Volonté de bien et évolution individuelle

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Volonté de bien et évolution individuelle

Qu’est-ce qui manque le plus, actuellement, aux chercheurs de Lumière, à celles et ceux qui désirent progresser, évoluer, s’éveiller, peu importe les mots ? La réponse tombe comme un couperet la volonté ! Mais auparavant, passons en revue ce qui n’est pas vraiment un problème, afin de faire cesser certaines croyances empiriques et reprises en chœur par un public surtout soucieux de ne faire aucun effort pour évoluer spirituellement. Ce qui manque, ce n’est pas la chance et ce ne sont pas non plus les opportunités. L’argument qui consiste à dire que la véritable connaissance ou information manque, n’est pas réel non plus. D’ailleurs, l’important n’est pas de savoir ce qui est valable ou pas, en termes de connaissance et d’enseignement, car en toute logique, si vous ne savez pas ce qu’il vous faut suivre, croire ou choisir, comment pourriez-vous être capables de reconnaître… Ce que vous ne connaissez pas encore, à savoir la véritable connaissance ?

Certains vont vous parler d’intuition : « Suivez donc votre intuition », qu’ils disent ! La belle affaire que voilà ! Mais quelle intuition ? Celle qui nous a servis, jusqu’à ce jour, à demeurer dans l’ignorance ou celle qui nous recommande de suivre la voie du moindre effort ? Observez d’un peu plus près, si vous en avez le courage, ce qui est actuellement « vendu » sur le web en matière de spiritualité, de développement personnel et tout ce qui va avec. Que pouvez-vous constater ? De quoi ça parle, en clair ? D’amour, de réussite sociale, de Kundalini, de « montée en 5D » et, évidemment, d’extraterrestres ! Quand ce n’est pas de la nécessité de s’enrichir rapidement afin de mériter le titre d’évolué spirituel ! Ne pourrions-nous pas résumer tout ce dont parle le Web, tout ce qu’il propose à un public qui, comme par le plus grand des hasards, n’attend que ça, en disant que ce qui est proposé en majeure partie consiste en tout ce qui manque, plus ou moins cruellement, à la plupart des gens, étiquetés                      « Chercheurs de lumière » ?

En effet, pourquoi parler de ce que l’on possède déjà, puisqu’on le possède déjà ? Ainsi, ce qui est proposé au public consiste en tout ce qui lui manque et non en ce qui se trouve déjà en lui. Très bien, mais qu’est-ce qui se trouve déjà en lui ? C’est là que le bât blesse, comme on dit. Si vous croyez qu’il est ici question de potentiel spirituel, de pouvoir dormant qui ne demande qu’à être éveillé, vous avez tout faux ! Certes, comme le dit le proverbe, « Tout ce trouve déjà en nous », personne ne devra jamais revenir là-dessus ou affirmer l’inverse. Cela dit, et justement, puisque « Tout est déjà en nous », qu’est-ce qui empêche ce potentiel à être et à exprimer « Qui nous sommes vraiment », de s’exprimer librement et, surtout, tout naturellement ? Dans le lit d’une rivière, si aucun obstacle n’est présent, l’eau coule naturellement, d’amont en aval et il n’est pas utile de pousser l’eau afin qu’elle puisse couler mieux ou plus vite. Ainsi, nous nous retrouvons avec un petit mystère sur les bras : si tout est déjà présent en nous, à l’état potentiel, comme on le dit généralement, pourquoi ce même potentiel ne s’exprime-t-il pas, tout naturellement ?

Ne devrait-il pas, lui aussi, « couler naturellement dans le lit de notre âme » ? (Un peu de poésie ne saurait nuire.) À moins que, comme pour le lit d’une rivière, il n’y ait quelque éboulement de rochers, susceptible d’obstruer le passage de l’eau ? Pour une rivière, nous comprenons tout de suite. Mais pour notre âme ? Là, ça devient beaucoup moins évident, n’est-ce pas ? Surtout si, dès le départ de cette enquête spirituelle, nous ignorons ce qu’est réellement l’âme humaine ! Il semblerait que cette connaissance concernant la nature de l’âme, consiste en un détour obligatoire sur le chemin de l’étude de soi, ou de l’évolution spirituelle, peu importent les termes retenus car préférés. Toute personne qui ne commence pas par le début, lors de sa quête, devra tôt ou tard faire demi-tour et reconsidérer les fondamentaux, en termes de spiritualité. Et l’un de ces fondamentaux, ce qui devrait consister en la prémisse de toute étude de soi, consiste justement à comprendre ce qu’est l’âme humaine. Sans cela, les pires âneries pourront être dites puis retenues pour vraies, et de fâcheuses expériences, fort inutiles par ailleurs, pourront être vécues.

Le pire est que la plupart des gens partent du principe qu’ils sont leur âme, que cette âme, à savoir « ce qui les anime », consiste en ce qu’ils sont vraiment. Mais même en supposant que l’âme soit l’essence de l’individualité humaine – et ce n’est certes pas le cas – encore faudrait-il commencer par elle et connaître un minimum de choses à son sujet ! Certains affirment que leur âme s’est réincarnée plusieurs fois. C’est intéressant mais au fait, si c’est « leur » âme, qui s’est réincarnée de multiples fois, qu’en est-il du propriétaire de cette âme ? Imaginez le malaise énorme si, d’ici quelque temps, l’humanité comprenait qu’elle s’est complètement fourvoyée à propos de l’âme ! Imaginez la tête de ceux qui comprendront, subitement, que s’ils possèdent une âme, alors c’est bien la preuve formelle qu’ils sont autre chose que cette âme, puisqu’ils la possèdent ! Mais alors, c’est quoi, l’âme ? Comment devrions-nous plutôt la considérer ? Le début d’une meilleure compréhension débute par cette sentence ésotérique vieille comme le monde : « L’âme, c’est ce qui nous anime. »

Nous sommes donc quelque chose ou bien quelqu’un, possédant une âme qui l’anime. Cool ! Voilà déjà un début prometteur, non ?
En effet, si je ne suis pas mon âme, cela signifie deux choses remarquables :

1. Premièrement, que je peux me distinguer consciemment et donc, volontairement d’elle, ceci afin de pouvoir éventuellement travailler sur elle !

2. En second, que puisque je suis autre chose que mon âme, il me reste le plaisir de découvrir « quoi » ou « qui » je suis !

À ce stade et puisque nous n’en sommes qu’au début de notre enquête, si vous avez souvenance, il n’est pas urgent de connaître et de comprendre « Qui nous sommes vraiment. » Le plus important reste et demeure d’étudier, de connaître puis de comprendre « qui nous ne sommes pas » ! Pourquoi ? Parce que ce ne peut être « Qui nous sommes réellement », le problème, puisque nous le sommes, de toute façon et que cela nous convienne ou non. Nulle intervention n’est à prévoir sur « Ce que nous sommes » et dans ce cas. Par contre, « tout ce que nous ne sommes pas » mais qui pourtant nous anime, doit poser problème, c’est évident ! C’est un peu comme de dire que nous devons faire certaines choses, malgré le fait que ça ne nous plaise guère. En effet, si nous sommes animés, nous ne nous animons pas nous-même ou alors, pas tout le temps ni durablement. Ainsi, après avoir appris que le début de notre quête de Soi doit commencer par l’étude rapide de l’âme, nous apprenons du même coup que ce sera sur cette âme que nous devrons œuvrer, tout au long de notre quête de plus d’authenticité à propos de ce que nous sommes.

Et nous savons, désormais, que nous pouvons travailler sur notre âme, du fait même que nous sommes distincts tout naturellement d’elle, que nous sommes autre chose que l’âme, en bref. Cela dit, reste la question mesquine au possible mais dont nous devons évidemment tenir compte : « Mais pourquoi devrais-je bosser sur mon âme ? » Réponse : « parce que la somme de toutes les problématiques humaines lui est imputable. » Boom ! Ça, c’est dit. Reste à en faire une rapide démonstration. Partant de la prémisse que notre âme consiste en ce qui nous anime et sachant que, parfois, nous sommes animés d’intentions que nous réprouvons tôt ou tard et par la suite, nous pouvons déjà mettre à jour une dualité intérieure à laquelle nous nous sommes hélas habitués, avec le temps, ce qui ne la rend pas pour autant plus facile ou agréable à vivre. Qui n’a pas ressenti au moins une fois une grande colère, de la jalousie, ou encore une réaction de rejet incontrôlable et surtout, inexpliquée ?

Parlons franc, voulez-vous ? Qui n’a jamais souffert de cette différence parfois énorme entre ce que nous pouvons être, dire et faire, et ce que nous préférerions, et de loin, être, dire et faire ? Sommes-nous tous si inconscients que cela de cette évidente dualité intime qui parfois et fort justement, nous vrille ou nous taraude l’âme ? Une question utile à ce point de notre exposé : « Est-ce à dire que l’âme humaine est mauvaise ? » Autant se demander si elle peut être entièrement lumineuse et saine ! Ce genre de question implique que l’âme soit quelque chose d’unique et faite d’un seul tenant et ce n’est absolument pas le cas ! L’âme est comparable à un sac de billes. Il n’y a qu’un sac mais il contient de nombreuses billes. Il en va de même pour l’âme humaine : elle est faite de « bouts d’âmes » qui peuvent être nombreux mais pas illimités. Comme un sac de billes dont la contenance est nécessairement limitée par ce même sac.

Le Bouddhisme originel nous apprend que Gautama portait un vêtement fait de nombreuses étoffes de couleur et de texture variées, cousues entre elles afin de former une robe unique. Il semblerait que ce symbole soit une allusion directe au fait que notre vêtement animique ne soit pas fait d’une seule et même étoffe, mais de plusieurs plus ou moins assorties entre elles. Imaginons que l’âme humaine, le sac de billes, donc, soit faite d’une douzaine de morceaux très différents. Imaginons également que parmi cette douzaine de bouts d’âmes, il y en ait trois ou quatre qui jurent par rapport aux autres, c’est-à-dire qui refusent de jouer en équipe, préférant non seulement « jouer solo » mais, de plus, s’adonner à des jeux très différents. Qu’est-ce que cela pourrait bien donner ? Réponse : le résultat serait celui que subissent de nombreuses personnes de nos jours, à savoir une dualité intime, un déchirement intérieur, un combat permanent entre ce qui se produit en eux et ce qu’ils auraient préféré vivre, intérieurement.

C’est à ce stade qu’il convient de définir plus en détail ce qu’est l’âme humaine. Nous savons qu’elle n’est pas ce que nous sommes vraiment, puisque c’est « nous » qui avons une âme, qui la possédons. Nous savons qu’elle est fractionnée et se résume à de nombreuses parties, plus ou moins soucieuses de bosser de concert et pour le plus grand plaisir de « Qui nous sommes. » Ajoutons, à présent, que l’âme est double en nature et qu’elle consiste en des processus mentaux (idées, pensées, croyances, etc.) et en de l’énergie vitale dont le but premier est de sous-tendre voire de dynamiser ces mêmes processus mentaux. En latin, on parle « d’Animus » et « d’Anima », le premier représentant l’esprit, le second la force vitale. Ou l’énergie du même nom. Désormais, même si cela ne représente qu’une forme d’étude très superficielle, nous pouvons déjà comprendre deux choses très importantes pour un spiritualiste qui se respecte. La première, que le fait que les morceaux d’âmes qui nous animent sont souvent incompatibles entre eux et que c’est là la cause première de toute souffrance. La seconde : que nous savons, désormais, en quoi consiste le travail sur soi en vue d’évoluer vraiment.

Il nous faut évacuer de notre âme tout ce qui génère de la souffrance, plutôt que de tenter de l’éluder ou pire, de rajouter du positif dans l’espoir immature de masquer durablement le négatif. La vraie question est donc celle-ci : le désir d’évolution est très bien, mais avons-nous tous la volonté d’évoluer ? De faire ce qu’il y a à faire pour y parvenir ? C’est la question qui se pose à tous ceux qui, à notre époque, se demandent pourquoi, malgré les livres avalés, les gourous suivis ou les séminaires collectionnés, ils connaissent et ont appris beaucoup de choses mais continuent de souffrir intérieurement.

 

Serge Baccino