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Lorsque l’âme est passée

Lorsque l’âme est passée

Un petit rappel l’air de rien : Tout est fait d’esprit. Il est dit que « Le Tout est esprit, l’univers est mental. » Ainsi, tout ce que nous connaissons est fait de cet esprit qui, faute d’autre chose, ne peut être que ce que nous appelons « Dieu ». Dieu serait donc une sorte de mental divin créant en son propre esprit, ce qui, du même coup, nous amène à deux constatations majeures. La première, que rien d’autre ne peut exister que l’esprit et que tout est contenu dans le mental divin. La seconde, c’est que puisque tout est créé en esprit et dans le mental divin, ou plus exactement, mentalement, rien n’existe vraiment, tout est virtuel et hors de l’esprit, rien ne peut avoir d’existence propre.

Ainsi, de la pierre la plus dure en passant par l’air que nous respirons, tout est fait d’esprit, de cet esprit qui est Dieu (Jean 4:24) et rien n’a de réalité en dehors cette sorte de songe divin, de visualisation cosmique, que nous nommons, en psy éso, la Création Continue. Évidemment, l’être humain, ou du moins, le peu que nous en connaissons, est fait lui aussi d’esprit. Dire que Tout est esprit ou que tout est Dieu n’est donc pas une erreur. Nous avons précisé que la Création était continue. C’est là une vision propre à très peu de philosophies humaines. Elle est surtout propre à la psy éso, qui ne fait jamais allusion à la création divine, sans souligner que cette dernière est « continue  et se produit en ce moment. » Et effectivement, elle est continue et même, « éternellement en cours », si nous pouvons le résumer ainsi.

Pourquoi cela ? Simplement parce que la Création donne naissance à des formes mentales (faites d’esprit, donc) qui sont en perpétuelle évolution. En clair, plus les formes mentales évoluent, plus elles deviennent capables voire désireuses d’évoluer. Cela au point que certaines de ces formes créées, deviennent à un certain moment capables de créer à leur tour. Par exemple, et en citant ce que nous connaissons le plus, il y a l’être humain, créatures comme toutes les autres, mais dont la forme a évolué, cela au point de devenir capable de créer à son tour. Évidemment, il ne s’agit pas là de véritable création, telle que nous l’entendons de nos jours ! Nous « donnons forme », seulement, à certaines idées, plus ou moins nouvelles ou originales, en nous servant de l’esprit et en lui désignant, mentalement, la forme que nous aimerions qu’il prenne pour nous.

En clair, nous sommes devenus des formes mentales assez évoluées, pour assembler les particules d’esprit selon les formes que nous voudrions expérimenter. À ce titre, à partir de l’être humain et plus tard, nous pouvons dire sans crainte de nous tromper, qu’il devient possible, pour ces mêmes formes humaines, de créer des univers virtuels dans lequel il pourra ensuite se projeter et y réagir à sa guise. Nous faisons allusion ici à ce que nous nommons « notre vie » et que nous vivons tous sans même réaliser que nous sommes à l’origine de tout ce qui nous arrive, cela en réclamant de l’esprit, qu’il donne forme à ce que nous choisissons de penser. Et dès lors, nous ne pouvons faire autrement que de vivre selon le contenu de nos pensées ou, voire souvent, selon le contenu des pensées que nous avons fait nôtre, en les acceptant et en les transformant en notre décorum social.

Avec le temps, alors que l’esprit qui forme l’humain était devenu capable de créer lui aussi, comme l’esprit mais selon ses propres désirs ou besoin, il arriva une étape à laquelle l’humanité, dans son ensemble, s’est arrêtée et dans laquelle elle s’est pour ainsi dire installée. Entendez par là que l’homme, au lieu de continuer à créer et, bien sûr, à ne créer que des formes mentales qui lui soient profitables, a fait le choix, plus ou moins conscient et donc, volontaire, de ne conserver qu’une certaine quantité limitée de ces formes mentales qui sont potentiellement infinies. Pire encore : il en a fait sa propriété exclusive, allant même jusqu’à affirmer, sans broncher, qu’il était et ne pouvait être seulement qu’une certaine quantité de ces formes mentales illimitées.

C’est ce désir ou besoin de ne conserver qu’une partie seulement de la Création Continue, qui a donné naissance à cette idée qu’il ne s’agissait pas là d’une simple étape à franchir mais d’une étape à installer et, si possible, à verrouiller définitivement. C’est un peu comme si, partant pour une promenade de plusieurs kilomètres, vous trouviez, au bout de deux cents mètres, un sous-bois à votre goût et que vous décidiez de vous y installer. Tout d’abord, vous construiriez une maison en bois, puis en dur et au bout de plusieurs années, vous habiteriez dans un véritable château. Et au vu des nombreux efforts pour demeurer en ce lieu de toute beauté, vous n’écouteriez pas les doux rêveurs qui vous rappelleraient votre mission première : cheminer sans jamais vous arrêter trop longtemps.

Il est clair qu’en vertu des efforts qu’ont déployés les êtres humains, depuis des millénaires, pour demeurer ce qu’ils sont (ou croient être) depuis, il est tout à fait naturel de rencontrer de farouches résistances lorsqu’il leur est proposé de tout lâcher et de se remettre en route. En résumé, ce qui n’aurait pu être qu’une simple étape sur un chemin ascendant (en termes de qualité et de complexité croissante) ne possédant aucune fin, s’est lentement mais sûrement transformé en une forme de sédentarité mentale. De cet arrêt sur image au sein du film magnifique qu’est la Création Continue, est né ce que nous nommons arbitrairement « un Règne », quatrième du nom et qui fut désigné sous le nom de « Règne humain. » Et l’on sait à quel point les rois rechignent à abandonner leur couronne !

Le problème serait moins grave s’il n’impactait, parallèlement, la partie de la Création Continue située au-dessous du fameux Règne humain. Ce qui est connu comme étant le « Règne minéral », le « Règne végétal » et le « Règne animal », sont, du même coup, mis à l’arrêt. Ils ne peuvent plus évoluer, cela parce que ceux qui se désignent comme étant des humains et qui sont très fiers de l’être, ont cessé d’évoluer. Il existe en effet une interdépendance complète entre les différents Règnes. Si l’un d’eux cesse d’avancer, de gravir l’échelle de vibrations cosmiques, cela a un impact immédiat sur tous les autres niveaux qui, à leur tour, deviennent des « Règnes ». Si l’humain ne bloquait que les 3 règnes qui lui sont inférieurs, ce serait là un moindre mal. Mais l’interaction est totale et s’étend sur tous les niveaux vibratoires de la Création Continue !

Ainsi, nous pouvons constater de visu, voire de tactu, que les règnes au-dessous de nous ne bronchent pas. Une pierre demeure une pierre, une fleur sera toujours semblable, en fonction de sa variété, et les animaux en font de même. Quant aux Règnes dits supérieurs, il nous faut comprendre qu’eux aussi sont pour ainsi dire « figés », ne pouvant qu’évoluer à un niveau purement horizontal, à savoir apprendre toujours plus de leurs états, mais sans pouvoir évoluer eux non plus. Et cela grâce à l’idée extraordinaire de l’être humain qui, trouvant son statut suffisant, agréable et plutôt rassurant (puisque immobile), empêche l’ensemble de la Création qui devrait être continue, de l’être, justement. OK, mais quel rapport avec l’âme humaine ou même le titre de ces présents propos ?

La relation devient tout à fait compréhensible lorsque nous conservons en mémoire le fait que l’humain refuse d’évoluer, à savoir de lâcher ce qu’il a pour obtenir ce qu’il n’a pas encore, mais qui demeure pourtant à portée de main depuis toujours et à jamais. La pire erreur qu’ait pu faire l’être humain, c’est de vouloir s’asseoir au bord de la Grande Route et de s’y installer. Ce faisant, il a été obligé de ne conserver qu’une certaine partie seulement de la Création qui, pour lui, ne serait plus continue mais statique. L’homme est donc une forme mentale limitée qui est obligée de se reproduire, ne pouvant plus produire. Autrement dit, l’humain est fait d’un certain nombre limité de formes mentales, ce qui l’oblige à penser en boucle et à ne ressentir que selon des processus mentaux invariables.

Le fait de cesser d’avancer, de stopper le flux naturel du Grand Courant Cosmique a un prix. Ce prix est la lente mais inexorable déperdition d’énergie. D’où la lutte incessante pour s’accaparer de l’énergie d’autrui qui sévit sur cette planète. Chaque forme mentale faite d’esprit, est associée à une certaine quantité de force vitale. Cette dernière représente l’énergie que doit déployer ladite forme mentale pour s’exprimer et, avant tout, pour maintenir sa cohésion spirituelle, son intégrité. Se servir toujours du même niveau vibratoire, nommé par beaucoup « Inconscient Collectif » (I.C.) revient à tirer sempiternellement sur la même batterie pour faire démarrer chaque jour un moteur de voiture. Si le fonctionnement de cette même voiture ne produit pas assez d’énergie à son tour pour alimenter la batterie et maintenir un niveau de charge constant, il arrive un moment ou la batterie est vide et que le moteur ne peut plus démarrer.

Dans notre exemple, la batterie représente la réserve de force vitale accumulée. Le moteur représente la forme mentale qui doit être alimentée pour se produire et qui, sous certaines conditions, peut, à son tour, recharger quelque peu la batterie, permettant ainsi de futurs démarrages. Comme on le sait sans doute, la vie d’une batterie, même correctement rechargée par un alternateur, n’a qu’un temps. Deux, trois ans, peut-être. Quelle est la condition pour qu’un moteur/état d’esprit, une fois démarré/employé, puisse à son tour recharger la batterie/réserve d’énergie de la forme mentale ? Il existe deux moyens principaux : l’intérêt et le plaisir. Si vous trouvez un intérêt à une façon de penser quelconque, vous la rechargerez, en fonction du degré réel de votre intéressement. Si vous prenez plaisir à votre façon de penser, vous allez également la recharger. À l’inverse, si vous n’aimez pas une idée et qu’elle ne vous procure aucun plaisir, vous allez lentement mais sûrement la décharger.

Pour comprendre la suite, il faut connaître deux lois spirituelles ou « Principes » qui semblent souvent s’opposer, mais qui ne font, en réalité, qu’équilibrer le Moteur de la Création Continue. Un de ces Principes, qui nous intéresse ici, est le Principe de Conservation. En gros, pour que tous et chacun puisse profiter d’un état d’esprit quelconque, il faut que ce dernier puisse dure un maximum de temps au moins, si ce n’est pour toujours. Ceci ne posait aucun problème tant que l’être se disant « humain », acceptait de… Ne plus le rester ! D’évoluer, dirons-nous ici et par souci de simplicité. Cependant, il devient franchement problématique lorsque l’être humain met son grain de sel dans la Sauce Cosmique déjà suffisamment relevée.

Jugeons plutôt. Normalement, nous devrions tous nous lasser, tôt ou tard, de notre façon de penser ou de ce que nous appelons « notre état d’esprit. » Ce que l’on a osé nommer « le confort mental » se résume à faire en sorte de ne jamais changer d’état d’esprit ou du moins, de freiner des quatre fers, dans l’espoir de ne pas avoir à le faire. Ou pas trop et pas trop vite. On sait à présent que lorsqu’un état d’esprit ne reçoit plus notre intérêt et ne nous procure plus aucun plaisir, il se « décharge » rapidement, cela en brûlant son énergie interne de cohésion pour se manifester. Or, s’il se déchargeait totalement, il se dissoudrait au sein de l’esprit universel, perdrait sa cohésion et donc, sa forme (ou ce qu’il raconte.)

C’est là qu’intervient le Principe de Conservation, généralement associé à Vishnou ou au Christ et donc, à l’amour. Quel effet a ce Principe ? Il est assez simple à comprendre. Tout est double, toujours ! Si vous avez à gauche l’idée qu’une chose est mauvaise, vous trouverez tôt ou tard sur votre droite l’idée inverse, à savoir qu’en vérité, cette chose est bonne, voire irremplaçable. Résultat, si vous essayez de ne plus penser à quelque chose qui non seulement ne vous intéresse plus mais qui, de plus, vous procure plus de problèmes ou de souffrance que de plaisir, par le jeu d’attraction magnétique des formes opposées mais complémentaires, quelque chose ou quelqu’un fera son apparition dans votre vie pour vous obliger à revoir votre copie. Plus sobrement, alors que votre seul désir sera de vous débarrasser d’une forme mentale, il vous semblera que la vie vous oblige à y repenser dès que cela lui est possible.

Ce qui, pour certains, qui ne comprennent pas le processus en jeu, est hautement agaçant au moins ! Exemple concret : vous désirez arrêter de fumer ? La belle affaire ! On vous proposera dix fois plus souvent une cigarette, vous verrez des publicités pour une marque connue ou dans d’anciens films, les acteurs auront presque tous une cigarette au bec ! Vous captez l’idée ? Le Principe de Conservation vient à la rescousse de la forme mentale qui se meurt à cause de votre nouvelle absence d’intérêt et/ou de plaisir à son emploi. Sans doute réagirez-vous en arguant du fait que l’action de ce Principe de Conservation est totalement contre productif. Autrement dit et selon vous, ce n’est pas en vous emmerdant de la sorte que vous aurez plus envie d’aimer cette forme mentale, bien au contraire, n’est-ce pas ?

Mais cela est compté sans une autre loi du fonctionnement de l’esprit concernant, justement, l’alimentation des formes mentales, leur moyen de se régénérer sans cesse. Que dit cette loi ? En bref : « l’énergie de la force vitale suit l’attention mentale. » En clair, si vous aimez une chose, vous vous concentrerez nécessairement sur elle et, forcément, lui transmettrez l’énergie véhiculée par votre attention mentale. Hélas pour nous, si nous détestons une chose, nous allons également et tout autant, lui transmettre l’énergie de notre attention mentale, puisque, apparemment, nous avons de l’intérêt pour elle. Du point de vue de l’esprit, nous prenons plaisir à la chose, car dans le cas contraire, nous n’y penserions même pas. C’est aussi cruellement simple que cela. L’esprit n’est pas compliqué ; il est seulement complexe (sophistiqué.) Résultat, les gens souffrent de ce qu’ils détestent, voire de ce qu’ils aiment et depuis des millénaires, ils se demandent pourquoi ou, selon l’expression consacrée : « ce qu’ils ont fait à Dieu pour mériter ça » !

Quant au second Principe, évoqué plus tôt, il s’agit du Principe dit de « destruction », souvent nommé « Aspect Shiva », dont le seul but est de nous donner envie non pas de détruire ce qui est mais plutôt de construire ce qui n’est pas encore. Si plus aucune pensée ancienne ne nous visite, nous pouvons croire que ces mêmes pensées ont disparu, quelles sont « mortes ». En réalité, elles se produisent toujours, mais dans le mental de quelqu’un d’autre, tout simplement. Poursuivons notre propos, en expliquant ce qu’est vraiment l’âme. Ce que certains nomment pompeusement « leur âme » est en fait la somme de toutes les formes mentales qui produisent leur état d’esprit général. On parle d’âme pour indiquer que son contenu est aussi « personnel » qu’invariable. Ou presque, car il existe tout de même quelques variations, par exemple au cours des périodes allant de l’enfance à l’âge adulte.

Certains argueront du fait qu’il y a donc bien évolution, et non stagnation. Ce qui ne peut être expliqué que par l’ignorance de ce qu’est vraiment ce fameux « Inconscient Collectif » ou « I.C. » Imaginez que l’I.C. soit la somme limitée de tout ce que peut penser un être humain si sa volonté et son désir se résument à le rester, humains, justement. Aucune âme ne saurait contenir toutes les idées-formes qui composent l’I.C. Il sera donc retenu, par chacun de nous, seulement ce qui correspond à ce qui attire puis retient notre intérêt et, si possible, qui nous produit un minimum au moins de plaisir. En clair, L’I.C. est cet immense réservoir de pensées typiquement humaines dans laquelle chacun de nous vient puiser ce qui l’arrange, que ce soit sur le moment ou pour des années durant. Il est donc possible à toute personne de rejeter ce qui ne lui convient pas et, immédiatement, de puiser en L’I.C. ce qui pourra avantageusement remplacer le précédent état d’esprit.

Pourquoi remplacer ? Il est dit que « La Nature a horreur du vide. » Ce simple constat provient d’une connaissance incomplète de la loi en présence (concernée.) En fait, si vous rejetez une idée, vous la privez d’énergie et le Principe de Conservation va immédiatement entrer en œuvre et vous faire pour ainsi dire regretter votre choix. Par contre, si vous remplacez une idée, une forme mentale, par une autre, alors le Principe de Conservation n’y trouvera rien à redire. Pourquoi ? Parce que vous ne rejetez pas l’idée, vous passer d’elle à une autre, sans condamner la première, sans souhaiter sa mort, pourrions-nous dire. Du coup, vous invoquez le frère du Principe de Conservation, à savoir, le Principe dit de « Destruction », ou l’Aspect Shiva. Cet Aspect Shiva qui, plus sobrement, préfigure la prise de conscience que vous pouvez faire mieux ou reprendre votre Route (évolution.) Il est un fait que lorsque nous réalisons une erreur, par exemple, notre désir est non pas nécessairement de la réparer (ce qui reviendrait à baigner toujours dans les mêmes énergies) mais de ne plus la commettre. Et pour cela, il nous faut changer ce que nous pensions du sujet concerné.

Nous savons, à présent, en quoi consiste ce que nous persistons à considérer comme étant « notre âme ». Il s’agit d’une somme, au contenu plus ou moins hétéroclite, d’idées, de concepts, de croyances et, en un mot, de ce qui forme notre état d’esprit général. Et c’est à ça que tiennent les humains ? Et c’est cela qu’ils nomment « mon âme », comme s’il s’agissait du plus précieux des trésors ? Apprendre que le fait de vouloir à tout prix demeurer ce que nous croyons être (une âme, donc) est ce qui bloque l’évolution cosmique, dans les deux sens, est pour le moins choquant, il faut bien l’admettre. C’est d’ailleurs pour cela que cette connaissance se situe à un niveau au-dessus du supramental. La preuve, ceux qui se réclament de cette vision qui n’était faite, comme tout, pour un temps seulement, continuent de faire allusion à l’âme. Preuve qu’ils ignorent ce dont nous traitons ici. S’ils prenaient connaissance de ce qui est proposé ici, ils se référeraient aussitôt à leur Atout incontournable, à savoir l’ego. Ce serait l’ego des gens qui les privent de véritables connaissances. Et en un sens, ils ont raison mais préfèrent sans doute éviter de vérifier si cet ego dont ils font si souvent mention, ne les concernerait pas un peu aussi. Un peu encore.

Soyons très clairs à ce sujet : le supramental n’est pas une fausse connaissance ou quelque chose de mauvais, bien au contraire ! Mais il ne s’agit là que d’une simple étape à laquelle, de nouveau, encore et toujours, certains humains qui désirent le rester, vont s’accrocher pour ne plus la lâcher ensuite. Critiquer seulement le supramental reviendrait à critiquer des élèves de troisième, sous prétexte qu’ils ne sont pas encore en terminale. Quant au reste de l’humanité, il se situe aux environs « scolaires » de la sixième. Enfin, il existe quelques redoublants ! Terminons cette troisième et dernière partie en pénétrant de pleins pieds dans le vif du sujet.

L’âme est « ce qui nous anime », du latin « animus » et « anima. » L’animus étant la forme mentale faite d’esprit et l’anima, la force vitale, l’énergie qui sous-tend l’ensemble de la Création Continue. Ou qui devrait l’être ! En un mot comme en cent, l’âme, c’est juste de la pensée qui produit de l’énergie puis qui s’en nourrit. Un point, c’est tout. Il n’y a pas une âme qui soit la nôtre : c’est nous qui « faisons notre » une partie de la réserve mentale de l’I.C. Prenons un exemple, nous pouvons dire que la locution latine « Veni, vidi, vici » est à nous du fait que nous la faisons notre. Toutefois, elle demeure une expression déjà connue, attribuée à Jules César, qui, de ce fait, préexistait avant notre appropriation et qui sera disponible pour d’autres emplois, pour encore des millénaires ou plus. Du coup, des expressions telles que « sauver notre âme » sont assez piégeuses. C’est à se demander quelles étaient les intentions premières et cachées de ceux qui ont lancé cette aberration mentale en violation de toutes les lois divines !

Les gens qui ont peur de « perdre leur âme » sont des gens qui tiennent par-dessus tout à leur actuelle manière de penser. Pas question pour eux de changer d’état d’esprit, voire de lui retrancher et de lui ajouter quoique ce soit ! Pourtant, ils pourraient, puisqu’ils le souhaitent, conserver une âme, ce qui est très différent ! Cela non pas en conservant leur matériel mental actuel, mais en le remplaçant par d’autres idées, d’autres concepts mais, et si possible, surtout pas par d’autres croyances. La croyance est encore la meilleure manière de s’éviter de vivre. Il faut accepter de vivre pour expérimenter puis apprendre en live, par le biais de l’expérience directe, bonne ou mauvaise selon nous, mais toujours formatrice et donc, susceptible de nous remettre en Marche. Nombreux sont celles et ceux qui croient pouvoir évoluer ou même changer, ce qui est plus radical encore. Et tandis qu’ils le croient et qu’ils entretiennent cette croyance, ils n’ont pas besoin d’évoluer et de changer vraiment.

Les gens, de nos jours, rêvent leur vie au lieu de la vivre. C’est une forme de matrice individuelle de laquelle il devient ensuite très difficile de s’extraire. Or donc, si vous désirez évoluer ou mieux encore, changer de Monde ou bien de plan de conscience, vous devez absolument vous débarrasser de ce qui vous fait office d’âme, actuellement. Car c’est elle qui vous maintient dans une sorte de « Je suis à peu près heureux » dont il est devenu difficile de vous extraire. Pour en terminer avec ce sujet, considérez ces derniers éléments de réflexion. L’I.C. n’est pas quelque chose de récent, comme l’on peut s’en douter. De fait, il représente les Mémoires d’un passé qui est toujours présent dans le mental humain. Mais ce ne sont que des Mémoires ! L’âme n’est que Mémoires. Voilà déjà de quoi conduire de fructueuses méditations !

 

Serge Baccino

Sur les abductions

Sur les abductions

Est-ce que c’est réel ? Oui mais encore faut-il préciser le niveau de réalité. Si une chose n’existait pas, au moins pour nous seul, nous ne pourrions pas en avoir conscience. Mais il est toujours bon d’en définir non pas le degré de réalité, mais le niveau de manifestation. Et dans le sujet des abductions plus qu’en nul autre. Première question : les fameux petits hommes aux yeux globuleux existent-ils ? Réponse : oui. Mais ils n’ont pas été créés sur Terre ou « dans la matière », comme on dit souvent. Ils ont été conçus par des races extraterrestres anciennes et puissantes qui étaient capables de créer sur d’autres plans ou niveau que celui nommé « plan physique dense. » Ces E.T. sont des sortes de robots biologiques.

Il n’est important de bien comprendre ce qui suit : « Tout est matière, tout est aussi concret que cela peut l’être car la création est continue et se produit, en simultané, sur tous les plans. » En clair, il n’y a pas un plan physique puis des plans immatériels : il n’y a que des plans différents, et tous peuvent être considérés comme étant « physiques », puisque faits d’esprit. Et nous savons déjà que tout est fait d’esprit et que l’esprit est ce que nous nommons Dieu. La différence entre les plans considérés, provient seulement de la fréquence vibratoire de base de l’esprit qui compose ces différents niveaux d’expression pour la conscience.

En somme, soit tout est matière ou physique, soit tout est fait d’esprit et seulement d’esprit. Cependant, il nous est très difficile, pour ne pas dire mieux, d’imaginer que notre plan, considéré comme étant le seul fait de matière solide, soit en fait aussi illusoire ou impondérable que tous les autres. Nous acceptons plus volontiers cette demi-vérité : nous sommes actuellement sur le plan physique, tous les autres plans ou niveau de conscience, sont faits d’une trame beaucoup plus éthérée. Ce qui n’est pas faux dans l’absolu, mais qui demeure assez piégeur tout de même. En effet, cela pourrait nous laisser croire que le seul plan concret et matériel, est le plan terrestre dense, celui relatif à notre chère planète bleue.

De là à penser qu’il est le seul digne d’intérêt, voire le seul et unique véritable plan ou niveau de conscience, il n’y avait qu’un pas, que ceux qui se laissent modestement appeler « scientifiques » se sont empressés de franchir. Évidemment, la plupart des gens n’ont pu avoir qu’une preuve disons « tangible » du présent plan terrestre. Du moment qu’ils peuvent le voir, le toucher et en avoir de multiples infos à partir de moyens aussi nombreux que différents, pour l’homme et la femme modernes, la Terre est la seule chose qui soit. La preuve ? Ils en ont conscience !

Hélas, cette manière de se servir de son mental, en plus d’être largement incomplète, peut être à l’origine de bien de conflits entre les humains. Les guerres de religions n’ont pas d’autres origines. Il n’est bien évidemment pas question de « croire » sur parole ou même, de tenter de philosopher sur ce vaste sujet. L’essentiel est de se souvenir de la loi en présence : « On ne peut avoir conscience d’une chose qui n’existe pas au moins pour soi. » Une autre loi énonce qu’« On ne peut pas avoir conscience d’une chose et en vivre une autre. » À l’évidence, même lorsque nous rêvons, le contenu de ces pérégrinations nocturnes doit nous sembler on ne peut plus réel ! Cela parce que, à ce moment, nous ne pouvons avoir conscience que du contenu formel de ce rêve, de ce qu’il raconte.

Ce n’est qu’au réveil que nous sommes en mesure de comprendre que ce n’était qu’un rêve. Cela parce que nous pouvons de nouveau accéder à l’un multiple des niveaux de réalités existants. Même si, pour nous, ce niveau de conscience diurne représente le seul sérieux, valable, solide, certain, etc. Voici une autre loi : « Nous ne pouvons pas être conscients de deux niveaux différents de réalité à la fois. » En clair, cela signifie que tandis que nous rêvons, le rêve consiste, pour nous, en notre seule référence mentale du moment. Au réveil, nous retrouvons l’autre forme de référence, plus connue, plus rassurante et donc, préférée entre toutes.

Pourquoi ce préambule ? Est-il nécessaire ? Il l’est si nous désirons vraiment comprendre et apprendre. Il ne l’est pas si nous croyons que seules les grandes lignes concernant le phénomène de l’abduction devraient nous intéresser ! Question : est-ce que des extraterrestres plus ou moins recommandables peuvent nous enlever durant la nuit ? Pour répondre à cette première question, il est nécessaire de poser une question logique au préalable. Question logique préalable : « Par enlèvement durant la nuit, entendez-vous le fait de s’emparer de votre corps physique ou de chair ? » Les moins prudents répondront « évidemment, quoi d’autre ? » Il faut dire qu’ils ont souvent vu une certaine publicité sur le café, avec un acteur célèbre, à la télévision !

Mais nous disions que la question préalable était logique. Et elle le devient immédiatement lorsqu’on se souvient que pour l’esprit universel, tous les plans sont réels, physiques ou matériels ! Cela parce qu’ils lui permettent de « donner corps » à tout ce qu’il est capable de créer, en son essence même. Ainsi, durant la nuit, certains se sont sentis s’élever dans les airs et, leur corps demeurant à l’horizontale, ils ont vu la porte de leur chambre s’ouvrir toute seule puis ils se sont retrouvés dans un endroit inconnu, possiblement une salle de chirurgie située au cœur d’un vaisseau spatial. Là, on leur a fait vivre des expérimentations atroces.

Au matin, ils se sont retrouvés dans leur lit, avec le très net souvenir d’avoir été abduqués durant leur sommeil ou juste un peu avant. S’ils en ont conservé un souvenir, c’est qu’ils en ont eu conscience. Et on ne peut avoir conscience d’une chose qui n’existe pas, vous vous souvenez ? Ils ont parfois le souvenir d’avoir été quelque peu « charcutés » durant leur séjour sur le vaisseau spatial ou, du moins, durant leur passage sur la table d’opération dont ils se souviennent du froid du métal. Car ils étaient nus. L’un d’eux a même expliqué que les êtres lui avaient foré un trou dans le devant du front, à l’emplacement supposé du 3e Œil, avec un bras articulé dont l’extrémité était munie d’un foret de perçage en acier, tournant à une vitesse folle et dont le bruit rappelait celui de la tristement célèbre fraise du dentiste.

Le problème c’est qu’en se plaçant devant un miroir, leur front conservait son aspect nature et intact. Aucun trou, pas la moindre cicatrice. Alors, rêve ou réalité ? Il faut bien admettre que les Abductés ne sont pas nécessairement des initiés au fait des choses de l’esprit. Parfois ils sont même à ranger parmi le rang des matérialistes qui ne connaissent rien à ces choses et ne croient même pas à l’existence des extraterrestres. Ils sont donc le plus souvent en peine de comprendre que ce n’est pas leur corps physique qui a été ainsi « volé » puis conduit dans une salle d’opération extraterrestre, mais bien leur corps psychique. Et ils ne se trouvaient pas vraiment dans un vaisseau spatial venu du cosmos mais sur un plan de conscience sur lequel le corps psychique présente les mêmes attributs que le corps de chair.

Présenté autrement, si vous vous retrouvez sur le plan astral en sortie de corps, par exemple, vous participerez pleinement de ce plan et aurez la nette sensation que tout est concret et solide, autour de vous. Ce n’est que lorsqu’il y a une différence de potentiel énergétique et donc, vibratoire de l’esprit, que les choses deviennent plus compliquées. Si une personne qui vient de décéder et qui a quitté son corps physique essaye de toucher ceux qui demeurent toujours sur ce plan terrestre, elle passera à travers le corps de la personne, cela à cause de la différence énorme de fréquence de vibrations. Ceux qui ont vu le film « Ghost » devraient mieux comprendre que quiconque cette partie de nos explications.

En clair, vous pouvez entrer en contact physique ou autre avec une personne qui se tient sur le même plan de conscience (ou vibratoire) que vous, mais vous ne pourrez pas voir ou toucher une personne se tenant sur un plan inférieur ou supérieur de celui sur lequel vous vous trouvez à l’instant T. Ajoutons que la corde d’argent, capable de s’étirer sur de très grandes distances, sert à relier le corps physique au corps psychique. Tout ce que vit et expérimente le second, est fidèlement retransmis au corps de chair. La corde d’argent n’est autre que la partie énergétique ou psychique de la moelle épinière. Et nous savons que cette dernière permet le mouvement, la motricité et… La sensation !

Si vous ressentez le besoin de disserter plus avant sur ce sujet, il est possible de communiquer à partir de Facebook, car le blog Vivre-Livres ne permet plus l’échange ou les commentaires, à cause de ceux qui n’ont d’autres soucis que d’en devenir un pour les autres. Merci de votre compréhension. Vous trouverez les liens de mes principaux réseaux sociaux sous ma signature.

Serge Baccino

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Devenir ou être

Devenir ou être

Quelle est la différence entre devenir et être ? C’est la même différence qu’entre le fait de ne pas s’accepter et de se fuir, et partir de ce que nous sommes pour le moment, dans le but d’arriver, un de ces jours, à ce que nous pourrions être et par ailleurs. Mais en Psy Éso, on nous demande de nous observer, voire de faire la chasse à tout ce qui n’est pas nous, non ? Certes, et se faisant, nous sommes obligés de nous concentrer sur ce que nous croyons être, au présent et pour le moment. Et quand nous trouvons une chose qui n’est pas nous, généralement un conditionnement mental, nous comprenons que sans cette intériorisation, cette concentration sur soi, nous continuerions à ne pas être.

Ne pas être, ça signifie ou ça implique quoi, au juste ? Il existe plusieurs méthodes pour ne pas être, mais nous ne retiendrons que les principales, au nombre de trois :
1. Se mentir à propos de soi.
2. Avoir peur de se regarder en face, de crainte de ne pas aimer ce que nous verrions alors.
3. Se fuir en préférant analyser les autres et à rechercher, en eux, tout ce qui, en fait, se trouve en nous.

Soyons logiques un moment : si nous sommes incapables de voir qu’en nous, il y a des pensées et des émotions qui ne sont pas les bienvenues ou pire, qui n’ont rien à voir avec ce que nous devrions être, nous ne sommes pas un être mais quelque chose qui tente d’éviter la confrontation avec lui-même. Et peu importent les raisons. En quoi consiste le fait d’être incomplet ou d’avoir quelque chose de trop et d’inadapté en nous ? Réponse : cela consiste à être « en devenir », puisque nous ne sommes pas encore vraiment nous. Nous pouvons être « en devenir » du fait que nous nous mentions à notre propos. Le devenir étant, dans ce cas-là, le moment où nous accepterons enfin d’être véridiques, de ne plus mentir à notre propos.

Nous pouvons être « en devenir », du fait que nous n’aimons pas qui nous sommes (ou croyons être) pour le moment. Ne pas s’aimer revient à refuser qui nous sommes et donc, à ne pas être. Et si nous ne sommes pas encore, nous sommes bien « en devenir », à savoir que nous serons de véritables êtres humains « plus tard » ou « un jour ». Le tout demeurant indéfini si possible. Mais quelle est la différence entre ne pas s’aimer et donc, ne pas s’accepter en l’état, et suivre un processus d’évolution ? Pour comprendre cette différence, nous devons nous montrer attentifs et précis.

S’il était question de nous ajouter quelque chose de plus, de mieux, par exemple, alors il n’y aurait aucune différence : nous serions encore et toujours « en devenir », puisque susceptibles d’améliorations. Mais il est seulement question de trouver, en soi, tout ce qui n’est pas soi. Autrement dit, il est question de retirer des choses inutiles et qui n’ont rien à faire en nous, et non en ajouter. Il est clair que le terme même « d’évolution » est piégeur à souhait ! Évoluer sous-entend de passer d’une condition à une autre ou d’un état à un autre. Cela ne sous-entend pas que nous ne sommes pas déjà « complètement soi » : cela sous-entend seulement que nous avons des choses inutiles voire restrictives, pour ce même soi, à retirer. C’est très différent !

Présentons la chose différemment pour être certains de bien nous comprendre à ce sujet précis et primordial. Imaginons que l’être humain naturel soit une entité multidimensionnelle qui s’étage sur sept niveaux principaux. Nous partirons du principe de base que chacun de nous est déjà doté de ces sept niveaux. Un détail très important ! Mais voilà que deux possibles problèmes se posent à l’homme naturel : soit il est limité et ne peut pas se servir de ses sept niveaux librement, soit on a réussi à lui faire croire qu’il ne possédait pas d’autres niveaux que celui, usuel, auquel la plupart des humains sont habitués et ont accès.

Pour notre exemple, nous dirons que ce dernier cas, un seul niveau d’activité, se réfère essentiellement à la vie terrestre incarnée, à la 3D, comme on dit de nos jours. Pour ce qui est du premier problème, nous dirons que même si l’homme se sait bénéficier de sept niveaux différents d’expression, il a encore du mal à le croire, car ces mêmes niveaux sont si conditionnés, qu’il est impossible d’imaginer ce que serait la vie humaine s’ils fonctionnaient tous et librement. Et nous savons déjà que, dans ce premier cas ou possible problème, nous sommes en présence de programmations mentales ou pires, de programmes mentaux incomplets et défectueux.

Or donc, que nous soyons incapables d’user librement de nos sept niveaux ou que nous soyons inconscients de leur existence, le résultat demeure le même : nous ne sommes pas ce que nous devrions être et par ailleurs. Cependant, et grâce à ces deux exemples, nous comprenons que nous sommes déjà complets, que potentiellement, nous n’avons rien à atteindre ou à nous ajouter. Tout est déjà là, en place, mais rien ne fonctionne comme cela devrait et c’est là le seul vrai problème. Si on nous proposait et par exemple, de « développer nos pouvoirs », cela ne servirait à rien. Ou presque, car cela aurait surtout pour effet de nous abuser et de donner l’occasion à certaines entités astrales peu recommandables, de nous faire miroiter encore plus d’illusions que de raison.

Alors, et dans ce cas, quoi faire ? Devons-nous « atteindre le Soi » ? Nous savons déjà que cela est impossible puisque déjà fait. Nous sommes déjà ce que nous devrions être et, en fait, tout ce que nous pourrions être. Dans ce cas, pourquoi ne sommes-nous pas conscients d’être le Soi, si nous le sommes déjà ? Parce que certaines idées, dont nous avons presque tous hérité, sont autant de lourds nuages gris qui nous cachent le soleil. Et nous sommes ce soleil qui demeure caché. Donc, définitivement, nous n’avons pas à « devenir », rien ni jamais. Nous sommes déjà ce que nous devons être. Mais nous pouvons et nous devons retirer de chacun de nos sept étages, ce qui nous empêche d’être ce que nous sommes par ailleurs.

Mais dans ce cas, comment être (ou être Soi) vraiment ? Comment ne plus se complaire dans le devenir ? Comment ne plus chercher à remettre à plus tard cet important rendez-vous avec soi-même ? Déjà, il nous faut cesser une chose : le paraître ! C’est parce que nous en sommes arrivés à la fausse conclusion que nous ne pouvons pas être librement nous-mêmes, que nous avons essayé de devenir autre chose, susceptible d’être plus libre et donc, plus heureux. Et c’est depuis lors que nous souffrons ! Car il n’est pas de plus grande souffrance que de ne pas être soi. Nous connaissons déjà le processus au complet, n’est-ce pas ? Nous savons que le « moi » a été brimé et obligé d’exprimer autre chose et autrement que ce qui était prévu dès le départ, soit avant la naissance.

Et quand le « moi » se sent incapable d’exprimer qui il est, il tente alors d’exprimer « qui il n’est pas. » Nous connaissons le phénomène sous le nom « Moi-Idéalisé. » Le « moi », las de ne pas réussir à être, transfère donc sa conscience dans le « Moi-Idéalisé », afin de tenter de nier tout ce qui est en lui et l’empêche pourtant d’être lui. Le problème, que nous connaissons déjà, c’est que le « moi » ne pourra jamais vivre selon les prétentions extravagantes du « Moi-Idéalisé. » Restons rationnels et logiques : si déjà le « moi » ne réussit pas à être lui-même, comment pourrait-il réussir à être quelqu’un d’autre mais « en mieux » ? À moins d’inventer un dicton du genre : « Qui échoue à tenter le moins, réussira au plus et même au mieux. »

Nous comprenons, à présent, que d’essayer de biaiser, de nier ou de fuir ce que nous croyons être mais que nous ne sommes pas, est au moins stupide. Nous comprenons, dès lors, que nous n’avons pas à nous confectionner un « moi » de procuration, idéalisé en diable. Si déjà nous ne réussissons pas à vivre ce simple « moi », comment pourrions-nous vivre un « moi » fortement idéalisé, en plus d’être totalement illusoire ? Il ne nous reste donc qu’une seule solution, la seule que, justement, personne ne veut utiliser. C’est une piste que bien de gens connaissent pourtant, mais qu’ils craignent plus que tout de suivre. Du moins jusqu’au bout.

À un moment ou un autre, celui qui prétend haut et fort s’étudier pour mieux se connaître, cessera de le faire en faisant mine qu’il n’est pas au courant de cette décision. De cette désertion, devrions-nous dire. Mais pourquoi les gens ont-ils si peur de se regarder en face et de s’accepter tels qu’ils sont ? La réponse est évidente : parce qu’ils sont persuadés que ça va leur faire énormément de peine ! Comment le savent-ils ? Ils ne le savent pas : ils le sentent. Et que sentent-ils ? Généralement, de la honte, de la culpabilité, de la rancune et surtout, cette peur immense à la seule idée que leur « moi » de procuration soit démasqué.

Comment pourrait-il être démasqué, ce pauvre « moi » qui n’existe même pas, sauf dans l’imagination de la personne ? Il serait démasqué si les autres, à l’extérieur, comprenaient qu’il n’est pas aussi beau, grand, fort et merveilleux qu’il le prétend, depuis toujours et que c’est donc un simple rôle de composition qui leur est présenté. En somme, la principale peur des gens est que les autres s’aperçoivent qu’ils ne sont pas ce « Moi-Idéalisé » ou pire encore, qu’ils sont… Comme tout le monde, pas plus, pas moins. Jouer un rôle, même si cela nous paraît séduisant, voire vital, est proprement épuisant ! Se faire passer pour ce que l’on n’est pas tout en craignant d’être vu comme nous croyons être, voilà de quoi devenir au moins paranoïaque. Pour ne pas dire mieux.

Pourtant, la clef se trouve au niveau de cette peur, justement. Le « moi » a peur que l’on découvre non pas ce qu’il est, puisqu’il l’ignore lui-même, mais ce qu’il croit être ! La différence est colossale ! D’ailleurs, quand nous réalisons pleinement ce que cette nuance implique, nous sommes déjà à moitié rassurés ! Essayez de comprendre les faits, simplement les faits. Si votre peur consiste à croire que vous êtes extrêmement moches et méchants, sur quoi repose vraiment cette même peur ? Réponse : sur rien de concret, juste sur une croyance générale. Toutefois, c’est cette même croyance qui vous oblige soit à contourner votre « moi », soit à vous inventer un « moi » bien plus élégant et beau. Mais lui aussi ne repose que sur du vent, c’est-à-dire sur votre croyance en le fait que vous devez être une chose susceptible de compenser…

De compenser quoi, au juste ? Ce que vous êtes ou ce que vous croyez être ? Dans le premier cas, c’est peine perdue : vous ne pouvez pas être autre chose que ce que vous êtes déjà, que cela vous plaise ou non. Dans le second cas, c’est encore plus peine perdue, car il est impossible de compenser ce qui n’existe pas ou n’est pas capable de se manifester, ce qui revient au même. Alors quoi ? Comment devrions-nous réagir ? Pour commencer, nous devrions comprendre que nous sommes déjà cela que nous aimerions être mais que nous ne pouvons pas le conscientiser, cela à cause de la présence, en nous, de considérations mentales qui n’ont rien à voir avec nous.

L’être humain a cette capacité de s’associer avec puis de s’identifier à tout et n’importe quoi. S’il choisit de s’identifier à tout ce qui n’est pas lui et ne le sera jamais, alors il demeure un être « en devenir » mais n’est pas encore. Le plus simple serait qu’il s’identifie avec tout ce qu’il est déjà, car la chose serait aussi immédiate que spontanée. Hélas, la place est déjà prise, si nous pouvons le dire ainsi, à savoir que l’imaginaire, en nous, a déjà décidé de se lier avec tout ce qui n’est pas et peut être nous. S’imaginer être, se projeter est épuisant et ne mène à rien, en fin de compte. S’accepter en l’état et tel que nous sommes, pour le moment, faux « moi » inclut, est le seul moyen de se libérer du carcan mental issu de notre société mourante et incapable d’apporter la moindre aide réelle à qui que ce soit.

Bien sûr, dès que vous déciderez de tourner votre attention mentale en direction des coins les plus obscurs et reculés de votre âme, vous aurez un très net sentiment d’inconfort. Pourquoi cela, puisque le contenu du « moi » est en grande partie factice ? En fait, même si ce ne sont que des croyances, que rien ne soit vrai, le fait pour votre « moi » de croire en leur existence, suffit pour provoquer les pires sentiments de doute et de frayeur. Nous pourrions dire que vous avez alors vraiment peur, mais que cette dernière ne repose sur rien de concret, juste sur des croyances pernicieuses au possible. Par exemple, si vous ressentez de la colère, cela ne signifie pas pour autant que VOUS êtes en colère ou que cette dernière est la vôtre. De même pour un sentiment de rancune ou de honte, par exemple. Cela est en effet « en vous », mais cela n’est ni de vous ni même « pour vous. »

Vous n’avez donc pas à ressentir de la honte à l’idée que vous ressentez de la peur. Mais vous devez absolument réussir à comprendre que même si ce sentiment est en vous, il n’est ni de vous ni pour vous. Ainsi détaché, vous pouvez alors vous lancer en toute quiétude dans l’exploration de votre « moi », rien ne pourra vous nuire ou vous gêner, bien au contraire. Chaque fois que vous exhumerez un schéma mental vicieux, vous vous sentirez tout de suite mieux.

 

Serge Baccino

Complices du péché d’autrui

Complices du péché d’autrui

Le problème de l’humanité, à notre époque, est le mensonge. Il a, au départ et comme origine première, un intérêt quelconque à cacher de véritables pensées ou actes. Voire à oublier de mentionner certains évènements. Pour quelle raison ? En toute logique, il peut très certainement y avoir de nombreuses raisons, mais nous n’en retiendrons que trois principales. La première raison, que nous placerons dans l’ordre ascendant  « de gravité », est le mensonge par peur de l’effet négatif sur autrui. Par exemple, nous pouvons cacher, à une personne cardiaque ou mourante, un évènement pouvant l’accabler plus encore. Nous pourrions voir là une certaine preuve de compassion mais en réalité, la personne qui cache se protège elle-même d’un point de vue émotif, car si elle ignore la possible réaction de la personne à laquelle elle ment, elle connaît nécessairement la peur et l’émotion qui sont les siennes.

La seconde raison, moins beaucoup moins élégante déjà, est le mensonge dans le but d’éviter un scandale, cela bien souvent aux dépens d’une tierce personne. L’exemple le plus flagrant et connu de ce second type de mensonge par omission volontaire, est celui d’une mère sachant que l’un quelconque des membres adultes de sa famille s’est permis des attouchements sur son enfant. L’excuse invoquée est souvent soit « Si jamais ton père venait à l’apprendre, il pourrait le tuer sur un coup de colère, alors tais-toi ! » ou pire encore : « Tu veux vraiment détruire notre famille par pur égoïsme et pour de regrettables caresses plus ou moins intentionnelles ? »

Dans ce second cas de mensonge, la différence est qu’il implique de faire culpabiliser une personne afin que d’autres puissent conserver un semblant de paix. On nomme cela « secrets de famille », dans l’espoir immature d’arriver à la conclusion forcée que c’est le lot inévitable de toute famille qui se respecte ! Un comble. Inutile de préciser l’impact désastreux de ce type de mensonge par omission volontaire (ou M.O.V.) aura sur l’infortunée victime non pas seulement d’attouchements mais du sentiment de culpabilité qui en résultera.

En fait, la victime en deviendra une de trois manières différentes bien que liées. Premièrement, elle sera victime d’attouchements et l’impact psychologique de ces derniers ne sera sans doute jamais effacé. En second, elle sera victime d’un sentiment de culpabilité parmi les plus difficile à résorber. Un très net sentiment de trahison pourra s’y affilier, mais en arrière-plan. Enfin, elle sera victime de la lâcheté de sa mère, de son manque d’empathie et de sa volonté de faire passer son propre confort mental et social, avant l’équilibre psychologique de son enfant.

Il existe évidemment d’autres exemples de mensonge par omission volontaire (M.O.V.) mais celui évoqué ici devrait largement nous suffire. La troisième raison consiste en un mensonge par intérêt direct et conscient. Ce dernier peut, à son tour, être décomposé en deux catégories assez distinctes. Dans la première catégorie se rangent tous les mensonges qui concourent à cacher, aux autres, tout ce dont nous ne sommes pas vraiment fiers. Disons nos erreurs, nos manquements divers et, surtout, ces moments qui nous ont surpris en fâcheuse situation.

Dans cette première catégorie se range, en somme, tout ce qui pourrait nier les prétentions de notre « Moi-Idéalisé » et, éventuellement, tout ce qui permettrait, à d’autres, d’user de nos faiblesses avérées s’ils venaient à les connaître. Cette catégorie pourrait paraître légitime au moins et ne réclamer aucune forme particulière d’attention de notre part. Or, nous verrons, plus loin, que c’est celle qui nous limite le plus et finit par rendre notre esprit plus ou moins aberré. C’est également celle qui fait l’objet du présent thème de cet article tiré d’une conférence.

Reste la seconde catégorie de la troisième raison du mensonge, en général. Cette dernière est sans doute la plus connue et la plus crainte de toutes celles déjà citées. Elle se résume à mentir à autrui dans le but soit de lui nuire, soit d’obtenir de lui une chose convoitée et impossible à obtenir d’une autre façon. Mentir dans le but de nuire, un simple exemple : une femme dit à sa supposée « meilleure amie » que son mari la trompe et qu’elle en a la preuve.

Notez au passage le souci vicieux en diable de fournir des preuves, si possible irréfutables, cela afin de détruire toute forme de résistance de la part de l’infortunée « meilleure amie » ! Une excellente manière, assurément, de se venger du bonheur supposé d’autrui et de le rabaisser à un niveau de vie qui est celui de celle qui révèle une vérité qu’elle sait pourtant blessante. C’est fou, d’ailleurs, le nombre d’ami(e) s « bien intentionné(e) s » qui font appel, en toute bienveillance et amitié, à ce type de délation purement gratuite.

L’excuse passe-partout invoquée alors : « Tu comprends, c’est parce que tu es ma meilleure amie et que je t’aime que je te révèle la vérité sur ton mec… » On est en droit de se demander comment elle agirait si elle détestait… Sa meilleure amie ! Terminons cet avant-propos avec le mensonge dans le but d’obtenir une chose convoitée, que l’on suppose ne pouvoir obtenir par d’autres solutions. Nous serions tentés d’inclure, dans cette dernière forme de mensonge à autrui, l’ensemble des commerciaux et démarcheurs de vente par téléphone. Mais il est possible que certains s’en ressentent flétris au moins.

Pourtant, que désirent tous les vendeurs, tous les commerciaux ? Vendre ? Sans doute, mais en réalité, c’est votre argent qu’ils convoitent ainsi et, possiblement, une solide commission sur les profits obtenus grâce à leur savoir-faire en matière de baratin de la clientèle potentielle. Tout l’art de la vente est de convaincre un potentiel acheteur. C’est bien connu. Mais convaincre est-il suffisant ? Il y a de quoi en douter. Au départ, les commerciaux se contentaient de décrire et de flatter les qualités d’un produit quelconque. Leur but était alors de convaincre non pas d’acheter, coûte que coûte, mais d’acheter cet ustensile-là lorsque le client avouait en avoir besoin.

Dans ce cas, le conseil était souvent éclairé, voire honnête. Par exemple : « Prenez plutôt cette machine à café, l’autre est plus chère, certes, mais cela ne représente pas un gage de qualité supérieure… » Désormais, le but est non seulement de faire acheter ce qui est le plus cher mais de faire croire au client qu’il a absolument besoin de tel article connexe que l’on ne saurait négliger, si on est un minimum conscient. Et il y a l’arme suprême, la bombe sale qui surpasse toutes les bassesses commerciales réunies : « Dépêchez-vous d’acheter cet article car il n’en reste plus que dix en stock et le prochain arrivage sera 50 % plus cher ! » À ce compte-là, qui serait assez fou pour ne pas se précipiter ?

Parfait. À présent, nous pouvons pénétrer de pleins pieds dans le vif du sujet et traiter de l’origine ou du départ de toute forme de mensonge à autrui, qu’il soit volontaire et donc, conscient, ou plus ou moins automatique et donc, plus ou moins conscient. Nous traiterons du Mensonge à soi, un des sujets phares de l’enseignement de la Psy Éso dans sa version moderne. Tout d’abord, que signifient les termes « mensonge à soi » ? Pourrions-nous nous mentir… Sans le réaliser ? La réponse est sans appel : « bien sûr que non, car nous ne pouvons pas choisir une manière de nous comporter, mentalement, sans en être automatiquement conscients. »

Cela nous paraît être l’évidence même. Alors pourquoi parler de « mensonge à soi » ? Le mensonge est de second degré, si nous pouvons le présenter ainsi. Au départ, nous savons pertinemment que nous sommes en train de mentir. C’est évident. Mais nous commettons alors une grossière erreur en tentant de justifier ce mensonge et en réussissant à y parvenir, aidés en cela par nos conditionnements mentaux. En effet, si les autres connaissaient l’étendue de nos faiblesses, le contenu de nos peurs et nos désirs inavoués (inavouées aux autres s’entend), ils pourraient fort bien s’en servir pour nous nuire.

Alors mentir devient légitime et se transforme rapidement en nécessité. Chose qui est finalement entérinée par notre subconscient. Donc, le mensonge à soi ne consiste pas à réussir à se cacher à soi-même la vérité, nous avons défini que la chose était impossible, mais bien de trouver en tout temps et tous lieux, le moyen de justifier le fait de mentir. Alors mentir devient non seulement une habitude, mais surtout, une manière d’être dont il est ensuite très difficile de s’extraire.

Toutefois, on peut se guérir de cette maladie mentale qu’est le mensonge à soi, cela en revisitant les raisons invoquées de mentir et de révoquer leur degré supposé de d’intérêt et donc, de légitimité. Symboliquement et à une plus grande échelle, c’est ce qu’entreprend actuellement le 47e Président des États-Unis. Il ne signe pas seulement des décrets : il révoque les anciens et surtout, ceux qui précèdent son mandat et en instaure de nouveaux. Il est heureux d’associer le fait que les nouveaux décrets rendent leur liberté aux citoyens américains, avec celui de faire cesser le mensonge à soi pour opter pour une franchise intelligente.

La franchise intelligente pourrait se résumer en questions existentielles très importantes. La première : « Est-ce que mon mensonge induira d’éventuelles souffrances à autrui ? » La seconde : « Est-ce que ma franchise induira d’éventuelles souffrances à autrui ? » Captez-vous la nuance ? Elle possède son importance. À présent, en quoi nous pourrions nous faire complices du péché d’autrui ? Réponse en pensant et en agissant de manière que nos proches (ceux que nous côtoyons) puissent continuer à se mentir en croyant se protéger et donc, être dans leur bon droit.

C’est ici que nous devons faire preuve d’intelligence et d’objectivité ! Il n’est pas question que vous vous transformiez en justiciers de la vérité en intraveineuse ! Il est clair que certains d’entre vous pratiquent déjà ce sport amusant (pour vous) qui consiste à expliquer aux autres ce qu’ils devraient penser, dire ou faire. On se comprend ! Ici, il n’est pas question d’imposer une vérité qui dépende en exclusivité de vos propres processus mentaux. Il est question de se montrer attentif au mensonge à soi que nous révèlent librement les autres. La nuance est à saisir rapidement !

Si vous donnez votre avis à une personne qui ne vous a rien demandé, vous êtes un simple agresseur verbal. Vous ne valez pas mieux que tous ceux qui s’occupent de la paille dans l’œil du voisin, cela parce que leur poutre commence à peser et à les aveugler un brin. S’occuper des défauts des autres est encore un moyen efficace de laisser les nôtres festoyer dans notre dos. Personne ne souffre de ne pas être compris par les autres : chacun souffre de ne pas réussir à se connaître, de peur de se comprendre et de devoir agir.

Alors quoi ? Quelle est la technique qui nous permettrait de ne plus nous faire complices des péchés d’autrui, sans pour autant nous transformer en moralisateur tyrannique ? Cette technique existe et s’appuie sur une vérité sans appel : « celui qui s’adresse à nous pour nous informer de ses problèmes, nous demande inconsciemment de l’aider à sortir du mensonge à soi. » C’est d’ailleurs le seul problème qu’il puisse avoir : se mentir. Tout le reste n’est qu’effet de cette cause unique et première. Les gens n’ont pas besoin d’être aidés : ils ont besoin de ne plus réussir à se mentir, même si c’est là leur intention pour un moment encore.

Mais c’est à eux et à eux seuls qu’il appartient de nous prévenir qu’ils sont prêts à changer. Avec un petit coup de pouce seulement, pas une intervention musclée du SWAT ! Et ils nous préviennent de leur degré de préparation uniquement lorsqu’ils viennent à nous, nous interrogent ou nous confient leurs problèmes supposés. Observez les faits : lorsqu’une conférence Zoom est lancée, même s’il y a une centaine de personnes présentes, il y a toujours une majorité qui ne participe pas. Ou qui le fait juste pour exposer des expériences vécues ou des résultats obtenus, pas pour disserter de problèmes vécus. !

D’après vous, quelle en est la cause ? Elle est très simple à comprendre. Tout être humain est capable de sentir qu’il se ment, c’est un fait, mais si sa peur des conséquences s’il venait à tout avouer, est supérieure à ce ressenti, alors il préférera continuer de se mentir et se sentir plus en sécurité. Cet état d’esprit trouve son origine dans la prime enfance, quand des parents, n’ayant pas inventé l’eau chaude, exigeaient de nous que nous leur disions la vérité, tout en réussissant à nous convaincre que nous devons être sévèrement punis pour nos fautes.

Connaissez-vous ce proverbe inventé par des démons de l’enfer : « faute avouée à demi pardonnée » ? Faut-il avoir atteint le fond de la déchéance mentale humaine pour accoucher de telles ignominies ? Ainsi, nous devenons « complices du péché d’autrui », lorsque quelqu’un qui vient à nous nous montre carrément qu’il se ment et qu’au lieu d’en tenir compte, nous préférons opter pour la conservation de nos propres mensonges à soi. Car, que pourrait-il se produire si vous aidiez quelqu’un à ne plus se mentir ?

La réponse est évidente : cette personne chercherait alors à vous rendre la politesse et se mettrait en devoir de vous placer vos propres mensonges sous le nez. Bien sûr, la personne peut aussi bien mal réagir et chercher à vous abaisser, se croyant elle-même attaquée ou mise en état d’infériorité. Voilà qui devrait suffire pour de fructueuses méditations.

(Fin de l’extrait.)

 

Serge Baccino

 

L’objectivité spirituelle

L’objectivité spirituelle

Il est parfois question de se montrer « objectif » et donc, de voir notre conscience de nouveau reliée avec un objet des sens. Or, on précise bien, en psy éso, que la conscience relative aux objets est limitative et même, qu’elle implique les processus mentaux, autrement dit, les pensées.

Qu’en est-il dans ce cas ? Le problème n’est pas tant la pensée en elle-même que le fait qu’elle soit à chaque fois reliée au passé ! En effet, la conscience relative aux objets des sens nous ramène aux pensées et ces dernières nous ramènent aux Mémoires.
Il est peu envisageable que nous puissions avoir une pensée en réaction avec la perception d’un objet des sens, sans nous référer aux Mémoires.

Mieux encore : même si ce que nous observons, par exemple, ne correspond à rien de ce que nous avons préalablement mémorisé, le mental analytique tentera de faire correspondre au plus près, l’objet et l’un quelconque de nos souvenirs. Le mental est tout à fait incapable de « voir » le futur, n’est-ce pas ? Il ne peut que concevoir que ce qu’il a déjà connu. Et chaque fois qu’il connaît quelque chose considéré par nous comme « nouveau », en réalité, il classe immédiatement la chose dans le dossier contenant déjà des informations identiques, similaires ou complémentaires.

Le mental ne part jamais de zéro, même si on le croit : il rassemble ce qui, pour lui, se ressemble ou, plus exactement, « devrait se ressembler. » Cela au risque, bien évidemment, d’associer ce qui ne devrait surtout pas l’être. Il est donc question, ici, de nous montrer vraiment objectifs, afin de déjouer les pièges tendus par le fonctionnement de notre intellect, à savoir la manière dont les informations contenues dans notre mental se rappellent à nous quand les évènements paraissent les invoquer.

 

C’est là que réside la difficulté engendrée par la manière de concevoir le sens premier ou second des mots. Être vraiment objectif est une qualité spirituelle indéniable, mais bien rare sont celles et ceux qui ont compris le sens premier de ces mots. Se montrer objectif nécessite de permettre à la conscience de rester polarisée sur quelque chose de précis, assez longtemps, au début, pour en recevoir des informations directes.

Un peu comme si les objets, faute d’avoir réellement une âme telle que nous la concevons, possédaient au moins certaines informations à leur propre sujet. N’oublions pas que la matière est énergie, certes, mais aussi informations. Ces informations font partie intégrante des constituants spirituels de la matière, à savoir de l’esprit. Esprit qui semble bien placé pour connaître les objets des sens, puisque c’est lui qui les constitue, leur offre une forme tous !

 

Ainsi, en partant de la prémisse que tout objet rayonne et que nous sommes capables de capter puis d’interpréter ce rayonnement, il nous est possible de connaître les objets des sens (ce qui nous entoure) en recevant directement les informations les concernant. Ces informations, de nature spirituelle, ne passent donc pas par nos Mémoires mais « émanent » bien des objets eux-mêmes. Nos sens permettent simplement de capter ce même rayonnement.

Si nous réussissons à perdre ce réflexe fâcheux d’associer le contenu de nos Mémoires à ce que nous percevons sans cesse, dans notre vie de tous les jours, nous commençons à voir la vie sous un tout autre angle que celui propre à la majorité des gens. D’ailleurs, nous avons chaque jour la preuve de l’existence de cette faculté spirituelle et encore plus à notre époque.

 

En effet, pourquoi des gens acceptent-ils tout ce qu’on leur impose ou même propose comme s’il s’agissait de la vérité unique, tandis que d’autres ne cautionnent pas et perçoivent même l’opposé de ce que les autres perçoivent ? La réponse est évidente : tandis que les premiers ne font qu’observer leurs Mémoires, c’est-à-dire ce qui devrait être, normalement et comme toujours, au lieu de ce qui est pour cette fois au moins, d’autres se contentent de voir l’actualité et non le contenu de leurs Mémoires concernant ce qui leur est montré. Ainsi, les premiers accepteront de se faire inoculer n’importe quel produit encore à l’étude sans se poser de questions, tandis que d’autres refuseront et poseront un tas de questions embarrassantes.

Les premiers se disent qu’il n’y a aucune raison pour que les choses soient différentes, d’une décennie à une autre, tandis que les seconds ont appris à contrôler chacune des propositions qui leur est faite, jour après jour, sans se soucier de ce qui devrait être ou de ce qu’ils devraient faire, selon les croyances en vogue. Il est clair que si un objet inanimé peut rayonner des informations à son sujet, les formes spirituelles humaines que nous sommes contiennent encore plus de riches informations à leur sujet !

 

Lorsque l’objet d’attention est humain, alors l’observation a tout intérêt à se montrer ponctuelle et relative à ce qui est rayonné sur le moment, plutôt que de se référer à tout ce qui a été appris et qui est retenu (mémorisé, donc) au sujet de ce qui est observé. Essayons de nous montrer encore plus précis et cela par le biais d’un exemple concret. Vous observez une personne en train de pleurer. Si vous n’y prêtez pas attention, une foule d’idées disparates vont jaillir à l’avant-scène de votre conscience.

Certains diront que notre intellect va tenter de nous « expliquer » pourquoi cette personne pleure. Après tout, ce brave intellect est persuadé que c’est là son seul et unique boulot ! Dès le départ, cette idée qui consiste à croire que nos Mémoires contiennent toutes les raisons et toutes les réponses, même aux mystères du comportement d’autrui, est au moins singulière, pour ne pas dire mieux. Cela implique que tout est déjà connu, que rien ne change ni ne varie sans cesse. Or, nous savons que c’est au moins le contraire qui est vrai. Même celui qui refuse d’évoluer sera obligé de le faire, qu’il le veuille ou non.

 

La vie et certains évènements plus ou moins marquants, se chargeront de le changer en profondeur, même s’il ne le réalise pas tout de suite. Mais reprenons notre exemple. Une personne est en train de pleurer, OK. Pourquoi ? Comment le savoir, c’est elle qui pleure et qui a Sûrement des raisons de le faire, pas nous ! Nous sommes tellement persuadés de ne pas être capables de capter les raisons profondes ou premières de ce chagrin, que nous nous référons automatiquement à nos Mémoires.

Alors nous cherchons, dans nos souvenirs, quelles sont les raisons connues et plus ou moins valables de nous mettre dans cet état.
Hélas, en nos Mémoires, il n’y a que ce qui nous concerne nous, pas ce qui concerne les autres. Donc, nous ne pourrons trouver, au mieux, que les raisons qui, selon nous, pourraient justifier des pleurs. Et il est fort probable que, faute de mieux, nous projetions sur autrui ce contenu formel de nos propres Mémoires. Nous ne connaissons rien d’autre, voyez-vous ? C’est du moins ce que nous croyons.

 

Toutefois, si la personne pleure et que, comprenant le processus autonome mental, nous refusons d’écouter les prétentions de nos Mémoires via notre intellect qui croit pouvoir tout expliquer, il va alors se produire un phénomène très peu connu qui pourrait se résumer ainsi : Lorsque nous cessons de penser aux causes concernant autrui, c’est autrui qui nous informe directement des causes le concernant.

Autrement dit, si nous faisons cesser la moulinette mentale et refusons de lui prêter la moindre attention, c’est l’esprit lui-même et directement, depuis l’autre personne, qui nous explique ou nous fait ressentir « en live » les raisons de son actuel chagrin.

…. Et c’est sur cette idée pleine de promesses futures que nous en resterons-là, à propos de ce sujet intéressant.

(Extrait d’une conférence.)

Serge Baccino

 

 

Le plus que parfait de l’éternel présent

Le plus que parfait de l’éternel présent

 

Il est dit que nous devons nous concentrer sur le « Ici et maintenant. » Mais nous ignorons en fait pourquoi ni même comment nous y prendre. Raison pour laquelle nous ne réussissons guère à vivre selon ce précepte ésotérique. Ne pas comprendre complètement une chose nous empêche de la vivre complètement. Vécu intelligent et savoir vont toujours de pair. Les gens hésitent à apprendre, car pour eux, le savoir ne peut être que théorique, voire livresque.

Ce qui est follement amusant, surtout quand on pense aux longues années d’études, conduites par certains, à propos de matières dont ils ne se serviront jamais ! Hélas, sans connaissance préalable, impossible d’appliquer ce que l’on ignore encore ! Ce n’est pas la connaissance, le problème mais bien le fait de l’appliquer ensuite ou non. L’idéal étant évidemment d’alterner entre étude et mise en pratique de ce qui est déjà appris. En fait, si trop de temps passe entre l’étude et la mise en pratique, il y a fort à parier qu’ensuite, nous ne trouvions pas l’intérêt d’appliquer une connaissance jugée disons « dépassée. »

Il est également question du « pouvoir du moment présent. » Mais de quel pouvoir parle-t-on ici ? Est-ce une chose désagréable qui cesse grâce à ce supposé pouvoir ou bien quelque chose d’agréable qui commence grâce à lui ? Et d’abord, même si nous comprenons le sens de la demande, pourquoi devrions-nous à tout prix nous concentrer sur le moment présent ? Qu’a-t-il de plus ou de moins que les autres temps, à savoir le passé et le futur ?

Pour commencer à comprendre de quoi il retourne exactement, il est bon de définir, une fois pour toutes, ce qu’est le temps. Qu’est-ce que le temps ? Comment ou pourquoi devons-nous en tenir compte ? Présentons déjà quelque chose ressemblant à une loi du fonctionnement de l’esprit capable d’expliquer ce qu’est le temps, du moins pour les ésotéristes les mieux initiés. Imaginons que vous deviez aller faire vos courses dans un supermarché. Vous avez votre liste sous les yeux et décidez de commencer par les plats qui feront office d’entrées, puis vous passerez à ce qui consistera en les plats de résistance et vous terminerez par les desserts.

Dans cet exemple, il y a fort à parier que vous n’allez pas vous jeter sur les premières denrées qui vous passent sous le nez : vous allez très certainement prendre le temps de lire les étiquettes afin de connaître la composition de chaque article et, évidemment, vous allez comparer les prix. Disons que vous allez passer en revue et en tout, six articles faisant office d’entrées, six autres concernant les plats de résistance et vous hésiterez seulement entre trois ou quatre desserts différents.

Tout cela va vous réclamer du temps, n’est-ce pas ? Et dans notre exemple, nous pouvons comprendre que ce fameux temps consistera en une sorte de déroulé de votre attention mentale, qui passera d’un article à un autre, afin d’en connaître le prix et la composition. On va simplifier et partir de la prémisse que vous accorderez deux minutes pleines pour chaque article passé en revue. Ce qui fait et par exemple, six fois deux minutes pour les entrées, six fois deux minutes pour les plats de résistance et disons quatre fois deux minutes pour les desserts.

Cette attention mentale allouée à chacun des articles et le fait que cette même attention va passer d’un objet (article) à un autre, vont faire en sorte que votre conscience va littéralement « se dérouler », en passant d’un objet d’attention mentale à un autre. Selon un petit calcul pour notre exemple, nous dirons que vos courses vont durer environ un peu plus d’une demi-heure, soit 32 minutes. Puis vous passerez à la caisse.

Et là, vous allez assister à une autre création de temps qui passe. Vous pourrez alors constater que la caissière passe chaque article acheté au-dessus d’un appareil capable de lire le code-barres de l’article. Ce mouvement et le fait que l’attention de la caissière soit concentrée sur ce qu’elle fait, vont produire du temps. Nous voici donc armés d’une solide loi du fonctionnement de l’esprit concernant « le temps qui passe. »

Cette loi pourrait s’énoncer ainsi : « Le temps est le déroulement de la conscience qui passe d’un objet d’attention à un autre, selon un rythme et une durée pouvant varier ou être égaux. » Vous remarquerez que nous avons associé le rythme et la durée au déroulement de la conscience. En effet, rien ne vous interdit, lorsque vous passez en revue plusieurs éléments ou sujets d’attention mentale, de prodiguer à tel objet plus d’attention qu’aux autres ou inversement.

Que pouvons-nous découvrir d’autre grâce à cette loi spirituelle ? Par exemple, nous comprenons que pour que notre attention mentale soit réquisitionnée puis plus ou moins focalisée (ou concentrée), il faut des objets sur lesquels la conscience de veille puisse s’arrêter, sur un rythme et pour une durée pouvant varier. Sans objet d’attention mentale, point de concentration. Sans concentration, point de processus mentaux !

En effet, pour qu’il y ait pensé, il faut qu’il y ait polarisation de l’attention mentale sur un quelconque objet des sens. Ce peut être quelque chose de vu, d’entendu, de touché, de senti ou de goûté. Ainsi, sans l’intervention des sens et sans quelque chose pour les faire réagir, la conscience repose en elle-même, ne se déroule pas et ne produit donc aucune pensée.

Les anciens Siddha affirmaient que c’est la conscience (Chitti) qui se transforme en pensées (Chitta) lorsqu’elle se met en mouvement. Et elle se met en mouvement seulement lorsqu’elle est concentrée sur un point focal d’attention mentale puis doit s’en extraire pour aller se concentrer sur un autre objet des sens. De là à dire que la Conscience c’est quand l’esprit ne bouge pas, il n’y avait qu’un pas, que tous les ésotéristes du monde se sont empressés de franchir.

Bien sûr, ce que l’on nomme l’exposé de la raison, à savoir notre propre capacité mentale à appréhender les choses de l’esprit, n’est pas forcément l’unique exposé de la plus pure vérité ! Mais il n’est pas nécessaire de connaître toute l’Actualité Cosmique pour comprendre une large partie du fonctionnement du Cosmos. Il est dit que « Tout est en Tout » et que « Ce qui se produit en infiniment petit, se produit également en infiniment grand. » Ou plus communément : « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas… »

Il est donc inutile de tout savoir : il suffit de comprendre les lois spirituelles en rapport avec la vie terrestre incarnée, pour comprendre les lois de la Grande Vie spirituelle et hors de la chair (ou supposée telle.) Si l’on s’inspire de ce qui a déjà été mentionné plus haut, on comprend très vite que c’est pour ainsi dire la pensée qui engendre le temps. Lorsque notre conscience n’a aucun « point d’appui » à se mettre sous la dent, à savoir lorsqu’elle n’a aucun repère objectif à sa disposition, elle est pour ainsi dire coupée de ce que l’on nomme « le spatiotemporel. »

Et sans repères psychologiques pouvant offrir un support à la conscience sous la forme d’une attention mentale polarisée, il ne peut pas y avoir de processus mentaux. D’ailleurs, il est facile de contrôler qu’il est impossible de penser sans un sujet à partir duquel peuvent s’élaborer nos processus mentaux. Autrement dit, on ne peut pas « penser à rien », contrairement à ce que prétendent certains. Rien ne se pense pas. Lorsqu’une personne ne pense pas, elle est seulement consciente. Elle ne se préoccupe pas de savoir ce qu’elle est et si ce qu’elle est, est correct ou sujet à critique.

Mais si cette personne voit son attention mentale attirée puis réquisitionnée par les singeries mentales d’un tiers, alors cette personne va très certainement se remettre à penser. Et dès que la pensée apparaît, le temps fait également son apparition. Très bien, mais quel rapport avec notre sujet principal ? Le rapport est direct et d’ailleurs inséparable de tout ce qui vient d’être proposé ici.

Imaginons que vous soyez chez vous, assis dans votre canapé, à ne penser à rien et donc, à n’avoir aucune conscience du temps qui passe. Tout à coup le téléphone sonne et vous sursautez, ce qui vous fait sortir de cette sorte de léthargie mentale. C’est votre amie Léon qui vous informe qu’il vous attend en bas de chez lui depuis près d’un quart d’heure. Et là, vous réalisez que vous aviez complètement oublié votre rendez-vous ! Vous êtes déjà bien en retard, même !
Comment savez-vous que vous êtes en retard ?

Très simple : ce sont les mémoires qui vous le font savoir ! Votre conscience a fait une rapide incursion dans le passé et a compris qu’elle avait promis à Léon d’être devant chez lui à telle heure précise. Puis votre conscience va faire un autre bond, cette fois-ci dans le futur. Un futur probable, bien évidemment ! Et dans ce futur-là, il est plus que probable que Léon vous fasse la gueule une bonne partie de la journée. Pour vous apprendre à l’oublier, vous voyez ? Bien.

Qu’avons-nous ici ? Tout d’abord, vous êtes dans une sorte d’état de conscience sans pensées et perdez toute notion de temps. Léon en est la preuve même ! D’ailleurs, nous serions assez tentés d’ajouter que durant cette période sans pensées, le temps n’existait pas pour vous. En fait, il n’existait pas encore parce que vous ne l’aviez pas encore créé ! Mais tout à coup, Léon fait vibrer le téléphone et vous voici informé du temps qui a passé. Qui est passé… Sans vous, à votre insu ! Dès lors, vous prenez conscience de votre oubli et dans la foulée, vous changez même de temps, passant du passé au futur, en imaginant les réactions intempestives de Léon.

Vous voici revenu au sein du temps linéaire, de ce « temps » qui consiste non pas à être seulement conscient, mais plutôt conscient de quelque chose. De quelque chose d’autre que Soi, en fait. Lorsque la conscience est inerte, qu’elle repose sur elle-même et ne passe plus ou pas d’un objet d’attention mentale à un autre, elle n’est que pure conscience d’être. Mais lorsque cette même conscience se produit au travers de différents états d’esprit, de nombreuses pensées, alors elle n’est plus la conscience : elle devient l’esprit.

Comme vous le savez déjà, l’esprit est ce qui sert à penser. À penser et à produire toutes choses, puisque tout, absolument tout, est fait d’esprit ! La Conscience est donc elle aussi de l’esprit, mais un esprit informel, non encore associé à des formes mentales issues de l’observation et de l’idéation. Et quand on sait que la personnalité et le caractère d’un être humain se rapportent exclusivement à la quantité et à la qualité de ses processus mentaux, de ce qu’il pense et des émotions que ces pensées engendrent, on commence à comprendre certaines choses.

Par exemple que la somme ou l’entièreté de la souffrance humaine est causée par l’esprit formel, à savoir par des formes mentales et donc, des pensées. Allons plus loin encore : si la pensée, issue de la conscience qui se déroule d’un objet d’attention à un autre, engendre le temps qui passe, alors nous pouvons en déduire que nous ne souffrons qu’aussi longtemps que nous persistons à penser au lieu d’être seulement conscient. Prenons un exemple précis afin de voir exactement comment et pourquoi naissent les pensées.

Vous observez une rue passante depuis la fenêtre du premier étage de votre appartement. Votre attention se porte tour à tour sur une vieille dame qui avance courbée en deux, puis sur une très jolie jeune femme qui a eu la bonne idée de porter un décolleté profond. Dans le premier cas, la vieille dame, le fait de vous polariser quelques secondes seulement sur elle vous fait penser que la vie est parfois injuste, qu’elle passe trop vite et qu’elle apporte à chacun son lot de souffrance.

Puis, quand votre attention mentale réussit à se « décoller » de la vieille dame souffreteuse pour venir se river avec joie dans les profondeurs de la généreuse poitrine de la jeune femme, vous ressentez de la joie à l’idée d’être encore jeune et en bonne santé et susceptible d’embellir la journée de ladite demoiselle, pour peu qu’elle vous en laisse la chance ou le droit. Ces deux exemples suffisent amplement pour constater que nos pensées apparaissent puis disparaissent pour laisser la place à d’autres pensées, ceci au rythme créé par le changement de focale mentale.

Si nous pensons souvent (rythme) et longtemps (durée) à quelque chose qui éveille en nous des émotions peu réjouissantes, nous pouvons ressentir, à la longue, une très nette baisse de vitalité. Notre vitalité dépend, en grande partie, du contenu formel ou de la nature de nos processus mentaux. À l’inverse, si nous avons l’occasion de nous concentrer souvent et assez longtemps sur des idées agréables, nous instaurons, en notre mental, des fréquences vibratoires hautes qui, à la longue, nous offrent le sentiment que nous sommes immortels, que tout est possible et que la jeunesse n’est en fait qu’à simple état d’esprit.

Dès lors, nous commençons à mieux comprendre cette idée de l’instant présent. Au sein du Maintenant, il n’y a pas de pensées et donc, il n’y a pas de temps, puisque aucun mouvement d’un point focal d’attention à un autre et ainsi de suite. Seul le déroulement de la conscience engendre ce sentiment de temps qui passe et même, celui de l’espace, autour de nous. Nous savons qu’il nous faudra un certain temps pour nous déplacer d’un point à un autre et donc, nous prenons conscience de l’espace en même temps que du temps, les deux étant étroitement liés.

Observez vos pensées lorsqu’elles se proposent à vous. Viennent-elles du passé, c’est-à-dire des Mémoires ? Dans ce cas, le passé en tant que tel n’a aucune existence. Sont-elles en rapport avec quelque évènement probable futur ? Alors si ce n’est que probable, car non encore manifesté, il s’agit là encore plus d’illusion que de réalité. En somme, la seule chose qui soit certaine, le seul « temps » hors du temps, c’est le présent. Présentement, il ne se passe rien, ni en vous ni hors de vous et rien n’attire puis ne maintient votre attention mentale. Vous êtes tranquille et aucune souffrance mentale ne peut vous atteindre si vous ne lui donnez pas l’opportunité d’exister pour vous et en vous, c’est-à-dire en votre conscience mentale.

 

Serge Baccino