Que pourrait bien maîtriser l’homme si ce n’est le fonctionnement anarchique de son propre esprit ? Si l’esprit ne peut s’empêcher de remuer sans cesse (karma chitta, en sanskrit) rien ne l’oblige à ne former que des idées brouillonnes, négatives ou déplaisantes ! L’esprit est comparable à un enfant qui ne peut s’empêcher de jouer : pour éviter qu’il ne se blesse, on lui donne des jouets inoffensifs. Laisser toute liberté à l’esprit revient à placer un enfant dans un magasin de porcelaine et de lui dire de jouer librement ! Attention à la casse !
Pour certains, la maîtrise consiste à « agir » sur les circonstances ou les événements extérieurs, c’est-à-dire sur les autres individus et sur leurs agissements. Rien n’est plus dangereux que cette vision totalement immature ! A ce jeu là, on s’épuise rapidement et on se transforme en un immonde tyran détesté de tous.
Les autres n’ont rien à voir avec notre façon d’employer le pouvoir créateur de l’esprit. Si nous créons une bombe, elle nous pètera à la figure car cette bombe n’existe en fait que dans notre mental et en esprit.
Celui qui réalise que son mental est créateur et qu’il n’appartient qu’à lui de ne donner naissance qu’à des formes spirituelles positives, celui-là est déjà un Maître.
Contrairement à la « programmation mentale » qui est généralement inconsciente (puisque la personne désire ignorer pourquoi elle agit comme elle le fait), un « programme mental » est toujours conscient, c’est-à-dire construit en toute connaissance d’un but particulier poursuivi. Par exemple, une personne peut concevoir le programme qui consiste à se connaître et à comprendre le sens de son comportement dans certaines situations. Le plus puissant et le plus bénéfique des programmes mentaux, consiste à se réformer psychologiquement.
Cette réforme ne vise pas à « augmenter » le degré de liberté mais à réduire le nombre de schémas mentaux qui empêchent cette même liberté de s’exprimer en tout temps et en tous lieux.
L’homme n’a rien à « s’ajouter » mais énormément à se soustraire !
Il doit « lâcher du lest » pour s’alléger, trouver la cause des diverses souffrances qui le privent de bonheur, d’amour, de paix, de joie et, surtout, de plaisir.
La joie n’est pas le contraire de la tristesse, et elle ne repose sur RIEN d’extérieur et ne possède aucun contraire (il n’est pas question ici du sentiment purement humain de joie.) La joie est également un état d’Être, un des quatre grands états (avec l’amour, la paix et le plaisir) et un attribut naturel et spontané de la conscience. Certains mouvements de l’esprit peuvent, il est vrai, donner naissance à quelques sentiments heureux ou agréables, mais comme l’esprit remue sans cesse, il arrive toujours d’autres formes mentales qui produisent des sentiments différents voire inverses.
Ce n’est pas l’esprit qui peut produire une joie constante, mais bien la conscience de soi qui elle, ne varie jamais.
D’un point de vue purement technique, ceux qui ont fait l’expérience de cet état précisent que l’énergie de la Joie semble partir du nombril (ou du second Chakra) et remonter avec puissance en direction de la gorge. C’est d’ailleurs ce qu’a expérimenté, personnellement, celui qui écrit présentement ces quelques lignes.
Notre « réalité » consiste en tout ce dont nous réussissons à être conscients. Elle résulte principalement du fonctionnement de nos cinq sens objectifs. En fait, il n’existe AUCUNE DIFFÉRENCE entre ce que nous supposons être bien réel et ce qui existe vraiment dans l’actualité (en fait et pour tous.) Par exemple, une femme peut penser que son mari la trompe : ceci est pour elle une réalité mais, dans l’actualité, il est possible que son mari lui soit toujours fidèle. Ce dont nous pouvons avoir conscience dépend donc de deux facteurs principaux, et forme notre réalité la plus immédiate :
*Ce que nous percevons à l’aide de nos cinq sens objectifs et…
*Ce que nous pensons et ressentons comme étant « réel », et qui consiste, en fait, aux mouvements créateurs de notre propre esprit (Karma Chitta, en sanskrit.)
Nous ne possédons pas un inconscient personnel ou individuel : il n’en existe qu’un, il est collectif et consiste en un réservoir illimité de conscience. Une conscience relative aux processus mentaux, pas une conscience supérieure ou « sans pensées » ! Bien sur, chaque individu se confectionne une consciencepar soi qui lui est propre, cela en élargissant indéfiniment son champ de perception jusqu’à englober d’autres prises de conscience. Le champ de perception s’élargit par les mouvements créateurs de l’esprit et par les prises de conscience (ou expériences) qui en résultent. En vérité, il n’existe qu’une seule Conscience, partagée simultanément par tous les corps (Shiva Sutra) mais lorsque les processus mentaux apparaissent et qu’il est possible d’en sélectionner certains au détriment des autres, alors les consciences secondaires ou personnelles apparaissent, du fait même de cette sélection, de cette identification et du sentiment de séparation qui en résulte.
L’inconscient est comparable au sable de la plage. Les consciences individuelles en sont les grains qui forment ce sable et lui permettent de s’exprimer en tant que tel et de s’expérimenter lui-même depuis Le Tout et/ou depuis La particule.
L’état d’esprit est un ensemble de pensées plus ou moins constantes qui convergent en une vision générale. C’est l’état d’esprit général qui donne forme à notre personnalité qui elle-même se manifeste par le biais de notre caractère. Un état d’esprit peut résulter d’un programme mental (volontaire et conscient) ou d’une programmation mentale (involontaire et inconsciente.) L’état d’esprit est en fait une forme de compréhension à la fois spécifique et limitée. Limité signifie ici « uniquement relatif au sujet concerné. »
L’état d’esprit général d’un individu est ce qui forme son « moi » conscient et qui, dans une certaine limite, le coupe du reste de sa Soi-Conscience, qui devient de ce fait plus ou moins inconsciente (ou inemployée, d’où le terme d’Inconscient Collectif, c’est-à-dire tout le reste de conscience humaine dont l’humanité ne se sert pas.) C’est sur les différents états d’esprit spécialisés (relatifs à un domaine limité ou précis) que l’homme doit travailler pour permettre l’élaboration d’un état d’esprit général (le « moi » ou la personnalité animique) aussi libre et épanoui que possible.