Quand l’esprit devient conscience

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Quand l’esprit devient conscience

Comme la plupart des ésotéristes et quelques véritables spiritualistes le savent, à présent, tout est fait d’esprit. Lorsque l’esprit vibre à sa fréquence originelle, cette dernière est si rapide que l’on peut dire que l’esprit « cesse de bouger ».

Lorsque l’esprit baisse en fréquence, il donne forme à tout ce que contient son potentiel mental. Potentiel qui n’est pas quelque chose qui puisse exister ni même se mesurer. C’est un peu comme des idées, sans aucune limite, et qui prendraient forme, cela quand l’esprit arrive à la fréquence qui permet leur manifestation.

La matière est de l’esprit qui vibre sur les fréquences les plus basses. Ce que l’on nomme « la Création Continue », débute à deux vibrations par seconde pour aller vers des millions de milliards de vibrations par seconde. Certains initiés nomment cette échelle vibratoire « le Clavier Cosmique », en référence aux touches d’un piano. Un piano qui aurait des touches… À l’infini !

Ainsi, l’esprit crée toutes formes, des plus grossières, tels les roches et les métaux, jusqu’aux êtres vivants et conscients les plus complexes de la Création. Chaque forme engendrée en esprit évolue selon sa nature et bien sûr, en fonction des limites qui lui sont propres. Inutile de dire qu’une montagne consiste en ce qui évolue le moins vite !

Quel est le but poursuivi par l’esprit ? Pour le comprendre, il suffit d’observer les effets de ses diverses manifestations connues. Apparemment, l’esprit tente de créer des formes de plus en plus complexes ou sophistiquées. Mais dans quel but ? Là encore, une simple observation sans a priori nous renseigne. Si but il y a, il ne peut être qu’inclus dans une manifestation quelconque. Ici, il est clair qu’il existe une sorte de hiérarchie au niveau des formes et que les plus complexes favorisent l’apparition de la conscience.

Ainsi, la Création Continue permet à l’esprit de devenir Conscient de lui-même, voire de son potentiel infini. Et cette création est dite continue du fait que ce potentiel est infini et que de fait, il ne pourra jamais être totalement exprimé. Simple question de logique. Lorsqu’une forme est assez évoluée ou complexe, l’esprit peut prendre conscience de lui-même, au travers de l’expression de cette forme.

Quelle que soit cette forme, elle permet à l’esprit de se manifester consciemment dans une quelconque mesure. Mais de ce fait, c’est cette mesure qui consiste en une limite à l’expression de l’esprit et donc, à l’expression de sa Conscience. La forme est faite d’esprit, d’un esprit limité à cette forme, même si elle est devenue consciente.

Toutefois, cette limite est relative, car la forme, devenue consciente, va pouvoir prendre en main sa propre évolution.
 Et croyant se faire évoluer elle, c’est l’esprit qui évolue à travers elle. La conscience propre à cette forme est « ce qui l’anime. » L’âme est donc cette quantité de l’esprit qui est devenu conscient de lui-même.

La personnalité du « moi humain » est formée par cette interaction ponctuelle entre une forme spirituelle limitée, mais consciente, et le fait que cette dernière désire évoluer. Le Moi humain est en fait l’âme d’une forme. Cette âme découle d’une prise de conscience de l’esprit au sein d’une forme spécifique (les expériences vécues.)

À travers une forme limitée, l’esprit connaît une sorte d’éveil qui est tributaire de la forme qu’il manifeste sur un plan particulier. L’âme est donc nécessairement formelle, tandis que l’esprit, par nature, est informel, bien qu’il puisse générer toutes les formes possibles et imaginables, dans son Mental.

Cela dit, tandis que l’esprit se trouve impliqué dans une forme, il accepte docilement de limiter son pouvoir d’expression à celui, infiniment moindre, des formes créées, quel que soit leur plan de manifestation. Mais en cours de route se produit un incident de parcours, si l’on peut dire. Plus une âme développe une conscience individuelle, plus elle développe la faculté d’user du Pouvoir Créatif de l’esprit.

Ainsi, elle développe sa conscience animique et non pas sa conscience spirituelle, car le Pouvoir lui sert à générer des formes mentales à l’infini, ceci dans l’espoir de s’améliorer, d’être plus que ce qu’elle croit être déjà, en somme. Il en résulte que l’Esprit se trouve relégué à l’arrière-plan. La forme prend en main sa propre évolution et devient ainsi exclusive.

À ce stade de l’évolution, nous pourrions supposer que l’âme, en cherchant sans cesse un moyen d’auto-expression, ne puisse, en fin de compte, que brimer cet esprit qu’elle recèle et qui lui offre généreusement la Vie, l’autonomie et l’existence consciente. En fait, c’est exactement le contraire qui se produit ! En cherchant désespérément de nouveaux modes d’expressions, l’âme hâte, sans même le savoir, le Réveil de l’Esprit qu’elle renferme !

Tôt ou tard, une âme parvient à initialiser une forme supérieure qui lui permet de bénéficier d’une plus grande liberté d’action et donc d’expression. En permettant à sa propre forme d’évoluer sur un mode vibratoire plus élevé, elle permet à l’esprit qui sous-tend les multiples formes actualisées par une âme, de retrouver une période de vibration qui est sensiblement plus proche de sa fréquence initiale.

De fait, dans le long cheminement d’une âme, arrive un moment où la forme employée par cette même âme est si subtile, si ténue, que l’esprit qui la compose commence à Se Manifester vraiment en tant que ce qu’il Est. Nous pouvons imaginer qu’au départ, l’esprit ne fait que Murmurer au plus profond d’une âme dite évoluée, car sa trame spirituelle est encore fort grossière en comparaison de l’Essence Spirituelle d’Origine.

Mais de toute façon, quoique puisse faire une âme dont l’esprit caresse le cœur de Son Doux Murmure, elle ne peut, en fin de compte, que se diriger vers sa Destination finale qui est l’Esprit, c’est-à-dire l’esprit devenu conscient de lui-même.

Question : Une âme peut-elle hâter ou, au contraire, retarder cette Destinée Spirituelle qui Est l’Esprit, c’est-à-dire l’esprit devenu conscient de lui-même ?

Réponse : Elle peut en hâter la Manifestation, si elle Écoute la Parole Perdue, autrement dit, si elle prête attention à la Vibration de l’Esprit en elle, qui se manifeste par la Conscience de Soi. À l’inverse, si l’âme choisit d’ignorer sa Source originelle au profit de son désir d’explorer les méandres du Pouvoir de créativité infini de ce même Esprit qui l’habite, elle stoppera son évolution individuelle. En même temps que celui de l’esprit.

Mais cela ne saurait se produire éternellement ! Plus la trame formelle sera épurée, plus la Voix intérieure résonnera avec puissance. Si l’âme ne cède pas à l’Esprit, à ce Pouvoir vivant ou ce Principe Directeur, sa souffrance sera alors proportionnelle à son degré de résistance. C’est ce même degré de Résistance de l’âme qui est appelé « Satan. » Satan n’apparaît que lorsque l’âme est déjà très évoluée (voir la tentation au désert de Jésus.)

Si c’est Satan qui « gagne », l’esprit sera alors enchaîné à la forme. Si c’est l’Esprit, Satan sera alors enchaîné « mille ans », autrement dit et pour expliquer le passage de la Bible lié, aussi longtemps que l’âme sera pleinement consciente de ce qu’elle est vraiment, cela grâce à un fonctionnement accru du septième chakra (Sahasrara.)

Bien sûr, même Satan ne peut gagner éternellement ! L’homme ne peut résister à l’Esprit continuellement ! Mais nous connaissons, dès lors, l’origine de la souffrance, soit la résistance de l’homme à l’effort spirituel pour s’exprimer au travers de la forme vivante et consciente qu’il a créée.

Au départ, l’homme est « agi » par le biais de ses processus mentaux plus ou moins conscients et issus de l’expérience de sa forme vivante, animée et consciente. Autant dire que ce sont de simples schémas et croyances qui guident son existence. En gros, l’homme est ce qu’il pense, et il n’est que cela.

Mais quand l’homme décide de laisser agir l’Esprit, à savoir le degré de conscience spirituelle déjà acquit par le biais de la forme spirituelle qu’il incarne, il a l’impression d’agir, en même temps qu’il a le net sentiment qu’il est Cela qui agit à travers son moi physique incarné.

Certes,  au départ, l’homme ne réussit pas à « se confondre » (à s’identifier) avec l’Esprit ou la Conscience. Il à cette bizarre impression d’être « à deux » à l’intérieur, que c’est quelque chose d’autre qui pense, voit et agit à sa place, mais en utilisant son corps.

C’est ce genre de sensation, assez commune, qui a fait dire aux anciens mystiques que « l’Esprit les avait pénétrés. » Un peu comme s’il s’agissait d’une forme sacrée de possession. En fait, il n’existe aucune différence entre l’âme humaine et ce qui semble vouloir à tout prix se manifester à travers elle. Il y a juste différence de degré, non de Nature. Rappelons que tout est fait d’esprit, car seul existe l’esprit !

Or donc, et à un moment, ce n’est plus une âme qui anime l’être humain, mais directement la conscience de l’esprit, autrement dit, ce Principe Directeur qui apparaît, tôt ou tard, dans la vie d’un être en recherche de plus de Lumière. L’Esprit (ou la Conscience, donc) n’a que faire des formes : il les contient toutes et ne souhaite se limiter à aucune d’entre elles. Par contre, l’Esprit aime la conscience animique qui est née de ces multiples formes.

L’âme humaine est « le Premier Né » de Dieu, à savoir la première forme mentale capable de devenir consciente d’elle-même et donc, consciente tout court ! C’est cela qui est expliqué dans le verset biblique dans lequel Jésus (le Je Suis) est baptisé dans l’eau du Jourdain et qu’une voix céleste dit « Celui-ci est mon Fils en lequel je prends mon plaisir ! » Et le plaisir de Dieu, c’est d’être conscient !

Seule l’âme humaine, du moins en ce qui nous concerne, est capable de connaître ce que l’on nomme Dieu et de l’exprimer d’une manière illimitée et informelle. Lorsqu’elle consent à se laisser Guider totalement par l’Esprit, elle Réalise alors qu’elle est bien plus que de l’esprit ayant pris une forme ponctuelle : elle est la conscience de l’esprit infini. Elle devient l’Esprit vivant et Conscient.

Lorsque l’âme-Homme redevient Esprit, elle ne se perd pas, mais redevient ce qu’elle a toujours été sans même le savoir.

 

Serge Baccino