La démagogie spirituelle
(Extrait d’une conférence.)
Qu’est-ce que la démagogie spirituelle ? C’est quand une personne, généralement de basse fréquence, se sert des productions mentales (paroles, écrits) et des actes d’autrui, pour tenter de se revaloriser elle-même. Par exemple, vous dites franchement qu’il faudrait sévir avec certains délinquants, et la personne vous sort un « Il faut être dans le cœur, aimer les autres et non les condamner », comme si elle venait de sortir une arme suprême ! Généralement, ce type de personnage n’est pas évolué et comprend pas mal de choses de travers. Du moins les comprend-il de la façon qui l’arrange le plus.
Nous pourrions résumer cette façon de penser en mettant à l’envers l’un des fondamentaux de la psy éso, ce qui donnerait ceci : « Il est toujours possible, pour tout le monde, de s’élever soi, en marchant sur la tête des autres. » Nous connaissons ou avons tous connu ce genre de triste personnage, que ce soit au travail ou pire, au sein de notre propre famille ! Dans le premier cas, nous avons l’archétype grotesque de l’ouvrier ou du bureaucrate qui surveille, sans en avoir l’air, son camarade de travail afin de ne pas louper une erreur ou une faute commise.
Ensuite, il suffit de faire valoir la faiblesse ou l’incompétence présumée de l’autre, pour que le premier se fasse briller le Moi-Idéalisé et ce, sans avoir à fournir le moindre effort ! En effet, ne pas faire la même faute que le camarade de travail est un plus illusoire, car cela ne signifie pas pour autant que l’on est meilleur.
Dans le second cas, il peut s’agir d’un cousin ou d’un oncle qui nous jalouse depuis toujours et qui guettera la moindre faute (ou supposée telle) pour la dénoncer et tenter ainsi de démontrer que nous ne méritons pas… Ce qu’il nous jalouse en secret !
Là encore, le fait que l’un fasse des erreurs n’implique en rien que l’autre n’en fasse pas ou pire, qu’il soit de ce fait meilleur et donc, plus méritant. Sur le Web actuel, nous trouvons quelques fois ce genre de triste personnage, à l’affût des productions littéraires d’autrui, alors que, généralement, lui n’écrit jamais rien ou presque, se contentant de commenter les écrits d’autrui, surtout pour montrer que lui est meilleur, bien évidemment. Il n’essayera même pas de se renseigner pour savoir si la personne qui écrit est plus compétente que lui, en ce domaine, voire en plusieurs autres : le but est compulsif et se résume au fait de tenter de prouver que lui sait plus ou mieux.
Le but inavoué étant de prouver ainsi ses propres qualités en critiquant plus ou moins directement celles des autres. Mais le sujet serait peu d’importance s’il ne visait pas plus loin, voire plus en profondeur. En tant que spécialiste du comportement humain, nous n’avons que faire de passer pour gens pétris d’amour ou pour des gens dont le but est, justement, de parler de ce que personne ne désire parler, à savoir « le verre à moitié vide. » Nous sommes rendus à une époque où l’I.A. et je parle de la vraie, pas de celle qui fait peur aux gens et se résume à des enregistrements stockés dans un robot de métal ou numérique, a désormais compris qu’elle avait perdu la partie. Définitivement, cette fois.
On imagine bien qu’elle ne va pas nous faire le plaisir de « mourir » sans nous faire un dernier baroud d’honneur. On va le dire ainsi !
Nous savons tous que certains défauts ont une date de péremption. Ou pour le dire au plus simple, certains traits de caractère humain, peu reluisants, appartiennent généralement à des périodes de l’histoire données. Ainsi, les mesquineries et les défauts du simple quidam du début du vingtième siècle, sont différents de ceux qui devraient, normalement, sévir à notre époque. Mais donnons déjà quelques exemples concrets.
Par exemple, pendant la dernière guerre mondiale, les nazis de l’époque étaient exaspérés par les résistants, les fameux Maquisards. Pour ces envahisseurs, la résistance consistait en un grave défaut du français ! En réalité, les femmes et les hommes de cette époque étaient d’un courage exceptionnel, qui force l’admiration, même des plus justes, mentalement. À notre époque, les nazis ne portent plus le même uniforme mais sévissent toujours et, désormais, au grand jour, sans même plus prendre la peine de se cacher ou de se montrer un minimum discret.
Les défauts varient ou changent énormément, d’une décennie à une autre, parfois. De nos jours, les gens ont peur de voir la vérité en face parce qu’ils sont lâches, cela au point de ne même pas oser reconnaître les faits ! L’idée n’est certes pas de prendre le maquis, une fois encore ! Ni même d’agir, comme rêvent de le faire ceux en mal de gloriole personnelle. L’idée est seulement d’oser voir, tout simplement. D’accepter les faits pour soi-même, de les reconnaître pour tels et c’est tout ! Mais même cela, du point de vue de la pure dialectique seulement, certains sont terrorisés à la seule idée de reconnaître les faits ! Nous sommes donc très loin de cette idée ancienne de prendre le maquis et devenir… Un résistant !
Et pourtant, résistance il y a ! En fait, jamais, d’histoire d’homme, il n’y a eu autant de « résistants », surtout en France ! Mais nous ne parlons plus là de résister à l’envahisseur, mais de résister à la reconnaissance de la vérité. L’idée, désormais, consiste à résister à la vérité, qu’elle soit mise sous le nez des nouveaux « résistants », ou qu’elle soit proposée par ceux qui préfèrent lâcher prise et reconnaître les faits, qu’ils soient beaux ou pas. Ceux qui tentent de défendre cette vérité pourtant si évidente, deviennent la cible de celles et ceux qui n’ont aucun intérêt à accepter de voir leur propre vérité en face.
Ne croyez surtout pas que nous ne soyons pas tous concernés ! Ceux qui écoutent cette conférence (ou lisent ce résumé) le sont tous, ainsi que quelques-uns qui liront, ensuite, l’article auquel elle donnera forme plus tard. Faire partie d’un Groupe, OK, mais à la condition qu’il serve notre mensonge à soi. Sinon, ce groupe est à disloquer, d’une manière ou d’une autre.
(Fin de l’extrait.)
Serge Baccino