Mouvements et motricité

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Mouvements et motricité

Un véritable initié ou un ésotériste digne de ce nom, ne devrait jamais confondre mouvement et motricité. C’est notre système nerveux cérébro-spinal ou Central, qui nous enseigne directement et à ce propos. Bien évidemment, il est nécessaire, ensuite, de transposer la chose en termes de symbolisme pratique. C’est ce que nous allons essayer de faire ici.

Tout d’abord, rappelons que c’est la moelle épinière qui nous permet le mouvement et la motricité. Mais qu’est-ce que le mouvement, en clair ? Et quelle différence entre le mouvement et la motricité ? La réponse peut paraître simple, de prime abord. Surtout si nous sommes enclins à éluder tout ce que cette différence implique et par ailleurs, en particulier dans le domaine de la psychologie comportementale. On peut, et par exemple, hausser un sourcil, bouger un bras, tourner la tête ou encore secouer une main, mais rien ne se meut ou ne se déplace vraiment ; ça bouge mais ça n’avance pas, il n’y a aucune progression, aucune évolution d’un point à un autre.

La motricité, au niveau humain, implique un mouvement alternatif qui permet à celui qui se meut ainsi d’avancer, de se déplacer d’un point à un autre. La motricité fait intervenir le fameux axiome « Tout est double », car il y a mouvement alternatif et avancement, de la part de ce qui se meut. Ou plus simplement, vous lancez une jambe après l’autre et nous appelons cela marcher. Il est donc question de motricité et non pas seulement de mouvement.

Les poissons dans un bassin, ont l’air d’évoluer, cela parce qu’ils se déplacent, du moins dans les limites propres à ce bassin. Il y a mouvance, certes, mais aucune forme d’évolution véritable, car bien qu’ils puissent se mouvoir, il le font au sein d’un seul et même bassin.

Les poissons qui évoluent au sein d’une rivière, ont deux choix : soit ils évoluent à un endroit précis sans vraiment en quitter les limites illusoires qu’ils se sont eux-mêmes fixées, soit ils se laissent porter par le courant et participent alors d’une double forme de motricité. La première, ils nagent dans cette rivière. La seconde, la rivière les déplace, doublant ainsi leur évolution aquatique. Dès lors, nous sommes bien en présence d’une double évolution.

Dans notre vie de tous les jours, nous pensons « avancer » alors que nous ne faisons, la plupart du temps,  que laisser remuer le contenu de notre mental. C’est le contenu formel de notre mental qui se meut ainsi, mais cela ne nous fait guère avancer ! Combien de soi-disant « spiritualistes » s’imaginent encore évoluer, alors qu’il ne font que penser à leur évolution ? Les voici entrainés à penser leur vie au lieu de la vivre ! Puis il y a ceux qui se servent de leur mental en y adjoignant la volonté de changer quelque chose à leur vie. Ceux-là avancent un peu mais souvent, tandis qu’ils avancent de trois pas, ils en reculent de deux. cela parce que c’est le  » moi  » qui est toujours aux commandes, à la barre du Navire Amiral qu’est notre être.

Enfin, il y a ceux qui avancent avec intelligence. Par défaut, c’est-à-dire en temps ordinaires et neuf fois sur dix, ils se laissent porter par le Courant vivifiant de la Grande Vie. Et ce n’est que lorsque ce Courant les entraine auprès d’une rive, qu’ils décident si cela constitue une discrète invite d’escale ou si d’un seul coup d’œil rapide, il leur est loisible embrasser tout ce qu’il y avait à voir.

Ces derniers sont ceux qui non seulement avancent les plus vite mais ils représentent également celles et ceux qui vivent leur vie avec le plus d’intensité.

 

Serge Baccino