Perte de confiance en soi

Getting your Trinity Audio player ready...

Origine de la perte de confiance en soi

 

De nombreuses personnes adultes doutent d’elles-mêmes, manquent singulièrement de confiance en elles. Mais d’où provient cette carence non négligeable qui frappe tant de personnes à notre époque ? D’où provient son origine ? La psy éso (psychologie ésotérique) propose une réponse qui à cet avantage de pouvoir être vérifiée et qu’il s’avère difficile d’éluder d’un simple revers de main.

 

Durant notre prime enfance, il nous fallait non seulement placer notre confiance en nos parents, voire en les adultes en général mais nous devions également, et dans une large mesure, au vu de notre jeune âge, répondre bien plus à leurs attentes qu’aux nôtres. En effet, comment faire obéir un enfant et lui inculquer un minimum de discipline, si ce dernier n’a aucune confiance en ses parents ? De même, comment l’instruire si l’enfant scolarisé, n’a aucune confiance en ses enseignants ?

 

Ajoutons  » pour faire bon poids  » (comme disaient les épiciers jadis) que bien souvent, la confiance est avantageusement replacée par un respect plus ou moins forcé, pour ne pas dire par une forme ou une autre de terrorisme psychologique. Qui oserait nier, en 2023, que les adultes n’impressionnent pas au moins les enfants ? Qu’ils ne marchandent pas avec eux au mieux, leur laissant penser que pour obtenir une chose désirable et donc naturellement désirée, il faut, au préalable, satisfaire les attentes (plus ou moins légitimes) d’autrui ?

 

Soyons plus précis : qui oserait nier le fait évident que la plupart des parents manipulent leurs gosses en arguant du fait que  » c’est pour son bien, il nous remerciera plus tard «  ? Il est humain (et non normal) de se donner bonne conscience quand on réalise, impuissant, qu’un enfant est très difficile à éduquer et qu’il n’en fait qu’à sa tête. Mais ceci n’empêche pas cela et reconnaître les faits pourtant évidents, serait un moyen d’expliquer, plus tard et à l’enfant, que ses parents n’avaient pas trouvé d’autres solutions. Ce qui est exact.

 

Mais à ce propos, que peut-il advenir lorsqu’un enfant possédant déjà un caractère bien trempé, est élevé puis éduqué… De force ? Car il s’agit alors bien de cela, à n’en pas douter. Et le fait d’argumenter et de se réfugier derrière les écrits de psychologues de supermarché en mal de reconnaissance des parents (les enfants n’achètent pas de livres ni ne vont à des stages) n’y changera rien. En matière d’enfance et de correcte éducation, il ne peut y avoir de compromis qui ne soit pas facturable, plus tard, à un enfant devenu adulte.

 

Partant, comment un adulte pourrait-il avoir confiance en lui, alors qu’on lui a fait sentir, son enfance durant, que sont avis, ses idées, ses ressentis et en un mot, tout ce qui aurait pu le caractériser et lui permettre de s’apprécier vraiment, avait moins d’importance que l’avis, les idées et les ressentis de ses parents et éducateurs ? Dans quelle mesure l’enfant devenu adulte, peut-il se fier à lui-même, en toutes matières, alors que PERSONNE,  pas même sa famille, ne lui a permis de le faire ? De quel degré d’habitude, réputée être une seconde nature, peut-il bénéficier ?

 

Certains s’écriront, indignés :  » Mais comment faire autrement que de se montrer plus ou moins sévère pour acquérir ce niveau de respect nécessaire à une correcte éducation ? «  La question est bien moins de connaître  » d’autres méthodes  » que de comprendre que le seul et véritable problème provient d’une mauvaise foi évidente de la part des parents, qui place l’enfant devenu adulte dans une situation des plus inconfortables, alternant besoin de faire des reproches aux parents et sentiment de culpabilité qui en résulterait, face à leur refus d’assumer leurs torts présumés.

 

Nous pourrions par exemple, et ici je m’adresse aux parents ouverts d’esprit et qui aiment  » pour de vrai  » leurs enfants, quel que soit leur âge actuel, avoir une discussion avec eux et leur expliquer qu’au vu des limitations propres à l’esprit humain et aux exigences sociales plus ou moins imposées, il n’était pas possible, à l’époque, de fournir une autre forme d’éducation que celle usuelle et reconnue pour seule valable par ceux qui décident de tout et pour les autres.

 

En somme, puisque les parents se sont sentis obligés d’éduquer leurs enfants selon les normes en place, leur responsabilité est en partie dégagée et personne n’a plus à culpabiliser ou à craindre d’être jugé, voire rejeté sans appel. Mais attention ! Il ne s’agit absolument pas de chercher à se dédouaner en rejetant toute la faute sur la société et ses exigences ! Il est plutôt question de s’avouer puis d’avouer à l’ex-enfant qu’il aurait fallu fournir des efforts surhumains pour agir autrement en ce domaine. Et surhumain, ni un enfant ni même un adulte ne peuvent l’être.

 

Lorsqu’il n’est pas possible d’agir autrement, on peut considérer que l’action est réputée raisonnable et ne doit donc pas être jugée avec sévérité. Il est alors possible que les enfants devenus adultes puissent trouver en eux assez de bon sens pour ne plus en vouloir à leurs parents, d’autant que ce genre de discussion à cœur ouvert permet bien souvent aux descendants de réfléchir à leur propre responsabilité engagée vis-à-vis de leurs éventuels enfants.

En espérant que ces propos, loin de se vouloir culpabilisants, offriront à quelques-uns l’espoir de renouer enfin avec certains membres de leur famille qui leur en veulent depuis l’enfance.

 

Serge Baccino