Qui abuse qui

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Qui abuse qui ?

Pourquoi le relationnel est-il si difficile ? Pourquoi avons-nous du mal à conserver conjoints, amis et même, à conserver une bonne entente avec notre propre famille, cela sans avoir l’impression de nous prostituer afin d’y parvenir ? Nous avons tous été déçus, un jour ou l’autre, n’est-ce pas ? Nous avons tous eut le net sentiment d’être trahis. Nous avons tant de reproches envers nos semblables, de regrets, de rancunes, aussi.

Mais quelle est la racine du problème, en fin de compte ? Est-ce que la psy éso détient la réponse ? La psy éso, entre autres, détient effectivement une réponse. Mais elle n’est pas la seule ! Ceux-là mêmes qui s’interrogent à ce sujet, détiennent eux aussi la réponse. Le problème n’est donc pas de savoir si elle existe, si on peut la trouver mais bien de définir si nous avons réellement envie d’exhumer cette réponse.

Pourquoi exhumer ? Parce qu’elle est profondément enfouie en nous et que nous avons jeté la pelle, dans le même élan ! Ou comme le dit l’adage, nous avons tout mis dans un coffre-fort puis nous l’avons fermé à clef, avant de jeter cette même clef. En clair, le problème n’est jamais au niveau de nos interrogations mais au niveau de notre niveau de préparation exact dans le but de supporter la réponse.

Prenons un exemple concret pour bien nous comprendre. Imaginons que nous vivions en couple, durant quelques mois, voire deux ou trois années. Brusquement, l’autre, quel que soit son sexe ou son genre (homme/masculin ou femme/féminin) semble brusquement changer, voire partir carrément en vrille ! Rapidement, les choses se gâtent et l’autre nous avoue qu’il/elle ne nous aime pas ou qu’il/elle ne nous aime plus. Question : l’autre nous a-t-il seulement aimés, à un moment quelconque de cette relation ?

Une relation qui, tout de même, commençait à dater, à démontrer son degré de solidité. Deux ou trois ans, ce n’est pas rien, merde ! Mais que s’est-il passé, au juste ? Si nous cherchons une réponse au niveau du moment de la rupture ou même, à l’époque où ça a commencé à merdouiller, nous ne sommes pas encore couchés ! Nous pouvons toujours chercher une chose qui ne se trouve pas là où nous la recherchons !

Ah ! Voilà bien une indication précieuse ! Il n’existe rien à trouver ou à comprendre au niveau de cet espace-temps que l’on considère comme le moment où tout se gâte ou même où moment où tout cesse de fonctionner. Ce qui fait dire aux gens qui essayent de comprendre pourquoi ils se sont fait larguer sans préambule, quelque chose du genre : « Je ne comprends pas ce qui a pu se passer, tout allait pourtant si bien, entre nous et surtout au début ! »

Apparemment, tout allait bien, que ce soit au commencement de cette relation et même, quelques jours avant que tout ne parte en sucette ! Apparemment ! Bien que nous puissions choisir le rôle pratique et plus reposant de celui ou de celle qui ne comprend vraiment pas ce qui a pu se produire, une partie de nous n’est pas si innocente et surprise que ça. Par exemple, nous avions noté quelques détails agaçants, certains mouvements d’humeur inhabituels, par exemple. Ou encore que l’autre se montrait moins attentif, sortait seul de plus en plus, etc.

La première raison qui vient à l’esprit c’est que l’autre a pris un amant ou une maîtresse ! Il est vrai que cette version, pour vexante qu’elle puisse nous paraître de prime abord, nous épargne plus de déconvenues encore ! Choisir un mal pour en cacher un autre et souvent un moyen de tenter de s’épargner. OK, mais s’épargner… Quoi ? Et pourquoi devrions-nous nous épargner une chose ? Mais quelle chose, au fait ?

Vous ne voyez pas ? Vraiment ? Vous ne voyez pas ce que l’être humain refuse de voir, cela comme si sa vie même en dépendait ? Cherchez bien ! Cherchez mieux ! Vous savez déjà. Pour se cacher quelque chose avec quelque efficacité, il faut au moins connaître ce qu’est cette chose et, surtout, où elle se trouve. Ceci afin de pouvoir l’éviter, la contourner ou vendre du vent de peur de récolter une tempête.

Ce qui effraye l’être humain, cela au point de le rendre passablement stupide, c’est la vérité. Simplement la vérité, à savoir ce qui se produit ou se passe en fait, dans l’actualité planétaire, comme on dit en psy éso. D’accord, supposons. Mais de quelle vérité parlons-nous ici ? Et pourquoi cet engouement à faire mine de ne pas la voir ? D’autant que pour refuser de voir une vérité, il faut au préalable connaître son contenu, sa teneur. Autant dire que cela revient à faire semblant de ne pas savoir une chose que l’on connaît pourtant ! Il n’existe pas de meilleur moyen pour se tordre l’âme et pour se confectionner un mental aberré du plus bel effet !

Imaginez-vous en train d’avouer à un proche que vous ignorez ce que vous connaissez pourtant ! Sans compter que c’est à cause de cette tournure d’esprit tordue, qu’apparaît le Moi-Idéalisé ! Eh bien oui, n’est-ce pas ? N’oubliez pas que pour savoir qu’il vaut mieux rejeter une idée, encore faut-il la connaître et pouvoir juger ainsi de sa valeur. Ou de son impact négatif sur nous. Manque de bol, ce que nous tentons d’enfouir et que nous connaissons parfaitement, a déjà commis l’irréparable !

Autrement dit, en vous effrayant ou en vous faisant honte, par exemple, ce que vous tentez ainsi de nier vous a déjà affecté. En profondeur. Que vous le vouliez ou non.À présent, il va vous falloir de l’aide pour nier également la présence de dégâts psychologiques consécutifs à la prise de conscience de ce que vous ne connaissez pas ! C’est là qu’intervient le Moi-Idéalisé, dont le rôle principal et de vous rassurer sur votre propre compte. Du moins essaye-t-il d’y parvenir. Hélas, toujours en vain !

Car le défaut principal du M.-I. Est qu’il a tendance à exagérer ses affirmations tendant à nier ce que nous pensons de nous en secret. Du coup, la personne ne parviendra pas à être rassurée sur son compte et devra en plus subir la prise de conscience d’un échec à être mieux que ce qu’elle s’imagine être. Car là est le problème ! Mais je vous laisse imaginer la suite…

 

Serge Baccino