Tous les articles par Serge

Je m'appelle Serge BACCINO et suis auteur de livres au format numérique qui sont vendus sur Amazon (fr.) Ces ouvrages à prix modérés (moins de 10€ chacun) traitent de psychologie ésotérique (essais) et de spiritualité (romans à caractère initiatique) J'ai pensé qu'à une époque où tout devenait cher, un blog de présentation tel que mien serait perçu comme étant le bienvenu ! Je vous attends sur mon Blog et vous invite à participer aux différents échanges qui s'y produisent, en ce moment même, sur des thèmes aussi intéressants que variés ! Cordialement à toutes et à tous. Serge BACCINO –Auteur- -

Les deux polarités du bien et du mal

Les deux polarités du bien et du mal

 

On sait tous que l’on peut faire du bien volontairement et sans le savoir, mais on oublie volontiers que l’on peut faire aussi du mal involontairement et sans le savoir. Étant donné que le Karma s’appuie sur les Mouvement inconscients de l’esprit en nous, qui « pense malgré nous » (ou à notre insu), nous avons donc tout intérêt à transformer un maximum d’inconscience en conscience !

 

Le travail d’une incarnation est d’ailleurs fait pour cela. Du moins, entre autres. Il existe un lien direct entre le fait apparemment « injuste » d’être conduit par des processus mentaux inconscients, et le fait que nous sommes habitués à seulement réagir, jamais à agir vraiment. Nous sommes habitués à obéir, en somme, et pas seulement lorsque nous ne sommes encore que de tous jeunes enfants (parents, éducateurs, professeurs, administration, justice, police, patron, conjoints, etc.)

 

Il est clairement établi que 95% de la population mondiale est habitué à attendre un ordre ou une directive quelconque avant d’agir ou de faire mine de « décider » quoique ce soit ! Là est la partie de polarité négative du véritable secret pour devenir libre vraiment. Est-il si difficile que cela de comprendre cette vérité : « La liberté de réagir n’est pas une véritable liberté » ? Dire non plutôt que oui et inversement est une forme d’aberration mentale, pas de la liberté. La liberté implique la possibilité d’action.

D’action individuelle et non-concertée. Évidemment, peu de gens sont actuellement capables d’agir vraiment. Et encore moins sont capables d’agir sans que leurs actes n’interfèrent dans la liberté d’autrui. A croire que d’être libre nécessite de venir rogner la liberté du voisin !

 

Serge Baccino

Assumer son karma revient à enseigner chacun

Assumer son karma revient à enseigner chacun

 

Assumer son karma ! Une peur atavique que les spiritualistes ne dépassent que bien rarement ! Du moins s’ils s’obstinent à ne demeurer que des spiritualistes, c’est-à-dire des personnes vivant en esprit ce qu’ils redouteront toujours de devoir vivre, en vérité. Pourtant, assumer son Karma n’est pas chose si terrible que cela, bien au contraire ! C’est même très reposant, si vous voulez tout savoir ! Très « humanisant », s’il m’est autorisé d’inventer un mot me paraissant de circonstance. Cela se résume à faire face à la vie, aux évènements et donc, aux autres, sans se défiler, à savoir sans essayer de « faire bien » mais plutôt en faisant tout pour être soi, et seulement soi.

 

La vie nous place face à des gens qui ont un besoin urgent d’être « instruits » à propos du degré de validité de certains comportements. Si nous refusons de jouer le jeu, alors nous leur retirons le seul moyen sans doute à leur disposition, d’évoluer. Et il en va de même en sens inverse ! Autrement dit, lorsque nous ne permettons pas aux autres de s’exprimer librement à notre propos, nous ne leur retirons pas seulement leur propre liberté d’expression : nous nous retirons toute chance d’évoluer, de dépasser certains schémas. Des schémas que seuls ces autres-là, peuvent voir et expliquer. Nous ne rencontrons pas telle personne ou telle autre en vain ou « par hasard » ! Nous rencontrons notre futur, à savoir les personnes aptes à nous instruire sur nous-mêmes.

 

A l’inverse, nous sommes, pour les autres, les « instructeurs » ponctuels dont ils ont besoin. Nous devons absolument apprendre à participer à la vie, AVANT de prétendre enseigner nos semblables ou même, de partager avec eux un savoir nouvellement acquit. Dans le cas contraire, cet « enseignement » ne sert qu’à tricher avec les autres et avec la vie et, en fin de compte, envers nous-mêmes. Il s’agit, en somme, d’un moyen « spirituel » pour se défiler. Or, désormais, les gens ont peur de s’exprimer ou, au mieux, sont persuadés qu’il n’est pas dans leur intérêt de le faire. Du coup, privant les autres de cette relation karmique indispensable, ils sont, en retour, privés de la même Manne (nourriture) céleste.

 

Bien sûr, et après réflexion, il convient de distinguer celui qui nous instruit ponctuellement et sans même s’en rendre compte, de celui qui cherche uniquement une poubelle pour se vider de son mal-être ! Mais comment reconnaître l’un de l’autre ? Comment savoir qui a été placé sur notre chemin et qui est juste là pour se vider l’âme sur nous ? Puisque « Tout est double », il doit nécessairement y avoir deux astuces !

La première, ce qui nous est dit doit l’être sans que l’on perçoive la volonté de nuire et donc, sans que la personne manifeste trop de colère et n’insiste pas trop.

La seconde, nous devons être « touchés » par ses paroles, mais pas seulement émotionnellement : aussi mentalement. Nous devons percevoir au moins un fond de vérité dans les propos d’autrui.

 

Enfin, nous devons nous rappeler que les autres ne nous doivent rien ! Surtout pas de mieux « nous expliquer à nous-mêmes » que nous ne sommes présentement capables de le faire ! Autrement dit, vous ne devez pas rechercher la précision, juste l’incision dans les propos formulés. Ils doivent vous toucher, certes, mais surtout, vous faire réfléchir. En agissant ainsi, vous redonnez leurs Lettres de Noblesse aux relations humaines, vous en faite autre chose, ne serait-ce que pour vous, que cette sorte de daube infâme qu’elles sont devenues de nos jours. Merci par avance à toutes celles et à tous ceux qui essayerons seulement d’œuvrer en ce sens, car c’est grâce à eux et à eux seuls, que le Monde évoluera au lieu de dépérir comme il le fait depuis un moment.

 

Serge Baccino

Hériter des non-dits des parents

Hériter des non-dits des parents

 

Nous le savons, l’être humain se tord de souffrances morales à cause des non-dits. Ce que nous ignorons peut-être ou du moins, certains d’entre nous, ce sont les origines premières de ces non-dits. Par « origine », je ne me réfère pas nécessairement à un supposé « passé » (temps linéaire) puisque autant, ce « passé » est nécessairement présent en nous, puisque c’est présentement qu’il nous procure des ennuis ! Posons-nous les bonnes questions, juste histoire d’obtenir les bonnes réponses, celles qui, sinon définitives, nous permettent au moins de comprendre définitivement un sujet précis, nous concernant nous-mêmes ou pas. S’il s’agit de la compréhension d’une loi du fonctionnement de l’esprit, alors cette loi est forcément valable pour tous et… Toujours !

 

Or donc, et pour étayer notre propos, nous prendrons en exemple un homme d’âge moyen (30/40 ans) qui est bourré de non-dits. Que ressent-il, lorsqu’il est pour lui question de s’exprimer librement et franchement ? Il ressent de la peur, assurément ! Et il est moins urgent de définir clairement la nature de cette peur, que d’en comprendre l’origine, voire le mécanisme complet. Pourquoi ne pourrions-nous pas exprimer spontanément ce que nous ressentons ? Réponse : parce que ce même ressenti est bloqué dans son mode expressif uniquement. OK, mais mis à part le mode expressif (littéralement « mettre dehors », comme « exprimer le jus d’un citron »), quel autre mode peut-on trouver en nous ? Nous pouvons trouver le mode mémoriel. Et c’est le premier et le seul qui devrait nous intéresser ici.

 

En effet, si nous ne réussissions pas à MÉMORISER nos souffrances en tous genres et de toutes natures, comment pourrions-nous réussir à les exprimer ensuite ? Les Mémoires représentent le vécu cumulé, disent certains. Ce qui est plus que simplement incomplet ! En réalité, les Mémoires représentent l’accumulation de nos diverses réactions à ce que nous avons pu vivre « dans le passé ». Un « passé » qui, une fois encore, est bizarrement présent en nous, cela sous la forme mentale de souvenirs. Souvenirs non pas relatifs à ce qui fut vécu, à un moment donné de notre existence terrestre, mais relatif à nos propres réactions face à ce même vécu. Ce qui est immédiatement plus exact et honnête ! Car si le passé était relatif au seul vécu, alors nous ne pourrions jamais changer la vision que nous en avons ! Or, nous avons tous connu de ces moments durant lesquels une expérience passée jugée désagréable et « gratuite », s’était transformée, avec le recul, en une expérience riche d’enseignement et tout à fait logique (ou en rapport avec notre état d’esprit d’alors.)

 

Évidemment, nous ne pouvons pas changer ce qui s’est produit dans le passé, mais ce n’est pas le passé qui est à l’origine de nos souffrances psychologiques, c’est uniquement ce que nous avons cru bon de retenir de ce que nous avons compris de ce même vécu ! Ce qui change toute la donne, au cas où vous ne le verriez pas ainsi et tout de suite ! Présenté autrement, le vécu est une chose qui se résume à des évènements. Ces évènements sont jugés et ressentis en fonction de notre état d’esprit du moment, c’est évident ! Et comme notre état d’esprit n’est pas quelque chose de stable mais une chose très mouvante ou variable, nos réactions qui dépendent de notre humeur du moment, sont relatives à une chose ponctuelle qui pourra, voire qui devra changer, avec le temps.

 

Nos humeurs dépendent de nos processus mentaux (ce à quoi nous pensons à un moment donné.) Puisque nos processus mentaux varient, nos souvenirs devraient varier aussi. Dans les faits, il en va tout autrement.  Les Mémoires sont relatives au fonctionnement du subconscient, qui ne raisonne que par déduction et association d’idées. De ces mêmes idées qui sont « nôtres » durant parfois seulement quelques minutes à peine, puis qui changent du tout au tout, plus ou moins arbitrairement. En somme, notre subconscient « écrit » nos souvenirs au présent et ne tient ensuite plus jamais compte du temps qui passe, ni de l’évolution de notre état d’esprit. C’est le conscient (ou « moi ») qui doit faire l’effort mental de… Changer d’avis.

 

Par exemple, le nounours qui nous était si cher, lorsque nous avions encore sept ans, nous semblera désuet une fois rendu à l’âge adulte. Mais même si cela se fait sans que nous le réalisions pleinement, cette transition n’est pas automatique mais procède d’un changement d’avis plus ou moins conscient au sujet de ce qui devrait être pensé et ressenti à propos de quelque chose de précis et de précédemment considéré. Ici un ours en peluche et par exemple. Ainsi, si à huit ans vous pensez que les femmes sont bizarres, difficiles à cerner et peut-être redoutables, en ce qui concerne leurs réactions rarement prévisibles, à l’âge adulte, ces Mémoires géreront toujours votre relation à la femme, vous interdisant par là même d’avoir une relation harmonieuse avec la gent féminine. La mémoire non pas d’un simple vécu, mais de votre propre manière personnelle d’y répondre, sera « gravée » dans vos cellules et votre subconscient veillera toujours à « vous protéger » d’un danger qui n’existait, sans doute, que dans la tête et le cœur d’un jeune enfant.

 

Autant dire que ceux qui se laissent guider par les Mémoires sont tout, sauf matures ! Ils réagissent toujours « en réponse » à de simples schémas comportementaux issus de la prime enfance, période durant laquelle se sont installés, en leur subconscience, des réflexes qui conviennent parfaitement à de très jeunes enfants, mais qui flétrissent énormément la valeur comportementale d’un adulte. Mais est-il seulement « adulte », celui qui se comporte toujours selon les RÉACTIONS d’un enfant ? À voir. Mais nous disions définir les mécanismes complets des non-dits.

Un enfant ne vient pas au monde « vierge » de toute antériorité, tant s’en faut ! Et ne croyez surtout pas que je puisse me référer ici à quelque supposée « vie antérieure » ! Nul besoin d’antériorité à une chose qui se produit en ce moment et même, à un moment donné ! Peut-on qualifier d’antérieures toutes ces souffrances qui vous pourrissent actuellement la vie ? Permettez-nous d’en douter avec force ! Mais leur cause, alors ? La cause d’une chose qui se manifeste maintenant, doit nécessairement se manifester AUSSI maintenant ! C’est si évident ! Les deux étant inséparables, ce qui cause et ce qui est causé sont non seulement simultanés mais de plus, partagent la même actualité (ici et maintenant.)

 

Le problème est que si l’effet se produit « extérieurement » et peut être visible des autres et donc, perceptible par soi, la cause, elle se situe dans le mental (et non « ailleurs » ou « avant ») ! Et comme le mental humain est incapable de se concentrer sur plus d’un seul objet d’attention à la fois, soit on peut être conscient de l’une, soit de l’autre. En général, les gens ont leur attention mentale focalisée sur l’extérieur et sur les autres, n’est-ce pas ? Dans ce cas, il est naturel qu’ils ne captent que les effets et jamais les causes. Logique ou pas ? À vous de trancher en la matière. Donc, en nous se trouvent les souvenirs de RÉACTIONS enfantines face à des évènements qui, généralement, concernent les adultes (ou sont créés par eux.)

Du coup, comment voulez-vous qu’un enfant réagisse « comme il se doit » à un évènement quelconque sur lequel il n’a aucune prise et qui, la plupart du temps, dépasse largement sa capacité à comprendre réellement ce qui se passe ?

Ce n’est donc pas l’évènement en lui-même qui est ainsi mémorisé, mais ce qui est pensé et surtout, RESSENTI, à ce moment-là.

 

Pourquoi croyons-nous tout de même nous remémorer l’évènement, et non pas notre réaction à ce dernier ? Pour deux raisons logiques. La première, que « Tout est double. » Vivant dans un monde de pure dualité, nous ne pouvons pas réagir face à « un » seul pôle de conditions extérieures qui en nécessitent deux pour se produire. En second, parce que le subconscient raisonne par déduction et associations d’idées. Comme on le voit mal mémoriser une simple émotion ressentie mais « sans support », il mémorise seulement le support (évènement), sachant que l’émotion lui restera indéfectiblement liée. Fallait y penser, notre subconscient chéri l’a fait ! Youpi ! Enfin, pas toujours « youpi », certes… Mais, pourrez-vous questionner avec un sens inné de l’à-propos capable de faire rougir un philosophe antique, de quoi dépendent les réactions mentales et émotionnelles de l’enfant confronté à un évènement ?

 

En voilà une question qu’elle est bonne ! (En français dans le texte.) Nous avons dit que nul enfant ne saurait naître sans antécédence. Ce qui ne veut pas pour autant impliquer une vie avant que de naître ! Plus sobrement, puisque le subconscient de la mère et celui de l’enfant à naître sont le même, durant le stade prénatal (et un peu après), tout ce qui est « inscrit » dans la mémoire cellulaire de la mère, s’inscrit immanquablement dans la mémoire cellulaire du corps de l’enfant à naître. Et c’est là que la somme de non-dits des ascendants (parents, grands-parents) est transférée « en héritage » à l’enfant, alors qu’il n’est même pas encore né et donc, pas encore en mesure de s’opposer à quoique ce soit, ou même d’accepter quoi que ce soit. Une fois les Mémoires transfusées, si nous pouvons dire, les programmes qui contrôleront les réactions (pensées/émotions) du futur adulte, sont installés dans l’enfant. Ainsi pouvons-nous affirmer ici et sans peur de nous tromper, que même nos réactions les plus actuelles et intimes d’adultes, ne sont pas toutes « de nous » et encore moins « pour nous » (à notre avantage.)

Voilà qui devrait suffire pour vous permettre de conduire de fructueuses méditations, non ? À vous de voir !

 

Serge Baccino

Maya ou Matrice ou encore Matrix ?

Maya ou Matrice ou encore Matrix ?

 

Le mot sanskrit « Maya » signifie en fait : « La Mère de toutes les illusions. » Maya est donc plus que l’illusion : elle représente le Pouvoir Créateur de Dieu et plus spécifiquement, son Aspect (ou Genre) Féminin. Car c’est l’Aspect Féminin de la Déité qui crée toutes choses, d’où l’allusion aux « Vierges Créatrices » des Origines, pour ceux qui connaissent ces termes. Le mot « Matrice » provient de la racine latine « mater », qui signifie « Mère. » La Matrice est donc à la fois le creusé de toutes générations et aussi le symbole d’un Monde duquel il est très difficile de s’extraire. A moins de « naître de nouveau », comme le proposait le Maître de Galilée à Nicodème, le docteur de la loi du tristement célèbre Sanhédrin.

 

Et en parlant de matrice, le célèbre film américain en trois volets « Matrix » nous dépeint une civilisation vivant dans une forme de rêve éveillé, une matrice mentale dans laquelle des machines exploitent les humains, tout en leur faisant croire que tout va bien, qu’ils sont dans un monde aussi rassurant que conçu pour leur bien-être personnel. Cela n’est pas sans nous rappeler certaines choses que nous connaissons déjà, non ? Il était tentant de tracer un lien entre ces trois films et notre actualité. Partant, chacun de nous pourrait être Néo, ce héros des temps modernes qui, par l’initiation aux réalités de l’esprit et surtout, à son pouvoir, réussit à s’extraire de cette Matrice, de ce Monde illusoire dans lequel l’humanité est plongée, en toute inconscience et par laquelle elle se fait exploiter depuis un temps difficile à évaluer. Ce qui ne nous rappelle rien non plus, bien évidemment.

 

Partons donc du principe plaisant que ces trois films dépeignent un certain degré de réalité. Si nous remplaçons les machines qui exploitent l’homme, par une manière de penser générale et totalement « machinale » (programmée, involontaire mais rassurante, en fin de compte), nous obtenons un résultat semblable. Les appareil branchés le long de la colonne vertébrale des humains plongés dans des sortes de cocons, deviennent autant de liens psychiques les reliant à l’Inconscient Collectif (I.C.) Ainsi, tous perçoivent (5 sens) les mêmes choses au même moment et au même endroit. Il n’en faut pas moins au mental humain pour réussir à créer tout un Monde !

Bien sur, ce Monde est parfaitement illusoire, puisqu’il ne repose sur rien de concret, mais comme les perceptions relatives à ce Monde sont uniformément partagées, alors ce Monde devient bien réel pour tous ceux qui y ont accès !

Qu’est-ce qui est « vrai », qu’est-ce qui est « illusoire », dans un Monde où seule la pensée règne en Maître incontestée ?
A chacun de répondre, ou pas, à cette intéressante question.

 

Serge Baccino

Gautama ne désirait pas rester mais partir

Gautama ne désirait pas rester mais partir

 

Un ami me disait un jour que Gautama, le Bouddha historique, devait avoir consenti à faire un bien grand sacrifice en quittant sa femme et son enfant, encore bébé, pour aller s’immerger ainsi dans la méditation, afin d’atteindre l’Illumination. C’est du moins ce que nous raconte l’histoire de Gautama, dans sa version la plus officielle qui soit. À cette affirmation, j’ai alors répondu par la négative, ce qui a fortement intrigué cet ami d’alors. J’ai répondu que je doutais fort que Gautama ait été obligé de « sacrifier » quoique ce soit, puisque désirant partir pour sa propre Illumination, il est finalement parti ! Le sacrifice, à mon sens, aurait été pour lui de rester et plutôt que femme et enfant, d’abandonner sa Quête spirituelle. Bien sûr, mon ami, quelque peu interloqué mais sachant que je n’affirmais rien gratuitement ou juste pour le plaisir de contrarier, me pressa de m’expliquer plus avant, d’étayer un peu mieux mon propos. Et c’est ce que j’ai fait. Au-delà même de ses attentes et d’ailleurs, du sujet de départ.

 

On part de la prémisse ou du principe établi que le Bouddha était persuadé que « le désir est à l’origine de la souffrance. » Voire de toutes souffrances. Pourtant, un désir puissant brûlait le cœur du çakyamuni (le sage du clan des çakya ou shakya) : celui de percer les mystères de la vie et de la mort et, en un mot, d’accéder à la suprême sagesse. Et son désir devait nécessairement être des plus ardents pour qu’il soit capable de tout abandonner, y compris son héritage princier. Et nous savons que le prince Siddhartha parvint effectivement à la « boddhicité », autrement dit, à la totale Lumière (racine « bod ») de la Conscience de Soi. Son désir, issu d’un but poursuivi, lui donna donc la force d’obtenir cette Sagesse et cette Lumière convoitées. Il est dit par ailleurs que le Bouddha était venu en ce monde pour y faire cesser la souffrance. Ce qui est en soi un désir, à n’en pas douter. Ce ne sont donc pas les désirs qui sont à l’origine de la souffrance, mais bien l’accumulation de désirs insatisfaits ! Or, son principal désir, il a tout fait pour l’exaucer. Sa souffrance aurait été immense s’il n’y était pas parvenu avant la fin de sa vie.

 

Ainsi, quitter femme, enfant, parents, héritage et toutes ces choses faisant partie du monde social ou matérialiste, ne consistait pas en un si grand sacrifice que cela. Bien au contraire ! Rien au monde n’aurait pu donner à Gautama, l’envie de sacrifier ce désir. Il est donc plus logique de penser que puisque sa décision fut de partir, le sacrifice aurait plutôt consisté à poursuivre une vie jugée par lui insipide et donc, de demeurer auprès des siens et dans les mêmes conditions que celles de sa naissance et d’un vécu dû à son rang. Au passage et l’air de rien, notons cette phrase issue de l’un des versets bibliques les plus connus : « Celui qui désire me suivre doit être capable d’abandonner père, mère, femme et enfants et amis… » C’est le Maître Jésus qui est censé parler ainsi, et non un quelconque acteur de second ordre.

 

Dans le Mahâbhârata, une des plus grandioses épopées hindoues, le Seigneur Krishna demande à Arjuna, également fils de roi (le 3e) de livrer bataille face à une armée dont les premiers rangs sont composés des membres de sa propre famille, à savoir père, mère, enfants, frères, sœurs, cousins, amis, etc. Cela ne nous rappelle t’il pas quelque chose ? Bien sûr, il s’agit là d’une allégorie et seule l’image toute mentale qu’entretient Arjuna au sujet des « liens parentaux » doit être combattue voire anéantie. Pas les véritables membres physiques de sa famille ! Malgré cela, nous trouvons une fois de plus cette idée d’abandonner non pas « les désirs » mais un seul désir en particulier : celui de satisfaire à l’image que les autres projettent sur nous ainsi qu’à celle que nous projetons sur les autres. En particuliers nos proches, parents et amis.

 

Mais que peut bien signifier cette idée de devenir capable de « quitter père, mère, femme, enfants et amis », finalement, si ce n’est de refuser de cautionner plus longtemps ces idées terribles de devoir faire passer la volonté et les désirs des autres avant les nôtres et surtout, celle devenue viscérale et consistant à satisfaire aux attentes tyranniques d’un monde ou d’une société castratrice d’individualité ? N’est-ce pas ce genre de désir qui serait le véritable responsable de la plupart de nos souffrances psychologiques ? Puisqu’il est question d’attachement, que dire de celui, parmi les plus forts, qui nous pousse (compulsion) à satisfaire les attentes d’autrui, les forçant en retour, de devoir satisfaire aux nôtres, afin que personne ne soit lésé ?

Pourquoi ne pas satisfaire nos propres attentes et laisser aux autres le soin d’en faire autant et seulement s’ils en ont envie ? Qui peut se prétendre « libre » tout en étant conduit par le devoir et donc, par cette idée terrible de « dette » ? Est-il libre celui qui suit des règles de morale plutôt que son intuition ou que ses propres idées ?

 

La vie de groupe nous force à satisfaire les attentes de ce groupe. Mais un groupe est composé de personnes multiples et il est peu probable de réussir à les contenter toutes, sans exception. Pourtant, il est possible d’atteindre au contentement suprême, cela en réussissant à contenter une seule et unique personne : soi-même ! Et se contenter soi est naturel, attendu qu’il est naturel de tout attendre de soi, puisque l’on se doit tout à soi-même, y compris la plus totale fidélité. Celui qui ne réussit plus à se contenter devient inapte à aimer ce qu’il vit. Et comme il est celui qui vit ce mécontentement, il en arrive très vite à ne plus aimer qui il est ou qui il manifeste.

Alors il cesse de s’aimer lui-même. Mais comme nous avons tous besoin de ce sentiment de l’amour en soi, alors nous cherchons ce sentiment au-dehors et chez les autres.

 

Nous attendons que les autres nous aiment, pour nous et à notre place, tandis que ces mêmes autres attendent la même chose de nous. Il nous faut alors réussir à aimer les autres, qu’ils soient « aimables » (dignes d’amour) ou non. Et nous attendons en retour et comme moindre politesse, que l’on réussisse à nous aimer aussi, « en l’état » (tels que nous sommes), que cela plaise ou pas. Et comme il est au moins improbable de plaire à tout le monde, certains vont nous aimer tandis que d’autres vont nous détester. Nous attendons alors de ceux qui nous détestent, qu’ils se mettent à nous aimer aussi, car nous avons toujours autant besoin, sinon plus, de sentir, en nous, ce sentiment de l’amour.

Mais comme les autres, ceux qui nous détestent, refusent de nous aimer « en l’état », ils nous demandent alors de changer, de ne plus être « nous » mais de ressembler à cette image idéale qu’ils ont de nous. Car cette image-là est des plus aimables, soit « digne d’amour » !

 

Nous sommes dès lors obligés de devenir autre chose que ce que nous sommes, de nous trahir, en quelque sorte. Mais comme il est impossible d’être autre chose que ce que l’on est et que « ce que l’on est étant unique », nous ne parvenons pas à ne plus être nous et donc, à être quelqu’un d’autre. La seule solution est alors de faire semblant, pour donner le change et dans l’espoir d’être aimés enfin, de RESSENTIR cet amour en nous. Mais au fait, pourquoi nous ne nous aimons plus, déjà ? Ah, oui ! Parce que nous sommes obligés de « faire des efforts » en vue de correspondre aux attentes – évidemment frustrées – des autres. Alors nous cessons de faire des efforts en vue de devenir plus « aimables » et donc, digne de l’amour de ceux qui ne nous aiment pas « en l’état ».

Et comme cela est TRÈS difficile d’agir ainsi, nous faisons de nouveau des efforts, mais cette fois-ci, uniquement pour nous, pour demeurer « qui nous sommes vraiment. »

 

Et là, miracle ! Ces efforts sont couronnés de succès ! En ne prêtant plus attention aux attentes d’autrui, nous recommençons à vivre vraiment et à avoir le pouvoir de satisfaire infiniment moins de désirs, puisque à présent, il n’est question que de satisfaire les nôtres, soit les désirs d’une seule et même personne. Et notre joie grandit encore lorsque nous voyons les autres, à l’extérieur, qui rêvent en secret de faire comme nous mais qui n’en ont pas le courage ni un désir encore suffisant, nous vomir leur impuissance au nez. Ils tentent par tous les moyens de nous faire admettre que nous avons tort, alors que nous SENTONS avoir pleinement raison. Ils ont beau nous condamner, nous rejeter, nous insulter et nous traiter « d’égoïstes », nous ne dérogeons pas de notre nouvelle Règle de Vie !

 

Et nous sommes fiers de réussir là où tant d’être ont échoué, échouent et échoueront encore ! Cette fierté nous donne envie d’aimer « qui nous sommes devenus » ! Alors le sentiment de l’amour en nous réapparaît et nous comprenons cette vérité transcendantale : « Si nous sommes incapables de nous aimer, personne ne le fera jamais pour nous et à notre place, car ce n’est pas de l’amour des autres dont nous avons le plus besoin, mais du SENTIMENT de la Présence de l’amour en soi. »

Mon ami me demanda alors ce que j’aurais répondu, à l’époque, si étant le Bouddha, on m’avait posé cette question redoutable : « Mais n’est-ce pas égoïste de ne se concentrer que sur ses propres désirs et donc, sur son seul plaisir ? » Je lui dis que j’aurais répondu ainsi : « Pour être égoïste, il faut la présence du pôle opposé, à savoir, la générosité. Je suis égoïste si mes désirs diffèrent de ceux d’une autre personne avec laquelle je partage ma vie. Mais si je partage ma vie avec une personne qui partage déjà les mêmes désirs que les miens, alors sa volonté de satisfaire ses désirs s’ajoute à ma volonté de satisfaire les miens et comme ce sont les mêmes, les désirs diminuent d’autant qu’ils s’exaucent plus vite, puisque le pouvoir de les satisfaire est multiplié par deux. »

Mon ami me promit dès lors de reconsidérer le contenu des « canons » du Bouddhisme et ce, en totalité et de manière urgente !

 

Serge Baccino

Être soi pour être heureux

Être soi pour être heureux

 

A la naissance et comme l’enseigne la psy éso, nous ne sommes « rien ni personne ». En fait, nous sommes un mélange plus ou moins heureux des enregistrements relatifs à notre mission terrestre (pourquoi nous sommes venus) et de ceux relatifs à la mémoire cellulaire de la mère. Hériter de la chair maternelle revient à hériter de ses programmes mentaux puisque aussi bien, ces derniers sont engrammés dans ses cellules. En grandissant, l’enfant est bien obligé de se servir de ce « prêt spirituel » (Mission + génétique, en gros) pour se confectionner un semblant de personnalité. Ou, plus précisément, pour ce créer un « moi » qui lui soit propre. Un « moi » qui, si on le comprend bien, naîtra de cette interaction entre les programmes installés dans son âme naissante et sa confrontation avec l’expérimental (ce qui lui arrive dans sa vie de tous les jours.)

 

Ainsi, le « moi » humain est formé par la somme de toutes nos réactions face à l’altérité, ou encore, de notre « réponse » ou attitude (Mudra, en sanskrit) aux différentes limitations en provenance d’autrui et de l’extérieur en général. C’est cette même interaction entre deux conditions opposées mais complémentaires, (évoquées plus haut) qui créera une troisième condition qui formera la personnalité propre au futur adulte. Ainsi que sa modalité d’expression, appelée « le caractère ». Très vite, l’enfant est confronté à l’autorité des adultes et, notamment, à celle de ses géniteurs. Ou à celle de ceux qui l’élèvent, si absence de parents après la naissance. L’enfant cherchera toujours soit à refuser la volonté d’autrui, soit à composer avec elle, en établissant des règles transactionnelles qu’il sera généralement le premier à « oublier », le cas échéant et au grès de ses désirs naissants. Mais refuser la volonté d’autrui est presque aussi épuisant que de la satisfaire à tous les coups !

 

Lutter a toujours été une perte de temps, d’énergie et…. De Soi ! Nous passons notre temps à lutter contre la volonté d’autrui, ce qui affaiblit la nôtre. Bien que le fait de dire « amen » aux moindre désirs d’autrui, puisse avoir le même effet, à plus ou moins long terme. A force de se battre pour rester soi, on devient un combattant et on ne connaît plus la paix. On ne se connaît plus soi, surtout ! Ce que l’on connaît, c’est la volonté d’autrui, tant nous sommes habitués à lui résister ou, à l’inverse, à la satisfaire dès que possible. Dans les deux cas, ce sont les autres que nous apprenons à connaître, au travers de notre volonté de contrer la leur ou de la satisfaire.

 

Ceux qui ont connu l’une quelconque des deux grandes guerres mondiales ne pouvaient être « eux-mêmes » entièrement, durant ces conflits. Ils devaient lutter, s’adapter, réagir en conséquence et surtout, penser en tout premier lieu à survivre. Que restait-il d’eux, durant tout ce temps ? En fin de compte, c’est cet instinct de survie qui a survécu à travers eux, pas eux. Ainsi, depuis notre prime enfance et sans le réaliser, nous combattons sans cesse pour demeurer « nous-mêmes », alors que tout, autour de nous concourt à nous rendre… « Les autres » !  Ou « comme eux », en acceptant plus ou moins volontiers de nous aligner sur eux, ou nous concentrer sur eux et donc, en fin de compte, à nous perdre de vue.

C’est pour cela qu’une fois rendus à « l’âge adulte », nous ressentons tant de mal à nous passer complètement de l’avis voire de l’aval des autres. Même si nous affirmons le contraire, « le regard des autres » pèse sur nous. Et quand ce n’est pas le cas, c’est nous qui nous servons des autres pour mieux nous juger ou nous punir sans en avoir l’air.

 

La plus grande forme de servitude est la dépendance à la volonté d’autrui. Depuis notre plus jeune âge, nous sommes si habitués à répondre à leurs attentes, que nous finissons par nous aligner sur une volonté autre que la nôtre, prêts à satisfaire des désirs qui nous sont étrangers. Alors nous sommes malheureux et songeons nous libérer des autres, alors que nous devrions songer à nous libérer de ces autres en nous, si je puis le formuler ainsi.

Car tout est en nous, et ce n’est pas peu dire !

 

Serge Baccino