ici que le « moi » est considéré comme « insuffisant », c’est-à-dire NE PAS CORRESPONDRE à certaines attentes, à des critères de qualité et/ou de quantité, ce qui représente presque la majorité des cas. En effet, il est rare qu’une personne soit satisfaite de son « moi » et réussisse à l’aimer « en l’état » sans souhaiter l’amputer de quelque défaut ou problème ou, et à l’inverse, lui adjoindre quelque qualité ou capacité. Mais pourquoi ne pas s’accepter en l’état, me demanderez-vous ? La réponse pourrait sembler évidente, bien qu’elle ne le soit pas vraiment :

« Parce que le contenu formel de ce « moi » ne correspond pas (ou bien rarement) aux ATTENTES de la personne. » Plus sobrement, ce qu’est vraiment la personne ne correspond pas à ce qu’elle aimerait être, raison pour laquelle elle ne peut pas aimer ce qu’elle est pour le moment. Mais pourquoi un tel décalage temporel (« pour le moment ») ?

 

En réalité, ce n’est pas le temps qui doit rentrer en ligne de compte, cela parce que la personne juge que ce qu’elle est « pour le moment », ne correspond pas encore à ce qu’elle projette d’être, en ce moment ! Et puisque l’état d’être (« le moi » actuel) et le projet (le « moi » idéal) se manifestent en simultané dans le mental de cette personne, on peut en conclure que le décalage n’est pas temporel mais… Psychologique. Si cette personne n’était pas persuadée de devoir être autre chose que ce qu’elle est déjà, elle serait satisfaite de ce qu’elle est. D’où provient ce décalage purement psychologique ? Il provient d’idées préconçues, de croyances erronées, de conditionnements mentaux, en peu de mots. La personne s’imagine, par exemple, que si elle était plus aimable, belle ou intelligente, elle serait mieux acceptée, voire aimée plus encore.

 

C’est le syndrome de rejet de tout ce qui ne s’inscrit pas dans le cadre étriqué d’une société basée sur le besoin irrépressible d’être reconnu et accepté sinon aimé, cela au risque de se voir rejeté et donc exclut de ce cadre. Les plus jeunes d’entre nous étant évidemment les plus sensibles à cette dépendance socioculturelle, à ce besoin compulsif de « correspondre » et donc, « d’en faire partie à tout prix. » De correspondre aux attentes du plus grand nombre et de faire partie de ceux qui y parviennent rapidement et surtout, oui surtout, durablement !

 

En somme, le « moi » des personnes qui vivent à notre époque est nécessairement névrosé, puisqu’il est impossible d’incarner autre chose que ce que l’on incarne déjà. Il est bien sûr possible de mentir, de tricher et de réussir à « donner le change », mais combien de temps et au prix de combien d’efforts ? Sans compter que celui qui joue un rôle autre que le sien propre, a tout intérêt à ne jamais oublier les bonnes répliques de son faux scénario !

 

Il est un fait que l’éducation (parents) et l’instruction académique (écoles), formatent quelque peu le contenu de nos charmantes têtes blondes. Mais même la présence d’idées erronées et induites de force, n’explique pas pourquoi ces mêmes idées perdurent une fois atteint l’âge adulte. Il peut nous être imposé bien des choses c’est un fait, mais quand un tel pouvoir ne s’applique plus, comment expliquer la persistance de tous ces schémas qui font d’un homme un vulgaire robot ? Si un parent a effectivement le pouvoir de restreindre la liberté de son enfant, qu’est-ce qui peut bien prendre le relais, lorsque ce parent a disparu et que l’enfant est devenu un adulte ? Toutes ces « missions » et autres « devoirs » qui furent les nôtres durant notre jeunesse, continuent à s’exprimer peu ou prou par la suite et parfois, notre vie durant.

 

Sans arrêt, ce que nous sommes ou avons réussi à être, se compare avec ce qui devrait être et donc, devrait être exprimé, si possible aux yeux de tous. D’où ce besoin de compenser les limites et défauts supposés du « moi », par la présence d’un « Moi-Idéalisé », censé réussir et assurer là où échoue par défection le « moi » originel. La présence de ce « moi » de procuration suffit-elle à compenser ou à nier les limites naturelles mais non supportés, du « moi » premier ? La réponse est catégorique ainsi que sans appel : « Non, cela n’arrive jamais. » Pour la simple raison que le second « moi », celui de procuration, étant créé de toutes pièces dans l’espoir de nier ce qui est, ne saurait inventer que son strict opposé, soit « ce qui ne peut être ni se manifester. » D’autant que le « Moi-Idéalisé », comme son nom l’indique, est censé engendrer des conditions tout aussi idéales et donc, aussi illusoires qu’impossibles à incarner.

 

On dit que même les dieux meurent aussi. Les héros ne sont pas immortels et le plus héroïque de tous refuse toujours de relever le plus terrifiant des défis : réussir à s’assumer en l’état et même, apprendre à aimer ce que d’autres ne font qu’éluder ou nier dès que possible. Il est clair que si le « moi » n’était pas jugé, comparé et porteur d’espoirs immatures, il pourrait satisfaire n’importe lequel d’entre nous. D’autant que, et c’est là le côté comique, le « moi » bien que supposé nous distinguer, est en fait ce qui nous permet de le faire ! Comprendre « de nous distinguer au lieu que ce soit lui qui nous distingue » (fasse de nous une personne unique.) C’est ce que nous allons démontrer tout de suite, à l’aide de la seule logique.

 

Mais essayons tout d’abord de comprendre ce qu’est le « moi », je veux dire comprendre ce qu’il représente réellement, voire « dans l’absolu. » Et dans l’absolu, ce qu’il représente, ce n’est pas ce que nous sommes mais bien « ce que nous sommes devenus. » Le « moi » humain est la somme de nos mémoires, de ce que nous avons appris à être ou à croire que nous étions. Sommes-nous réellement et « seulement » cet homme ou cette femme naît en telle année, en telle ville de tel pays et issu de tels parents ? Autrement dit, le « moi » n’est-il pas, finalement, un simple « historique » de quelque chose d’autre que ce que nous sommes vraiment ? Le « moi » parle bien moins de NOUS que de tout ce qui NOUS concerne, raison pour laquelle il existe un mot qui prétend s’opposer au « moi » en cela QU’IL EST ce que le « moi » se borne à NOMMER seulement. Il s’agit du « Soi. »

 

Même la personnalité avec notre caractère censé « nous caractériser », répond seulement à ce même historique de l’être que nous sommes. En effet, si nous n’avions pas vécus telles expériences en correspondance avec telles personnes, ces interactions auraient fait de NOUS autre chose que ce « moi » qui a pour rôle unique de sanctionner le peu de SOI que la vie nous a permis d’exprimer. Le « moi » est comparable à cette quantité de nourriture que notre corps est capable d’assimiler vraiment. Nous pouvons manger beaucoup et notre corps ne profiter que de très peu de nutriments ou, et à l’inverse, nous pouvons manger très peu sans espoir de réussir à maigrir.

 

Nous comprenons sans peine que si le « Soi » représente notre potentiel à être, le « moi » sanctionne ce « peu » que nous avons réussi à rendre manifeste de ce même Soi. Mais comment être certains que ce que nous sommes, en vérité, est bien plus vaste que les limites évidentes de notre « moi » humain ? Pour en avoir la preuve, il faudrait que nous soyons « Deux », alors que nous paraissons être « Un » seulement. Il faudrait que le « moi » ne soit pas la seule chose qui puisse nous définir, mais l’une de ces choses seulement.

 

Or, nous avons cette chance de réussir à nous prouver à nous-mêmes, que définitivement, nous ne sommes pas ce « moi » mais Cela qui s’est oublié en lui, se croyant, au fil du temps, n’être que ce peu qu’il avait réussi à rendre manifeste depuis ce potentiel énorme qui le caractérise, qui nous caractérise tous. Car en puissance (potentiellement), nous sommes tous infiniment plus que ce que nous paraissons être. Nous ne sommes pas ce « moi » frileux et incapable de s’adapter sans se trahir, voire sans se prostituer : nous sommes des Soi, c’est-à-dire des êtres qui incarnent – ou devraient plutôt le faire – le Verbe Être au plus que parfait de l’éternel présent !

 

Fort bien, mais quelle preuve avons-nous de ce qui est avancé ici ? Nous avons une preuve qui se trouve juste sous notre nez et qui est issue de notre capacité ou de notre incapacité à assumer ce que nous croyons être depuis notre naissance ! Jugez plutôt : puisque nous sommes capables d’aimer le « moi » qui est le nôtre ou, et au contraire, de le détester ou de vouloir le nier, cela en tentant naïvement de le remplacer par un autre, bien plus lumineux et fort, nous devrions être capables de comprendre cette vérité proposée ci-dessous :

« Le seul fait de pouvoir aimer ou même détester notre « moi », prouve que nous sommes distincts de lui, qu’il existe d’un côté ce « moi » et de l’autre, quelque chose qui le juge, voire le condamne et ne rêve que de s’en débarrasser ! »

 

Et cela qui aime ou déteste ce « moi », c’est le Soi, c’est-à-dire « ce que nous sommes vraiment. » Et au vu de ce que nous sommes vraiment, il est naturel de juger puis de condamner sans appel les limites de quelque chose incapable de rendre toute la mesure de « Qui nous sommes vraiment » ! Et qu’est-ce que « le Soi », en fait ? De cela nous traiterons peut-être prochainement, dans un article séparé, même si le sujet a déjà été traité et à maintes reprises ici ou ailleurs.

 

Serge Baccino

Pourquoi il est si difficile d’évoluer vraiment

La psychologie ésotérique (ou « psy éso » pour faire court) ne s’embarrasse pas de termes ou de mots définitivement arrêtés. Elle se contente d’user de termes et d’exemples qui soient accessibles à la mentalité européenne. Ce qui compte, à ses yeux, c’est de SE FAIRE COMPRENDRE et non d’affirmer que ceci doit absolument être nommé comme cela. Cela dit, il est évident pour qui a déjà les yeux ouverts, que certains termes ont été hélas par trop galvaudés et qu’il devient difficile, pour le chercheur honnête de vérités spirituelles, de s’y retrouver dans cette forêt de dénominations différentes censées nommer des choses identiques. Peu de gens, même parmi les spiritualistes reconnus et plébiscités, sont capables, même de nos jours, de faire la différence entre certains concepts pourtant très clairs et simples par ailleurs.

Cela est dû au fait que chaque nouveau spiritualiste « montant » ou ponctuellement à la mode et qui désire « s’extraire du lot » et donc, « tirer son épingle du jeu », comme on dit, se croit dans l’obligation d’inventer de nouvelles dénominations pour désigner des choses qui en possèdent déjà et ce, depuis fort longtemps. L’ésotérisme, qui est la science de l’âme humaine, a bien essayé, au cours des siècles, de proposer un dictionnaire officiel, idée reprise par la psy éso depuis quelques dizaines d’années.

 

Les mots présents dans ce dictionnaire ésotérique sont choisi en fonction de leur étymologie. Les ésotéristes savent très bien que le mot « âme », par exemple, ne désigne pas quelque chose de fixe ou même de durable, comme la conscience (avec laquelle on la confond encore) puisque l’âme consiste en « ce qui nous anime », des deux mots latins « animus » et « anima », mot qui signifient, respectivement, esprit et souffle créateur ou encore,  force vitale. Or, qu’est-ce qui nous ANIME, si ce ne sont nos pensées et les émotions qu’elles produisent immanquablement ? Nos processus mentaux sont porteurs d’énergie et cette dernière donne vie, force et durée à toutes ces formes mentales engendrées en esprit et qui, par la suite, peuvent nous donner l’impression de pouvoir vivre leur vie toutes seules, indépendamment de leur créateur.

 

Les spiritualistes affirment sans vraiment comprendre ce qu’ils racontent, que l’homme peut créer en esprit et dans son mental, à l’instar de son « Père » qui est censé être « dans les cieux. » Hélas, ce que l’on nomme « l’homme » se résume à son « moi » humain ou, plus techniquement, à la partie purement objective de sa conscience globale (ou multidimensionnelle.) Or, c’est justement cette partie-là qui a le moins de pouvoir créateur ! En fait, cette partie-là n’a AUCUN pouvoir. Créateur ou autre. La preuve en est que le fait de vouloir gagner au loto, par exemple, ne suffit pas à y parvenir à chaque coup. Et les autres exemples montrant qu’il est RARE que nos souhaits se réalisent grâce à l’activité de la conscience objective (ou « moi » humain) ne manquent pas !

 

Ce qu’il « manque », et même cruellement, surtout à notre époque, ce sont des personnes correctement (et longuement) formées et donc compétentes pour nous expliquer d’une manière simple mais rationnelle, les lois et les principes qui président au fonctionnement de l’esprit, en général et donc, de l’esprit humain en particulier. Pourtant, ces personnes-là existent et sont mêmes enclines à partager leur savoir, même gratuitement.

Le problème est qu’ils ne sont pas écoutés, cela parce que ce qu’ils ont à « vendre » ne correspond pas à LA DEMANDE sur le marché très juteux de la spiritualité. Les gens ne veulent pas qu’on leur explique comment se sortir de leur marasme psychologique, car cela reviendrait à reconnaître qu’ils y sont enfoncés jusqu’au cou. Il préfèrent lire ou entendre qu’ils sont extraordinaires, divins ou pourquoi pas « à moitié elfes », tant que l’on y est ! Mais ne serait-il pas plus logique, avant de prétendre « maîtriser sa vie » et obtenir tout ce que l’on veut (sic), de maîtriser tout ce qui l’empoisonne jour après jour, en profondeur etInconsciemment ?

 

Car là est le secret du véritable pouvoir : il ne se trouve pas dans la conscience dite objective (celle relative aux objets des sens, donc) mais dans la partie actuellement « inconsciente » de l’entité globale. Hélas, une fois de plus, cette partie-là, bien plus vaste et puissante, est capable d’alimenter tout ce qui s’y trouve déjà, que ce soit notre potentiel à être ou… Notre capacité à ne jamais être vraiment. A ne jamais être vraiment tout ce que l’on pourrait être par ailleurs si… Si l’inconscient ne contenait que de la conscience, justement ! Ce qui est loin d’être le cas ! L’inconscient contient des programmations mentales qui conditionnent nos capacités à faire face à chacun des problèmes qui se proposent au « moi ». Mais ce « moi » étant lui-même muselé, ficelé, aveuglé et rendu impuissant à cause de tout ce qui se trouve gravé dans ses Mémoires, il ne peut que rarement arriver à ses fins, ou obtenir le nécessaire sinon le superflu.

 

Voilà pourquoi il est si difficile d’évoluer quand on a pas appris à le faire correctement, car tandis que le conscient est sans pouvoir mais rempli de désirs en tous genres, la partie de son être global capable de tous les satisfaire, est bloquée ou seulement « muselée » par des schémas mentaux débilitant.

D’ailleurs, on reconnaît le degré de conditionnement mental à la capacité de satisfaire les désirs légitimes du « moi ». Les désirs légitimes sont ceux qui n’impactent que soi, voire qui ne concernent que soi. Non pas qu’il soit impossible d’aider ou même déconseillé de le faire, mais disons qu’il est rare que le « moi » humain soit capable d’assez de discernement pour ne pas aggraver plus encore ce qu’il se propose de réparer.

 

Le pouvoir marche toujours de pair avec la conscience. Peu de conscience revient donc à ne bénéficier que de TRÈS PEU de pouvoir, voire d’aucun pouvoir. Mais si le pouvoir est dans notre inconscient et que ce dernier contient la somme de nos conditionnements mentaux et donc, de NOS LIMITES, alors ce seront ces mêmes LIMITES qui recevront plus de pouvoir ou qui seront alimentées en tout premier lieu.  Ce qui est pour le moins fâcheux. Voilà pourquoi tandis que nous n’obtenons que rarement ce que nous désirons, nous obtenons presque toujours ce que nous préfèrerions éviter, j’ai nommé : des emmerdes !

 

Ainsi, le « moi » (conscience objective) pourra toujours DÉSIRER ou même VOULOIR évoluer (changer, s’améliorer), il n’y parviendra qu’au prix d’efforts extraordinaires. La plupart se découragent bien avant et nous pouvons les comprendre, faute de les encourager. Mais pourquoi est-ce si difficile de SE déprogrammer ? Parce que LE CONTENU du « moi » – et NON le « moi » en lui-même – consistant en le problème, il ne peut donc pas incarner AUSSI  la solution. Cause et effet sont toujours simultanés, mais ne se manifestent pas au même niveau.

La souffrance psychologique étant un effet, puisque ressentie ou expérimentée, la cause ne peut-être qu’inconsciente. Ce qui peut paraître un tant soit peu logique. Autant aller consulter un psychiatre dans l’espoir d’apprendre de quoi nous souffrons mentalement ! Le problème n’est pas capable de se fournir une solution à lui-même. Et parler de tout ce que l’on a déjà appris et compris d’un problème, ne permettra jamais d’obtenir tout ce que nous ignorons encore à son sujet.

 

Pour régler un problème, il faut donc devenir capable de changer de niveau de conscience et d’aller visiter cette partie de notre conscience globale à laquelle peu de gens sont capables de se connecter, non pas par manque de capacités, mais par manque d’intérêt ou même de volonté. Même le mal on s’y habitue, à force. Et au moins, ce degré de souffrance là, on le connaît et on suppose que s’il ne régressera pas, il n’augmentera pas pour non plus.

 

Moralité : Lorsque les enseignants du dimanche cesseront de transmettre n’importe quoi et n’importe comment, ceux qui ont reçu la Connaissance en partage pourront de nouveau la transmettre à leur tour. Pour le moment, il faut attendre que les enfants se lassent de jouer aux grandes personnes, en finissant par y croire eux-mêmes à force d’y jouer seulement.

Cordialement vôtre.

 

Serge Baccino

Moi n’a aucun problème

Pourquoi ne devrions-nous pas nous plaindre de notre « moi » humain, de notre ego, comme disent encore certains ? Pour deux raisons principales, l’une connues de beaucoup, l’autre seulement de quelques-uns. La première raison est que le « moi » n’est pas une chose qui « existe » (dure en l’état), qui est construite une fois pour toutes et qui ne varie plus ensuite. Le « moi » a été formé à partir de la prime enfance et au travers de toutes les expérience rencontrées, plus ou moins marquantes et donc, plus ou moins fidèlement enregistrées. Et comme les adultes apprennent et découvrent aussi, on est obligé d’en arriver à la conclusion logique que le « moi » n’est pas statique, qu’il est au contraire quelque chose d’évolutif. Il est donc inutile de se plaindre de l’état ponctuel de son propre « moi », sachant qu’il n’est qu’une résultante d’expériences linéaires qui le feront évoluer voire changer au cours du temps.

La preuve ? Nos états d’âme ne varient-elles pas d’un jour à l’autre ? Le lundi nous pensons que notre vie est inutile et morne, et le mardi, nous rencontrons une personne formidable et nous trouvons la vie belle et enrichissante de nouveau ! Ce n’est pas là signe de déséquilibre mais signe d’évolution et donc, de véritable lâcher prise ponctuel.

 

Se plaindre de son « moi » revient donc à se plaindre tandis qu’un plat mijote encore et sous le prétexte qu’on désire le déguster tout de suite. Le « moi » est en cours de construction permanente, pourrait-on dire ici. Il est donc inutile de s’y référer comme à une chose aussi immobile qu’invariable. La seconde raison est que le « moi » n’est pas conçu pour être « préservé en l’état » mais pour servir de référentiel immédiat par rapport à toute nouvelle expérience se présentant à nous et qui pourrait menacer nos « assises psychologiques » (certitudes antérieures.) Et comme le but de toute expérience vivante et consciente est justement de nous confronter graduellement mais directement au processus évolutif, cette volonté de conserver un « moi » statique va à l’encontre même de l’évolution des âmes.

Le « moi » est un outil qui nous permet de « croire exister » avant d’avoir l’occasion d’être. Le « moi » n’est en fait que la somme globale de nos diverses réactions fasse à l’évènementiel. Ce n’est pas notre identité mais, au contraire, ce qui la masque pour le moment. Mais là n’est pas le problème, puisque l’identité humaine ne saurait se résumer à la somme de circonstances vécues et de réactions face à elle.

 

Si réaction il y a eut, c’est qu’il y avait peut-être quelqu’un pour le faire ! Et si le « moi » est vraiment la somme de nos arriérés spirituels, à savoir la somme d’expériences et de réactions face à celles déjà engrangées, alors le « moi » est simplement l’équivalence d’une base de données comme on peut en rencontrer en informatique. Le « moi » n’est que MÉMOIRES et ces dernières ne peuvent pas appartenir à autre chose qu’à l’Être, à cela qui finira tôt ou tard par se rencontrer au travers de ses expériences et des manières différentes de réagir faces à elles. Nous ne devons plus confondre « cela qui réagit » avec la raison profonde et toute légitime de ce type de réactions. L’être a des raison valables ou légitimes de réagir comme il le fait et ce, depuis les tous débuts de sa venue sur Terre. Le problème est qu’il s’est progressivement confondu avec l’expérience vivante, ne réalisant pas « qui vivait ces choses » à force de s’identifier à elles.

 

Lidentification à nos Mémoires est un phénomène bien connu de la psy éso, spécialisée dans la psychologie comportementale de toute personne en recherche de son propre Soi. Mais pour « atteindre » Soi (en prendre conscience), il faut réussir tout d’abord à « se distinguer » du « moi », de son contenu, à savoir de la Mémoire Résidentielle, de tous ces souvenirs qui « expliquent » pourquoi nous réagissons si souvent comme nous le faisons, mais qui ne seront jamais capables de nous « montrer » QUI réagit de la sorte et à chaque fois. C’est à nous de faire la différence, mentalement, entre les deux. Clairement, « moi » n’a aucun soucis finalement, puisqu’il remplit TOUJOURS sa Mission première qui est de pallier temporairement à l’absence non pas de « Soi » mais de la prise de conscience salvatrice que Soi est déjà en activité, mais en arrière-plan de notre conscience de veille. C’est la raison pour laquelle les Maîtres Siddha du passé affirmaient que « le Soi ne peut pas être atteint, puisque nous sommes déjà ce que nous nous proposons de devenir ! »

 

Toutefois, même s’il est vrai que nous sommes déjà tous un Soi (en potentiel), pour autant, nous n’en avons pas tous conscience ! C’est cette prise de conscience qui est « absente », de notre mental, pas le Soi. C’est cette prise de conscience que nous devons « atteindre », pas le Soi qui lui, est déjà atteint, en quelque sorte, mais sans que nous le sachions et donc, sans que nous puissions jouir de cette acquisition en toute conscience. Le problème est que l’être humain s’imagine qu’il doit à tout prix protéger son « moi », entendez par-là tout faire pour qu’il dure et demeure « en l’état ». Là est le véritable voire l’unique problème, en fait ! Si le « moi » n’a jamais été prévu pour durer en l’état, alors toute tentative dans le but d’y parvenir tout de même, s’oppose aux lois spirituelles les plus puissantes qui soient ! Ce qui ne peut donner que des problèmes mentaux (ou psychologiques) et, à force, physiologiques (ou de santé.)

 

Un « moi » équilibré est non seulement un outil servant à atteindre le But fixé au préalable (prendre conscience de qui vit toutes ces choses) mais également un outil qui jamais ne cesse de s’affûter par le jeux des frictions inter humaines (relationnel.) Ne vouloir que des expériences « heureuses » selon les Mémoires du « moi », revient à ne désirer que ce qui se trouve déjà dans ces Mémoires et qui rassurent le « moi », c’est-à-dire qui lui évitent de… Bouger ! Et nous savons ce qui arrive à une chose vivante lorsqu’elle cesse d’être en mouvement ! Si ce n’est pas encore le cas, laissez un verre d’eau une semaine à l’air libre, voire au soleil, puis buvez cette eau et vous comprendrez deux choses : la première, qu’il ne fallait surtout pas le faire ! La seconde, l’intérêt de l’invention des cabinets de toilettes !

 

Serge Baccino

Le besoin compulsif d’avoir raison

Le besoin compulsif d’avoir raison

 

Un ésotériste véritable a pour agaçante habitude de ne jamais prêter attention aux avis contradictoires d’autrui. Agaçante surtout pour tous ces spécialistes du « Je ne suis pas d’accord », qui clament bien haut leur vérité personnelle, comme si leur avis leur avait été réclamé à grands cris et qu’il soit d’importance capitale pour le reste de notre évolution. Alors qu’il lui suffirait d’écrire sur ses propres supports médiatiques les fondements ainsi que les détails de ce qu’il suppose être vrai puis de s’en satisfaire, voire de trouver d’autres idées semblables pouvant le satisfaire. Mais non, ce n’est pas cela qui est recherché par ce type de personnalité : son but est de contredire, de critiquer et plutôt que de vanter son propre avis, il préfèrera démonter ou flétrir celui des autres. Et, si possible, ces autres en même temps !

 

En règle générale, la personne prétend être « pour la vérité. » Elle possède la connaissance et les autres sont donc forcément « dans l’erreur ». Forcément, puisque l’on se trouve alors au niveau purement dualiste, le premier qui s’empare du « vrai », ne peut laisser à l’autre que l’option dernière du « faux » ! Mais qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui est faux ? Sommes-nous « vrais » nous-mêmes, finalement ? Sommes-nous vraiment nous ?

 

Celui qui prétend « posséder la vérité » ne possède en fait qu’une croyance à propos de ce qu’il préfère comme vérité. Et même cette vérité là, il ne la possède que pour lui-même, puisque tout évolue sans cesse. Si cette vérité n’évolue pas, alors c’est le signe que celui qui s’y accroche a cessé d’évoluer aussi. La vérité d’aujourd’hui ne sera plus celle de demain, puisque cette « vérité » là se base sur les pensées ainsi que sur toutes les croyances qu’elles génèrent.

 

Et d’ailleurs, celui qui prétend être « vrai » lui-même, c’est-à-dire de bonne foi, honnête et sincère, est véritable… Pour qui ? Au mieux, pour lui-même. Au pire, pour les autres mais dans ce cas, « avec leur accord », voire leur bénédiction ! Partant, il a tout intérêt à ne pas se tromper lourdement, car ceux partageant les mêmes pensées que lui, ne feront au mieux que le conforter, s’il est dans SA vérité, ou le plomber plus encore si ce qu’il tient pour vrai n’est pas véritablement bon pour lui. Ce qui pourrait être considéré comme étant « bon pour soi » (plutôt que « vrai »), c’est tout ce qui nous permet d’être nous-mêmes et de nous sentir Soi. Mais comme ce sentiment de soi évolue sans cesse, alors cette notion de « bon pour soi » devrait régulièrement être réactualisé par notre conscience.

 

Des concepts dualistes tels que « Ce qui est vrai » ainsi que « Ce qui est faux », la « vérité » ou le « mensonge » du point de vue personnel ou sociétal, n’ont de valeur (toute relative) qu’aussi longtemps qu’elles sont partagées ou qu’elles concordent avec un état d’esprit partagé par le plus grand nombre. Mais « le plus grand nombre » n’a aucune chance d’évoluer vraiment : seul l’individu le peut et se doit de s’y atteler dès que possible. C’est d’ailleurs le problème majeur de ce que l’on nomme – à très juste titre – « la cellule familiale » ! Une famille est semblable à une entité constituée de membres multiples mais tous rattachés à un tronc commun, chapeauté par un principe directeur quelconque, personne ou idéal commun incontournable.

 

Si la cellule complète évolue, tous évoluent de concert, mais si elle refuse de le faire, celui qui fait mine de « bouger » est tout de suite pointé du doigt et il lui est intimé de très vite regagner les rangs sans plus faire d’histoire. Ceux qui, engagés dans l’Aventure Intérieure, ont du subir les remarques désobligeantes de leurs proches et parents, comprendront mieux que quiconque à quoi nous souhaitons faire allusion ici.

Évoluer est un acte individuel. A plusieurs et au mieux, on ne peut que se trainer et trainer les autres, ce qui, en fin de compte ne peut que se retourner contre ceux qui se prennent pour des tracteurs de semi-remorques ! Ceux qui semblent ne vivre que pour contrarier les autres ont eu une vie contrariée.

 

Soit ils ne réussissaient pas à attirer sur eux l’attention de leurs parents, soit ce sont ces derniers qui n’avaient cure de l’avis de leur rejeton. Dans tous les cas, nous trouvons à la base de ce comportement, un besoin irrépressible, compulsif, de forcer les autres à écouter, quitte à les faire taire, par tous moyens quelque peu efficaces. Et l’agression verbale couplée à l’affirmation que l’autre est « dans l’erreur », est l’une des plus efficaces manières de court-circuiter l’intellect d’un autre et de l’obliger à se concentrer sur ce que pense un autre mental que le sien. Bien sûr, en plus d’être efficace, cette méthode peut coûter horriblement cher, et pas seulement à celui qui se laisse ainsi piéger par les misères morales de son prochain !

 

Pour se mettre à l’abri de ce genre de piège psychologique, il faut tout d’abord comprendre ce qui se produit réellement dans la tête de l’autre, de celui qui arrive comme un cheveu sur la soupe et qui, alors qu’on ne lui a rien demandé et surtout pas son avis, commence d’emblée à semer ses déjections mentales qui sur un forum, qui sur un support médiatiques tel que Facebook par exemple. Très rapidement, le Troll de service cherchera non pas à démontrer qu’il a raison mais bien que vous avez tort.

 

Ce qui prouve bien l’existence, en arrière-plan de la conscience de veille, d’un ancien passif sous la forme d’un compte à régler avec ceux qui, jadis et durant son enfance, ne l’ont pas laissé s’exprimer librement, ou encore l’ont forcé à admettre une vérité qui ne lui convenait pas. Dans tous les cas, le deal est de « compenser » la faute et de faire payer chèrement aux responsables les blessures occasionnées. Mais comme il n’est pas aisé de supporter un face à face avec les véritables concernés, toute personne parlant ou écrivant « avec autorité » fera aussi bien l’affaire et sera l’objet d’une projection, dans l’espoir de transférer la responsabilité d’ancienne souffrances, sur tout autre que soi. Le but est que cette fois-ci, le Troll spirituel ait raison ou réussisse à avoir le dernier mot. Avoir raison devient alors le but de toute une vie de croisades verbales ou scripturales, fort épuisantes au demeurant. Surtout pour les autres.

 

Celui qui cherche à avoir raison, c’est le doute qui a eu raison de lui. C’est pour cela qu’il court après l’assentiment d’autrui ou qu’il cherche à imposer de force et à l’aide de mots violents à destination de cet autrui, la raison après laquelle il ne fait que courir. Celui qui sait n’a plus besoin d’avoir raison car son savoir a eu raison du doute. Celui qui est sûr de sa version des fait, n’a nul besoin d’être soutenu, encouragé et encore moins « noté », comme c’est désormais la tendance, cela sous la forme de « pouce en haut – pouce en bas » qui donne l’impression de nous retrouver à la maternelle !

 

Ce besoin compulsif d’être aimé, accepté, plébiscité voire porté aux nues, est très dangereux pour l’équilibre psychologique des plus fragiles et donc, surtout des plus jeunes. Sauf si cela dure toute une vie. Mais dites-moi ce qui peut durer toute une vie, à part la vie, justement ? Et la vie n’a nul besoin d’être encensée et n’éprouvera jamais le besoin de se justifier. Personne ne peu infléchir le chemin qu’elle se trace elle-même aux travers des êtres qu’elle anime et… Qu’elle fait mourir aussi, afin que disparaisse non pas nos individualités, mais ce qui pourrait bien les étouffer, à force de dépendance à autrui.

 

Serge Baccino
Tous droits réservés © 2006-2022