Le cycle de la lunaison et la Liberté

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La liberté pour l’individu, ne peut se référer qu’à sa capacité de répondre d’une façon autonome et non-déterminée aux pressions, aux défis et opportunités de la vie. Ces pressions et défis de la vie constituent le conditionnement particulier qui lui est imposé à sa naissance par l’hérédité et l’environnement. Le nouveau-né ne peut pas changer ce conditionnement? Il en est le produit ; il est né avec un ensemble de gènes, et dans une race, une famille, une culture, une classe définies. Tous ces facteurs conditionnent inévitablement sa personnalité : ils constituent sa nature. Mais ils ne déterminent pas la réponse qu’il leur fait parce qu’il y a en lui et au-delà de son organisme un facteur qui est quelque chose d’indéterminé : une étincelle de divinité. C’est dans cette étincelle de divinité que réside son potentiel de liberté. Cette liberté n’est que potentielle, car elle peut rester latente et inopérante ; c’est ce qui est le cas ordinairement sauf à certains moments cruciaux dans la vie d’une personne. Ces moments cruciaux, ou crises, sont des moments de décision.

 

La décision peut être prise par ce que nous appelons notre libre-arbitre, la volonté de ne pas nous conformer au passé (par exemple aux influence des héritées et celles de notre environnement) et au lieu de cela, d’introduire une nouvelle vision, un but nouveau ou une réalisation nouvelle. Mais dans bien des cas, lorsque arrive l’opportunité de prendre une telle décision, le pouvoir ancien et profondément enraciné de notre nature (de tout ce qui en nous est le passé de la race humaine… et le karma de notre âme individuelle) rend impossible ou au moins confuse et prise à contrecœur, la décision transformatrice.

Nous sommes alors déterminés par ce passé ; alors nous avons perdu ce pouvoir, donné par Dieu (peu importe le nom) de liberté individuelle. Nous retournons de nouveau à l’état prénatal de dépendance de la Mère, le terme Mère représentant tout ce qui nous retient dans l’état embryonnaire et nous lie : notre famille, la religion, la tradition, les standards de la classe sociale, la moralité conventionnelle, etc… Tout cela conditionne inévitablement notre réponse aux défis et opportunités de la vie.

La distinction entre les deux mots : conditionne et détermine, est capitale. Lorsque sa signification est réellement comprise, le conflit amer entre les deux écoles de pensée enseignant respectivement que l’homme dispose de son libre-arbitre ou bien que la détermination (ou le destin) régit toutes choses, n’a plus grand sens. Aucun homme n’est absolument libre, car le concept même d’une telle absolue liberté n’a réellement pas de signification ; mais chaque homme peut, à certains moments de décision cruciale, transformer jusqu’à un certain point ses conditions naturelles par une réponse créatrice qui n’est pas déterminée, et essentiellement impossible à prévoir jusqu’à ce qu’elle soit faite.

Source : le cycle de la lunaison par Dane Rudhyar