Le radar spirituel

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Le radar spirituel

Les baleines ont un radar, une sorte de sonar qui leur permet de prendre conscience de ce qui les entoure. Mais pour prendre conscience de ce qui les entoure, les baleines doivent nécessairement posséder une banque de données sous-marines (autres poissons et mammifères) et de surface (par exemple, les bateaux, nageurs humains, etc.)

Leur sonar ne leur servirait guère s’il se mettait à ne rencontrer que des « obstacles » (aux ondes) leur renvoyant un message inconnu. Tout type de radar ou de sonar nécessite une banque de données préalables, la moins variable possible, afin que les échos enregistrés puissent être interprétés correctement et, bien sûr, en fonction des modèles acquits (les banques de données.)

Si un écho renvoi l’image plus ou moins nette d’une forme qui n’a pas été préalablement enregistrée dans la banque de données, cette image ne peut pas (ou plus) être interprétée. Même les baleines qui sont de puissants mammifères, évitent autant que faire se peut, toutes formes ou images renvoyées par leur sonar ne pouvant être décodées puisque inconnues de la base de données préalable.

Les dauphins, par exemple, sont assez curieux et joueurs pour s’intéresser à une imagerie mentale issue de leur sonar mais qui ne correspond pas à leur banque de données. Il est évident que pour apprendre, il est nécessaire de passer outre la peur du nouveau et donc, de l’inconnu, mais est-ce qu’il existe des limites à envisager, des conditions ou des « moments » dans une vie, où il est préférable de se cantonner au connu, à ce que nos radars ou sonars intimes nous renvoient fidèlement ?

Et surtout, est-ce que nous, êtres humains, sommes concernés par ce sujet ? A notre connaissance, nous n’utilisons pas de radar ou de sonar objecterez-vous ? C’est ici que nous devons faire preuve de prudence et ne jurer de rien en la matière ! Car en réalité, nous possédons bien un radar humain, de type spirituel !

Et il est bien ici question de radar et d’ondes nous permettant de  circonscrire notre champ du connu, et non pas seulement d’une figure de style ou d’un symbole. Tout être humain possède un radar et donc, un « champ sonique. » D’autres diraient « vibratoire. » Autrement dit, d’un point de vue psychique et donc, relatif à notre âme, à ce qui nous anime, donc (pensées/émotions), nous sommes tous armés d’un authentique radar, au même titre que les baleines ou que les dauphins, par exemple (et chauves-souris, etc.)

Quelle est la nature de ce radar humain, son champ d’action, son fonctionnement et ses limites ? Tout d’abord, il nous faut le localiser : il se situe au niveau de l’oreille interne. Nous savons à ce propos que notre sens de l’équilibre peut être grandement affecté par toute perturbation au niveau de deux centres nerveux situés dans l’oreille interne. Ce que nous ignorons, toutefois, c’est pourquoi certaines personnes se retrouvent brusquement affectées par ce type de trouble de l’équilibre.

Si nous connaissons le fonctionnement de ces centres nerveux, nous ignorons encore tout ce qui peut éventuellement perturber leur fonctionnement. Du moins, la cause première. En effet, pourquoi tel membre d’une famille voit son sens de l’équilibre physique perturbé, alors que les autres membres de cette même famille ne subissent pas les mêmes symptômes ?

Pour le comprendre, il faut nous souvenir que « Tout est double », ensuite que « le corps représente l’état d’esprit avec lequel nous faisons corps » ou… Tentons de faire corps. Si tout est double, alors à la notion de « sens de l’équilibre physique », devrait s’ajouter un autre sens de l’équilibre, mais psychique celui-là.

Et si nous donnons corps à ce qui représente note état d’esprit général, tout changement, toute perturbation de notre « champ de conscience », à savoir le déjà connu et référencé, est capable de nous déstabiliser peu ou prou, au niveau purement psychologique et donc, énergétique.

Le radar humain est préprogrammé. Autrement dit, dans sa banque de données, dans son champ de conscience actuel, il existe des informations dont la présence, le poids (importance pour nous) et la durée (toujours valable dans le temps) nous permettent de reconnaître facilement tout ce qui se propose à notre esprit, car correspondant au déjà enregistré. On dit aussi les Mémoires.

Et ce qui correspond à ce que nous connaissons et avons généralement envie de connaître le plus longtemps possible, est le meilleur moyen de nous sentir rassurés. C’est ce que l’on appelle par ailleurs notre « zone de confort mental. » Tout changement n’y est pas le bienvenu ! Car qui dit changement, c’est-à-dire nouvelles infos captées par notre radar mental, nécessite ajouts, mises à jours, voire remaniement complet de notre banque de données, de notre  champ de conscience actuel.

C’est pour cela que la plupart des gens refusent de s’adapter à de nouvelles conditions, même si elles tentent de s’imposer à eux. Dans ce cas, comme les baleines, le choix ne peut être que l’évitement, sans chercher à savoir si ce qui se cache derrière la forme radar, est  de taille à lutter ou non. Et nous connaissons la taille plus qu’imposante des baleines, n’est-ce pas ?

D’autres sont plutôt comme les dauphins et ne répugnent pas à aller aux devants de toute condition nouvelle, considérée ipso facto comme étant intéressante si ce n’est ludique. Mais voici que la question se pose : Sommes-nous plutôt baleines ou dauphins ? Et avant tout, quels sont les avantages des premières et des seconds ?

Les baleines évitent généralement de frayer avec les formes de réalité ne correspondant pas à ce qu’elles sont capables de reconnaître. Le nouveau leur est moins confortable que le déjà connu. On peut comprendre l’idée voire le choix. Les dauphins réagissent d’une manière inverse et courent au-devant de l’inconnu, dans l’espoir que ce dernier puisse les extraire de l’ennui.

Mais nous ne sommes ni des baleines (le peuple qui a peur de savoir et refuse la réalité) ni des dauphins (qui languissent d’une réalité alternative ou attrayante au moins.) Devons-nous « être ouverts à tout »  ? Oui et… Non ! Oui, dans le sens potentiel du terme, à savoir ne surtout pas figer notre « champ des possibles. » Nous entendons par-là tout ce qui peut se présenter à nous et avec quoi nous pouvons réussir à nous accorder, en fin de compte.

Non, pour la raison que nous allons considérer brièvement ici. En matière d’informations, nous avons trois tendances en présence, en particulier à notre époque.

La première, se contenter de ce qui vient à soi et s’en nourrir sans autres formes de procès. Dans ce premier cas, il faut que ce qui se propose aux personnes concernées, soit déjà synchrone avec le préréglage de leur radar personnel. Autrement dit, toute info qui correspond à ce qui est déjà enregistré (et considéré comme vrai), sera acceptée sans trop réfléchir.

— La seconde tendance : aller au devant de l’information, c’est-à-dire la rechercher et s’en nourrir, à la condition expresse qu’elle ne corresponde pas à ce que les autres tiennent pour vrai. Une tendance qui se retrouve sur le Net (réseaux sociaux) et qui fait que de nombreuses personnes sont influencées et prennent pour argent comptant, ce qu’affirment ceux qui prétendent savoir ce que le plus grand nombre ignore.

— La troisième tendance est dite « ésotérique » et consiste à se laisser guider progressivement vers les éléments de savoir nouveau qui émaillent le « champ des possibles », sans les rechercher activement (volontairement), juste en se laissant guider par le Souffle Intérieur de l’Être.

Dans le premier cas (première tendance), nous trouvons tous ceux qui ont besoin de savoir que rien n’a changé, que rien ne changera jamais et qu’ils peuvent dormir, parce que ce sont de braves gens. Ces personnes rejettent toute nouvelle connaissance en bloc, pouvant même devenir agressives si on fait mine d’insister. Ce qui, en plus d’être totalement inutile, est clairement déconseillé.

Dans le second cas, nous trouvons ceux qui ont un tel besoin de changement, qu’ils seraient capables de s’accrocher à tout et à n’importe quoi. A plusieurs n’importe quoi si possible, le but étant de fuir une réalité considérée comme effrayante, invivable, etc. Pour ceux-là, peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse, en somme, et ça peut aller des extraterrestres qui vont venir nous sauver à bord de leurs vaisseaux galactiques, jusqu’à n’importe quel complot mondial bien juteux et capable de transformer l’humanité s’il venait à être révélé. Comprenons ici que le but n’est même pas de vérifier le degré de véracité, voire l’intérêt pratique du sujet, du moment qu’il a le pouvoir béni d’extraire ces personnes de leur marasme quotidien.

Dans le troisième et dernier cas, nous avons ceux qui préfèrent ne pas se disperser en vaines connaissances, difficiles à prouver au mieux. Leur but est de se concentrer sur leur vie et de conserver un maximum de sens pratique, de logique, en un mot, de bon sens. Ils ignorent ce qui est vrai ou faux et cela leur importe peu. Ils accueillent tout mais ne retiennent que ce qui peut servir leur propre évolution. Ils ne vont jamais au devant de l’information, sachant que si elle leur est vraiment utile, c’est cette même information qui viendra à eux.

En conclusion de cet article qui se veut bien évidemment non exhaustif, nous dirons que la seule chose qui puisse dérégler le radar psychique humain se présente sous la forme de deux polarités opposées mais complémentaires : Accepter tout et n’importe quoi, sous prétexte de s’informer et à l’inverse, refuser tout ce qui viendrait contredire ce que nous tenons pour vrai.

 

Serge Baccino