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La DDP psychologique expliquée

La DDP psychologique expliquée

 

On pourrait se demander ce qu’est vraiment la connaissance avant même de comprendre à quoi elle sert, éventuellement. Car définir le rôle d’une chose dont on ne connaît pas l’origine est au moins incertain. Or, la connaissance provient de deux sources aussi différentes que contraires, sans pour autant être antagonistes ou opposées. Tout d’abord, il y a « La Connaissance », celle mentionnée par l’ésotérisme depuis toujours et qui est réputée provenir de l’intérieur (du grec « ésotérikos » qui signifie « dedans » ou « intérieur. »)

Ensuite, il y a la connaissance issue de l’extérieur, des autres, de l’expérience, etc. L’idée pourrait être de comparer la connaissance issue de l’intérieur avec celle issue de l’extérieur (« exotérisme ») mais ce serait une erreur. On ne compare que ce qui est comparable, non ce qui diffère et qui semble prévu pour différer, puisque se passant de notre accord préalable pour oser exister. Dès lors, puisqu’il n’est plus question de comparer et donc, de choisir l’une plutôt que l’autre, c’est-à-dire l’une aux dépens de l’autre, il nous reste comme problème de trouver une manière de conserver les deux sans qu’elles ne s’opposent ou mieux encore, soit de les combiner, soit de définir en quoi il est judicieux qu’il y en ait deux au lieu d’une seule, comme cela nous arrangerait mieux.

 

Mais est-il certain qu’une seule forme de connaissance, issue soit d’un côté, soit de l’autre de notre nature duelle, soit la réponse à nos interrogations, voire la solution à tous nos problèmes liés au fait de « connaître » ou « d’ignorer » ? Puisqu’il existe deux choses, pourquoi ne pas plutôt essayer de comprendre non pas leur raison voire leur droit à l’expression, mais une manière de s’en servir au lieu de supposer gratuitement que l’une quelconque puisse nous desservir ? Car nous croyons vraiment que cette dualité nous dessert et nous cherchons à nous en administrer « la preuve » jour après jour, cela sans même le réaliser vraiment ! Par exemple, nous sommes persuadés que ce que nous connaissons de la vie doit nécessairement CORRESPONDRE à la vie elle-même.

Et inversement. Un peu comme s’il appartenait à la vie de s’aligner sur la connaissance que nous prétendons avoir d’elle. Nous sommes persuadés que nos amis sont véritables, qu’ils ne peuvent pas nous trahir, que ceux qui prétendent nous aimer nous aiment obligatoirement, ou que nos désirs ainsi que notre volonté personnelle « font loi » ! La liste est longue au sujet de ce que nous prétendons savoir de la vie, des choses et des êtres, par rapport à tout ce qu’ils cherchent à être, indépendamment de nos désirs et surtout, de notre volonté. En clair et pour résumer l’affaire, nos désirs sont rarement assouvis et notre volonté semble se heurter sans cesse à celle des autres, comme si l’un des deux – soit nous, soit les autres – avait comme problème majeur une incapacité à RÉPONDRE aux attentes de l’autre, et réciproquement.

 

A vrai dire, nous pourrions même en arriver à la conclusion illuminante, ou presque, que c’est la Différence De Potentiel (DDP) entre notre vérité et celle, à l’extérieure (la vie, les autres, etc.,) qui est à l’origine de nos souffrances ! Et si c’est bien le cas, alors il ne nous reste plus que deux options pour ne pas ou pour ne plus souffrir : sacrifier l’une de ces deux connaissances, de soi ou du Monde. Par exemple, nous pourrions et pourquoi pas, inventer une philosophie passive, pour ne pas dire autre chose, nous proposant de sacrifier notre vérité (volonté + désirs personnels) sur l’Autel sacré de la Connaissance extérieure. Cela nous permettrait de ne plus souffrir, car cela éliminerait toute DDP entre notre intériorité et le Monde extérieur. Toutefois, même en supposant aimablement que la souffrance puisse ainsi disparaître, cela n’indique pas pour autant que nos désirs et notre volonté puissent en faire autant !

Finalement, la souffrance est-elle vraiment issue de cette DDP ou du moins, dans ce sens-là de notre raisonnement ? Mais pas d’affolement : il nous reste encore la seconde solution, aussi opposée que complémentaire ! Nous allons supprimer cette DDP, cela en supprimant de notre vie, la connaissance extérieure ! Comment ? Rien de plus simple : nous allons définir puis installer en nous, comme prémisse irréversible, que nous avons toujours raison, voire « nos raisons » d’être et d’agir comme nous sommes et agissons sans cesse, et bien entendu, l’extérieur et les autres auront toujours tort ! Quelle excellente astuce que celle-là ! Ne pensez-vous pas ?

 

Bon, certes, rien n’indique que nous soyons dans « le vrai » mais si l’on supprime l’un, nous supprimons du même coup toute trace d’altérité en ce qui concerne la connaissance ! Il n’existe plus et désormais, qu’une seule forme de connaissance et il s’agit évidemment de la nôtre ! Mais quelle beauté ! Quelle ingéniosité, pourrions-nous dire sans la moindre chance de nous abuser ! N’est-ce pas ? N’est-ce pas ??? Ah ! Misère… Mais comment savoir ? Comment en être certain, en fin de compte que nous ne sommes pas en train de nous abuser ? Avons-nous trouvé le moyen dernier de ne jamais plus être « dans l’erreur » ou – et au contraire – le moyen définitif de perdurer dans l’erreur et de rater à chaque instant de notre vie, le bus de la vérité ? Mais qu’est-ce que la vérité ? Au fait, mais oui ! Qu’est-ce que la vérité ? La nôtre ou celle des autres ? Nous voici repartis dans un autre dilemme, pour ne pas dire rendu dans un autre cul-de-sac psychologique ! Voire un cul de basse-fosse !

 

La solution serait-elle de conserver les deux formes de connaissances impliquant sans doute deux formes de vérités ? Mais dans ce cas, n’allons-nous pas aussi, voire surtout, conserver intactes chacune de nos anciennes souffrances ? Mais est-ce là la vraie question, au fait ? Avons-nous cessé de souffrir en sacrifiant notre vérité au profit de celle des autres, ayant pour seule connaissance que celle partagée par chacun et donc, par tous ? La réponse est non, bien évidemment ! Se ranger du côté du plus fort ne peut faire de nous qu’un faible qui a trouvé le moyen non pas d’être fort mais de trouver un but à sa propre faiblesse. Dans le sens opposé, la souffrance était encore plus grande, car à celles déjà en place s’est ajouté l’effort d’imposer sa vérité sans réussir à l’imposer vraiment. Et se retrouver seul à penser une seule et même chose n’a rien de bien valorisant, surtout lorsqu’on réalise que les autres conservent leur propre vérité et y ajoutent la haine pour ce que nous sommes devenus sans même le souhaiter.

 

Ainsi et dans les deux cas et à chacune de ces deux tentatives différentes, car carrément opposées, plutôt que de l’harmonie est né plus de disharmonie encore. Et le pire, c’est que les deux formes de connaissances et donc, de vérités, sont restées en place, malgré notre tentative de n’en conserver qu’une seule pour tous. La solution serait-elle d’inventer une troisième forme de connaissance et donc, de vérité ? Essayons pour voir, qu’est-ce que cela peut nous coûter, si ce n’est la prise de conscience douloureuse qu’une fois encore nous nous sommes trompés ? Alors essayons ! Inventons une troisième qui, sans doute, ne sera pas pire que chacune des deux premières, prises séparément. Voici cette connaissance nouvelle :

« En vérité, chacun de nous a sa propre connaissance et donc, sa propre vérité, et aucune d’entre elle ne doit être partagée par les autres, cela au risque de perdre leur propre vérité au profit non plus de celle des autres, mais de celle d’un autre seulement. »

 

Alors ? Qu’est-ce que cela donne ? Cela donne la même chose, quelle misère ! Cela produit l’isolement, la séparation du frère avec sa sœur, du mari avec sa femme, puisque désormais chacun est enfermé dans sa propre vérité ! Nous venons d’inventer le cloisonnement et voici qu’à l’horizon se profile une construction gigantesque qui semble s’élever vers les cieux dans l’espoir d’en prendre le contrôle… Une Tour immense dans laquelle chacun parle un langage qui lui est propre, ce qui fait que plus personne ne comprend ce que raconte l’autre.  Mais cette fois quelque chose a changé : désormais, nous ne savons plus et donc, nous ne pouvons plus revenir en arrière et nous remettre à parler une langue que quelques-uns au moins puisse comprendre, ne serait-ce que pour retrouver cette joie ineffable de « ne pas être d’accord » et de critiquer avec fougue une vérité ne correspond pas à la sienne propre.

Car même pour ne pas être d’accord, pour critiquer, flétrir et même condamner, encore faut-il réussir à COMPRENDRE VRAIMENT ce que raconte un autre ! Et là, hélas, plus personne ne semble pouvoir comprendre l’autre ou les autres.

 

Allons-nous devoir de nouveau faire un choix, à savoir soit exiger d’autrui qu’il abandonne sa langue maternelle au profit de la nôtre, soit abandonner notre propre langue au profit de celle d’un autre ? Mais quel autre, cette fois ? Tous parlent un langage différent et il n’en est pas un seul qui puisse parler un langage commun. A moins que… A moins que ce problème n’ait droit de citer qu’au sein de cette tour immense qui tente de voler les cieux sans jamais y parvenir ? Il y aurait-il d’autres humains qui, ne vivant pas dans cette tour et n’y ayant jamais vécu, aient conservé intacte une Langue Originelle, une Langue que chacun puisse de nouveau apprendre afin de réussir à se faire comprendre de chacun et chacun de tous ? Mais quelle langue ? Une troisième ? Une quatrième ? Une qui est nouvelle ou bien est-ce le fait de lui permettre de nous toucher qui soit nouveau ? Auquel cas, tout en étant très ancienne, cette Langue serait en même temps nouvelle, puisque jamais apprise à notre époque ? Jusqu’à présent, qu’avons-nous expérimenté ? Des solutions minables et de toute façon invivables, à un problème présumé.

Et si ce problème présumé tel, n’était pas un problème mais au contraire, La Solution ? Voire la dissolution de tous nos problèmes, qu’ils soient secondaires ou majeurs ? Ceux qui parlent encore La Langue Originelle ont-il suivi le même cursus que nous ou bien sont-ils resté fidèles à cette Langue, à ce Langage commun à toute l’humanité, du moins cette partie de l’humanité restée fidèle à ce qu’elle devait être et a été en fin de compte ? Dans tous les cas, que ce Langage soit ancien, nouveau ou même éternel, quelle importance du moment qu’il nous enseigne la seule chose jamais apprise et donc, jamais comprise, à savoir « Comment faire cesser la souffrance » ?

 

Alors, voici cette Langue Originelle et voici ce qu’elle dit. Elle nous apprend que ce que nous sommes, pour le moment, dépend uniquement de ce que nous avons déjà compris de tout ce que nous sommes par ailleurs. Elle dit aussi que comprendre revient simplement à VIVRE en fonction du peu qui a déjà été compris. Mais il y a tant de choses à comprendre encore, tant de chose à apprendre à notre propre sujet, que notre vie durant, nous devrons oser lâcher l’ancienne vérité de notre être pour réussir à embrasser une nouvelle vérité.

Mais aucune de ces vérités qui se présente tour à tour à notre mental n’est contradictoire, car toutes les vérités sont capables de cohabiter et même, de s’associer et de s’organiser en fonction de ce qu’elles énoncent. La vérité est quelque chose de progressif, car en vérité, nous ne pourrions comprendre d’un seul coup « Qui nous sommes vraiment » ou quelle est l’étendue véritable de notre Nature la plus intime. La Connaissance se résume à apprendre sans cesse la différence qui existe encore entre « Qui nous sommes » et qui nous pourrions être par ailleurs, encore et encore.

 

Du coup, la vérité qui est présentement la nôtre n’est ni « bonne » ni « mauvaise » : elle est juste incomplète et elle le demeurera toujours ! Mais pour qu’elle se complète et cela, à notre propre vitesse, il faut que ce qui est encore considéré comme « extérieur », vienne graduellement s’ajouter à ce que nous croyons être « intérieur. » Car en vérité, ce qui nous semble « intérieur » est en réalité ce qui nous est déjà acquit, tandis que ce qui nous semble « extérieur » correspond à tout ce qu’il nous reste à acquérir encore. Et cette progression graduelle est sans limite et donc, sans aucune fin. Celui qui la refuse ne se contente pas de se mettre à l’abri de l’adversité ou de ce qui lui est soi-disant « étranger » : en vérité, il se met à l’abri de Lui-même, tel qu’il s’ignore encore, de peur de « perdre » ce qu’il croit être déjà et qui consiste en ce qui le prive de tout ce qu’il n’est pas encore.

Voici la Réponse non pas à toutes nos souffrances seulement, mais la Réponse de l’homme à tout ce qu’il lui reste à être, et ce qu’il lui reste à être lui sera éternellement proposé ou présenté, depuis ce qu’il jugera toujours comme étant « extérieur à lui », ce qu’il est déjà le privant nécessairement de tout ce qu’il lui reste encore à être, si ce qu’il est déjà persiste à s’opposer bêtement à tout ce qu’il n’est pas encore. Voilà la seule, l’unique vérité qui ne variera jamais !

 

Serge Baccino

 

Le seul pouvoir

Le seul pouvoir

 

Qui ne rêve pas de contrôler la vie des autres ? Ne répondez pas tous à la fois, surtout ! Mais OK, jouons pour voir où cela nous mènera. Le pouvoir, cela se désire mais cela continue de « se faire désirer » ! En clair, même si nous tentons de nous le faire croire, nous voyons bien que nous n’avons aucun pouvoir sur autrui. Alors nous essayons d’en avoir sur nous-mêmes et là encore, ça ne donne que de bien piètres résultats. Pourquoi ? Parce que personne n’a appris, que ce soit à l’école ou auprès de ses parents, comment obtenir le vrai pouvoir, le seul qui soit, en fait. Ah ? Il y aurait donc un vrai pouvoir ? Évidemment ! Que croyez-vous que foutent les ésotéristes durant des décennies ? Qu’ils jouent au Rami ou à la Pétanque ? Mais eux ont un avantage sur les « News spiritualistes« , du genre de ceux que l’on trouve par milliers sur des supports ou médias sociaux tels que Facebook, par exemple. Fort bien, et que savent les ésotéristes qu’ignorent encore les spiritualistes du dimanche, voire du samedi matin ?

 

Il savent comment obtenir le vrai pouvoir ! Cool ! Mais cette réponse, pour laconique qu’elle soit, ne nous avance guère. Et comment obtenir the power ? Simplement en obtenant la maîtrise de ce qui représente le pouvoir créateur. Cool, Raoul ! Et qu’est-ce qui représente le pouvoir créateur ? Ce qui est à la base de toutes créations, depuis l’atome jusqu’aux plus grandioses galaxies. Youpi !!! Et serait-ce un effet de votre bonté sans limite que de nous révéler le nom de  » cela qui est à la base de toutes choses «  ? Nous connaissons la chose sous le nom de… Esprit.

L’esprit ? Oui. Mais… L’esprit, ce même esprit qui nous sert à penser ? Tout à fait. Bien que l’esprit ne nous serve pas seulement à penser, c’est-à-dire à former de nombreuses constructions mentales, mais aussi à créer ce que nous désignons sous le vocable de « matière. » La matière ? Oui. Cette matière qui est solide et peut manifester la dureté de l’acier ou du diamant ? Oui. Du moins cette illusion de matière qui nous permet de CROIRE en l’existence des métaux, même parmi les plus durs. Voulez-vous insinuer que l’esprit, notre esprit, celui qui nous sert à penser, est capable de créer des choses matérielles ? Oui, car tout est fait d’esprit et tout ce qui existe a forcément été préalablement pensé.

Comme est pensé un acte avant qu’il ne soit posé.

 

Mais si l’esprit est créateur, s’il peut produire de la matière, comment se peut-il que nous pensions en vain, à savoir que chacune de nos pensées ne soit pas créatrices de quelque chose ? Mais chacune de nos pensées est créatrice et donnera finalement naissance à quelque chose ! Ne serait-ce qu’une émotion, un acte, un évènement ou même une maladie et par exemple. Nos pensées créent des maladies ? Évidemment ! D’où viendraient-elles, sinon, si ce n’est de l’esprit, puisque ce dernier est à la base de toutes choses ? « Le Tout est esprit, l’univers est mental », cela signifie que nous projetons sans cesse le contenu de notre mental qui est à l’origine de tout ce que nous vivons et expérimentons sans cesse.

Vous voulez dire que c’est moi qui crée tous les évènements fastes ou néfastes qui composent ma vie ? Disons plus exactement que c’est vous et des millions d’autres consciences individualisées qui regroupent leurs différents état d’esprit pour donner forme à un super-scénario que certains appellent la vie de tous les jours.

 

Différent état d’esprit regroupés ? Oui. Mais par quel miracle des états d’esprit différents pourraient-ils créer un scénario unique ? Nul miracle en cela : même si notre état d’esprit est différent de celui de tous les autres, il est conciliable et associatif, c’est-à-dire que chacun de nous apporte sa pierre à un édifice de pierre justement. Peu importe la couleur de chacune de ces pierres, car toutes concourent à l’élaboration d’un édifice commun. Le fait d’avoir plusieurs angles différents d’une même réalité et cela, en simultané, permet une multitude de possibilités annexes, d’états d’esprit secondaires qui tous, à leur tour, vont permettre d’améliorer l’édifice commun.

Un plombier n’est-il pas différent et distinct d’un architecte, d’un maçon ou d’un menuisier ? Pourtant, chacun de ces représentants uniques d’un corps de métier spécifique, permettra de construire un édifice commun.

 

Mais pourquoi ma pensée n’est-elle pas capable de produire instantanément tout ce que je désire, dans ce cas ? Parce que ce n’est pas la pensée, qui est créatrice mais l’esprit ! N’est-ce pas la même chose, finalement ? Non, car l’esprit une fois investi dans les processus mentaux, engendre nos pensées et rien d’autre que des pensées. Et comme une pensée est déjà une forme mentale comme une autre, mais sans poids ni mesure, on ne réalise pas que l’esprit vient bien de créer immédiatement quelque chose, une forme, et que cette forme créée se nomme une pensées.

Ainsi, il nous faudrait apprendre à ne pas ou à ne plus permettre à l’esprit de s’investir dans nos différents processus mentaux créant sans cesse des formes mentales appelées pensées, mais dans d’autres formes mentales qui elles, pourraient produire autre chose que des pensées, c’est bien ça ? Oui, du moins dans les grandes lignes.

Mais pour créer, il nous faut bien penser, non ? Non, penser c’est déjà créer et donc, user de l’énergie spirituelle. Mais ce genre de création ne correspond pas à l’idée que l’homme se fait de la créativité mentale. Lui veut des effets probants, concrets ou, à tout le moins, objectivables, susceptibles de lui permettre une prise de conscience relative à son pouvoir créateur.

 

Ah ! L’homme a donc un pouvoir ? Non, c’est l’esprit qui est le pouvoir, le seul qui soit et qui sera jamais. Et l’homme, comme toutes choses, est fait d’esprit, non ? En effet, et à ce titre, il est déjà une forme mentale, une pensée de Dieu. Il ne peut donc plus créer « en esprit » sans créer en lui-même et à partir de sa propre structure mentale ou spirituelle. Et ça donne quel résultat ? Cela a pour résultat d’affaiblir l’homme qui, désirant créer, ne fait que reproduire, SE reproduire, en vérité. L’homme ne peut rien produire de nouveau ou d’original : il ne peut que « copier à partir de lui-même », se prendre pour modèle unique est tenter de composer avec les moyens du bord. Il suffit de voir le chemin que prend la recherche sur l’Intelligence Artificielle (I.A.) pour se rendre compte que l’homme tente inconsciemment de se recréer sous la forme d’un robot supposé être « intelligent ». Mais l’homme ne pouvant que reproduire et non faire un acte réel de création, même le robot le plus perfectionné sera toujours inférieur à son créateur qui lui, est déjà une créature et donc, une forme mentale créée en esprit et faite d’esprit.

 

En somme, l’homme ne pouvant créer qu’à concurrence de lui-même, la plus perfectionnée des « I.A. » ne saurait être supérieure à l’homme qui la créée ? Non, en fait, l’homme ne se reproduit pas vraiment, du moins, pas dans le sens absolu de ces termes. Il tente vainement de reproduire, que ce soit lui ou autre chose, mais il n’y parvient pas. Il n’y parvient jamais. Un peu comme si durant l’acte créateur, il y avait déperdition d’énergie ? Disons plutôt comme si dans cette piètre tentative pour imiter Dieu, l’homme ne réussissait même pas à imiter l’homme. Cette dernière version étant plus exacte. Mais puisque l’homme est esprit… Non, souvenez-vous : l’homme n’est pas l’esprit : il est FAIT d’esprit et par l’esprit. C’est très différent ! Mais en quoi réside cette différence ? Elle se situe dans le fait que l’homme n’est en fait que de l’esprit qui a déjà été employé pour donner forme à l’une quelconque des infinies créations faites en esprit et dans le mental divin. Supposons, mais alors, quel est le seul pouvoir ? Celui de l’esprit. Ceci a déjà été mentionné en amont.

 

Et l’homme est fait d’esprit, n’est-ce pas ? Oui. Mais l’homme possède également un esprit, n’est-ce pas ? Non, c’est l’esprit qui possède l’homme et non l’inverse ! Là se situe toute la subtilité du problème. Ou de sa solution, voire de sa dissolution. Que voulez-vous dire ? La vérité. Certes, mais encore ? Que l’homme n’a aucune maîtrise sur ce qu’il nomme pompeusement « son esprit ». Mais… Il s’agit bien ici de l’esprit de l’homme, puisque l’homme se sert de l’esprit ? Pas vraiment. Pour le moment, c’est l’esprit qui se sert de l’homme, voire qui l’asservit. La preuve, réussissez-vous a stopper net ce que d’aucuns nomment « la moulinette mentale» ? Ah… ben non, cela, nous ne le pouvons pas. Du moins pas les hommes et les femmes ordinaires. Vous inversez la proposition : c’est parce que ces gens-là ne réussissent pas à maîtriser les mouvements anarchiques de l’esprit en eux, qu’ils sont encore et pour un temps, des femmes ou des hommes ordinaires. S’ils y parvenaient, s’ils avaient la maîtrise de l’esprit en eux, c’est l’esprit qui deviendrait alors leur ordinaire.

 

Vous voulez-dire que celui qui maîtrise l’esprit peut maîtriser toutes choses ? Non, ce n’est pas ce qui doit être dit puis compris. Celui qui maîtrise les mouvements anarchiques de l’esprit en lui, et non l’esprit lui-même, peut alors se servir de l’esprit au lieu d’être asservit par lui. C’est très différent. Se servir de l’esprit… Pour quoi ? Pour obtenir ce qu’il désire. Et que désire l’homme ? Le pouvoir. Mais vous avez dit qu’il ne le possédait pas, qu’il ne le posséderait jamais ! Évidemment, puisque c’est l’esprit qui possède ce pouvoir. Mais outre ce pouvoir, l’esprit a cette fâcheuse tendance à REMUER sans cesse et ce sont justement ces mouvances mentales (Karma Chitta) qui produisent ou engendrent des évènements qui ne sont pas tous favorables à l’homme.

L’idée est donc de prendre le contrôle de l’esprit en nous puis de l’obliger à « remuer » dans le sens qui nous arrange le plus. On ne stoppe pas une rivière : on la détourne de son lit afin de lui faire contourner un lieu précis ou bien pour l’orienter dans une direction particulière. Sauf que dans ce dernier exemple, c’est l’eau de la rivière qui servira de matériau de construction. En somme, l’idée n’est pas tant de faire cesser les mouvances de l’esprit, que de lui indiquer dans quelle direction couler, c’est bien ça ? Oui, tout à fait.

 

Alors je crois avoir compris. La maîtrise consiste d’une part à prendre le contrôle de l’esprit en nous, puis de lui indiquer dans quelle direction il doit aller pour produire les résultats escomptés. On ne peut empêcher l’esprit de remuer sans cesse, puisque cela est impossible, sa seule raison d’être étant de CRÉER et de créer sans cesse. Mais on peut l’orienter consciemment vers une forme de création qui puisse satisfaire nos attentes qui, dès lors, deviennent toutes légitimes du seul fait qu’elles deviennent possibles. A partir de ce moment, nous ne nous reproduisons plus en tentant de singer le pouvoir créateur de l’esprit; nous demandons simplement à l’esprit qu’il donne forme à tout ce dont nous avons besoin pour notre plein et entier épanouissement.

Voilà, oui, vous avez effectivement compris. Il s’agit-là de la seule forme de maîtrise qui soit et qui consiste à faire appel au seul pouvoir qui soit.

Et il en est bien ainsi !

 

Serge Baccino

Partager ce qui n’est pas encore

Partager ce qui n’est pas encore ou partager ce qu’on ne possède pas encore ?

 

Sur les différents réseaux sociaux (chats, forums, blogs, pages perso, etc.,) il est souvent question de « partages ». Ce mot est devenu si courant que plus personne ne songe seulement à l’analyser d’un peu plus près. Les psychologues ésotéristes proposent justement de s’intéresser quelques minutes à ce fameux concept du « partage ». Évidemment, nombreuses seront les personnes qui liront ce texte et dont les dents grinceront quelque peu ! Pourquoi ? Parce que son contenu n’est pas fait pour alimenter leur Moi-Idéalisé mais aura plutôt pour effet de le casser en deux et cela, d’une manière quasi définitive.

 

S’ils se sont imprudemment associés à leur Moi-Idéalisé, cela au point de s’être au fil du temps identifiés à lui, alors ils auront le sentiment très net de s’être fait « casser » par ce texte. Avec toutes les émotions connexes guère avouables que ce sentiment entrainera nécessairement. Mais s’ils possèdent encore un « moi » humain ordinaire, conscient de ses limites et donc, de ses faiblesses, alors ils auront l’impression de comprendre, désormais, pourquoi le partage véritable ne peut marcher avec la plupart des chercheurs de vérité de notre époque. Autrement dit, pourquoi les ésotéristes ont presque tous disparus, faute de pouvoir encore servir à quelque chose, ou alors si rarement que cela n’en vaut plus la peine. Ou presque.

 

Tout d’abord, observons de plus près le mot « partager ». Au premier abord, il semble impliquer de prendre une chose et de la réduire peu ou prou, cela en la « partageant » (avec d’autres, par exemple.) Si j’ai une baguette de pain et que je la partage en deux avec une autre personne, chacune de ses deux personnes bénéficiera d’une demi baguette, ce qui est suffisant pour un repas ordinaire. Mais si en plus de moi, il y a six ou sept autres personnes, chacun aura, en fin de compte, un petit bout de pain. Ce type de « partage » réduit et n’augmente jamais rien, si ce n’est la faim dans ce premier exemple !

 

A présent, supposons que le mot « partage » soit pris dans son sens second et qu’il implique non pas de réduire ce qui est mais de l’enrichir de tout ce qui n’est pas encore. Par exemple, je suis passionné par un sujet dont je maîtrise l’essentiel, et je rencontre une personne qui doit elle aussi se spécialiser dans ce même domaine pour lequel elle est déjà douée, mais l’ignore encore. Ici l’échange est Parfait ! Pourquoi ? Parce que tandis que je vais « donner », je ne vais rien perdre, je ne vais pas m’appauvrir. Et tandis que l’autre va « recevoir », elle va en fait augmenter une chose qui existait déjà mais dont elle n’avait pas encore conscience.

 

Dans cet exemple, qu’est-ce que je « donne », sinon ce que je possède et que je conserve même après ce « don » ? Et l’autre, qu’est-ce qu’il « reçoit », si ce n’est la certitude que tout est déjà en lui et qu’il devait juste le réaliser ? Chez la plupart, ce n’est pas l’âme elle-même qui « partage » mais l’intellect qui conduit seul ce type « d’échange » dont rien de bon ne peut sortir, en définitive. En fait et pour parler cru, pour parler franc, tant que c’est l’intellect qui essaye de parler de ce qui est censé l’intéresser (sic) c’est dix fois sur dix le bordel ! En fait d’échange ou de partage, cela se termine par des mots malheureux et une impression d’avoir perdu son temps et d’avoir sali ce que l’on prétendait aimer (le sujet partagé.)

Que celui qui n’a jamais été déçu de ne pas avoir réussi à intéresser un vis-à-vis au sujet d’un sujet le passionnant vraiment, se lève pour affirmer que je me trompe ! Ceux qui ne se sont jamais passionnés pour rien n’ont pas le droit de jouer, désolé ! Mais un jour, on se laisse faire et ce sont les autres qui nous apprennent qu’ils sont passionnés par des choses qui nous passionnent nous-mêmes ! Plus simplement, c’est quand on n’y pense plus ou pas que les autres nous ramènent à ce dont nous ne pensions plus pouvoir partager.

Et là, l’échange ou le partage est parfait !

 

Lorsque à mes débuts (fin des années 70) j’essayais tant bien que mal de partager ma passion, je me plantais à chaque coup ! J’obtenais le plus souvent l’inverse de ce que j’escomptais. Je n’avais pas encore compris cette vérité animique (de l’âme, donc) qu’on ne peut tenter de réaliser qu’une chose qui n’est pas encore réalisée. Essayons-nous de réaliser une chose qui l’est déjà ? Peut-on partager une chose que l’on ne possède pas encore ou déjà ? Jusqu’au jour où j’ai admis la présence d’un léger détail : une passion se partage mais ne se transmet pas. JAMAIS ! Partager n’est pas « réduire » (genre partager en deux) mais AUGMENTER ! Si vous partagez avec un pauvre, vous ne partagerez que sa pauvreté, jamais votre richesse. C’est pour cela que certains sont mal à l’aise à la seule idée de croiser un SDF sur leur chemin. Pour vraiment parler de partage, il faut une personne possédant déjà les mêmes richesses que nous, mais qui ne le sait pas encore !

 

En clair, si vous croisez une personne qui est venue pour être passionnée par les choses de l’esprit, vous n’avez aucun effort à faire pour « réussir » une chose qui est déjà accomplie. Il vous suffit d’ouvrir la bouche ou de jouer du clavier et la moindre de vos paroles prononcée ou même écrite, est bue comme si elle consistait en de l’eau venue d’une Source vivifiante. Et non plus de vous. Mais si vous cherchez à créer une condition qui ne peut pas encore l’être, vous ne récoltez que des fruits gâtés. Au mieux ! Suis-je en train de dire que SEULS ceux qui n’ont rien en eux à partager, dans un domaine précis, sont totalement inaptes à recevoir ? Oui, c’est exactement ce que j’affirme ici et d’une manière si péremptoire, que comme d’habitude, elle sera capable de refiler des boutons à tous ceux qui manquent cruellement de confiance en eux, cela au point de supposer que ce sont les autres qui en ont trop !

« On ne prête qu’aux riches », vous connaissez ? Maintenant, oui. Du moins tous ceux qui font l’effort honorable de comprendre mes textes. On dit que les ésotéristes traitent de choses que même les spiritualistes ne comprennent pas. Ce qui est tout à fait exact ! Mais certains considérés comme « matérialistes », commencent à les comprendre vraiment. Voilà une chose étrange, ne trouvez-vous pas ? A moins que ceux qui croient ne pas savoir, sache bien plus de choses que les « spiritualistes » ? Car en effet, comment reconnaître la vérité, si on ne la possède pas déjà en soi ? Alors réjouissez-vous celles et ceux qui, depuis des années, adorez me lire ! Comprenez-vous que de moi ou de vous, ce n’est pas moi, ce ne peut être moi la « vedette » mais VOUS ?

 

Quant aux autres, ceux qui ne comprennent rien et sont donc tout à fait en droit de se moquer, de condamner et de chercher à ternir l’image de qui tient la plume ou le clavier, sachez que, en fin de compte, vous n’avez pas de problème. Vous n’avez même rien du tout, en fait ! Ni problème, ni solution. Mais quand viendront enfin les problèmes, Bénis soient-ils, les solutions viendront également. On ne peut pas aider à la guérison de ceux qui n’ont (encore) jamais été malades et qui de ce fait, on le droit absolu de se croire en bonne santé.

 

Serge Baccino

Inversion de polarité mentale

Inversion de polarité mentale

 

Si on se base à un certain « mouvement » ou, plus exactement, à une « mouvance » spirituelle actuelle, on se rend compte, avec quelque inquiétude, que « la mode » est de retourner à d’anciennes valeurs concernant l’esprit. Ce qui serait un moindre mal si ce « retour en arrière », n’était pas une autre manière de reculer, mais cette fois-ci, en allant plus vite ! En effet, comment PROGRESSER en se servant, pour se faire, d’outils n’étant depuis bien longtemps, non pas « plus d’actualité » simplement mais surtout carrément dépassés ?

 

Comme l’enseigne la psychologie ésotérique (ou « psy éso »), le mot évoluer sous-entend d’avancer et non de reculer. Jusque là, ma foi, il n’est guerre possible de pouvoir se méprendre sur le sens exact à donner à ces mots. Toutefois, il est possible d’évoluer sans pour autant progresser vraiment. Progresser sous-entend de gravir une côte au lieu de se borner à la descendre. Si évoluer nécessite d’avancer, ce concept devrait impliquer aussi de progresser d’une manière ascendante, et non seulement linéaire ou pire, descendante. Or, que voyons-nous de plus en plus ? Des personnes amoureuses d’anciennes traditions qui n’ont même pas toutes l’avantage de compter dans le camp de la véritable spiritualité. Par exemple cet engouement pour les anges, les Génies, les fées ou encore les archanges et autres démons de l’enfer, supposés aider l’homme à dépasser son état d’être humain ordinaire. Et ne parlons pas de tous ces jeunes pourtant intégrés à notre époque moderne, mais qui se tournent comme fascinés, vers des études telles que celles de la kabbale, de la numérologie, de l’astrologie ou d’autres traditions plus ou moins religieuses et dont nous ne devrions même plus entendre parler depuis au moins cent ans.

 

Mais que se passe-t-il ? Ne sommes-nous pas rendu en l’an 2018 après l’ignorance crasse des siècles passés, en particulier ceux encadrant le Moyen-Âge ? Nous serions en droit de nous le demander. Alors je vous le demande et vous fait gagner ainsi un temps précieux, cela en vous expliquant ouvertement et sans y mettre de formes inutiles, pourquoi l’être humain choisit librement LA RÉGRESSION plutôt que la véritable PROGRESSION. Progresser revient à quitter l’actuel pour le futur en route. Le présent est toujours représentatif de ce « futur en route », car le présent est déjà terminé à peine commencé. Le présent devient un cadeau le jour où l’on décide de ne plus s’y accrocher et de ce fait, de ne plus le FAIRE DURER. Le présent n’a aucune durée, le saviez-vous ? Il est telle une invitation constante mais définitive (définitivement reproduite à chaque instant) de ne plus s’accrocher non pas « au temps qui passe », mais à tout ce qui est déjà passé, de toute manière et que cela nous plaise ou non.

 

Mais comment concilier ce que je vous présente ici, avec tout ce que je vous ai déjà présenté par ailleurs ? Par exemple, comment affirmer sans broncher de pouvoir se référer à une philosophie âgée de plus de six mille ans et qui est à l’origine de la psy éso, et parallèlement, affirmer que l’ancien est nécessairement dépassé ? La réponse pourra vous étonner : l’ancien n’est pas issu de l’âge, de l’époque auquel il a débuté, mais… De son contenu ! Si un enseignement tel que celui de la Voie de la Siddha et, de ce fait, celui de la psychologie propre à l’ésotérisme, vous disait de faire une chose et de n’en jamais changer, vous seriez en droit de hurler à la forfaiture ! Mais cet enseignement plusieurs fois millénaire ne dit pas, n’a jamais dit et ne dira jamais, qu’il faut suivre une idée sans jamais y déroger. Par contre, il vous affirmera qu’il serait opportun d’adapter notre état d’esprit à une époque (comprendre « à un état d’esprit général spécifique ») et conserver NON PAS cet état d’esprit, mais cette saine et plus qu’intelligente habitude, consistant à s’adapter afin de ne jamais trahir l’évolution. Traduction moderne : ayez toujours à cœur d’adapter votre état d’esprit personnel non pas à celui de vos semblables seulement (bien que cela puisse servir un tant soit peu), mais plutôt à l’état d’esprit QUI DEVRAIT correspondre à l’Ère dans laquelle vous vivez.

 

Chaque civilisation connaît des Ères différentes, successives en apparence mais nécessairement différentes. Et à chacune de ces Ères correspondent des croyances et donc, des limitations. Par exemple la croyance qu’il existe « un peuple élu » et que ce dernier détient la seule et unique vérité valable et donc applicable pour tous et de tous. Ou encore, que dans un lointain passé, des êtres avaient réussi à atteindre le plus haut niveau de connaissance et de réalisation qui soit. Notre civilisation actuelle a débutée avec l’émergence de la Race Indo-Aryenne. Par « émergence », j’entends simplement « capacité à prendre le dessus sur le reste des hommes et cela, quelle que soit la couleur de leur peau. »

Ce qui n’implique en rien une quelconque « supériorité » sur les autres races humaines, mais seulement le fait que selon ce qui était prévu, chacune des différentes Races devait tour à tour prendre le contrôle de toutes les autres, non pas pour les asservir, comme ce fut souvent le cas, mais bien pour tenter de les hisser au niveau d’évolution suivant. Le fait que cela ne se soit pas vraiment passé ainsi, du moins depuis la mémoire très limitée des hommes, n’implique en rien que cela ait été toujours une mauvaise chose, voire une habitude à délaisser.

 

A chaque fin de Cycle et peu importe notre capacité à en chiffrer exactement la durée, une Race décroît afin que la suivante puisse croître. Il en est ainsi depuis toujours et il en sera ainsi pour les prochaines Races qui doivent se tenir à l’apex du Triangle de manifestation spirituelle. Mais parlons de ce qui fâche ou, du moins, fâchera certainement quelques pisses-vinaigre de la dernière heure. Les connaissances « anciennes » sont mauvaises dès lors qu’elles ne supportent pas d’être adaptées. Nous devons donc changer de références initiatiques, cela au risque de perturber gravement le dynamisme de l’âme. Par Nature, le « moi » humain est statique et doit absolument se référer non seulement au passé mais à « tout ce qui dure » (ou qui peut le faire.)

En effet, qui seriez-vous si ce qui consiste en votre identité variait sans cesse ? Posée de la sorte, la question ne souffre guère de réponses différentes : pour être, il faut durer ou, du moins, faire durer ce que nous sommes pour le moment. Hélas, c’est également la seule manière de ne jamais évoluer, puisque évoluer implique le changement, voire le changement constant ! Alors quoi ? L’évolution serait-elle l’ennemi de l’homme ?

 

Pas vraiment, non. Par contre, elle est l’ennemie « mortel » de tout ce qui espère durer en l’état et ne jamais se soumettre au changement. Par ailleurs, il serait heureux de commencer à comprendre que le « moi » n’est pas l’homme en lui-même, mais son identité (ou masque) terrestre. Le « moi », c’est la personne physique. Ce que nous appelons « moi » est un simple référentiel incapable d’évoluer puisque lié d’une manière aussi définitive qu’absolue aux Mémoires, à tout ce que nous savons et à tout ce que nous avons vécu. Le « moi », appelé également « conscience objective » et hélas « ego », chez encore trop de traditions et pas des moindres, n’est pas ce qui nous qualifie, ni en tant qu’âme, ni en tant qu’individualité consciente (la partie éternelle.) Si l’âme représente « ce qui nous anime » (pensées/émotions) et devrait évoluer en même temps que nos diverses prises de conscience, le « moi » lui est incapable de « lâcher prise », car pour lui, ne plus être ce qu’il est et donc, ce qu’il fut, reviendrait à accepter de se suicider. Notre crainte du futur provient de la prescience de ce BESOIN de changement, proposé à ce qui est bien incapable de l’assumer (le « moi », donc.)

 

Cette peur de mourir et donc, de se transformer, est ce qui a donné l’idée à notre « moi » de se placer en « mode émissif », c’est-à-dire à émettre au lieu de recevoir. Alors qu’il devrait être de polarité négative, de Genre Féminin, et la partie gauche du cerveau, apte à DÉCIDER, aurait dû jouer le rôle bien plus reposant de partie apte à RECEVOIR, à donner forme ou à « maturer » tout ce que le cerveau droit présente comme expériences nouvelles et libératrices. Or, que trouve t-on de nos jours ? Des femmes et des hommes dépolarisés, déséquilibrés, avec non seulement un cerveau gauche polarisé positivement à quelque 80% mais devenu incapable de laisser le cerveau droit le guider, l’inspirer et « le conduire vers de verts pâturages. »

 

Normalement, le cerveau devrait présenter les deux polarités (+ et -) à l’état équilibré, à savoir un hémisphère gauche polarisé négativement et actif à 50% et un hémisphère droit polarisé positivement et actif lui aussi à 50%. C’est cette répartition équilibrée avec des hémisphères correctement polarisés (moins à gauche et plus à droite) qui permet à l’être humain de se laisser conduire autant par l’intuition et quelques autres capacités supérieures, que par son savoir mémorisé.

Car ce n’est pas tant les Mémoires, qui posent problème que le contenu qui est ainsi mémorisé. Sans compter que l’homme étant désormais dépolarisé en majeure partie, il n’a désormais plus accès à une très large portion de sa bibliothèque intime. Comprenez par-là qu’il ne se souvient plus de ce qu’il a mémorisé et que, de ce fait, ce sont d’autres forces qui conditionnent son vécu, cela en se basant sur ces Mémoires inconscientes.

 

Il va sans dire que le fait de se remémorer comment démonter puis remonter un moteur de voiture ou bien installer un circuit électrique dans une maison neuve, ne consiste pas en de la mémoire problématique, bien au contraire ! Toutefois, une partie de la Mémoire générale consiste en d’anciennes blessures refoulées, en des souvenirs marquants que le subconscient a jugé bon de nous retirer du devant de la scène consciente, cela au point de ne plus réussir à nous en souvenir. En psy éso, ce n’est pas le contenu socio-professionnel de la Mémoire générale qui est montré du doigt mais LES MÉMOIRES, c’est-à-dire la somme de tout ce qui a été profondément enfouie et qui, depuis notre propre outre-tombe, gère notre vie à notre insu, nous empêchant d’être, de dire et de faire librement tout ce qui est à la fois utile et plaisant. De nos jours, tout enseignement, école, tradition, religion et formations en tous genres qui seraient encore basés sur le mode émissif (émission mentale) seraient contraires à l’évolution.

Lorsque le mental fonctionne sur le mode émetteur, il est du même coup incapable de se polariser sur le mode Récepteur, seul capable de permettre au Divin (faute de termes plus adéquats) de prendre le contrôle et donc, la Direction de notre être vivant et conscient. Ne cherchez pas plus loin l’origine et le sens des deux termes ésotériques très anciens : « Principe Directeur » Dans la Bible, il est même fait mention du « Chiffre de la Bête » (666) qui laisse entendre ce qui arrive à une Race quelconque, lorsque ses sept niveaux d’activités conscientes, sont privés de ce Principe Directeur.

 

Le corps a (ou devrait avoir) sept modes d’expression mais si le dernier censé conduire les six autres est absent, alors le premier « 6 » est posé. L’âme (ou « corps psychique ») possède également sept niveaux, mais si le dernier censé conduire les six autres est également absent, alors le second « 6 » est posé. Enfin, le Monde Spirituel possède lui aussi sept étages et si le dernier manque, alors le dernier « 6 » est posé. Et nous avons réunies toutes les conditions pour que s’exprime « Le Chiffre de la Bête », à savoir trois niveaux incomplets et livrés à eux-mêmes, sans aucune direction ni intelligence.

« Que votre esprit connaisse cette vérité, que votre cœur la désire et que votre corps la réalise. »  (Évangile Essénien de la Paix.)

 

 

Serge Baccino

Un besoin urgent

Un besoin urgent

 

Un besoin se fait sentir et à nul autre moment de notre histoire, il n’a été aussi utile ni d’ailleurs aussi URGENT, de conserver les fondamentaux et de les adapter à notre état d’esprit actuel, comme le propose la psy éso depuis de nombreuses années à présent. La plupart des spiritualistes sont d’accord, pour une fois, avec les ésotéristes, du moins sur UN point de détail : « Puisque notre âme est censée évoluer, elle est donc en premier lieu une énergie DYNAMIQUE qui ne peut être freinée que par le contenu formel de sa partie purement informationnelle. » Qu’est-ce que cette phrase un brin technique peut bien vouloir dire ? Elle signifie que « Tout est double », toujours, qu’il est rare de trouver par exemple « un couple » formé par une seule personne ou même un animal dont le naturel est de sautiller sur une seule patte pour progresser. Elle signifie aussi que notre âme est semblable à un torrent qui s’écoule dans son lit avec la force de ce qui n’est entravé par rien, du moins en temps ordinaire, mais que les cadavres et autres branchages coupés qu’il est susceptible de charrier, peuvent, à force, se placer en travers de son lit et en entraver sérieusement la progression.

 

Plus sobrement, notre âme étant faite d’esprit qui FORME des pensées, et d’énergie vitale qui leur donne le pouvoir nécessaire pour s’exprimer avec force dans notre vie de tous les jours, nous avons tout intérêt à ce que ces mêmes formes mentales ne soit ni trop lourdes en poids, ni trois grosses en volume. Dans le cas contraire, c’est notre vie qui risque d’en pâtir. Notre âme est et DOIT demeurer dynamique, c’est-à-dire afficher un vécu qui « coule seul » et avec assez de force et de régularité, pour rendre notre vie aussi intéressante que variée en évènements instructifs. Après tout, ne sommes-nous pas là POUR APPRENDRE, tous, tant que nous sommes ? Mais pour apprendre QUOI et dans quel état d’esprit ou dans quelles conditions de vie ? Sommes-nous obligés de souffrir pour réussir à apprendre puis à retenir (mémoriser) chacune de ces « leçons de vie » ?

 

Certains l’ont cru dans le passé et pas des moindres, et leurs descendants le croient encore après eux. Cela parce que les premiers tenaient à tout prix à « transmettre un certain enseignement » ! Mais un enseignement de… Quoi ? S’il a produit de la souffrance et continue à le faire, est-ce un signe suffisant pour affirmer qu’il s’agit là de la seule manière d’enseigner ou de transmettre à la postérité, la méthode « idéale » pour apprendre et donc, pour évoluer ? Je me permets ici d’en douter avec véhémence ! Nous avons confondu, en court de route, le but à atteindre avec d’éventuels moyens d’y parvenir d’une manière jugée « rapide », pour ne pas dire… Radicale !  Et si nous nous étions « radicalement trompés » ? Notez bien qu’il n’est pas question, ici, de s’être laissé abuser par d’autres que nous, censés nous instruire ou même nous guider ! Il est question d’une erreur, certes, mais qui nous serait imputable pour l’essentiel. Le passé foisonne de textes et propositions d’avancement graduel et intelligent. Les Maîtres ne manquaient pas ; c’est à présent qu’ils manquent !

 

Non pas parce « qu’ils nous manquent », d’un point de vue purement affectif ou fraternel, mais parce que de nouveau et de toute manière, nous les aurions une fois de plus… Manqués ! Du moins pour la plupart d’entre ceux qui prétendent « chercher » ce qui se trouve encore hélas dans leur tête, seule chose qu’ils puissent donc « trouver », mais aussi seule chose qu’ils feraient mieux de supprimer ou de se débarrasser bien vite ! Qu’est-ce que nous cherchons à dire ici ? Que puisque notre âme contient tout ce qui a été mémorisé, en terme de connaissance, c’est uniquement à cette connaissance que l’homme moderne est capable de s’associer, voire de S’IDENTIFIER ? Oui, c’est exactement ce que nous voulons dire ici. Si vous en doutez, essayez donc d’accueillir puis de comprendre un phénomène NOUVEAU avec autre chose que toutes ces Mémoires de ce qui est du même coup… Ancien ! Ancien et très souvent périmé, voire susceptible de nous tromper carrément, de nous faire admettre seulement ce à quoi nous sommes habitués et de refuser tout ce qui pourrait remettre en question le contenu formel de cette vaste bibliothèque personnelle.

 

Car c’est exactement ainsi que pensent les gens, spiritualistes compris ! Ils accueillent le « nouveau » en le traitant avec l’ancien, avec ce qu’ils ont appris, qui leur convient toujours, voire qui les rassure.  Or, rien n’est plus insécuritaire que d’affronter le nouveau ! Cela parce que rien, dans ce nouveau, ne semble correspondre aux enregistrements précédents. Mais vivre en tournant en boucle sur les acquits passés, est-ce cela vivre vraiment ? Qu’en est-il, dans ce cas, de la Dynamique de l’âme ? Où est l’évolution ou la Marche en avant, si nos pas ne font que nous ramener en arrière ? Le plus grave est que RIEN, dans un tel « cercle vicieux autogène » n’est vraiment « rassurant », justement. Est-il « rassurant » de ne voir que les mêmes têtes et de n’entendre que les mêmes refrains mentaux, des années durant ? Est-ce une preuve de « réussite » que d’être dans la même « boîte » (emploi) depuis des décennies ? Où se termine la souplesse d’âme et où commence son apathie ?

 

Qu’est-ce qui est plus courageux et qui, de ce fait, devrait être le plus valorisant : se référer sans cesse aux même réflexes mentaux générant les mêmes réactions extérieures, ou bien le fait de changer et de faire progresser ainsi notre façon de voir les choses et les êtres ? Pour conserver une vie durant un emploi ainsi qu’un même partenaire de vie, très certainement mal adapté à qui nous aurions aimé être et vivre au début de cette relation, la lâcheté de vivre et de se positionner ne suffisent-elles pas, finalement ? Mais qui est capable de discriminer en la matière, de reconnaître les secteurs de notre vie sociale dans lesquels nous avons baissé les bras, de peur que d’autres nous les saisissent pour nous tirer en avant ? La vie telle qu’elle aurait pu être est TOUJOURS différente de celle qu’elle a été et qu’elle est encore. Mais il n’est jamais trop tard pour changer et ce, quelque soit notre âge.

 

Désormais, le Changement n’est plus une simple question de « temps », mais une affaire de… Courage ? Nous pourrions le présenter ainsi. Bien que le courage seul ne suffise pas à remettre en route un certain Moteur, celui de l’âme, qui s’est arrêté jadis, faute de « carburant ». Mais quel est donc le carburant de l’âme ? Qu’est-ce qu’il lui permet d’évoluer sans cesse, que ce soit par petits pas ou même par bonds extraordinaires ? Ce carburant est le même pour tous et il se nomme « Se remettre en Mouvement. » Il est primordial, en ce début de siècle nouveau, de se remettre enfin en marche. A un moment, l’humanité s’est assise et elle reposait sur des certitudes qui, pour cette époque seulement, pouvaient en effet donner le change et ainsi, lui éviter de changer vraiment. Il vient un temps et il est déjà là, où ceux qui se contentaient de passer en revue les qualités humaines les plus élevées, avec cette forme de complaisance qui laisse entendre que l’on est concerné au premier chef par tout ce qui est ainsi énuméré, devient complètement obsolète. Cela au point de rendre ridicules, celles et ceux habitués à le faire.

 

Nous connaissons tous de ces personnes moralistes en diable mais bien incapables d’appliquer elles-mêmes les « conseils éclairés » prodigués généreusement à d’autres. Lorsque une chose doit disparaître, elle commence d’abord par s’imposer aux yeux de tous, cela au point de pouvoir passer pour « une mode », à savoir donner envie à un grand nombre de s’essayer au plus vite à ce qui menace de disparaître bientôt. C’est un peu le principe du pot de confiture pourtant interdit mais placé cruellement à la portée de petites mains tremblantes d’émotions ! N’auriez-vous pas relevé au passage cette mode grandissante de « coach » spirituel ? On se croirait dans un pré juste après une averse ! Les champignons poussent par centaines, un peu comme s’ils s’étaient tous donnés le mot !

 

L’idée est bien moins de juger de la valeur de la chose, que de RÉALISER l’origine première (et dernière) du phénomène en lui-même. Pourquoi cette recrudescence de personnes de plus en plus jeunes, se proposant brusquement de conduire les autres aveugles, alors que même pas borgnes eux-mêmes ? (Se référer à la célèbre expression.) La raison est évidente pour qui sait interpréter correctement ce que d’aucuns nomment « les signes des temps. » Tout cela, toutes ces contorsions naïves d’un ego en mal de reconnaissance et cela de plus en plus tôt, voire prématurément, vont bientôt disparaître pour ne plus jamais réapparaître.

 

Bien sûr, il est rare que ce qui est immature pour le moins, se rende lui-même et brusquement mature et fasse preuve d’un degré de discernement lui ayant cruellement manqué précédemment. Alors quoi ? Comment ce qui semble être devenu surtout un marché très juteux, même si basé sur ce qui n’est pas prévu pour durer, pourrait tout à coup cesser de se manifester, cela au point de disparaître ? Puisque « Tout est double », si ce n’est pas le premier qui est capable de cesser, ce seront les seconds qui forceront les premiers à cesser une forme de verbiage qui ne peut leur profiter qu’à eux.

 

Plus sobrement, si ceux qui sont « en demande » et donc forcément « en attente » se mettent tout à coup à RECEVOIR tout ce qu’ils attendent, mais depuis leur propre intérieur, les Marchands de Rêves Inaccessibles n’auront plus qu’à mettre la clef sous la porte et retourner à leur commerce préalable, qui de machines à laver (le linge sale des autres), qui d’aspirateurs (d’aspiration à devenir soi plutôt que le reflet des autres.) On ne peut satisfaire que la (véritable) demande : cette idée de la créer de toutes pièces puis de la faire admettre par autrui, est née en même temps que ceux dont le cerveau enfiévré avait soif de pouvoir sur autrui, faute de pouvoir sur eux-mêmes. Observez attentivement le métier qu’avaient tous ces illuminés de la dernière heure qui, prétendant se soucier de l’évolution d’autrui, sont surtout soucieux de raconter leur vie, leur parcours puis leur propre illumination, en faisant mine de vouloir aider les autres à en vivre autant. Presque tous étaient auparavant, soit des commerciaux, soit des vendeurs dans des supermarchés et dont la fonction était de vanter au micro les qualités extraordinaires d’un nouveau produit dont personne ne voudrait en temps ordinaire.

 

Non pas que ce genre de métier ne soit pas aussi respectable qu’un autre, mais disons que les chiens ne font que rarement des chats ! Celui habitué à vanter les mérites de ce qui n’en a certainement pas ou bien très peu, cela au point de réussir à vendre ce que personne, sans cela, ne songerait à acheter, n’a plus qu’un pas à faire pour en arriver à SE VENDRE dès que l’occasion lui en est offerte. Et c’est exactement ce que font ceux qui, depuis leur reconversion, il n’y a que quelques années, passent le plus clair de leur nouvelle vie de « professionnels de l’âme humaine » (surtout celle des autres) à se raconter à qui veut bien s’émerveiller de leurs propres expériences spirituelles. Pourtant, et cela devrait en étonner plus d’un, c’est depuis des milliers d’années que d’autres, nés et venus pour ça, essayent de transmettre une Flamme qui nécessite d’avoir au moins un flambeau à portée de main. Pourquoi si peu de monde les écoutent ou s’inspirent de ce qu’ils proposent ?

 

La réponse est assez vexante, mais il nous faut en affronter les implications un jour ou l’autre : parce que l’ésotérisme propose de suivre une voie individuelle qui implique de sacrifier pas mal de choses (par ailleurs périmées), tandis que la spiritualité à la sauce moderne, propose de vivre par procuration en devenant les groupies de ceux qui plutôt que d’offrir la connaissance sacrée en modèle, s’offrent en modèles eux-mêmes. Hélas, pour qui aurait à le nier un jour, la vie des autres n’est passionnante qu’aussi longtemps que la nôtre est sans intérêt ! C’est d’ailleurs pour cela que certaines « émissions culturelles » faisant intervenir des jeunes à moitié nus à la plastique impeccable mais se cassant mutuellement comme si leur réputation en dépendait, qui sur une ile déserte, qui dans un château ou dans un loft, peuvent passionner des milliers de gens, leur donnant, pour quelques heures seulement, l’impression d’être à la place de ces vedettes d’un jour, et occupés à vivre ce qu’ils ne pourront jamais que désirer à voix basse.

 

Alors quoi ? Comment s’y retrouver seulement dans cette forêt d’ego en mal de reconnaissance voire d’admiration ? Les astuces ne manquent pas : ce qui manque, c’est des personnes ayant vraiment ENVIE de suivre la Voie Ascendante, au lieu de suivre celle qui même tout droit à un enfer égotique duquel il est impossible à un être humain ordinaire de s’extraire sans l’aide de quelqu’un. Bien sûr que TOUS, sans aucune exception, n’en déplaise aux vaniteux de la pire espèce, nous avons BESOIN d’aide, au moins pour débuter l’ascension en direction des cimes de notre propre Soi. Nous avons besoin de celles et de ceux qui sont passés avant nous et qui, depuis, gravissent la pente, en jetant de temps à autre un regard en arrière dans l’espoir de voir une main tendue en direction du But, et non de leur propre ego, fut-il celui d’un « grand initié » (prouuut !) La première de toutes les astuces et donc, la plus facile à comprendre puis à appliquer, consiste à sélectionner, parmi ceux qui n’ont de cesse de se vendre en même temps que leurs produits, et parmi ceux qui préfèrent parler de ce qu’ils ont vécu, plutôt que de celui qui l’a ainsi vécu.

 

Qu’avez-vous à foutre, finalement, de « l’histoire extraordinaire » de celui-ci ou de celle-là ? Ils ont atteint un « haut niveau », affirment-ils ? C’est évident : un haut niveau de nombrilisme ! Qu’avez-vous à retirer, vous, de ce qu’ils racontent eux et qui ne concerne que leur propre expérience de ce que vous pourriez aussi bien vivre vous mais différemment ? Je me doit de souligner ce « léger détail » : vous pourriez vivre différemment ce que d’autres expliquent à leur manière, car vécu par eux d’une manière toute personnelle ! Ne sommes-nous pas réputés être tous différents ? Si vous les suivez eux, vous deviendrez la pâle photocopie d’une chose que, sans doute, ils n’ont même pas vécue complètement ni même avec toute l’honnêteté (intégrité morale) que ces choses-là réclament forcément. Oubliez les conseils « éclairés » de ceux qui vous disent que ceci ou bien cela n’est pas une bonne chose : êtes-vous si cons que vous ne puissiez vous faire un avis par vous-mêmes et cela, en expérimentant ce qui, pour d’autres, est soit « autorisé » soit « interdit » ?

« L’évolution est un chemin que l’on ne peut que suivre seul », dit l’adage. Certains en ont profité pour le comprendre de travers, forcément dans le sens qui les servait le plus, et on ainsi lancé cette idée saugrenue que l’homme peut se faire tout seul ! Il est clair que la vie nous prouve chaque jour que l’homme peut accoucher de lui-même et se passer de parents, qu’il peut se décerner un permis de conduire ou bien un diplôme d’études supérieures sans être obligé de les suivre, etc. Pourquoi, dès qu’il est question de spiritualité, les gens deviennent-ils si cons ? C’est là un « mystère » dont je vous épargnerais l’explication. Du moins pour le moment.

 

Serge Baccino

Un Soi à moi ou un moi à Soi ?

Un Soi à moi ou un moi à Soi ?

 

Posons d’entrée de jeu la question la plus intéressante qui soit, du moins pour une personne se prétendant spiritualiste si ce n’est mieux : « Doit-on aimer son « moi » (social ou humain) ou au contraire, tout faire pour s’en défaire ou pour s’en distinguer ? » Ainsi posée, cette question laisse entendre la présence d’un problème métaphysique qui correspond hélas à la plus évidente réalité : les gens en recherche de plus de Lumière, ignorent totalement si ce qu’ils sont correspond bien à ce qu’il pourraient être, voire à ce qu’il devraient être vraiment.

 

Certaines écoles de pensée ont eu l’idée saugrenue de faire passer « l’ego » pour l’empêcheur d’évoluer en rond. Or, l’ego (« je suis » en Latin) ou le « moi », c’est du pareil au même. Partant, avant de gracier ou de condamner le « moi » ou « ego », encore faudrait-il réussir à définir ce qu’ils sont ou ce qu’ils représentent. Même juger nécessite de comprendre afin de discriminer. A moins que l’acte même de juger soit préférable à celui de comprendre de quoi il retourne vraiment ? Il appartient à chacun de décider librement en la matière. Notre propos n’étant pas de verser dans la morale judéo-chrétienne mais seulement dans la logique pure. Et il nous apparaît comme logique de chercher à comprendre avant de cautionner ou de rejeter en partie ou en bloc.

 

Or donc, il est ici question de « moi » « d’ego » ou de toute autre dénomination susceptible de désigner avec quelque précision, « cela qui en nous, prétend être soi. » C’est d’ailleurs la définition approximative la plus intéressante pour tenter de nommer ce que nous connaissons depuis sous les vocables « moi » (ou bien « ego. ») Et comme un nom ne saurait désigner ce que nous sommes mais essentiellement ce qui constitue ce que nous sommes supposés être, le « moi », et nous conserverons cette appellation, doit nécessairement se référer à la somme de tout ce qui, au jour de maintenant, circonscrit le mieux ce que nous pensons être.

 

Sommes-nous ou pensons-nous être seulement ? La question est redoutable, sans doute presque autant que la réponse. Car être présuppose une condition préalable, peut-être évolutive et donc changeante, ou peut-être pas ! Une chaise reste ce qu’elle est, ce qui lui permet d’être reconnaissable grâce à la destination première qui lui a été assignée. Supposer être sous-entend d’émettre un jugement au sujet de ce qui est, d’en avoir une version et donc, un point de vue, ne correspondant pas nécessairement à celui de tous. Par exemple, je puis être un homme et penser ne pas l’être « assez » ou « complètement ». Ce qui présuppose non pas seulement un état, celui de mon Genre, mais d’une version toute personnelle et donc limitée, de ce que je suis et de toute manière.

 

On peut déjà en déduire que le « moi » est soit une chose qui est telle qu’elle doit être et qui le demeure, soit une chose soumise au jugement et donc, à l’action de quantifier, de mesurer ou de comparer. Mon « moi » est-il supérieur ou inférieur à celui d’un autre ? L’est-il ? Mais selon quels critères d’évaluation ? Est-il seulement comparable ? S’il est unique, il ne peut être comparé à rien d’autre. Et s’il est relatif à une personne unique, il ne peut être qu’unique également. Dans ce cas, le besoin de quantifier, d’évaluer en vue de comparer, ne peut provenir que d’une version amoindrie de ce qui est, en comparaison non pas de ce que sont « les autres », mais plutôt de ce que « devrait être » ce « moi » qui semble ne pas l’être ou du moins, ne pas l’être suffisamment.

 

Pour simplifier notre propos, nous dirons ici que le « moi » est considéré comme « insuffisant », c’est-à-dire NE PAS CORRESPONDRE à certaines attentes, à des critères de qualité et/ou de quantité, ce qui représente presque la majorité des cas. En effet, il est rare qu’une personne soit satisfaite de son « moi » et réussisse à l’aimer « en l’état » sans souhaiter l’amputer de quelque défaut ou problème ou, et à l’inverse, lui adjoindre quelque qualité ou capacité. Mais pourquoi ne pas s’accepter en l’état, me demanderez-vous ? La réponse pourrait sembler évidente, bien qu’elle ne le soit pas vraiment :

« Parce que le contenu formel de ce « moi » ne correspond pas (ou bien rarement) aux ATTENTES de la personne. » Plus sobrement, ce qu’est vraiment la personne ne correspond pas à ce qu’elle aimerait être, raison pour laquelle elle ne peut pas aimer ce qu’elle est pour le moment. Mais pourquoi un tel décalage temporel (« pour le moment ») ?

 

En réalité, ce n’est pas le temps qui doit rentrer en ligne de compte, cela parce que la personne juge que ce qu’elle est « pour le moment », ne correspond pas encore à ce qu’elle projette d’être, en ce moment ! Et puisque l’état d’être (« le moi » actuel) et le projet (le « moi » idéal) se manifestent en simultané dans le mental de cette personne, on peut en conclure que le décalage n’est pas temporel mais… Psychologique. Si cette personne n’était pas persuadée de devoir être autre chose que ce qu’elle est déjà, elle serait satisfaite de ce qu’elle est. D’où provient ce décalage purement psychologique ? Il provient d’idées préconçues, de croyances erronées, de conditionnements mentaux, en peu de mots. La personne s’imagine, par exemple, que si elle était plus aimable, belle ou intelligente, elle serait mieux acceptée, voire aimée plus encore.

 

C’est le syndrome de rejet de tout ce qui ne s’inscrit pas dans le cadre étriqué d’une société basée sur le besoin irrépressible d’être reconnu et accepté sinon aimé, cela au risque de se voir rejeté et donc exclut de ce cadre. Les plus jeunes d’entre nous étant évidemment les plus sensibles à cette dépendance socioculturelle, à ce besoin compulsif de « correspondre » et donc, « d’en faire partie à tout prix. » De correspondre aux attentes du plus grand nombre et de faire partie de ceux qui y parviennent rapidement et surtout, oui surtout, durablement !

 

En somme, le « moi » des personnes qui vivent à notre époque est nécessairement névrosé, puisqu’il est impossible d’incarner autre chose que ce que l’on incarne déjà. Il est bien sûr possible de mentir, de tricher et de réussir à « donner le change », mais combien de temps et au prix de combien d’efforts ? Sans compter que celui qui joue un rôle autre que le sien propre, a tout intérêt à ne jamais oublier les bonnes répliques de son faux scénario !

 

Il est un fait que l’éducation (parents) et l’instruction académique (écoles), formatent quelque peu le contenu de nos charmantes têtes blondes. Mais même la présence d’idées erronées et induites de force, n’explique pas pourquoi ces mêmes idées perdurent une fois atteint l’âge adulte. Il peut nous être imposé bien des choses c’est un fait, mais quand un tel pouvoir ne s’applique plus, comment expliquer la persistance de tous ces schémas qui font d’un homme un vulgaire robot ? Si un parent a effectivement le pouvoir de restreindre la liberté de son enfant, qu’est-ce qui peut bien prendre le relais, lorsque ce parent a disparu et que l’enfant est devenu un adulte ? Toutes ces « missions » et autres « devoirs » qui furent les nôtres durant notre jeunesse, continuent à s’exprimer peu ou prou par la suite et parfois, notre vie durant.

 

Sans arrêt, ce que nous sommes ou avons réussi à être, se compare avec ce qui devrait être et donc, devrait être exprimé, si possible aux yeux de tous. D’où ce besoin de compenser les limites et défauts supposés du « moi », par la présence d’un « Moi-Idéalisé », censé réussir et assurer là où échoue par défection le « moi » originel. La présence de ce « moi » de procuration suffit-elle à compenser ou à nier les limites naturelles mais non supportés, du « moi » premier ? La réponse est catégorique ainsi que sans appel : « Non, cela n’arrive jamais. » Pour la simple raison que le second « moi », celui de procuration, étant créé de toutes pièces dans l’espoir de nier ce qui est, ne saurait inventer que son strict opposé, soit « ce qui ne peut être ni se manifester. » D’autant que le « Moi-Idéalisé », comme son nom l’indique, est censé engendrer des conditions tout aussi idéales et donc, aussi illusoires qu’impossibles à incarner.

 

On dit que même les dieux meurent aussi. Les héros ne sont pas immortels et le plus héroïque de tous refuse toujours de relever le plus terrifiant des défis : réussir à s’assumer en l’état et même, apprendre à aimer ce que d’autres ne font qu’éluder ou nier dès que possible. Il est clair que si le « moi » n’était pas jugé, comparé et porteur d’espoirs immatures, il pourrait satisfaire n’importe lequel d’entre nous. D’autant que, et c’est là le côté comique, le « moi » bien que supposé nous distinguer, est en fait ce qui nous permet de le faire ! Comprendre « de nous distinguer au lieu que ce soit lui qui nous distingue » (fasse de nous une personne unique.) C’est ce que nous allons démontrer tout de suite, à l’aide de la seule logique.

 

Mais essayons tout d’abord de comprendre ce qu’est le « moi », je veux dire comprendre ce qu’il représente réellement, voire « dans l’absolu. » Et dans l’absolu, ce qu’il représente, ce n’est pas ce que nous sommes mais bien « ce que nous sommes devenus. » Le « moi » humain est la somme de nos mémoires, de ce que nous avons appris à être ou à croire que nous étions. Sommes-nous réellement et « seulement » cet homme ou cette femme naît en telle année, en telle ville de tel pays et issu de tels parents ? Autrement dit, le « moi » n’est-il pas, finalement, un simple « historique » de quelque chose d’autre que ce que nous sommes vraiment ? Le « moi » parle bien moins de NOUS que de tout ce qui NOUS concerne, raison pour laquelle il existe un mot qui prétend s’opposer au « moi » en cela QU’IL EST ce que le « moi » se borne à NOMMER seulement. Il s’agit du « Soi. »

 

Même la personnalité avec notre caractère censé « nous caractériser », répond seulement à ce même historique de l’être que nous sommes. En effet, si nous n’avions pas vécus telles expériences en correspondance avec telles personnes, ces interactions auraient fait de NOUS autre chose que ce « moi » qui a pour rôle unique de sanctionner le peu de SOI que la vie nous a permis d’exprimer. Le « moi » est comparable à cette quantité de nourriture que notre corps est capable d’assimiler vraiment. Nous pouvons manger beaucoup et notre corps ne profiter que de très peu de nutriments ou, et à l’inverse, nous pouvons manger très peu sans espoir de réussir à maigrir.

 

Nous comprenons sans peine que si le « Soi » représente notre potentiel à être, le « moi » sanctionne ce « peu » que nous avons réussi à rendre manifeste de ce même Soi. Mais comment être certains que ce que nous sommes, en vérité, est bien plus vaste que les limites évidentes de notre « moi » humain ? Pour en avoir la preuve, il faudrait que nous soyons « Deux », alors que nous paraissons être « Un » seulement. Il faudrait que le « moi » ne soit pas la seule chose qui puisse nous définir, mais l’une de ces choses seulement.

 

Or, nous avons cette chance de réussir à nous prouver à nous-mêmes, que définitivement, nous ne sommes pas ce « moi » mais Cela qui s’est oublié en lui, se croyant, au fil du temps, n’être que ce peu qu’il avait réussi à rendre manifeste depuis ce potentiel énorme qui le caractérise, qui nous caractérise tous. Car en puissance (potentiellement), nous sommes tous infiniment plus que ce que nous paraissons être. Nous ne sommes pas ce « moi » frileux et incapable de s’adapter sans se trahir, voire sans se prostituer : nous sommes des Soi, c’est-à-dire des êtres qui incarnent – ou devraient plutôt le faire – le Verbe Être au plus que parfait de l’éternel présent !

 

Fort bien, mais quelle preuve avons-nous de ce qui est avancé ici ? Nous avons une preuve qui se trouve juste sous notre nez et qui est issue de notre capacité ou de notre incapacité à assumer ce que nous croyons être depuis notre naissance ! Jugez plutôt : puisque nous sommes capables d’aimer le « moi » qui est le nôtre ou, et au contraire, de le détester ou de vouloir le nier, cela en tentant naïvement de le remplacer par un autre, bien plus lumineux et fort, nous devrions être capables de comprendre cette vérité proposée ci-dessous :

« Le seul fait de pouvoir aimer ou même détester notre « moi », prouve que nous sommes distincts de lui, qu’il existe d’un côté ce « moi » et de l’autre, quelque chose qui le juge, voire le condamne et ne rêve que de s’en débarrasser ! »

 

Et cela qui aime ou déteste ce « moi », c’est le Soi, c’est-à-dire « ce que nous sommes vraiment. » Et au vu de ce que nous sommes vraiment, il est naturel de juger puis de condamner sans appel les limites de quelque chose incapable de rendre toute la mesure de « Qui nous sommes vraiment » ! Et qu’est-ce que « le Soi », en fait ? De cela nous traiterons peut-être prochainement, dans un article séparé, même si le sujet a déjà été traité et à maintes reprises ici ou ailleurs.

 

Serge Baccino