Pourquoi nous ne sentons pas Dieu

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Pourquoi nous ne sentons pas Dieu

(Dossier – Un peu long à lire.)

 

Il est dit, dans le Shivaïsme du Cachemire, que « Dieu est en nous, en tant que nous. » Autrement dit, que Dieu est non seulement en nous mais que depuis le début de notre vie terrestre, il est occupé à être nous, à nous faire croire que ce n’est pas Lui qui est là mais bien un homme ou une femme, avec des caractéristiques différentes des siennes. En somme, nous nous croyons humains et distincts de toutes choses, cela parce que Dieu cherche à nous le faire croire par tous les moyens. Et il y parvient parfaitement, le bougre !

 

Admettons, mais si Dieu est en nous et qu’il s’évertue ainsi à être nous, pourquoi n’en avons-nous pas conscience ? La réponse est presque amusante : parce que pour que nous puissions prendre conscience d’une chose, cette chose doit être distincte de celui qui se propose d’en prendre conscience. L’œil ne peut pas prendre conscience de l’œil, il peut tout voir sauf lui-même. Or, il est bien spécifié que Dieu est en nous… En tant que nous ! Il n’y a donc pas de différenciation, de distinction entre Lui et nous. Il n’y a pas deux mais « Un ». Et nous pensons que cela qui est là et qui prend conscience de toutes choses, c’est nous !

 

Donc, d’un point de vue purement technique, nous ne pouvons pas « prendre conscience » de Dieu en nous, du moins aussi longtemps que nous croyons être « cette personne physique » et ne pas être Lui, également ou en simultané. Cela dit, si nous ne pouvons pas prendre conscience de Dieu, Lui peut prendre conscience de nous ! De nous tous, en fait ! Il le fait pour tous les êtres vivants et conscients, mais Lui, il le fait en simultané ! Dieu est en l’homme, en tous les hommes et il en est pleinement Conscient ! L’homme ne peut faire qu’une seule chose à la fois, cela parce que son mental ne peut se concentrer que sur un seul objet d’attention à la fois.

 

Si vous préférez, nous ne pouvons pas « rester nous » et prendre conscience, en même temps, d’un autre « Nous » mais qui Lui, serait Dieu. Pour le faire, nous devrions être nous (l’homme) et, en même temps, ne plus être « nous » pour conscientiser Dieu ! Comprenez-vous ? La chose est plus difficile à expliquer qu’à comprendre, en fait. Pour prendre conscience de Dieu, nous devrions devenir Dieu, mais dans ce cas, nous ne serions plus l’homme et… Dieu non plus ! Amusant, non ?

 

Mais pas d’affolement ! S’il n’est pas possible de prendre conscience de Dieu en soi, nous pouvons au moins RESSENTIR Dieu en Soi. Ce qui, avouons-le, peut allègrement passer pour une forme de prise de conscience, non ? Le RESSENTI est, avec la pensée, une forme de prise de conscience limitée, certes, mais c’est ce à quoi nous avons droit tandis que nous sommes occupés à alimenter cette forme spirituelle densifiée que nous appelons « le corps physique. » Or donc, nous pouvons ressentir Dieu en nous, c’est-à-dire demeurer ce que nous sommes pour avoir la possibilité de ressentir ce que nous croyons ne pas être encore, voire devoir « atteindre » un jour.

 

Ce qui est follement amusant aussi, mais passons ! Je dis « nous pouvons » mais sans doute devrais-je dire « nous pourrions » ressentir Dieu en nous. Car pour le moment, est-ce le cas, s’il vous plaît ? Avez-vous l’impression très nette de ressentir Dieu ? La question est assez simple et directe pour déclencher une réponse spontanée ou de même nature. Et la réponse est… NON ! Bien sûr que non, voyons ! Car si nous ressentions Dieu en nous, nous serions immédiatement satisfaits de notre sort et heureux ! Et une personne vraiment heureuse, cela se voit et cela se ressent immédiatement.

 

La question est donc de définir pourquoi nous ne ressentons pas Dieu en nous. Est-ce que le fait que nous sommes cela même qui doit être ressenti pose problème ? Non, car ici, l’idée n’est plus d’être conscient que « nous ne sommes pas nous mais Dieu qui fait mine d’être nous » mais de RESSENTIR l’énergie formidable de « Cela que nous sommes vraiment. » Ce qui est très différent. Très bien, dans ce cas, pourquoi ne pouvons-nous pas ressentir ce que nous sommes, faute d’en être conscients ? Pour répondre à cette question, nous devons revenir quelques décennies en arrière.

 

Nous devons retourner à l’époque de la prime enfance, tandis que nous expérimentions certaines choses porteuses de bien trop d’énergie morbide ou de souffrance, pour être supportables et donc, supportées. Qui n’a pas le souvenir d’avoir souffert de quelque chose, durant l’enfance ? Qui n’a pas dû supporter en silence certaines choses susceptibles de troubler définitivement la quiétude et la confiance naturelle d’un enfant ? Sans rentrer dans les détails, il est facile de comprendre que c’est très tôt que l’être humain est confronté à certains états d’esprit et qu’il connaît ce sentiment d’impuissance, de trahison, de rejet et de bien d’autres encore.

 

Toutes ces émotions ressenties poussent l’enfant soit à la rébellion, soit au refoulement. Mais dans les deux cas, le futur adulte refusera ensuite de faire confiance aux émotions fortes. Quelle qu’en soit la nature, d’ailleurs. En effet, ne voit-on pas des êtres humains qui, désormais, refusent de croire à l’amour, au bonheur, cela de peur d’être déçus, une fois de plus, une fois encore ? D’autres ont préféré enfouir au plus profond de leur être, certaines douleurs qu’ils se sentent encore incapables de revivre, même une fois adultes.

En somme, que la souffrance soit refoulée ou au contraire bien active, tout cela concourt à désensibiliser l’être, à le rendre, par prudence ou par peur, plus ou moins insensible en un mot.

 

Nous avons donc aujourd’hui une personne adulte qui refuse désormais de ressentir de fortes émotions, sachant que bonnes ou mauvaises, dans les deux cas, elles ne font, en fin de compte, que conduire vers la souffrance. Absence d’amour ou perte de ce même amour, n’est-ce pas finalement la même chose ? Quand on se sent seul, on souffre. Quand on trouve sa moitié, on ne vit plus tellement que l’on a peur de la perdre ! Tant il est vrai que rien ne dure bien longtemps, surtout le plaisir !

La souffrance semble être la seule chose qui soit universellement partagée par tous les êtres vivants et conscients ! Et la seule chose susceptible de durer. C’est du moins ce que pensent ces mêmes êtres vivants et conscients ! Surtout ici, sur Terre !

 

En réalité, cette idée issue de l’enfance, en plus d’être nécessairement immature, n’est en rien une conclusion définitive et encore moins une condition inéluctable ! En vérité, c’est ce que nous pensons de la vie qui définit cette même vie ! Si nous croyons que l’amour peut faire souffrir, par exemple, alors nous vivrons quelque chose RESSEMBLANT à de l’amour (mais qui n’en est pas) et que nous pourrons ensuite « perdre » ou qui pourra « engendrer de la souffrance », ceci afin de coïncider avec nos croyances les plus marquées.

La seule Loi en présence (concernée) est que nous ne pouvons pas être conscients d’une chose et en vivre une autre ! C’est impossible ! Nous vivons toujours le contenu formel de nos pensées, de nos croyances et de nos peurs, surtout ! C’est surtout cela que nous vivons, mais ce n’est pas « la vraie vie », seulement celle que nous nous imposons bien inconsciemment !

 

Cette peur de souffrir, de devoir revivre sempiternellement les mêmes traumatismes, trahisons, humiliations et déceptions en tous genres, voilà ce qui nous COUPE non pas du Divin, mais de la perception sensorielle que nous pourrions en avoir par ailleurs ! Nous ne pouvons pas être coupés du Divin, c’est impossible, voyons ! Souvenez-vous : « Dieu est en vous, en tant que vous » ! Autant croire que le Divin puisse être coupé de sa propre Essence ! C’est totalement illogique ! Toutefois, même si « Dieu est nous » (et non pas l’inverse, merci), nous sommes presque tous persuadés d’être ce que nous avons tous l’air d’être seulement. Autrement dit, des femmes et des hommes faibles et inconscients, de pauvres choses fragiles incapables de savoir d’où elles arrivent et surtout, où elles vont. Ou devraient aller, ce qui revient au même.

 

Bien sûr, nous avons du mal à imaginer que nous pourrions ressentir « Qui nous sommes vraiment. » Surtout sachant que c’est en rapport direct avec le Divin ! Mais en réalité, nous avons seulement… Du mal à ressentir ! Car si notre ressenti n’avait pas été brimé, contrarié, exploité ou bloqué par certains évènements marquant (ou traumatisants) de notre vie terrestre, nous n’aurions aucun mal à « imaginer… Ce que nous ressentirions alors ! Eh bien oui ! Lorsque nous ressentons la vérité, il n’est plus utile de devoir l’imaginer ou de « se faire des films », comme on dit parfois.

 

Alors voici : nous ne ressentons pas notre divinité, cela simplement à cause d’une capacité à ressentir les choses qui est présentement défectueuse. Présentons les choses ainsi, cela afin de nous simplifier la suite. Une suite qui consistera, dans un premier temps, à COMPRENDRE tout ce qui est présenté ici, puis dans un second temps à ADMETTRE le bien-fondé de toutes ces choses, et enfin, dans un troisième et dernier temps, à ACCEPTER de « rectifier le tir », à savoir, de cesser de vivre en fonction de lois qui ne devraient plus concerner que celles et ceux encore occupés à vivre leur prime enfance !

 

Car c’est ici qu’il faut s’attendre à avoir un choc ! Et un beau ! Mais avant qu’il puisse se produire en notre conscience et l’éclairer d’un jour nouveau, effaçant l’Ancien Testament pour y écrire le Nouveau, nous devons revenir un peu en arrière. Et là, nous allons devoir encore nous servir de notre imagination ! Imaginez, donc…

Vous avez entre six et huit ans. Vous avez un ours en peluche que vous adorez. Vous dormez toutes les nuits avec et en prenez le plus grand soin. Vous avez entendu votre mère vous dire, et à plusieurs reprises, que vous devriez lâcher ce jouet qui n’est plus de votre âge, qui n’est plus digne de vous, etc. Autant de phrases sans aucun sens pour vous mais que vous imaginez importantes voire utiles pour les adultes. Vous aimez votre mère et vous avez confiance en elle. Comment pourrait-il en être autrement ? Comment pourriez-vous vivre autre chose que cela, d’ailleurs ? N’est-elle pas Dieu-En-Personne ? L’amour le plus accessible à votre petit cœur d’enfant ? En vérité, c’est tout cela et bien plus encore qu’est une maman ! C’est la Loi de Dieu incarné ; le cœur divin flamboyant !

 

Un petit frère est né, depuis quelques années déjà. Oh ! Bien sûr, vous avez remarqué cette touchante attention que votre maman prodigue à ce nouvel arrivé dans votre famille ! Vous avez déjà, à une ou deux reprises, ressenti ce pincement bizarre dans votre poitrine, tandis que vous vous endormiez seul dans votre lit, en entendant votre maman chanter une berceuse à ce petit frère qui semble avoir tant besoin d’attention… À chaque fois, vous avez un peu plus serré votre ours en peluche contre votre poitrine, imaginant que c’était maman qui était là et qui vous prodiguait ces mêmes soins accordés désormais à « l’Autre », au petit frère, au nouveau venu, qui a l’air si fragile et qui, de ce fait, nécessite sans doute autant d’attention et d’amour.

 

Puis un jour, alors que vous ne vous y attendiez pas, comme auriez-vous pu vous y attendre, d’ailleurs, alors que vous avez votre ours dans les bras, maman s’approche de vous en souriant et d’un pas décidé, vous croyez qu’elle va vous prendre dans ses bras pour vous embrasser, mais au lieu de cela, elle vous retire l’ours des mains sans ménagement, le place entre les bras du petit frère, immédiatement ravi, puis vous jette cette sentence de mort absolue et immédiate :

« Allez, ça suffit : tu es grand, tu n’as plus besoin de cet ours en peluche ! Je le donne à ton petit frère et je t’interdis de le lui reprendre ! Désormais, c’est son ours à lui, plus le tiens ! »

 

Et c’est un univers complet qui s’effondre à ce moment, en vous et tout autour de vous. Vous restez là, les bras ballants, pétrifié sur place, incapable de parler ni même de pleurer ! Où prendriez-vous la force de le faire ? Maman-Dieu vient de vous arracher le cœur de votre poitrine pour le donner à un autre que vous ! Dieu-En-Personne vient de vous trahir et de commettre l’impensable, l’irréparable ! Même après cinq décennies, la blessure sera toujours ouverte, à vif et produira une souffrance aiguë dont vous ne connaîtrez hélas plus l’origine ou la cause première, en plus d’une peur atavique d’être trahi par ceux qui prétendent vous aimer, y compris Dieu lui-même.

 

Avec les années, la cause sera passée dans la subconscience mais produira à chaque fois des effets qui eux, ne seront pas du tout « inconscients » ! En fait, vous aurez l’impression désagréable de n’avoir aucune raison logique de ne pas être heureux et confiant en les autres et en le lendemain, mais de vivre comme si vous étiez en danger imminent, comme si le Monde entier allait s’écrouler et que les gens prétendant vous aimer allaient en fait vous trahir cruellement et ce, à la moindre occasion de le faire. Et surtout, quand vous vous y attendrez le moins !

Alors, de peur que cela arrive, et sans même le réaliser, vous allez installer en votre subconscient une sorte « d’état d’urgence », censé vous protéger, justement, du côté inattendu de probables évènements traumatisants.

 

Dès lors et par exemple, vous allez rester méfiants, peu enclins à vous épancher, à vous livrer, comme on dit, et vous éviterez d’aimer vraiment, cela, afin de « vous protéger ». En réalité, c’est de l’amour, de la paix, de la joie et du bonheur véritables que vous allez vous « protéger » ainsi ! Et tout cela pourquoi, en fin de compte ? À cause d’un ours donné à autrui ? Certainement pas ! Du moins, pas en voyant la chose aujourd’hui et avec le regard d’un adulte ! Mais essayez de vous souvenir de ce que l’enfant de six, sept ans a pu penser, croire, s’imaginer et… Ressentir ! Puis, comprenez que ce sont en fait ce souvenir et cette charge émotionnelle TERRIBLES que le subconscient va enregistrer fidèlement puis « ressortir » à chaque fois que l’adulte risquera de vivre une expérience similaire.

 

Le subconscient n’a pas pour rôle de nous faire souffrir ni de ni brimer, bien au contraire ! Son but est de nous protéger du mal, voyez-vous ? Par exemple, de nous éviter de revivre sempiternellement les mêmes expériences plus ou moins traumatisantes. Ou même seulement négatives ou désagréables. Toutefois, le subconscient a un grave défaut ! Il ne tient pas compte du temps qui passe et n’a pas la capacité de réactualiser ses enregistrements ! Il se contente de réagir en fonction de notre vécu et de ressortir les vieux dossiers liés ou en concordance. Vous avez été trahi par un être prétendant vous aimer ? OK, alors chaque fois que vous allez à votre tour aimer, vous allez vous sentir mal, ceci afin de limiter votre attachement et ne pas avoir ENCORE à souffrir, en cas de trahison probable. Voilà comment fonctionne votre subconscient.

Ce qui explique bien des choses, avouons-le ici ! Car outre l’ours en peluche pris pour exemple, il existe mille manières de voir le sol s’écrouler sous nos pieds ! Du moins quand on est un enfant qui pose son regard nécessairement immature sur la vie, les évènements et les autres !

 

Si vous écrivez sur un papier « Aujourd’hui, je suis vraiment con », que vous le pliez, le glissez dans le tiroir de votre table de nuit puis que vous l’oubliez ensuite pour le découvrir, par hasard, vingt ans plus tard, que croyez-vous qu’il y aura d’écrit, sur ce bout de papier ? Croyez-vous que vous y lirez « Il y a vingt ans de cela, je croyais à tort être vraiment con » ? Non, n’est-ce pas ? Pour croire cela oui, il faudrait être vraiment con ! Vous lirez, même après vingt ans ou plus, la même chose que ce qui a été écrit, vingt années ou plus auparavant. N’est-ce pas que du très logique, finalement ? Sans doute avez-vous compris, à présent, l’idée générale qui sous-tend cet article. Vous avez compris que notre vie d’adulte est en fait gérée par les idées, les croyances, les peurs et les traumatismes de notre prime enfance. C’est cela le choc dont il était question plus haut !

 

Avouez que cette révélation provoque au minimum l’étonnement, non ? Ainsi donc, nous serions TOUS et plus ou moins, gérés par le contenu formel de notre âme… D’enfant ? Tout à fait ! C’est exactement cela et parfois, pour quelques-uns d’entre nous hélas, uniquement cela. Ce sont ces Mémoires de souffrances relatives à l’enfance et DU NIVEAU INTELLECTUEL ET MENTAL d’un enfant, qui conduisent et contrôlent la vie de nos contemporains !

Et de nous-mêmes, si nous n’avons rien fait pour que cela change. Car cela peut changer, voire disparaître, pour céder la place à des Mémoires toutes neuves et cette fois, relatives à nos pensées, nos émotions et notre vie… D’adultes !

 

Tout le secret d’une vie réussie et harmonieuse se résume à comprendre tout d’abord POURQUOI nous souffrons et subissons ainsi ce sentiment frustrant d’impuissance, comme si nous étions obligés de vivre tels que nous vivons depuis, comme si nous avancions, dans la vie, « pieds et poings liés », livrés de la sorte à la vindicte du moindre passant. Du moins en apparence. Ensuite et seulement ensuite, forts de cette prise de conscience salutaire, salvatrice, même, nous pouvons envisager de changer les choses, de désinscrire ce qui conditionne notre vie et de réécrire tout ce que nous aimerions pouvoir vivre désormais. Tout ceci est du domaine du possible, mais réclame juste un peu d’attention, de foi en soi et de discernement. Et d’un peu de temps aussi.

 

« Le subconscient ne tient pas compte du temps qui passe. » OK, très bien. Mais nous, le pouvons-nous ? Et s’il était de notre devoir, de notre Mission, même, de prendre le contrôle de notre vie, cela en cessant de subir les effets du commencement de cette vie, effets proprement désastreux lorsqu’ils sont appliqués à une vie d’adulte ? Et si c’était seulement ça ou aussi simple que cela ? Il reste encore à déloger ces Mémoires anciennes qui ne sont plus d’actualité, rétorquerez-vous en faisant la moue de celui à qui on ne la lui fait pas… Certes, mais avec quel état d’esprit allez-vous accueillir de telles informations ? Avec l’état d’esprit de l’adulte ou bien celui de l’enfant ? Là est la question principale, avant de débuter ce que l’on nomme un « PRP » (Processus de Réforme Psychologique.) C’est en fait la seule question qui soit à poser au départ.

 

Quant à la réponse, elle est d’une effroyable logique : « Puisque je découvre à peine l’origine du problème, ce ne peut être qu’en tant que ces Mémoires aussi enfantines qu’immatures ! » La seconde question est : « Puis-je conduire moi-même et tout seul un PRP ? » Réponse : « En tant qu’enfant immature ? Cela devrait valoir le détour ! » Il est clair que personne n’a jamais pu, ne peut ou ne pourra jamais se réformer seul ! Autant demander à un chiffon sale de s’essuyer lui-même ! Raison pour laquelle et depuis toujours, il existe des individus qui proposent une guidance aussi discrète qu’attentive. Tous les véritables initiés du Monde et depuis toujours, sont passés par cette phase incontournable mais hélas irrecevable pour une grande partie de l’actuelle humanité.

 

Ceux que l’on nomme « les Grands Maîtres du passé » (de l’ésotérisme, de la spiritualité), ont tous accepté de bon cœur de se laisser instruire puis guider. Voilà pourquoi même à l’apogée de leur Maîtrise, ils paraissaient si simples, ou « humbles », comme on le dirait en ces jours d’absence presque totale d’humilité. Personne ne peut « se faire lui-même » ! C’est impossible ! Un peu de logique et de bon sens suffirait, d’ordinaire, à le comprendre puis à l’accepter sans problème. Hélas, il n’y a pas que l’humilité véritable qui fait défaut à un grand nombre de nos contemporains ! La logique et le sens commun ont déserté leur mental, également. Il suffit pour s’en convaincre, d’observer vivre certains, d’en écouter parler d’autres et d’en lire la plupart !

 

Observez attentivement tous ces nouveaux illuminés de frais qui non seulement l’ont été accidentellement et par la force des choses, puisque leur vie devenait aussi insipide qu’inutile à tous, mais qui une fois cette première forme d’Illumination acquise (il en existe deux autres), se vantent de s’être fait tous seuls et de ne suivre rien ni personne d’autre que leur propre expérience ! Comme ils oublient vite « qui ou quoi ils incarnaient précédemment » ! Comme ils font rapidement main basse sur les travaux plus éclairés d’autres, afin de justifier leur vanité grandissante, au cours des années ! « Car vous comprenez, Madame, il s’est construit tout seul, cet Illuminé-là, oui, oui, comme je vous le dis ! Il ne doit donc rien à personne, même pas à Dieu dont il prendra sans doute la place d’ici peu ! »

 

Étonnamment, lui qui « s’est construit tout seul » (prouuut !), aura à cœur de s’entourer d’une cour de fidèles admirateurs qui pourront (et seulement) l’enfoncer plus encore dans les méandres d’un « moi » encore très enfantin (ou immature), en demande d’affection, quelques fois, de reconnaissance, toujours et, pourquoi pas et dans l’élan, de pouvoir sur autrui ! « Ah ! Si j’avais eu le pouvoir d’empêcher ma s… de mère de donner mon ours à cet enfant de p… de petit frère !.… » Ce jet de pure poésie consistant en la piètre tentative d’installer une version remastérisée, par l’adulte, de la souffrance effective et toujours présente de l’enfant. Que le présentement (et supposé) « adulte » soit Illuminé ou pas ! Car la Lumière peut fort bien cohabiter avec les ténèbres de l’ignorance. Ce ne sera jamais Elle que ça va gêner ! Captez-vous bien l’idée ? L’idée et… Le problème !

 

La plupart des « News Illuminés » commettent la même erreur grossière. En fait, ils en commettent deux. Ou alors, une seule mais en tenant compte de ses deux polarités ! La première polarité de cette erreur grossière est de s’imaginer que « ça y est, tout est accompli » ! Autrement dit, ils ignorent presque tous que la première forme d’Illumination n’est pas faite pour durer en l’état et doit céder la place à DEUX autres, devant suivre si possible et peu de temps après la première, qui n’est qu’une sorte de « mise en bouche » préparant à l’Accès à la véritable Lumière. La seconde polarité de cette grossière erreur est que presque tous s’imaginent « avoir inventé l’eau chaude » ! Autrement dit, à être les premiers, voire les seuls, à passer par l’expérience de vie qui est la leur après la première l’Illumination. Position où ils se trouvent effectivement, certes, mais après laquelle ils se contentent généralement de s’asseoir, sans l’intention de se remettre ensuite en route.

Nota : On reconnaît ce dernier trait au fait que ces Illuminés-là se dépêchent d’inventer des termes personnels pour qualifier leur expérience extraordinaire (comprendre unique), preuve qu’ils s’imaginent naïvement que personne n’a vécu la même chose qu’eux, auparavant et, de ce fait, n’a eu l’occasion de créé des termes adéquats, avant eux. Cela tiendrait presque la route ! En effet, puisqu’ils se moquent éperdument de l’expérience des autres Illuminés (les vrais, qu’ils préfèrent généralement oublier) ils n’ont aucun intérêt à reprendre les termes et expression déjà existants. Cela ferait désordre, pour un précurseur, vous comprenez ? Et cela sent l’ego compulsif à plein nez.

 

Mais reprenons. Ils n’ont donc pas l’intention de se remettre en route. D’ailleurs, comment pourraient-ils seulement « se remettre en route », eux qui n’ont jamais cheminé ni empruntés quelque route que ce soit, puisqu’ils ont été… Routés ! Si je puis dire. Comprendre « orientés de force et sans leur consentement », en direction d’un état passager de l’esprit sanctionné en ésotérisme par le terme « Illumination psychique », qui est la toute première. Ce qui, soit dit en passant et sans vouloir froisser aucune étoffe de la robe d’un nouveau sage, n’est pas forcément grand-chose d’acquis, ni même un gage d’évolution spirituelle !

Surtout si on s’arrête ici et en si bon chemin ! Mais laissons donc la partie vexante de côté et pour le moment.

 

Si certains doutent de la véracité de mes derniers propos, qu’ils s’informent donc discrètement auprès de ceux que je nomme « les news Illuminés » : la plupart leur diront qu’en effet, ils n’avaient rien demandé à personne et que ça leur est tombé dessus sans crier gare, parfois et en dernier recours, lors d’un accident ou d’une « mort clinique » ! Comme quoi, il leur a fallu manquer y rester pour se remettre à vivre vraiment. Contraints et forcés ! Pas de quoi pavoiser selon moi, mais ce n’est qu’un avis et il me paraît en valoir un autre, sans doute plus conditionné par le Moi-Idéalisé des nouveaux spiritualistes.

 

Je n’ai évidemment rien à reprocher aux « News Illuminés », je trouve seulement dommage qu’ils se fassent ainsi piéger par leur humanité refoulée, alors qu’ils viennent à peine de poser un pied sur la première marche du Paradis. S’ils acceptaient de se laisser guider, avec seulement la moitié de cette prétendue humilité dont ils se prévalent avec autant d’indulgence, par celles et ceux qui, bien avant eux, sont passés par cette première étape des plus risquées (la preuve), ils pourraient alors véritablement décoller, au lieu de voir, avec un soupir résigné, leurs facultés et vécu à peine naissants, régresser carrément au cours des mois et des années, sans plus jamais réapparaître comme au tout début.

Mais bon, comme on dit, chacun est libre, même de se cloîtrer dans une prison construite à l’aide de barreaux dorés.

 

Il est pourtant si simple d’évoluer en comprenant que nul ne le peut le faire seul ! Car si Dieu est en nous en tant que nous, alors il est également en NOUS TOUS, en tant que NOUS TOUS ! Du même coup, personne d’autre que Dieu ne pourra nous aider, même si nous devons pour cela nous tourner vers un autre que nous-mêmes. Mais où voyez-vous un autre que vous-mêmes, au fait ? Où pouvez-vous voir quelqu’un d’autre que Dieu ? Cela, les « News Illuminés » auraient pu le réaliser s’ils avaient juste après leur expérience de Lumière, fait appel à l’individu que l’Univers avait nécessairement placé juste à côté d’eux. Comme par hasard, voyez-vous ? Un individu qui lui, a suivi avec simplicité la seule voie possible, celle de l’initiation par tout autre que lui. Du moins, pour la seconde étape (seconde Illumination.)

 

Mais eux n’ont pas vu. Eux n’ont peut-être pas voulu voir. Certains en arrivent même à la conclusion que puisqu’ils ont vécu des choses mais n’en connaissent pas grand chose et que d’autres en savent infiniment plus qu’eux, c’est parce que ces derniers n’ont nécessairement qu’un savoir livresque, mais n’ont jamais rien vécu de semblable à eux. Eh oui ! Fallait y penser, plus qu’il ne fallait oser, mais c’est ainsi. Raisonnement enfantin s’il en est, mais qui semble séduire encore beaucoup de gens. Vous pouvez me croire. Ou pas, vous êtes libres ! Ou pas encore. Mais cela vous regarde seul.

 

Alors, comprenez-vous pourquoi vous ne sentez pas Dieu en vous, alors qu’il est vous ? Comprenez-vous, également, que même les « News Illuminés » ne LE ressentent pas non plus, bien que certains en parlent comme s’ils Le ressentaient vraiment ? Non ? Pas encore ? Ce n’est pas grave. Vous avez tout votre temps pour y parvenir.

Et vous ? Oui, vous comprenez déjà ? Si oui, vous avez tout le mien, de temps, que je vous partage volontiers ! Alors pour vous, il est temps de passer à la seconde étape et de vous libérer enfin du fardeau de votre prime enfance, de passer d’un Testament à l’autre, plus nouveau, mieux adapté à « Qui vous êtes vraiment. » Et ce n’est pas de la Bible que je vous parle ici, mais de ce Testament gravé dans la moindre de vos cellules et qui conditionne l’ensemble de votre vie d’adulte et qui gâchera même votre première expérience de la Lumière, vous faisant croire que c’est vous qui devez briller, plutôt que Dieu, à travers vous et à votre place.

 

Serge Baccino