La Psychologie Ésotérique (extraits N° 3 et fin)

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La Psychologie Ésotérique (extraits)

 

Troisième et dernier extrait

 

 

AU COMMENCEMENT…

 

Inutile que le lecteur s’affole : mon intention n’est pas qu’il se farcisse une nouvelle genèse revue et corrigée par un mental enfiévré de plus. Au commencement… Les Psy Esotéristes conseillent aimablement aux élèves potentiels de l’ésotérisme, de prendre le temps de définir, avec le plus d’exactitude possible, ce qu’ils désirent vraiment.
Autrement dit, mieux vaut savoir, dès le début, ce qu’on attend au juste de l’ésotérisme.

Ah ? Et pourquoi donc ? Parce que si vous ne savez pas ce que vous cherchez, vous aurez sans doute quelque difficulté à le reconnaître, lorsque vous le trouverez ! Marrant, non ? Faut voir ! En fait, il est important de définir, au départ votre état d’esprit. Qu’avez-vous derrière la tête, dès le début ? Certains répondront, en toute logique : « Comment pourrais-je le savoir, puisque j’ignore encore tout de cette étude que je me propose justement d’entamer ? » Certes, mais ce n’est pas parce que vous ignorez encore le contenu exact de l’étude ésotérique, que vous n’avez aucune idée préconçue à son sujet !

Et c’est justement cette idée préalable qui pourrait, par la suite, vous jouer des tours pendables ! Est-ce à dire que l’ésotérisme conseille de n’avoir aucun but ou désir personnel ? Au secours ! Certainement pas, au contraire ! La technique originelle de l’enseignement ésotérique consiste en une déprogrammation de TOUT ce qui limite une individualité humaine et donc, de tout concept qui puisse encore vous faire croire qu’il existe des choses « légitimes » et d’autres qui ne le sont pas ! Dès le départ, laissez à ceux qui aiment se torturer inutilement, le loisir de définir pour eux-mêmes, ce qui est « permis » ou non, ce qui « plaît à Dieu ou aux Maîtres de la hiérarchie » ou pas.

Par idée préconçue, j’entends justement toute idée qui se serait sournoisement infiltrée dans votre mental, concernant ce que « doit » être ou ce que « doit » faire un ésotériste, et qui pourrait par la suite et à votre insu, conditionner le reste de vos études, et vous priver ainsi bêtement de votre liberté de conscience et d’acte. On se comprend bien ? Espérons-le, car c’est dès le départ, au commencement de votre quête personnelle, que s’initialisent (ou se réveillent) certains schémas de nature spirituelle, qui ont le pouvoir morbide de canaliser votre force vitale selon des circuits qui ne vous concernent pas ou qui ne vous concernent plus. De nombreux élèves sont dirigés vers les études par un ami, un confident ou même par une personne qui prétend être déjà au fait des choses de l’esprit.

Méfiez-vous toujours des bonnes intentions de certains : l’enfer en est pavé, dit-on.
  Évitez toutefois de devenir parano ! Plus techniquement, un désir est une construction mentale qui est chargée de force vitale : lorsque vous tentez de lutter contre un désir, vous ne faites que vous opposer à votre propre vitalité, ce qui provoque diverses maladies désagréables et inutiles ! Nous aurons à reparler de cela plus tard.
Soyez seulement logique et plein de bon sens : au début, c’est tout ce qui importe, et à la fin, c’est tout ce qui vous restera ! Puisque vous débutez (si c’est votre cas, sinon, allez boire un café en attendant que ça vous concerne), vous n’êtes pas censé savoir ce qui mérite d’être appris, ni même comment l’apprendre, n’est-ce pas ?
Alors inutile de vous construire des idées à ce sujet.

Par contre, il est primordial que vous prêtiez attention à vos motivations réelles et profondes. Non pas pour les juger ou pour en définir la valeur, mais pour établir une association correcte entre ce que vous vous proposez de faire (étudier l’ésotérisme) et le but général que vous poursuivez parallèlement. Pourquoi ? C’est simple : plus vous aurez une claire vision de ce qui VOUS attire dans l’ésotérisme, et plus rapidement vous l’obtiendrez. C’est un premier point.

Le second est tout aussi important, sinon plus : avec une claire vision de ce que vous cherchez, vous aurez moins de chance de vous laisser suggestionner ou séduire par la vision personnelle des autres ! Nul ne doit vous détourner de votre chemin, quel qu’il soit, car nul ne pourra fouler ce sentier à votre place. Encore une chose : ne vous laissez pas avoir par toutes ces « belles âmes » bourrées de concepts mystiques éculés, qui vous diront que ce qui importe, avant tout, c’est de « servir son prochain », d’être humble, de ne pas vous servir des pouvoirs spirituels pour gagner plus d’argent ou carrément de les ignorer ou de les rejeter comme étant « une dangereuse illusion, qui a fait tomber plus d’un chercheur de lumière. »

En clair et poliment, envoyez paître tous ceux qui souhaitent vous empoisonner la tête avec des concepts qui les font eux-mêmes souffrir à leur insu depuis des années. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le monde de la spiritualité en général, recèle une tripotée de personnages désabusés, qui se sentent paumés, blousés, trahis par eux-mêmes et par les autres, et qui ressemblent plus à de tristes oiseaux déplumés, qu’à de véritables initiés.

Fuyez ce genre d’individus sans écouter leurs palabres, car certains sont passés maître dans l’art de décourager les âmes les plus vaillantes, avec leur vision d’une illumination qui ressemble plus à une dépression nerveuse, qu’à une véritable clarté d’esprit. La clarté d’esprit consiste à savoir exactement ce que vous désirez, où vous en êtes et où vous souhaitez vous diriger. Un véritable ésotériste possède un mental puissant et libre, un esprit incisif, et une étonnante propension à saisir, en quelques secondes, les motivations profondes des individus qui croisent sa route.

Bien qu’il ne juge personne, « il ne se suce pas le doigt », comme on dit !
Comprenez par-là qu’il SAIT toujours à qui il a affaire, même s’il ne le montre pas, et ne fait pas étalage de ses acquisitions. Ainsi, et « au commencement », il vous faut vous confectionner « un ciel et une terre », c’est-à-dire, selon le sens originel de ces termes, un mental (ciel) et une terre (repères psychologiques, supports mentaux) aussi sobres et dégagés de tout a priori que possible.

Votre mental devrait demeurer disponible, ne conserver que le but que vous vous proposez d’atteindre, et vos repères psychologiques devraient vous permettre de contrôler si ce qu’on vous propose vous emmène bien là où VOUS désirez aller.
Rappelez-vous que même un ésotériste distingué n’est qu’un homme comme les autres, et que nul est infaillible, que ce soit pour lui-même ou pour les autres. Laissez les sages et les voyants appliquer leur sagesse à leur propre vie : c’est encore le plus sur moyen de rendre compte de la sagesse et d’une claire vision des choses et des êtres.

Le discernement ne s’apprend pas : il se développe parallèlement à votre désir de l’invoquer en toutes circonstances. Plus vous y ferez appel, plus il sera présent en vous ! Maintenant, quelques mots pour ceux qui sont déjà des ésotéristes mais qui, sans vouloir me montrer vexant, ont encore leur mental entouré de barbelés. Parlons franc : on ne peut se prétendre libre, tout en venant pointer tous les mois au bureau d’un juge d’application des peines ! La liberté est sans conditions ou ce n’est pas la liberté. En clair ? Voici : l’important n’est pas d’appartenir ou non à un groupe ou à une société initiatique. L’important, quelles que soient nos activités sociales ou spirituelles, c’est de s’appartenir. Et il vous appartient de savoir ce qui, dans VOTRE état d’esprit, procède réellement de VOS processus mentaux réguliers et des formes mentales statiques des autres (y compris de vos maîtres.)

Réguliers ou statiques ? Quelle est la différence, Docteur ? La différence est ÉNORME (c’est pour ça que je l’écris en majuscule, ben tiens !) C’est ce qui fait la différence entre « se limiter » et « se sentir limité. » Même si un ésotériste pense toujours la même chose et réagis donc toujours d’une manière identique, on peut néanmoins le considérer comme étant libre, dans la mesure où son état d’esprit demeure sous sa volonté. En fait, chacun a le droit d’avoir des idées, et même de les défendre avec fermeté. Ce qui compte, c’est que ces idées soient vraiment les nôtres. Les formes mentales deviennent statiques (et non plus régulières ou répétitives), dès lors que le mental d’un individu se retrouve incapable de se défaire de certaines idées.

 

Ainsi, je connais personnellement des ésotéristes qui peuvent passer pour des êtres un rien farfelus, car ils affectent un état d’esprit qui pousse les gens à se demander qui leur a mit de telles idées en tête. En réalité, ces individus se sont librement imposés un tel état d’esprit, et je sais qu’ils peuvent en changer du jour au lendemain, si cela leur paraît justifié. A l’inverse, je connais des individus qui se prétendent ésotéristes, mais qui sont encore bien incapables de ne plus réagir à certains conditionnements sociaux et spirituels, qui les empêchent de vivre spontanément.

Ainsi, on peut appartenir à une école ou n’appartenir à aucune école et se sentir libre, tout comme on peut se défendre d’appartenir à quelque structure extérieure que ce soit, et demeurer prisonnier de formes mentales statiques. Soyons beaux joueurs : si le lecteur est déjà un ésotériste mais qu’il RÉAGIT négativement à ce qui est proposé ici, c’est parce que les mots ont éveillé, en lui, quelque chose qu’il préfère voir dormir encore quelques années ! S’il se marre ou s’en fout « comme de l’an quarante » (comme on dit en Provence), c’est qu’il est peut-être encore plus libre qu’il ne le croit lui-même !

D’autres, plus prosaïques, attendront sans doute que je donne des exemples précis, avant de se faire une opinion. Ceux-là démontrent simplement la souplesse de leur mental, et seront assurés, si ce n’est pas déjà le cas, d’être un jour libérés même de cette idée d’être libre ! N’est-ce pas follement amusant, finalement ? Alors voici des exemples précis.

 

L’erreur fondamentale des écoles ésotériques modernes (c’est à dire l’erreur psychologique commise par leurs dirigeants, et non issue de l’enseignement lui-même), consiste à confondre « Menu imposé » et « Repas à la carte. » L’enseignement en lui-même explique ce qu’est l’âme humaine et comment elle peut exploiter son potentiel créateur, mais il ne précise pas « pourquoi ou dans quel but. »

Le pourquoi et le but doivent être laissés à la discrétion de chacun. Certains exercices sont donnés pour développer des facultés intéressantes de l’esprit, mais c’est un crime de lèse-liberté, que de dire aux élèves : « Vous devez vous en servir pour les autres ou comme ceci et comme cela ! » On me suit ? En clair, quel que soit le pouvoir acquis, il demeurera conditionné si l’élève pense qu’il doit l’employer d’une certaine façon, plutôt que d’une autre. Le propre du conditionnement mental, c’est évidemment d’être ignoré par le mental qui le subit !

Rares sont ceux qui affirment : « Tiens ! Je ne suis pas libre car certains schémas mentaux inconscients conditionnent mon vécu journalier ! » Autant attendre d’une personne bornée qu’elle reconnaisse ses limitations ! Je l’ai dis par ailleurs, le plus grand tort des écoles modernes (depuis 150 ans, environ), c’est d’avoir lancé cette notion stupide de « Service désintéressé à autrui. »

Non seulement ce concept est-il vide de sens et hypocrite au possible (comme nous le comprendrons plus loin), mais il a le pouvoir démoniaque d’induire des souffrances morales supplémentaires, qui se multiplient sans limites. Réfléchissons calmement, sans faire de caprices et en invoquant le plus élémentaire bon sens.

Pourquoi ce désir de « servir » les autres ? Je veux dire pourquoi le mental d’un individu accepterait-il sans broncher un concept aussi astreignant, si ce n’est dans l’espoir inconscient de MASQUER une chose ou de permettre à une autre de pouvoir s’exprimer enfin « en toute légitimité » ? Lisez ceci et comprenez : une personne qui se sent inutile ou à l’inverse, une personne qui ressent le besoin de prouver sa valeur aux autres, peut seule accepter sans broncher cet archétype de l’inconscient collectif. Dans les deux cas, ce sont des schémas mentaux inconscients, qui « servent » et s’exprime ainsi, et non l’individu lui-même.

Vous percutez ou vous ressentez le besoin de justifier une chose ou l’autre, en lisant mes propos ? Si vous ressentez la logique et l’humour qui se cachent derrière ces lignes, c’est que non seulement ça ne vous concerne pas (ou plus), mais que de plus, vous êtes un ésotériste vraiment libre ! A l’inverse, si vous ressentez de la colère, du mépris ou le besoin d’argumenter avec passion, c’est que votre conscience individuelle recèle encore de fortes charges émotionnelles qui vous bouffent le cœur et vous empêchent de vivre heureux ! C’est vous qui voyez !

 

Le mal, l’égoïsme et l’ignorance, ne sont en réalité que des arbres en plastique qui masquent la véritable forêt de l’erreur. Ce sont des termes pratiques qui servent à éluder le véritable problème. Chacun de nous, initié ou non, est conditionné par des formes mentales qui occupent une grande place dans la conscience, et qui empêchent de voir les choses telles qu’elles sont réellement. Le tort de certains ésotéristes ou spiritualistes, est de croire que le fait « d’en savoir plus », suffit à les prémunir des souffrances qui sont le lot de « la masse laborieuse. »

L’homme n’a rien à s’ajouter, mais il a beaucoup à soustraire ! Il serait heureux qu’il réussisse à se soustraire de l’emprise démoniaque de certaines formes mentales statiques et excitées au possible, qui occupent son espace mental et lui font prendre des vessies pour des lanternes. Avant que le lecteur, quelles que soient ses acquisitions mentales ou autres, se fasse une opinion définitive (quelle horreur) sur ce délicat sujet, nous lui proposons de prendre connaissance du contenu du chapitre suivant.

 

Fin de l’extrait N°3  (Le dernier pour cet e-book)