Tous les articles par Serge

Je m'appelle Serge BACCINO et suis auteur de livres au format numérique qui sont vendus sur Amazon (fr.) Ces ouvrages à prix modérés (moins de 10€ chacun) traitent de psychologie ésotérique (essais) et de spiritualité (romans à caractère initiatique) J'ai pensé qu'à une époque où tout devenait cher, un blog de présentation tel que mien serait perçu comme étant le bienvenu ! Je vous attends sur mon Blog et vous invite à participer aux différents échanges qui s'y produisent, en ce moment même, sur des thèmes aussi intéressants que variés ! Cordialement à toutes et à tous. Serge BACCINO –Auteur- -

Un peu de Sanskrit, ça vous dit ?

Dans l’œuvre fondamentale de l’Inde, « les Yoga-Sutra », Maharishi Patanjali décrit ainsi sa vision personnelle et infiniment éclairée du Yoga : « Yogachitta vritti-nirodhah » (Yoga-sutra 1,2.)

Ce qui signifie :

« Le yoga est l’apaisement des modifications (vritti) de l’esprit »

Patanjali, qui fut à mes yeux le dernier grand Rishi de l’Inde « moderne » (par rapport à ses confrères qui vécurent des milliers d’années avant lui) était un Psychologue dans le sens le plus absolu de ce terme. Il savait que « c’est l’esprit qui détermine l’état dans lequel nous sommes. » Selon que nos pensées sont agréables ou désagréables, nous sommes heureux et gais ou bien tristes et malheureux. Les psychologues ésotéristes ne font pas de distinction réelle entre les pensées et les émotions : de toutes manières, les émotions, les sentiments et les diverses perceptions sensorielles naissent toutes des mouvements de l’esprit (Karma Chitta, en sanskrit.)

Les anciens Siddha, il y a six mille ans de cela, savaient que c’est l’esprit, de par ses mouvements (karma) et ses modifications sans nombre (vritti) qui a le pouvoir de déterminer notre expérience directe du monde. Cela parce qu’il est une forme contractée de ce pouvoir divin qui crée toutes choses. Cette forme contractée est appelée « Chitta » (esprit) mais lorsque ce même pouvoir n’est pas contracté ou occupé à donner forme aux pensées et aux choses, il se nomme « Chitti », c’est à dire CONSCIENCE.

La Conscience pure, sans pensées et au-delà de l’esprit (le Dieu des Chrétiens) est le plus haut pouvoir de l’univers.

Lorsque la conscience se contracte ou se rassemble en un point, elle forme l’esprit qui, à son tour, forme toutes choses. Mais à l’inverse, lorsque l’esprit se contracte ou se concentre, il perd toutes formes et redevient pure conscience d’Être (Purusha, en sanskrit.) L’esprit possède ce pouvoir étonnant de s’imprégner de tout ce sur quoi se concentre notre attention mentale puis de s’y identifier totalement. Ainsi, si nous acceptons de « capter » des pensées de colère, notre esprit va affirmer : « Je suis en colère » !

Si nous acceptons de « capter » des pensées d’amour, l’esprit s’écrie aussitôt : « Mon Dieu comme j’aime les gens, moi ! »
Mais si nous refusons de « capter » quoique se soit et que nous retournons, symboliquement, notre parabole animique en direction de l’intérieur, alors l’esprit capte le Soi et s’écrit : « Je Suis Cela, Je Suis la Divine Essence Cosmique ! »

En somme, la cause de la souffrance, c’est l’esprit !
Et la solution à la souffrance, c’est… Aussi l’esprit !

La Maîtrise véritable se résume donc à maîtriser notre propre esprit (et non à plier les autres à notre volonté, n’est-ce pas.) Mais comment maîtriser l’esprit, sachant que ce dernier est LE SECOND pouvoir infini et illimité de l’univers ? Car il ne s’agit certes pas de « s’attaquer à l’esprit », c’est-à-dire de le menacer de lui casser la gueule s’il fait mine de remuer le petit doigt !

Eh bien ! Justement, attendu qu’il est le second pouvoir de l’univers, il suffit de s’orienter vers le premier et de s’y cantonner ! Concrètement, et d’un point de vue purement psychologique, il est question de quelques prises de conscience successives autant que salutaires, que je résumerai en sept points :

1. L’esprit est le Corps Universel de la Conscience (Ultime Pouvoir Divin par ailleurs.)

2. C’est l’esprit qui fait toutes choses, produit toutes formes de manifestations. Rien n’arrive sans l’esprit, car tout est fait d’esprit.

3. Tout comme la Conscience Cosmique possède un corps unique qui est l’esprit universel, de même, ce que Je Suis possède un corps qui est l’esprit également.

4. Les pensées sont faites d’esprit, mais je ne suis pas ce que je pense mais Celui qui pense.

5. Les émotions sont produites par l’esprit, mais je ne suis pas ce que je ressens : Je suis Celui qui ressent toutes ces choses.

6. Si je m’identifie à l’esprit, alors je me transforme en un mouvement incessant, sans limite, sans répits et qui se modifie sans cesse.

7. Si je comprends que puisque je ne suis pas l’esprit, je ne peux être que la Conscience, alors mon esprit se concentre sur cette idée unique et je redeviens pure conscience d’Être.

Chacun de nous crée un monde indépendant dans son esprit puis se complait dans sa propre création mentale. Autrement dit, même si en apparence nous partageons tous la même actualité (ce qui se passe et arrive en fait, indépendamment de notre prise de conscience), chacun de nous comprend et réagit à cette même actualité d’une façon unique. Cette façon de réagir ou de répondre à l’actualité, est conditionnée par la perception individuelle que nous avons de ce que nous appelons pompeusement « la réalité ». Les Yogis savent que l’esprit ainsi que ses mouvements incessant et le prâna (la force vitale, en Français) sont intimement liés.

Lorsque le prâna cesse de circuler dans notre corps psychique, l’esprit se calme, et inversement.

Selon la psychologie Hindou, l’esprit adopte quatre formes différentes, selon ses diverses fonctions et activités.

Quand l’esprit est occupé à produire des pensées, il se nomme Manas (le mental.)

Quand l’esprit est investit dans la contemplation, il est « Chitta » (substance de l’esprit) et se comporte comme un réservoir illimité d’images, de sons et de diverses autres perceptions psychiques. C’est notre fameux « inconscient collectif. »

Quand l’esprit dirige, prend des décisions et donne des instructions, il se nomme « Boddhi » et devient l’intellect éclairé, c’est-à-dire cette partie de l’esprit qui reflète ce qu’elle a enregistré (On dit aussi « Mental Analytique. »)

Quand l’esprit s’imprègne de ses propres mouvances et s’identifie à elles, il devient « Ahamkara », à savoir l’ego (Littéralement, « Je donne corps à... »)

Ces quatre fonctions spirituelles forment « l’Antakharana », (pont) l’instrument psychique interne qui permet de relier nos diverses expériences personnelles à notre Conscience Individuelle (le Soi.)

Selon la psychologie ésotérique, le siège de l’esprit est le cœur.
Si nous avons la nette impression que nous pensons « avec la tête » ou que nos processus mentaux s’élaborent par et dans notre tête, c’est parce que le prâna fait monter les mouvements de l’esprit dans le cerveau. Mais le cerveau n’est qu’une sorte de poste récepteur/émetteur et non le lieu où se forment nos pensées et le pouvoir (Shakti) qui les accompagne.

De nombreux canaux (Nadi) traversent et irriguent notre corps psychique en force vitale. Un de ces canaux monte directement du cœur et vient « frapper » un centre psychique, dont la correspondance physique se trouve dans l’hypothalamus, ce qui produit non pas des pensées, mais notre prise de conscience personnelle que de telles pensées existent. Qu’elles existent déjà !

Plus sobrement, le prâna concentré dans le cœur, élève l’esprit vers le cerveau et nous permet ainsi de « penser », c’est-à-dire et, en réalité, de CAPTER des idées déjà toutes faites et donc prémâchées.
Ce dernier paragraphe demande sans doute à être médité en rapport avec le conditionnement mental personnel et collectif .

Attendu que c’est le prâna qui élève l’esprit vers le cerveau afin que ce dernier nous permette de prendre conscience des mouvements de l’esprit (karma Chitta), il devient dès lors évident que :

Si le prâna cesse de faire monter l’esprit vers le cerveau, nous sommes dès lors libérés des processus mentaux incessants.

En fait, l’esprit continue toujours de « remuer » et de raconter plein de choses (y compris des conneries) mais cela ne nous concerne plus parce que nous n’en sommes plus conscients ! Imaginez le pieds monumental que ça peut être de demeurer « sans pensées », calme, reposé, concentré sur sa nature réelle et heureux spontanément (Sahaj) ! Les gens non instruits de ces questions là s’imagine qu’il est impossible de s’arrêter de penser. Ces gens-là ont tort. En réalité, ce qui est impossible, c’est d’empêcher les mouvements de l’esprit !

Car il est dans la nature de l’esprit de remuer sans cesse et de former des pensées qui produiront à leur tour des émotions. Mais pourquoi dire à une cascade : « Cesse de couler, il me faut passer dessous tes chutes d’eau ! » Alors qu’il suffit de contourner l’obstacle ? De même, pourquoi se forcer à ne pas penser, alors qu’il suffit de ne plus être conscient que ces mêmes pensées existent ? Si nous n’avons pas conscience d’une chose, pour nous, cette chose n’existe pas, c’est aussi simple que cela.

Bon, soit, mais comment empêcher la force vitale (prâna) qui est concentrée dans notre cœur, de s’élever en direction du cerveau ?
En se servant d’une Loi. Chouette ! Et laquelle ? Celle-ci :

« L’énergie de la force vitale suit notre attention mentale et se concentre là où se fixe notre attention. »

Et une fois traduit de l’Arménien littéraire, ça nous donne quoi, en clair et en pratique ? Cela donne et se résume au seul exercice spirituel qui est recommandé depuis des milliers d’années par tous les psychologues ésotéristes, quelle que soit leur dénomination du moment : La Médiation sur le cœur !

Autrement dit, se concentrer sur la partie gauche du cœur, de manière à créer une « boucle spirituelle. » Attendu que l’énergie est déjà dans le cœur, le simple fait de se concentrer sur le cœur, oblige le prâna à y demeurer et à s’y concentrer en plus grande quantité. Cet afflux et cette concentration inespérée de pouvoir vivant, permet à l’atome germe du cœur, Siège de la Conscience de Soi, de se réveiller, dans un premier temps, de s’activer, dans un second temps, puis de s’épanouir lentement mais fermement, dans un troisième et dernier temps.

La Voie de la Siddha, cette philosophie pratique suivie par tous les plus grands Maîtres du passé (Jésus et Gautama en tête) est entièrement basée sur cet exercice-phare que tous les mystiques et ésotéristes du passé connaissaient et pratiquaient. Sans cet éveil de la Conscience Intérieure, il est impossible à une femme ou à un homme de se prétendre « spiritualiste » et encore moins ésotériste.

Hélas, avec le temps et les diverses tentatives pour supprimer le savoir ou de le réserver à « une élite » (prout !), un tel exercice a bien failli être définitivement perdu pour les Chercheurs de Lumière de cette Terre. Quelques rares ordres initiatiques ont bien essayé de le faire revivre mais le mal était fait et plus personne ne croyait en son pouvoir immense, à ce pouvoir de connecter l’homme à son propre Dieu le plus intime et intérieur (ésotérikos, en Grec.)

Et c’est avec un vif plaisir que ma femme, Lætitia, et moi-même, présentons ce même exercice de la Médiation sur le cœur, dans sa version originale et complète, que ce soit dans nos stages et ateliers et/ou dans nos cours privés par correspondance (avec suivi personnalisé pour chacun des affiliés à ces mêmes cours.)

Je demeure à la disposition de celles et ceux qui désireraient de plus amples informations à ce sujet (pas sérieux s’abstenir, merci ^^)

 

Serge Baccino

La psychokinèse

LA PSYCHOKINESE

Ce mot est moins compliqué à comprendre que sa forme extérieure peut le laisser supposer.

Il se décompose comme suit :psuké = âme et kynésie = mouvement. La psychokinèse est « L’Art de déplacer le pouvoir de l’attention mentale, d’un état d’esprit à un autre, selon une courbe ascendante et évolutive. »

En clair, c’est l’art de faire bouger notre « mobilier mental » (les idées qui l’encombrent.) La psychokinèse est une technique qui ressemble plus à une astuce psychologique qu’à une authentique méthode d’épanouissement personnel. Mais elle est bien plus puissante que ce qu’on peut se l’imaginer à la suite d’un rapide survol ! Elle consiste à « passer outre » l’une des deux polarités d’une même loi de l’esprit, cela en faisant passer dans le domaine du subconscient, la partie de cette même loi qui ne nous est pas favorable.

Pour la comprendre, il est nécessaire de partir d’une prémisse qui contient tout de même les deux pôles de cette loi (avant de sucrer celle qui nous ennuie !) : « Les formes mentales qui créent la réalité humaine doivent recevoir une grande quantité de force vitale pour s’exprimer et pour se maintenir en manifestation, sur le plan physique dense. Lorsque plusieurs individus s’unissent pour former une même réalité, cette dernière reçoit une grande quantité de force vitale. »

A partir de l’énoncé de cette loi spirituelle, on est tenté de supposer qu’il n’est guère possible de créer une réalité matérielle durable sans le concours des autres. Ce qui est tout à fait exact !

Et c’est là que se trouve le piège. Mais c’est également là que se situe l’astuce qui permet de déjouer le schéma de dépendance qui découle de la compréhension superficielle de la seconde partie de l’exposé de cette loi ! Tous les êtres « spécialisent » et accumulent une grande quantité de force vitale par les mouvements créateurs de l’esprit, mais : « Ce n’est pas de ces êtres, que nous avons besoin, mais bien de l’énergie qu’ils pourraient nous accorder ou bien nous refuser ! »

Est-ce à dire que nous allons « piquer » de l’énergie aux autres sans leur demander la permission ? Ouh ! Comme ce serait vilain !
Non, rassurez-vous : ici encore, ce n’est que l’une des deux polarités d’une même loi que nous retiendrons, en toute légalité !

Nous n’avons pas besoin de forcer les autres à nous donner une énergie qui pourrait leur être précieuse par ailleurs. Mais nous pouvons les obliger à ne pas nous refuser une énergie que nous stockons pour notre compte personnel ! Lorsque plusieurs individus « coexistent » (vivent ensemble), ils peuvent S’OFFRIR OU SE VOLER de l’énergie :

D’une manière volontaire et donc consciente.

D’une manière involontaire et donc inconsciente.

Puisque l’énergie suit toujours l’attention mentale et que ce même mental possède deux polarités, l’une consciente (le « moi ») et l’autre inconsciente (le subconscient), il devient évident que l’énergie peut s’écouler DANS DEUX DIRECTION DIFFÉRENTES :

Vers les programmes mentaux volontaires (ce que l’on désire faire ou obtenir sciemment.)

Vers les programmations mentales (ce que l’inconscient collectif  humain croit devoir obtenir ou faire.)

Attendu que l’homme refuse couramment d’assumer sa part de responsabilité en matière de schémas spirituels et sociaux, la plupart des gens ASSOCIENT les programmations mentales « aux autres », ce qui leur donne l’impression que ce sont bien les autres qui les empêchent de réaliser leurs buts les plus enviables.

L’astuce consiste donc à CONSERVER l’énergie que « les autres » (en fait nos propres schémas, que nous partageons avec les autres) pourraient nous PRENDRE sans même le réaliser. Oui, mais nous n’aurons que l’énergie relative à NOTRE état d’esprit, et non celle beaucoup plus puissante, relative à la somme de milliers d’attentions mentales orientées vers un même état d’esprit ! En apparence ! En apparence seulement ! C’est cela le gag !

Toute l’astuce, nous le répétons, consiste à ne conserver l’attention polarisée que sur une seule partie d’une même loi ! Toutes les lois spirituelles présentent deux polarités : c’est parce que l’homme accueille bêtement ces deux pôles sans même réaliser qu’ils se contrarient mutuellement, qu’il n’arrive que rarement à obtenir tout ce qu’il désire ! Tout état d’esprit contient son antithèse (son « oui et non. »)

Prenons un exemple simple : Nous désirons obtenir une chose qui nous manque. Notre mental contient donc deux idées opposées mais complémentaires, qui ont le pouvoir amusant de se contredire mutuellement. Nous savons pertinemment qu’il est illogique de désirer une chose que l’on possède déjà ! Dans le mental se trouvent donc les deux polarités d’un seul état d’esprit, évident dans ce genre de phrase : « Je désire obtenir X parce que je ne possède pas X »

L’intellect se retrouve donc avec une contradiction sur les bras : sur quelle polarité doit-il orienter le pouvoir de l’attention mentale ? Sur la PRÉSENCE du désir ou bien sur L’ABSENCE de ce qui est désiré ? Attendu que l’intellect (l’ego, en fait) ne doute de rien lorsqu’il s’agit de ne pas assumer, il croit pouvoir s’en sortir avec une formule mentale de ce genre : « Le pouvoir d’obtenir m’appartient, et le pouvoir de m’empêcher d’obtenir appartient aux autres ! »

Résultat, une partie de l’énergie est dirigée vers cette idée que les autres ont autant de pouvoir que nous-même pour satisfaire nos désirs. Cette énergie qui est orientée vers cette idée idiote, lui offre un grand pouvoir, au fil des années ! Et c’est justement cette quantité d’énergie vitale qui nous manque pour créer librement notre propre réalité. Cesser de rendre les autres responsables de notre vie revient à « reprendre » aux autres un pouvoir qu’on leur avait bien imprudemment offert, ceci dans l’espoir immature qu’ils nous le rendent de bonne grâce !

C’est un peu comme cette maman qui donne de l’argent à son jeune fils pour qu’il puisse lui faire un cadeau pour la fête des mères… Manque de bol pour la maman, le bambin préfère courir s’acheter des bonbons, ce qui est logique puisque cet argent était « pour lui. »

La psychokinèse consiste donc à déplacer l’attention mentale d’un pôle à un autre d’un même état d’esprit et de l’y maintenir fermement.

Le résultat est que les autres nous rendent l’énergie qui est offerte par les schémas que nous partageons avec eux. Évidemment, ils ne nous restituent rien, car nous leur avons rien donné, juste prêté des intentions, voilà tout. Mais nous récupérons vraiment de l’énergie, une énergie qui aurait due être la notre (ou pour nous.)

Pour ce qui concerne la technique en elle-même (les modalités exactes pour la mettre en pratique), le lecteur compréhensif est prié de ne pas supposer naïvement qu’il pourra la trouver dans cet article plutôt que dans des leçons réservées aux membres affiliés à mes Cours par Correspondance.

 

Serge Baccino

Sur la gratuité en ésotérisme et spiritualité

Il m’est apparu comme important de vous exposer, une fois de plus, une fois encore et ce, franchement, la vision éclairée mais un brin dérangeante de la psy éso à propos de la gratuité. Comme vous le savez, le monde de la spiritualité est l’un des premiers voire des derniers à mettre l’accent sur la notion de gratuité, de partage, de fraternité et donc, de richesse pour tous, pourrait-on dire, sans distinctions aucunes. Par exemple, nous trouvons souvent des personnes qui proposent d’aider, de conseiller, de soigner à distance ou même d’instruire les autres et ce, « en toute gratuité. » Cela ne saurait choquer et encore moins gêner l’individu moderne et éclairé que nous sommes censés être.

 

En fait, ce serait plutôt le contraire, car une personne qui nous proposerait de nous aider, de nous soigner ou de nous instruire et ce, en réclamant un salaire ou en plaçant certaines conditions pouvant consister en une forme de dons, est susceptible d’éveiller la méfiance d’un bon nombre de personnes. Surtout si ces personnes se considèrent elles-mêmes comme « bien engagées » sur la voie de la spiritualité. Et c’est justement à cause de ce nombre croissant de personnes persuadées que la spiritualité, l’ésotérisme et tout ce qui tourne autour, doivent être et demeurer gratuits, que j’ai ressenti le besoin d’intervenir et de vous faire connaître certaines Lois spirituelles qui entrent en ligne de compte dans ce genre de débat qui n’est pas seulement de nature philosophique ou moral.

 

balance2Comme le savent ceux qui me lisent depuis quelques années (depuis 2006, pour les premiers) ou qui étudient en ma compagnie et ce, grâce à nos cours par correspondance, je m’appuie TOUJOURS sur les Lois et les Principes du fonctionnement de l’esprit, pour écrire ou exprimer quelque chose. Il en va donc de même pour l’ensemble de mes articles présents sur ce blog (un peu plus de 600 en avril 2014.) Une de ces Lois du fonctionnement de l’esprit énonce que «Tout est double » et qu’en terme d’énergie, « Un mouvement dans un sens appelle et nécessite un mouvement dans le sens contraire, correspondant, de nature opposée mais complémentaire et susceptible de rétablir l’équilibre de la dynamique énergétique, qui veut qu’une énergie s’écoule toujours d’un point polarisé à un autre point, de polarité contraire, et inversement. »

Que signifie ce charabia un peu technique il est vrai ? Il signifie ceci :

« Tout est énergie : si vous offrez quelque chose à quelqu’un, vous engendrez un mouvement qui n’existait pas précédemment et l’énergie s’écoule alors de vous en direction d’une condition extérieure quelconque (personne, objet, lieu, évènement, etc.) Selon la Loi, pour que l’équilibre (ou absence de mouvement) soit rétabli, il faut qu’un autre mouvement se produise mais en sens opposé et d’une nature différente bien que complémentaire... » (On va arrêter ici.)

Autrement dit et pour donner un exemple très grossier, si je vous offre une chose, vous devez m’en offrir une autre, différente de la première que vous avez reçue, mais pourtant relative (ou liée) au don préalable. Imageons un peu nos propos, si vous le voulez bien.

 

salade2Je veux une salade et me rends au marché. Le maraicher veut bien consentir à ma la donner mais savez-vous ce qu’il attend de moi ? Que je lui paye sa salade ! Non mais je vous jure, n’est-il pas culotté ? Lui qui est pourtant réputé être bon et compatissant, généreux et rempli d’amour pour son prochain ! Pourquoi cet être d’une si haute spiritualité ne m’offre-t-il pas tous simplement cette salade ? Je la mérite, après tout ! Et elle provient de la Terre, du sol, qui appartient à tous, n’est-il pas vrai ? En plus, je commence à avoir faim à force d’en parler ! Réponse : C’est parce que, justement, il est spirituel et travaille en bonne intelligence avec les Lois du fonctionnement de l’esprit, que mon vendeur de salades fraîche refuse de me donner cette salade gratuitement. Il sait que s’il le fait, il se retrouvera en violation avec la Loi, car il aura permis que se produise un mouvement dans un sens (donner la salade) sans qu’un autre mouvement, inverse et relatif, ne vienne en compenser les effets.

 

Bon, OK, on a capté l’idée. A présent, parlons un peu des ingénus qui prétendent « soigner gratuitement » ou « offrir par amour de leur prochain » (sic) et voyons le tort réel qu’ils produisent, que ça leur plaise ou non, qu’ils le reconnaissent ou pas. Les lois se passent de leur accord. Que font-ils, en vérité ? Puisque TOUT est double, ils ne peuvent faire que DEUX choses et, en l’occurrence, commettre deux erreurs au lieu d’une seule. La première erreur consiste à violer la Loi en présence (de la dynamique énergétique ou mentale) juste pour satisfaire leur vision programmée de la véritable spiritualité (pour les plus sains d’entre eux) ou pour rassurer leur ego en mal de reconnaissance ou d’affection (pour les moins sains d’entre eux) car RIEN n’est jamais gratuit ! Cette première erreur, on va l’appeler « l’erreur de nature énergétique. »

La seconde erreur consiste à violenter une règle de bienséance entre les personnalités animiques (relatives à l’âme, donc), cela en les obligeant à se sentir débitrices. En effet, si je vous sauve la vie et que j’insiste pour que ça soit et que ça demeure gratuit, ipso facto, je vous place dans la position peu enviable de celle ou de celui qui me devra la vie (ou autre chose) et qui, de fait, se sentira redevable. Je refuse le droit à cette personne de s’acquitter de sa dette et donc, de se libérer mentalement d’une idée me concernant. C’est une forme de violence psychologique qui a pour résultat (même si ce n’est pas le but) de placer les autres en situation d’infériorité.

 

Bon, très bien mais Holà, Moussaillon ! Suis-je en train d’affirmer que TOUS ceux qui agissent gratuitement sont de sortes de tordus de l’âme qui essayent de phagocyter notre libre arbitre et cachent nécessairement de noirs desseins sous leur humble et lumineuse soutane ? (Je devrais faire poète, moi, merde, que c’est beau !) Non, ce n’est pas ce que je suis en train d’affirmer. Vous pouvez donc vous remettre à respirer normalement ! Surtout si vous-mêmes donnez quoi que ce soit gratuitement et depuis des années ! Alors quoi ? Alors, l’ignorance est la chose la mieux répartie et partagée sur la Terre… Comme au Ciel ! (Eh oui, vous pensiez quoi, vous ?)

L’ignorance ? Oui, l’ignorance… Des Lois Divines ou spirituelles, si vous préférez. « Savoir, c’est pouvoir », dit-on. Mais nous devrions ajouter que « Ignorer, c’est foutre la merde de partout où nous passons. » Le fait d’ignorer les lois spirituelles (globales, générales) et animiques (relationnelles, les accords entre les êtres, sur Terre et ailleurs) ne nous déresponsabilise pas pour autant, vous savez !

Si vous ignorez la cruelle morsure du froid, évitez de dormir dehors, nu et mouillé, en plein mois de février et au Canada ! L’ignorance ne met à l’abri de rien, bien au contraire… Nombreux sont celles et ceux qui prétendent agir gratuitement et s’en font une gloriole (Eh bien oui, n’est-ce pas.) Mais ils ne réalisent sans doute pas le tort qu’ils font, en esprit et en vérité, aux gens qu’ils prétendent aider, servir ou quoi que ce soit d’autre gratuitement.

 

Parlons net et franc, comme à mon habitude, voulez-vous ? Nous allons prendre dix personnes qui se disent spirituelles ou mystiques et étudier leur cas en fonction de certaines réalités humaines liées à notre temps, notre époque actuelle. Ces réalités varient d’un siècle à l’autre mais il demeure toutefois certaines constantes. Nous allons dire que DEUX personnes sur DIX agissent avec la noble intention de faire le bien sans attendre rien en retour.

Du moins, rien à un niveau purement conscient. Merci de noter ce léger « détail » ! C’est une chose qui n’est pas très futée, certes, qui est même illégale et risqué, d’un point de vue psychologique et relationnel, mais bon, comme cela part d’une noble intention, (prout !) on va dire que, pour ces deux-là, nous ne prendrons pas le fouet. Du moins, pas pour cette fois !

 

fricCela dit et en sens inverse, nous avons des personnes qui se disent « spiritualistes » ou « ésotéristes » et qui réclament des sommes exorbitantes pour que d’autres aient l’honneur inouï de bénéficier de leur sapience et de leurs pouvoirs phénoménaux. Nous parlerons d’eux, juste un peu plus bas.  Pour ce qui est de ce groupe de huit personnes sur dix qui vivent et s’expriment avec le mot « gratuit » dressé tel une arme absolue voire un étendard, il est clair que, d’un point de vue psychologique, leur problème découle d’un désir puissant de se démontrer à eux-mêmes qu’ils sont capables d’assumer leur Moi-Idéalisé. Moi-Idéalisé ?

Un « moi » de procuration qui est censé être celui d’un être dont le moindre acte et la moindre parole proférée ou écrite, témoigne, d’une manière éclatante, d’un degré de luminosité sans bornes et, surtout, hors normes (les gens comme eux sont rares, vous comprenez ?) Il est clair que parmi ces personnes, dont la Lumière semble sortir de leur trou de balle, quatre au moins sont en manque de reconnaissance, ont besoin d’être aimées, que l’on dise du bien d’elles, etc. A la base, nous retrouvons bien, évidemment, un problème de valeur personnelle qui leur pourrit l’existence.

 

charlatans4Mais revenons un peu à nos personnages qui se situent aux antipodes de cette notion de gratuité. Nous voici rendus à une époque dans laquelle l’argent tiens le rôle d’une énergie comme une autre. Ce n’est pas l’argent le problème mais l’être humain qui s’en sert, une fois de plus et comme depuis toujours et sans doute pour quelques temps encore.

Du moins si nous ne changeons pas tous d’état d’esprit. Mais que dire de ceux qui réclament trois ou quatre fois le prix d’une chose, qui surévaluent leurs prestations et qui ont le toupet de trouver la chose ordinaire et vont jusqu’à faire croire à ceux qui hésitent de payer ces sommes exorbitantes, qu’ils ont un problème psychologique ? A quelle variété étrange peuvent donc appartenir ces modernes « Marchands du Temple » ?

On peut comprendre les deux premiers, plus ignorants que malsains, voire franchement aimants et bienveillants, pour quelques-uns seulement. On peut facilement concevoir les six autres, en mal de reconnaissance (on les a refusé à la Star Académie.) Mais que dire des derniers ? En fait, après l’ignorance des lois spirituelles et l’acte psychologiquement intéressé et donc faussement gratuit, vient la dernière étape :

Le Mensonge à soi.

 

Les derniers sont ce que je nommerai, pour rester poli, des gros mythos qui se prennent pour des êtres lumineux et sages. Ils ont étudié trois mois, lu deux ou trois bouquins et, bien évidemment, connaissent des stars dans leur domaine, on fait le stage qui permet de d’ouvrir les boîtes de chakra à distance et grâce à un Mantra secret, connu que par ceux qui ont trois mille euros à dépenser pour un week-end initiatique. Vous avez bien compris que je veux parler ici de simples charlatans, de personnes qui vendaient jadis de l’électroménager ou des bouquins, sur Internet et qui, à présent, sont devenus des « spécialistes du développement personnel. » Comme si le développement personnel pouvait échapper ne serait-ce que trente secondes au domaine exclusif de l’ésotérisme et de la spiritualité !

Aussi bien, pourquoi pas se prétendre docteur en médecine ou physicien, après avoir lu deux ou trois livres et suivi un stage intensif sur deux week-end ? Il faut comprendre le problème de la spiritualité, à notre époque : l’État, aidé en cela des médias, ainsi que l’Église Catholique Romaine, ont réussis à faire passer toutes les écoles initiatiques du monde pour des sectes dangereuses et l’ésotérisme, pour un véritables fouillis ou s’entremêlent des sentences plus ou moins ridicules que l’on peut trouver sur Internet.

C’est du moins ce que pense le français moyen ! Et comme la spiritualité et l’ésotérisme ne sont pas « reconnus » en France, il n’est pas possible, pour une personne ordinaire, de différencier un véritable Maître Incarné d’un trou du cul en mal de reconnaissance ou dont le seul but est de plumer son prochain.

 

SuicideOsez dire que ce n’est pas le cas, que nous n’en sommes pas arrivés là, en France du moins… (Ailleurs, je ne connais pas, donc, je me tais.) Mais le fait que de nombreuses personnes incapables de bêler autrement que de concert et en troupeaux, soient incapables de faire la différence entre un cochon d’inde décoiffé et une autruche enceinte et prête à mettre bas, est-il une preuve que l’ésotérisme n’est pas et n’a jamais été une science exacte ? Et si c’était le cas ? Et si l’ésotérisme était et avait toujours été, une science exacte et « finie » ? (complète, définitive.) Même dans ce cas, le problème demeurerait entier. La preuve !

 

Voyance9Qui oserait se prétendre capable de discernement et, par exemple, de savoir faire la différence entre un véritable Maître et un faux mage (de chèvre) ? Ou simplement entre un bon professeur d’ésotérisme et un rigolo qui adore manipuler et qui a la capacité de retenir tout ce qu’il a lu ? Le pouvez-vous, vous qui lisez ces lignes, sans doute passablement remués par ce que vous y découvrez ? Permettez-moi d’en douter ! De quel droit, me demanderez-vous ?

Qu’est-ce qui m’autorise non pas à douter de vous mais de votre capacité à discerner le vrai du faux en ce domaine précis ? Mais de celui de la logique, pardi ! Seul un Maître saurait (et pourrait vraiment) reconnaître un autre Maître et seul un véritable professeur ou enseignant en ésotérisme, pourrait et saurait reconnaître un autre professeur et enseignant en ésotérisme.

Il en va de ce domaine comme de tous les autres, que ce soit dans la musique ou n’importe quel autre art ou métier : seul l’initié à une technique ou à un art, sait reconnaître un autre véritable initié à sa propre discipline. C’est si évident ! Certains ont cru intelligent de proposer la création d’une commission internationale d’étude et de reconnaissance de l’ésotérisme et de la spiritualité (authentique). Oui mais voilà où se situe le triste et fâcheux dilemme :

Pour créer une Commission capable de juger des qualités d’un professeur ou instructeur en ésotérisme, il faudrait trouver des personnes assez « couillues » pour oser de présenter comme étant de véritables initiés, de véritables instructeurs et, horreur suprême, de véritable maîtres.

 

authentiqueCar vous ne savez pas ? Non ? Bon, alors je vais vous l’apprendre, tenez-vous bien à la rampe pour ne pas tomber sur le cul ! Voici les faits, selon « les âmes humbles et sages » (sic) : ceux qui sont d’une intelligence, d’une humilité et d’un degré de luminosité à pousser une luciole au suicide, ont décrété que les gens qui sont de véritables initiés, et quel que soit leur degré de réalisation, ne le disent jamais et ne le reconnaissent jamais en public. Même « en toute humilité » ! Non, non Madame, c’est chose interdite que cette chose-là, sacrilège au possible et indigne d’un véritable initié !

Ah bon ? Ben oui, c’est les plus humbles et lumineux parmi les plus humbles et lumineux qui ont décrété ça ! C’est dire comme il faudrait être une merde infâme pour oser leur tenir tête ou, pire encore, se positionner en contre ! Faudrait voir à ne pas essayer en cachette de nous montrer plus humbles, éclairé et l’esprit ouvert que ceux qui savent tout de ces choses mais qui, Ô, mystère, continuent de chercher, d’étudier et d’apprendre car ils avouent eux-mêmes ne pas tout savoir !

 

hypocrisie2Bien mais alors… Alors, on fait comment, nous, les éventuels élèves, pour se trouver de bons professeurs d’ésotérisme ? Eh bien, on ne fait pas, justement, ce n’est pas possible et puis voilà ! D’ailleurs, il ne faut surtout pas chercher à apprendre d’un autre, car cela ferait bobo à ce pauvre petit ego qui se sentirait alors redevable envers une autre personne… A moins de pouvoir « payer en retour » et, de ce fait, se libérer de toute dette ou attache ultérieure ! Et Vlan !

Mais c’est terrible, ça, non ? Pas pour tout le monde, non. Pas pour les forces de l’ombre qui se marrent comme des bossues et n’en reviennent toujours pas à quel point ceux qui se réclament de la Lumière peuvent êtres cons, en plus d’être hypocrites et lâches ! Le Mal n’a même plus besoin de lever le petit doigt pour triompher : les  » forces du bien  » (prouuut !) s’en chargent, désormais, et avec un taux de réussite bien plus élevé !

 

tracer le cheminQuant aux véritables détenteurs de la connaissance, Eh bien ! Comme d’habitude, ils n’ont plus qu’à crever la dalle ou accepter d’offrir gratuitement, l’Or véritable à des gens qui n’ont rien à offrir ni à partager eux-mêmes si ce n’est le Plomb de leur ignorance (les « gratuits à tout prix ») ou leur bêtise (ceux qui se font plumer par les plus vicieux.) Et tout ça à cause de quoi ? De l’ignorance des masses. Ah bon ? Mais oui ! Les Maîtres du passé ont effectivement annoncé qu’il viendrait une époque terrestre durant laquelle les loups serraient déguisés en agneaux et de monstres orgueilleux en maîtres de sagesse… Ils on bien dit cela, oui, oui ! Et vous savez pourquoi ils l’ont dit ainsi ? Parce que, de leur temps, il n’étaient pas utile à un véritable initié de se présenter comme tel puisque chacun pouvait SENTIR à qui il avait vraiment affaire ! 

Les hommes des temps jadis, bien que frustes par rapport à nous, étaient plus près de la Nature et donc, de leur Nature (intérieure) et ILS SENTAIENT bien plus que ce qu’ils intellectualisaient.

 

200386830-001Mais en est-il toujours ainsi ? Les réputés initiables, c’est-à-dire ceux qui aspirent à plus de Lumière, ont-ils toujours cette capacité de RESSENTIR à qui ou à quoi ils ont affaire ? Si c’est le cas, celui qui se présenterait avec l’intention de se faire passer pour un Maître,  un instructeur voire un prof, en serait pour ses frais ! Du coup, inutile de prétendre quoique ce soit à ce sujet si cela se SENT et SE VOIT. N’est-il pas vrai ? Mais est-ce que ceux qui rêvent en secret de devenir disciple d’un être déjà Réalisé, sont capables d’un tel degré de discernement ? Aïe ! C’est là bien le genre de question qui pique les yeux et empêche de s’assoir durant des heures, si vous me suivez ! Comme tout ce qui ramène brutalement à soi, n’est-ce pas ?

 

Cet article mérite, je le crois, d’être lu et relu puis médité avant de justifier la moindre réaction. Surtout si cette dernière se veut  épidermique ! Je conçois fort bien qu’il y ait là matière à réagir voire à bondir hors de sa culotte mais ce n’est pas parce qu’un sujet nous met dans l’embarras ou même en colère, qu’il est nécessairement faux ou indigne de respect. Question : Accepterez-vous, désormais, d’agir « gratuitement » pour autrui ou accepterez-vous que d’autres agissent gratuitement pour vous ?

Ou bien allez-vous pénétrer humblement en vous-mêmes afin d’y rechercher la raison réelle de votre désir de « tout offrir gratuit » ?  Vos questions et commentaires seront les bienvenus, car il est clair que le sujet est loin d’être complètement exploré ! Aussi, il existe très certainement des cas où l’intelligence réclame plus de prudence avant de juger ou plus de détails techniques avant de comprendre réellement de quoi il retourne. Alors, à vos claviers afin de commenter ! A moins que vous préfériez me bouder ?

 

Serge Baccino

Pensées (extraits)

La citation suivante, extraite des «Pensées» de Blaise Pascal, montre à quel point l’homme peut écrire des choses absolument remarquables lorsqu’il vibre de coeur et de pensée en harmonie avec la Conscience Cosmique. Que dire de la profondeur qui se dégage des lignes suivantes, si ce n’est qu’elle exprime à merveille la grandeur du philosophe lorsqu’il se considère comme la créature d’un Dieu qu’il ne peut concevoir mais qu’il peut apprendre à aimer.

« Que l’homme contemple donc la nature entière dans sa haute et pleine majesté, qu’il éloigne sa vue des objets bas qui l’environnent. Qu ‘il regarde cette éclatante lumière mise comme une lampe éternelle pour éclairer l’univers, que la terre lui paraisse comme un point au prix du vaste tour que cet astre décrit, et qu ‘il s’étonne de ce que ce vaste tour lui-même n’est qu ‘une pointe très délicate à l’égard de celui que les astres qui roulent dans le ciel embrassent.

 

Blaise PascalMais si notre vue s’arrête là, que l’imagination passe outre ; elle se lassera plutôt de concevoir que la nature de fournir. Tout ce monde visible n’est qu’un trait imperceptible dans l’ample sein de la nature. Nulle idée n’en approche. Nous avons beau enfler nos conceptions au-delà des espaces imaginaires, nous n’enfantons que les atomes au prix de la réalité des choses. C’est une sphère dont le centre est partout et la circonférence nulle part.Enfin, c’est le plus grand caractère sensible de la toute-puissance de Dieu, que notre imagination se perde dans cette pensée. Que l’homme, étant revenu à soi, considère ce qu’il est au prix de ce qui est ; qu’il se regarde comme égaré dans ce canton détourné de la nature ; et que de ce petit cachot où il se trouve logé, j’entends l’univers, il apprenne à estimer la terre, les royaumes, les villes et soi-même à son juste prix. Qu’est-ce qu’un homme dans l’infini ?

Mais pour lui présenter un autre prodige aussi étonnant, qu’il recherche dans ce qu’il connaît les choses les plus délicates. Qu’un ciron lui offre dans la petitesse de son corps des parties incompa­rablement plus petites, des jambes avec des jointures, des veines dans ces jambes, du sang dans ces veines, des humeurs dans ce sang, des gouttes dans ces humeurs, des vapeurs dans ces gouttes.

Que divisant encore ces dernières choses, il épuise ses forces en ces conceptions, et que le dernier objet où il peut arriver soit maintenant celui de notre discours ; il pensera peut-être que c’est là l’extrême petitesse de la nature. Je veux lui faire voir là-dedans un abîme nouveau. Je lui veux peindre non seu­lement l’univers visible, mais l’immensité qu’on peut concevoir de la nature, dans l’enceinte de ce raccourci d’atome.

Qu’il y voie une infinité d’univers, dont chacun a son firmament, ses planètes, sa terre, en la même proportion que le monde visible ; dans cette terre, des animaux, et enfin des cirons dans lesquels il retrouvera ce que les premiers ont donné ; et trouvant encore dans les autres la même chose sans fin et sans repos, qu ‘il se perde dans ces merveilles aussi étonnantes par leur petitesse que les autres par leur étendue ; car qui n ‘admirera que notre corps, qui tantôt n ‘était pas perceptible dans l’univers, imperceptible lui-même dans le sein du tout, soit à présent un colosse, un monde, ou plutôt un tout à l’égard du néant où l’on ne peut arriver ?

Qui se considérera de la sorte s’effrayera de soi-même, et, se considérant soutenu dans la masse que la nature lui a donnée, entre ces deux abîmes de l’infini et du néant, il tremblera dans la vue de ces merveilles ; et je crois que sa curiosité se changeant en admiration, il sera plus disposé à les contempler en silence qu’à les rechercher avec présomption. Car enfin, qu’est-ce que l’homme dans la nature ? Un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant, un milieu entre rien et tout. Infini­ment éloigné de comprendre les extrêmes, la fin des choses et leur principe sont pour lui invinciblement cachés dans un secret impénétrable, également incapable de voir le néant dont il est tiré, et l’infini où il est englouti.

Que fera-t-il donc, sinon d’apercevoir quelque apparence du milieu des choses, dans un désespoir éternel de connaître ni leur principe ni leur fin ? Toutes choses sont sorties du néant et por­tées jusqu’à l’infini. Qui suivra ces étonnantes démarches ? L’Auteur de ces merveilles les comprend. Tout autre ne le peut faire. »

 

BLAISE PASCAL (1623-1662)

De la vertu

« Il est certain que, pourvu que notre âme ait toujours de quoi se contenter en son intérieur, tous les troubles qui viennent d’ailleurs n’ont aucun pouvoir de lui nuire ; mais plutôt, ils servent à augmenter sa joie en ce que, voyant qu ‘elle ne peut être offen­sée par eux, cela lui fait connaître sa perfection. Et, afin que notre âme ait ainsi de quoi être contente, elle n ‘a besoin que de suivre exactement la vertu.

 

DescartesCar quiconque a vécu en telle sorte que sa conscience ne lui peut reprocher qu’il ait jamais manqué à faire toutes les choses qu’il a jugées être les meilleures (qui est ce que je nomme ici la vertu), il en reçoit une satisfaction qui est si puissante pour le rendre heureux que les plus vio­lents efforts des passions n ‘ont jamais assez de pouvoir pour troubler la tranquillité de son âme.Je ne remarque en nous aucune chose qui nous puisse donner juste raison de nous estimer, à savoir l’usage de notre libre arbitre et l’emprise que nous avons sur nos volontés ; car il n’y a que les seules actions qui dépendent de ce libre arbitre pour les­quelles nous puissions avec raison être loués ou blâmés ; et il nous rend en quelque façon semblables à Dieu en nous faisant naître de nous-mêmes…

Ceux qui sont généreux en cette façon sont naturellement portés à faire de grandes choses, et toutefois à ne rien entreprendre dont ils ne se sentent capables, et parce qu ‘ils n ‘estiment rien de plus grand que de faire du bien aux autres hommes et de mépriser leur propre intérêt, pour ce sujet ils sont toujours parfaitement courtois, affables et officieux envers un chacun.

Et avec cela, ils sont entièrement maîtres de leurs passions, particulièrement des désirs, de la jalousie et de l’envie, à cause qu’il n’y a aucune chose dont l’acquisition ne dépende pas d’eux qu’ils pensent valoir assez pour méditer d’être beaucoup souhaité, et de la haine envers les hommes, à cause qu’ils les estiment tous, et de la peur à cause que la confiance qu ‘ils ont en leur vertu les assure, et enfin de la colère à cause que, n ‘estimant que fort peu toutes les choses qui dépen­dent d’autrui, jamais ils ne donnent tant d’avantage à leurs ennemis que de reconnaître qu ‘ils en sont offensés. »

 

René Descartes (1596-1650)

Sur les symboles (extrait)

« Les idées naissent des choses. La conscience de l’homme s’efforce d’attacher une si­gnification ou de fournir une identité à tout ce qui est extérieur à lui et en relation avec ses propres expériences. L’inconnu est un poids très lourd pour la pensée, même pour celle d’un être primitif. En conséquence, rien de ce qui demande de l’attention ou qui semble concerner en permanence notre existence n’est laissé, par nous, sans explication.

 

Ralph Maxwell LewisLorsque les causes naturelles ne peuvent pas être observées, d’autres sont imaginées par l’homme. Même le pri­mitif possède une explication pour chaque phénomène de son monde d’expériences. Il existe toutefois certains objets que nous percevons et qui, non seulement suggèrent à notre conscience leur nature propre, mais dépeignent également d’autres idées ou concepts que nous avons eus. En d’autres termes, de tels objets sont une représentation de quelque chose d’autre qu’eux-mêmes. Ces objets-là deviennent des symboles.

De ce fait, les lois sont des vérités cosmiques irrévocables. Elles sont immuables du point de vue de la conscience humaine. Le point important dont il faut se souvenir, en liaison avec le symbolisme mystique, et plus précisément en relation avec les symboles présentant un caractère mystique, c’est qu’une vérité perçue, comme par exemple une loi naturelle dé­couverte, crée dans notre conscience son propre symbole.

Le sens que nous percevons dans une loi de la nature est le symbole lui-même. Lorsque, dans notre pensée, jaillit comme un éclair l’impression de concevoir une loi ou une vérité cosmique, l’aspect que ce sens, cette compréhension, revêt dans notre conscience sous sa forme mentale, devient le symbole lui-même. Il est bien plus simple d’exprimer la vérité dont nous sommes conscients que tout au­tre symbole que nous pourrions, plus tard, concevoir ou désigner pour signifier la même chose.

 

Ralph Maxwell Lewis - Voyez le signe - livreIl n’y a donc rien qui puisse se substituer au véritable symbole mystique. Un symbole mystique est la plus haute forme de pensée de la loi cosmique elle-même. On peut dire qu ‘un symbole mystique est le reflet mental de la vérité cosmique que nous avons perçue. Nous ne pouvons discerner aucune vérité cosmique, sans, en même temps, engendrer dans notre conscience une image de cette vérité sous la forme d’un symbole. C’est pourquoi, je le ré­pète, nous ne pouvons substituer autre chose aux symboles mystiques, car tout signe que nous créons et qui ne vient pas spontanément à notre pensée, à partir de la perception de la vérité elle-même, n ‘est pas un symbole mystique, quel que soit le nom que nous lui donnons.

Les symboles mystiques sont éternels. Nous disons qu ‘ils sont éternels, parce qu ‘ils provien­nent de très anciennes vérités que l’homme primitif commença à saisir, et qui ont, pour l’homme actuel, la même signification qu’ils avaient jadis. Si chacun de nous, aujourd’hui, contemple ces vérités, vieilles comme le monde, les mêmes symboles se forment d’eux-mêmes dans sa conscience, ce qui montre vraiment qu’ils sont éternels. »

 

Ralph Maxwell Lewis (1904-1987) – Extrait de son livre « Voyez le signe. »