Refoulement et peur de s’exprimer vraiment

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Refoulement et peur de s’exprimer vraiment

 

Nous avons tous tendance à refouler non pas de simples émotions, mais de simples idées. Nous avons peur des éventuelles conséquences si nous nous mettions à oser nous exprimer tel qu’en esprit, c’est-à-dire tel que nous pensons vraiment. Pourquoi cela et d’où provient cette peur ? Les réponses sont aussi évidentes qu’incontournables : cela à cause des conséquences bien réelles que nous devions effectivement subir durant notre enfance et sans doute, jusqu’à notre adolescence.

Étant jeunes, nous n’avions pas le droit ou la liberté d’exprimer tout ce qui nous passait par la tête et si nous nous autorisions à le faire tout de même, cela nous coûtait cher, parfois très cher. Notre subconscient a donc enregistré cette sorte de loi :

« Si j’exprime vraiment ce que je pense, cela va forcément pousser les autres à me le faire payer très cher, si cher que le jeu n’en vaut pas la chandelle. » (ou assimilé.)

 

Il ne s’agit donc pas (ou plus) d’un « choix » mais d’une obligation quasi inconsciente, qui nous pousse à NOUS TAIRE lorsque ce que nous avons à dire risque de gêner, choquer, perturber, déranger, voire affreusement vexer. Après l’enfance, l’image de l’autorité absolue parentale, cette sorte de tyrannie savamment entretenue et protégée de tous (ou presque), est assurée par autrui, certes, mais pas par n’importe qui ! Uniquement celles et ceux dont la position sociale peut être une excuse pour se croire menacé en cas de libre-expression. Ce qui explique, en partie, cet engouement pour les place « enviables » de chef de service, de responsable de ceci-cela, de directeur, de président, de maire, de ministre, etc. Toutes ces personnes ont pour espoir immature de contourner cet interdit spirituel, cela grâce à une position leur permettant de s’exprimer librement sans craindre en retour.

 

Hélas, cela ne suffit pas à se débarrasser de cette tare héréditaire, bien au contraire ! Car une fois de tels postes enviés obtenus, la personne réalise qu’elle peut perdre cet avantage majeur du jour au lendemain et que, finalement, sa position est aussi périlleuse que ceux qui n’ont aucun pouvoir décisionnel. De plus, la peur de s’exprimer librement est ancrée dans nos cellules, rien d’extérieur ou d’originaire des autres ne pourra l’en déloger, en fin de compte.

Il est bien connu que celui qui « tombe de haut » se fait bien plus mal et pour une plus longue durée, que celui qui tombe de sa propre hauteur. Rien ne doit être plus affreux que de croire avoir posséder le pouvoir sur autrui et perdre cette situation si enviée !

 

C’est sans doute pour compenser cette affreuse déchéance morale que ceux des gouvernements sont pourvus de « retraites » dont le montant est proprement écœurant. Il faut bien compenser une perte irréparable et la somme doit forcément être à la mesure du choc ressenti en fin de mandat ! Bien que si déchéance morale il y a, ce serait plutôt durant leur mandat qu’elle pouvait encore être le mieux perçue et et éventuellement assumée !

En effet, souffrir de ne pouvoir s’exprimer librement durant son enfance puis occuper plus tard une place permettant de faire autant sinon pire à autrui, n’est guère le signe d’une intelligence véritable et d’un niveau d’évolution probant ! Ainsi, chaque fois que vous n’osez pas vous exprimer librement et devez refouler des paroles jugées par trop « négatives », vous ne faites pas que retarder le moment de vous libérer du Mal : vous participez au Mal !

 

De quelle manière ? En ne voyant pas ce que vous faites vraiment ! Puisque tout est double, alors en plus de refouler des idées, vous refoulez également de la force vitale, du pouvoir divin mal employé ou dévoyé, en quelques sortes. Or, si de simples idées n’occupent pas réellement de place, l’énergie qui les sous-tend peut produire de fortes émotions et même déranger le fragile équilibre du fonctionnement nerveux. Avec tous les effets secondaires que cela peut entraîner à plus ou moins long terme.

L’énergie qui s’accumule au cours des mois, des années de refoulement quasi autonome, concentre l’énergie vitale, nous faisant ressentir une émotion que nous commettons l’erreur de quantifier et de prendre pour un salutaire avertissement sans frais !

 

Par exemple, vous allez ouvrir la bouche pour dire quelque chose, à quelqu’un puis, cette forte émotion vous vient et vous en déduisez que cela signifie que si vous laissez aller votre mental, les résultats seront proprement catastrophiques. Mourir à côté n’est rien, en somme ! Mais il s’agit-là d’une grossière erreur ! Ce que vous ressentez alors est fonction de la force avec laquelle vous avez refoulé certaines choses, mais cela n’est en rien une indication d’un futur (ou résultat) probable, à caractère hautement négatif, voire pire. La plupart d’entre vous devez vous dire, en ces moments-là, qu’il est préférable de vous taire, que dans le cas contraire, « ça va saigner » ou que vous allez signer la déclaration officielle de la troisième guerre mondiale !

 

Toute cette fable se produit en nous et ne conserve en fait que des souvenirs d’un enfants, bien incapable, le pauvre chou, de lutter contre la vindicte des parents, des professeurs et autres gens dotés d’un pouvoir qu’ils n’ont jamais eu, puisqu’il est simplement issu de la faiblesse évidente et naturelle d’un tout jeune enfant ! Vous parlez d’un pouvoir ! Cela dit, les pensées qui résultent de ce terrorisme éducatif et surtout, les émotions qu’elles ont fait naître, dans le système psychoénergétique de l’enfant, ont eu le temps de produire des dégâts et, surtout, de CONVAINCRE l’enfant que, finalement, il n’a aucun pouvoir décisionnel et que même sa propre vie dépend exclusivement des caprices d’un autre, jouissant d’une position supérieure à la sienne.

C’est ainsi qu’est née cette idée de hiérarchie humaine, dotant les uns d’un pouvoir et les autres d’une faiblesse qu’ils ne possédaient en fait ni les uns, ni les autres. Être « fort » grâce à la faiblesse d’un autre, est-ce de la force vraiment ?

 

C’est aussi à cause de cette profonde erreur psychologique que certains attendent fiévreusement de « se faire élire », puisque autant, le pouvoir, ce sont les autres qui nous l’abandonnent ou qui nous le refusent. Mais là encore, dépendre d’une vulgaire élection pour être catapulté à la tête d’un groupe, d’une ville, d’un département ou d’une nation, est-ce vraiment cela,  le pouvoir ? Comment se sortir définitivement de ce cercle vicieux autogène (CVA) ? La réponse coule d’elle-même quand on se souvient de l’origine du problème. Jeune, nous étions sans gardes-fous, sans limites et surtout, bien incapables de nous rendre compte que nous pouvions choquer ou même blesser. Mais nous ne sommes plus des enfants et nous pouvons CONTRÔLER nos paroles et nos actes. Les contrôler, pas les brimer, ni les faire taire !

 

Ainsi, sachant que, d’une part, l’émotion ressenti, au moment de nous exprimer librement, est en réalité issue des nombreuses fois où l’énergie donnant vie à nos pensées a été refoulée et d’autre part, qu’en tant qu’adulte, nous pouvons nous exprimer librement mais avec courtoisie et décence, il n’existe donc plus aucune raison de ne pas redevenir franc et honnêtes… Avec nous-mêmes ! Car refouler la vérité revient à se mentir à soi-même bien plus qu’aux autres, auxquels nous ne devons rien, si ce n’est le respect, à la condition qu’il nous le témoignent également.

Notre vie devient plus sereine et intéressantes pour tous, lorsque nous cessons de nous prendre pour des femmes et des hommes politiques, c’est-à-dire des personnes devenues incapables de s’exprimer en tant que telles, préférant sacrifier à l’hypocrisie qui rassure, qu’à la spontanéité qui fait peur.

 

Serge Baccino