Il est vrai que la pensée humaine possède un pouvoir créateur. Un tel pouvoir s’explique par le fait que l’homme, en tant qu’individualité consciente, est l’une des manifestations les plus élevées de l’Intelligence Cosmique. D’un point de vue allégorique, les théologiens ont raison d’affirmer qu’il a été fait à l’image de Dieu, car chaque être humain incarne une parcelle de la Divinité, et avec elle certains de ses attributs, le plus important étant la conscience elle-même. En conséquence, si vous admettez que l’univers est l’œuvre du pouvoir créateur de la Pensée Divine, il est logique d’admettre que l’homme est un reflet de cette Pensée et que lui-même est doué d’une pensée créatrice. Ainsi, nous pouvons répondre par l’affirmative à la question que Thomas Troward pose à la fin de la citation suivante.
« L‘un des grands axiomes du nouvel ordre d’idée dont j’ai déjà parlé, c’est que notre pensée possède un pouvoir créateur. Aussi, puisque la superstructure d’ensemble dépend de cette fondation, il est bon d’examiner cet axiome avec soin. Il faut donc partir du point de vue que la pensée, ou l’action purement
mentale, est la seule source possible où ait jamais pu prendre naissance la manifestation de la création existante, et c’est en tenant compte de ceci que j’ai, dans les précédents exposés, insisté sur l’origine du cosmos.
Il n’est donc pas nécessaire d’explorer à nouveau ce terrain, et nous commencerons notre enquête en supposant que toute manifestation est, en essence, l’expression d’une Pensée Divine.
Ceci étant, notre propre pensée est une expression de cette Pensée Divine. Celle-ci a produit en l’homme quelque chose qui est capable, en soi, de penser ; mais la question est de savoir si les processus de notre pensée ont la même qualité créatrice que ceux de la Pensée Divine d’origine ».
THOMAS TROWARD, 1847-1916
« Le cœur, la force centrale de la méditation est l’inspiration. Mais puisque l’inspiration est une faculté spontanée (interprétée aussi comme « ravissement »), elle ne saurait être créée sur commande, mais uniquement en provoquant chez nous intérêt ou admiration. Avant de pouvoir être inspiré, il faut donc préparer le terrain, créer la disposition, rendre l’esprit réceptif, et cela présuppose deux conditions : d’une part relaxation, tranquillité, paix, harmonie, et d’autre part quelque chose qui donne direction et concentration au mental ou bien un objet visible de contemplation qui soit suffisamment attrayant pour retenir l’attention du méditant.
Pour les gens à tournure dévotionnelle, la prière même ouvre la porte à la méditation ; en fait, la prière, au sens le plus profond, en tant que « direction du cœur » est une forme de méditation. Tout ce que nous aimons devient un sujet facile de contemplation, parce qu ‘il n’y a pas besoin d’effort et que l’on suit le penchant naturel de sa tête et de son cœur. Cependant, même des recherches intellectuelles, l’exploration d’idées et de phénomènes de notre vie courante et de ses problèmes, peuvent servir de point de départ pour notre méditation, bien que le danger existe toujours de rester sur le niveau intellectuel, de se contenter de solutions rationnelles au lieu de s’élever au niveau de l’expérience directe, où le problème se dissout.
Penser et réfléchir ne sont ainsi que le début ; ils conduisent à un état de conscience intuitif où prend fin le processus de la pensée et de la réflexion, pour y être remplacé par quelque sorte de vision plus profonde ou d’expérience directe.
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