La Psychologie Ésotérique (extraits)
Second extrait
EN GUISE DE PROLOGUE, POUR FAIRE BIEN !
L’homme a vraiment du bol : de partout où il se tourne, il existe toujours un être pour lui apprendre ce qu’il doit être et faire pour mériter le titre d’homme digne de ce nom ! D’ailleurs, comment discuter avec des êtres qui ont bénéficié d’une Révélation divine ou qui portent, avec humilité, le titre enviable de « Vénérable Grand-Maître » ?
Le comble de l’extase, c’est lorsqu’un homme apprend qu’il existe, depuis dix-huit millions d’années, sur cette Terre, une « Tradition Primordiale », qui est le tronc commun à TOUTES les philosophies, religions, traditions et autres. Évidemment, le tronc à fait beaucoup de branches, depuis lors. Certains bourgeons ont même fleuri, de ci, de là. Bon ! Il est vrai que les fleurs sont variées au possible, et qu’il devient difficile de savoir si le tronc commun appartient à un arbre fruitier ou à un couscoussier de Madagascar. Mais avons-nous réellement le droit de faire les difficiles ?
Quand on est dans l’ignorance la plus totale, englué dans le vice, l’erreur et l’abrutissement, peut-on décemment prétendre désigner du doigt un petit truc qui nous chagrine ? Vous me direz qu’il s’agit là d’une version véhiculée par quelque archétype puissant de l’inconscient collectif, que rien ne prouve que ce soit vrai… Et vous auriez parfaitement raison de le penser puis de le dire !
Si l’homme n’est pas aussi libre qu’il le souhaiterait, il ne doit s’en prendre qu’à lui seul : le Diable et le Bon Dieu ne sont pas responsables de son conditionnement mental. Qui a mis dans l’esprit des hommes cette idée saugrenue que l’âme de l’homme devait être « sauvée » ? Les curés, vous dites ? La belle affaire ! Mais, bon : supposons que se soient les curés, les vilains ! Voici une question bien plus dérangeante, mais pas pour les curés : » Qui a été assez bête pour se laisser suggestionner au possible, par cette idée à la con ? » Ah, ah ! On rigole moins, à présent !
Certes, c’est toujours de la faute des autres, ce qui NOUS arrive, n’est-ce pas ? C’est nous qui ressentons quelque chose de négatif dans notre cœur, mais c’est au-dehors que se trouve le coupable ! Pourquoi pas ? Nous n’en sommes plus à une ânerie près, que je sache. Mais, au fait, est-ce que c’est vrai que l’homme possède une âme ? Soit dit entre nous, nous devrions sérieusement nous poser la question, surtout lorsqu’on voit comment se comportent ceux qui sont supposés en posséder une !
La Psychologie Ésotérique n’enseigne rien : c’est l’ésotérisme qui consiste en un corps d’enseignement très profond qui permet, dans le meilleur des cas, de se libérer de toute forme d’esclavage spirituel (de conditionnement mental, pour les puristes.) Dans ce cas, à quoi servent les Psy Esotéristes ? Ils se roulent les pouces ? Essayons de comprendre ce que sont, en fait, ces fameux Psy Esotéristes.
Même s’ils donnent l’impression de faire bande à part, ce sont, avant toute chose, des ésotéristes purs et durs. Rien apparemment de spécial ne les distinguent des autres ésotéristes. Mais les apparences… Vous savez ! Comme les autres, ils ont suivi une voie ou une tradition initiatique quelconque, bien que certains aient préféré suivre plusieurs voies en même temps. Pourtant, tous ont une chose en commun : un amour inconditionnel pour la liberté de conscience.
De fait, après s’être libérés de leur ignorance personnelle, ils ont pris également soins de se libérer de leurs connaissances et de celles des autres ! Entendez par-là qu’ils ne se sont pas laissés enfermer par et dans les différentes techniques qui les ont conduit à un élargissement de leur conscience. Ils ont rejeté toutes formes de conditionnement, et ne pensent plus « en tant que ceci ou cela », mais en tant qu’homme, plus sobrement.
N’en est-il pas de même pour tous les ésotéristes ? C’est ici que nous nous fâchons, généralement ! Connaissez-vous l’arme suprême des dirigeants ou de tous ces gourous des groupes de spiritualité ? Non ? Pourtant, elle est à la mode depuis bien longtemps ! Je vous le dis tout bas, mais ne le répétez pas : l’ego !
Si, si ! Je sais de quoi je parle, puisque j’en ai un, moi aussi ! A la différence près, que je ne m’abrite pas derrière à tout bout de champs, et ne le met pas à toutes les sauces, afin de réussir à avoir le dernier mot sur tout. Tout ésotériste qui fait mine d’abandonner son école d’adoption, même après plus de vingt années d’étude, est nécessairement « abusé par son ego » ! Remarquez que c’est pratique, finalement !
Cela évite aux dirigeants de ces écoles de vous dire franchement : « Vous ne pouvez pas partir, vous ne pouvez pas nous quitter ainsi, car vous nous donnez le sentiment désagréable que nous n’avons pas réussi à conserver votre confiance en nous ! »
Si vous croyez que j’exagère, interrogez n’importe quel ancien membre d’Ordre initiatique, et demandez lui comment il perçoit la réaction de ses anciens maîtres ! Demandez-lui également comment se sont comportés ses « frères », une fois qu’il ne faisait plus partie de l’Ordre ! En fait, la réaction est la même que lorsqu’un homme ou une femme décide de quitter son conjoint : ça jette un froid ! Le top de la crise de caca nerveux, c’est lorsqu’un ésotériste annonce froidement (mais honnêtement), qu’il quitte l’école, car il a le net sentiment de ne plus rien apprendre !
Pauvre de lui ! Il a droit à une scène de ménage pas piquée des vers ! Mais pour que le lecteur intelligent comprenne vraiment l’humour qui se cache dans ce que je cherche à lui faire comprendre ici (au sujet de l’ego), il lui faut considérer avec soins les prétentions originelles de ces mouvements initiatiques.
Un Ordre initiatique se fait fort de mener ses élèves jusqu’à un certain niveau de prise de conscience ou de « réalisation » spirituelle, cela à deux conditions : qu’ils suivent les enseignements et les pratiques durant un certain temps (entre dix et vingt ans se situe une correcte moyenne), et qu’ils fassent preuve d’une certaine souplesse de caractère, afin de suivre correctement les instructions qui leur seront fournies, même si elles ne leur paraissent pas immédiatement compréhensibles.
Et en échange ? Eh bien ! L’élève obtiendra certaines facultés non négligeables, qui la plupart du temps, demeurent à l’état latent chez la moyenne des individus. Quel genre de facultés ? Elles sont d’un type mental, plus rarement « psychiques » (les fameux pouvoirs.) Citons, histoire de bien nous marrer, un déconditionnement mental, un élargissement de la conscience, un discernement accru et, surtout, une franche diminution des activités compulsives de l’ego !
Vous commencez à piger où est le gag ? Mais, au juste, et avant de nous marrer de confiance, est-ce que les élèves obtiennent bien ces facultés, grâce à l’étude et à la pratique des enseignements proposés par les écoles ésotériques ? Bien sûr, et dans la plupart des cas. L’ésotérisme n’est pas remis en cause, bien au contraire ! C’est même et sans doute la plus noble et la plus gratifiante étude qui puisse se concevoir, pour l’instant.
Certes, toutes les écoles ne sont pas aussi valables qu’elles veulent bien nous le faire croire, mais en règle générale, si elles proposent vraiment un enseignement bien structuré (ce qui n’est pas souvent le cas), l’élève est assuré de s’instruire vraiment au sujet de son âme et des lois qui régissent l’univers. Le problème ne se situe pas à un niveau purement initiatique ou ésotérique, mais à un niveau purement psychologique.
Tous les véritables initiés qui ont eu à regretter, ultérieurement, leur appartenance à une école précise, ont été confrontés à des problèmes purement psychologiques, c’est-à-dire qu’eux-mêmes et les dirigeants de ces écoles, n’ont pas su gérer certains rapports conflictuels qui naissent nécessairement dans ce genre d’entreprise.
J’avais promis d’amuser un tant soit peu le lecteur, en soulignant certains aspects humoristiques des problèmes qui apparaissent, dès qu’un membre d’une telle école décide de la quitter. Pour résumer, les dirigeants émettent, la plupart du temps, les mêmes critiques, sans réaliser qu’ils desservent stupidement leurs intérêts ! En effet, comment concilier le fait que le membre puisse être abusé par son ego et manquer singulièrement de discernement, alors qu’il a suivi, des années durant, l’enseignement efficace de cette école qui, justement, est censé l’armer contre les frasques de son ego, et lui fournir un maximum de discernement ?
On me suit ? Remettre en cause la valeur du jugement d’un élève avancé, c’est remettre également en question la légitimité des prétentions de cette école ! Aucun engagement, formel ou moral, ne pourra jamais lier un ésotériste digne de cette appellation, puisqu’un ésotériste est censé avoir atteint une prise de conscience qui le libère, en profondeur, de toute forme de servitude morale (même s’il n’en fait pas état et ne le montre pas en public)
Évidemment, quelques-uns quittent leur école bien avant d’avoir pu comprendre et atteindre quoi que ce soit de réel. Mais ceux là ne sont jamais jugés aussi sévèrement que ceux qui par leur constance et leur volonté d’apprendre, ont prouvé que leur discernement était bien à la mesure de la qualité de l’enseignement dispensé.
Mais les Ordres initiatiques ne sont pas les seules sources de connaissances valables sur le marché, bien qu’elles en soient les principales. Il existe également, et d’un caractère plus sobre, des sociétés, des groupes ou mêmes des clubs privés, qui dispensent, n’en déplaise à certains, un enseignement tout aussi valable. En fait, après quelques années d’études sérieuses (une quinzaine, par exemple), n’importe quel homme et n’importe quelle femme d’intelligence et d’instruction moyenne, peut fort bien dispenser un enseignement de valeur.
A l’origine, le but des écoles ésotériques était de propager l’enseignement, c’est-à-dire non pas de former des élèves, mais bien de futurs professeurs. Ce qui paraît logique, si on veut vraiment qu’un enseignement puisse se propager selon une courbe exponentielle. A l’origine, l’enseignement ésotérique incluait une solide formation de psychologue et, en fait, elle consistait en soixante et dix pour cent de l’enseignement lui-même ! La psychologie est un outil très puissant ; c’est même une arme redoutable, lorsqu’elle est placée entre les deux oreilles d’une personne qui est encore aveuglée par les schémas mentaux qui forment le Moi-Idéalisé (que nous étudierons dans un chapitre ultérieur.)
Depuis des siècles, selon les a priori de certains dirigeants d’Ordres initiatiques qui se sont succédé, la partie purement psychologique de l’enseignement ésotérique à été tout d’abord négligée puis carrément supprimée, ce qui consiste en une perte irrémédiable pour les élèves. Aujourd’hui, un élève doit considérer les connaissances ésotériques comme confidentielles, pendant toute la durée de ses études et même par la suite, alors qu’avant, il lui était recommandé de ne pas la divulguer avant d’en avoir une correcte maîtrise intellectuelle, afin de ne pas enseigner n’importe quoi autour de lui.
Mis à part les Ordres, il existe, comme je l’ai mentionné plus haut, des groupes plus aérés qui dispensent LE MÊME enseignement. En toute logique, ceux qui jouent le rôle de professeurs, sont des ésotéristes tout aussi valables que ceux qui sont encore coincés dans une école traditionnelle. Ce qui, on s’en doute bien, n’est pas l’avis de quelques Grands Maîtres qui considèrent cet état de fait comme étant illégitime au possible !
Eh bien oui ! Si les meilleurs élèves commencent à devenir de bons professeurs, les Ordres devront bientôt mettre la clef sous le paillasson, et adieu les belles tenues de cérémonie, et les « très vénérables ceci, cela » ! Envolé, le beau rêve d’une personnalité abusée, non pas par son ego, mais par des formations mentales immatures dont des enfants de maternelle ne voudraient même plus ! Ceux qui demeurent fidèles à ce désir originel et légitime de propager la connaissance, sont considérés comme « traîtres à la tradition. » Ce qui leur fait une belle jambe, et ne les empêche pas de comprendre ce qui se cache vraiment sous ce désir de demeurer « les dépositaires exclusifs », d’un enseignement qui fait partie intégrante du patrimoine humain.
Connaissez-vous le Principe de frites Mac Cain ? Non ? C’est normal : c’est moi qui l’ai adapté pour la circonstance, en m’inspirant d’une célèbre publicité ! Il s’énonce ainsi : « C’est ceux qui en parlent le plus qui s’en nourrissent le moins ! » Ah ! Cela vous dit bien quelque chose, n’est-ce pas ? Vous aussi, vous restez scotchés devant la télé, même pendant la pub ! Ne vous bilez pas : vous pouvez faire tout ce qui vous plaît, sauf si vous êtes assez bête pour vous laisser suggestionner par tous ceux qui dénoncent « les dangers de la télé. »
Donc, ce principe hautement philosophique nous permet de comprendre que plus on parle d’une chose, moins on la vit ! Ou, si vous préférez, et par extension, ce que vous reprochent les autres les concerne bien plus eux-mêmes que vous ! Sympa, non ? Ainsi, ceux qui font référence à « votre » ego, devrez sérieusement se remettre en question, car ils ne font qu’évoquer ce qui occupe le plus leur propre esprit, et les empêche de respirer paisiblement par le nez !
Idem pour tous ceux qui invoquent l’amour à tout bout de champs : ils feraient mieux d’entamer une solide réforme psychologique, ce qui leur permettrait de constater que si ce sujet les travaille tant, c’est qu’ils abritent, sans le réaliser, un sentiment de manque profond en ce domaine ! Ceux qui aiment son trop occupé à aimer pour en parler, croyez-moi ! Et ceux dont l’ego s’est quelque peu calmé (au moins d’un œil !), peuvent se permettre certains actes spontanés et innocents, qui ne peuvent irriter que ceux qui sont perpétuellement en guerre contre tous ceux qui font mine d’être déprogrammés, les salauds !
Il existe une astuce psychologique qui s’avère précieuse, surtout si, comme toute personne équilibrée, vous avez à cœur de vérifier si votre comportement, en société, et aussi clean que vous le souhaiteriez. On l’appelle « Le principe de l’Épée. » Selon ce principe de Psychologie Ésotérique (qui est largement antérieur à celui des frites Mac Cain, évoqué plus haut), c’est celui qui tire l’épée le premier qui déclenche le combat et qui à perdu avant même de se battre. Qui a perdu… La paix de son esprit.
Si vous avez du mal à analyser l’origine de certains conflits (familiaux ou autres) qui traînent un peu en longueur, si vous désirez savoir honnêtement qui porte la responsabilité du conflit (qui l’a initialisé, en fait, et non celui qui a tort ou raison), soyez attentif lorsque vous serez de nouveau en présence de la personne avec laquelle vous partagez le conflit. Voyez clairement qui, des deux (vous ou l’autre), « tire l’Épée en premier », c’est à dire qui cherche à relancer le conflit. Cette astuce ne vous dira pas si vous avez tort ou raison, pour la bonne raison que ces deux notions sont aussi arbitraires qu’illusoires !
En effet, lorsqu’on comprend que le propre d’une âme, c’est d’être absolument libre, il devient superflu de connaître le bien fondé éventuel de ses agissements. Cette astuce vous permettra de savoir vraiment qui présente un schéma mental qui possède LE PLUS de compulsion, c’est-à-dire qui des deux antagonistes, est le moins libre ! En effet, se sentir obligé de revenir sempiternellement sur les mêmes sujets dans l’espoir d’avoir le dernier mot, quitte à se fâcher à mort (ou à se taper sur la tête), est non seulement un gage d’immaturité spirituelle, mais UNE PREUVE incontournable que notre esprit est à ce point prisonnier d’un concept, qu’il est incapable de se concentrer sur quoi que ce soit d’autre.
Ainsi, ceux qui rabâchent les même rengaines, qui ne peuvent pas s’empêcher de faire suer leur monde ou qui réagissent toujours comme s’ils étaient agressés sauvagement, ceux-là sont les esclaves passifs de leurs schémas mentaux. Ce ne sont pas eux, qui réagissent, même et surtout lorsqu’ils se montrent violents, mais bien les formes mentales invariables qui occupent leur espace mental, et qui les conduisent par le bout du nez. Ces quelques considérations prennent des allures hétéroclites, mais elles sont un avant-goût de ce qui attend le lecteur dès le premier chapitre de ce bouquin.
Si c’est un ésotériste, il sera ravi d’apprendre que sa vision d’une liberté à caractère exponentiel n’était pas « le signe d’un ego qui rue dans les brancards », mais la joyeuse assurance qu’il n’a jamais dévié de ce chemin qui le conduit à lui-même. Si c’est un élève en Ésotérisme, il pourra s’éviter bien des déboires, des désillusions et du stress, en apprenant ici que tout est bien : qu’il peut faire confiance à son intuition qui lui dit parfois que ses maîtres nagent un brin dans la choucroute !
Et si le lecteur est un « profane », comme disent certains dinosaures de l’ésotérisme ? Eh bien ! Qu’il se démerde comme un grand ! C’est à lui et à lui seul qu’il appartient de lire ce bouquin ou non, de le placer parmi les ouvrages ésotériques ou de le mettre dans ses toilettes, pour le cas où il viendrait un jour à manquer de papier !
Apprendre est sage, apprendre en s’amusant est sagesse supérieure.
Fin du second extrait, à suivre.
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