Pourquoi l’incarnation ? But ou simple effet ?

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Pourquoi l’incarnation ? But ou simple effet ?

 

Pourquoi l’Incarnation ? Nous pourrions en effet nous poser directement cette question. Autant, la réponse ressemblera à autre chose de très différent de ce à quoi nous pouvions nous attendre. En effet, quand on demande « pourquoi », au lieu de chercher une cause, nous recherchons un but. Nous avons donc tendance à trouver une explication plausible à notre présence sur Terre et pour se faire, nous chercherons surtout à trouver dans quel but nous sommes sur cette planète et « en incarnation », donc. Pour nous, raisons (pourquoi) et explications (parce que) doivent à tout prix faire partie de notre vie, cela au risque de réaliser, terrifiés, que nous ne savons rien ni ne maîtrisons rien du tout. Ce qui est généralement le cas.

 

Dès lors, le seul fait de nous questionner sur « les raisons logiques de l’incarnation », nous oblige du même coup à trouver, voire à inventer une ou plusieurs raisons légitimes. Il ne nous viendrait pas à l’idée, par exemple, que le fait d’être incarnés puisse être une incidence comme une autre, un effet secondaire. Pour nous, qui dit incarnation dit intention et donc, but présumé, car sinon, à quoi bon s’incarner ? C’est du moins le type de raisonnement couramment admis et ce, depuis bien longtemps. Un peu comme si nous demandions pourquoi la pluie, et que nous répondions « Pour arroser les plantes et les fleurs », prêtant ainsi à Dame Nature une intention qui relève uniquement de notre incapacité à percevoir les causes réelles ou les Noumènes, qui se cachent derrière les effets et les phénomènes.

 

Nous savons, bien sûr, pour quelles raisons exactes il pleut. Dans cet exemple, nous n’essayons pas d’expliquer le phénomène en nous basant uniquement sur nos observations et en cherchant à les faire coïncider avec nos processus mentaux les plus habituels et donc, aussi confortables que rassurants. De même que nous savons, désormais, que les éclairs, durant un orage, ne présument pas une quelconque colère des dieux. Pourtant, c’est exactement ce que pensaient les êtres vivants et conscients, à l’aube de l’humanité. Partant, et puisque le sujet de l’incarnation terrestre n’est pas universellement connu et interprété d’une manière égale par tous, nous pourrions imaginer que notre vision actuelle du sujet, ressemble à celle qu’avaient les premiers humains, au sujet de la pluie et des éclairs. Commencez-vous à comprendre où nous souhaitons vous amener, mentalement ?

 

Nous ne défendons pas une idée ou une quelconque croyance : nous nous basons seulement sur les faits. Si l’homme peut se tromper au cours de son évolution, et même si les erreurs commises alors tiennent compte de cette évolution, il y a fort à parier qu’en tout temps et tous lieux, il existe encore des hommes pour confondre un évènement poursuivant un but et relevant d’une volonté quelconque, avec le résultat naturel de forces impersonnelles qui interagissent sur des niveaux qui, pour le moment, échappent à notre compréhension.

À notre compréhension actuelle ! C’est actuellement que nous comprenons certaines choses ; c’est donc actuellement que nous devons en avoir bien d’autres à comprendre encore !

 

Voyons ce qu’enseigne la psy éso au sujet de l’incarnation terrestre. Selon cet enseignement plusieurs fois millénaire, puisque issu en droite ligne de la Voie de la Siddha (version laïque, 4000 ans avant J.-C.,) C’est une conscience individuelle non-incarnée et nommée « Soi Naturel » (ou Originel) qui produit le phénomène d’incarnation. Comment ? En essayant de comprendre « l’univers et les dieux » et donc, en cherchant surtout à se connaître elle-même, en tant qu’entité vivante et consciente, ayant quelques difficultés à se positionner par rapport à… A tout le reste de l’univers, pourrions-nous dire ici et pour simplifier. Or, que fait une personne qui s’interroge à son propre sujet ? Comment s’y prend-elle pour tenter de SE CONNAÎTRE mieux ? Réponse : elle explore la seule chose qui semble se trouver sous son nez : l’altérité.

 

Sous le vocable pratique d’altérité, nous plaçons évidemment les autres, certes, mais également les lieux et évènements divers. En somme, ce que nous nommons généralement « le Monde extérieur. » A ce stade de notre petite enquête, nous serions en droit de nous demander pourquoi venir sur Terre pour se connaître soi-même, attendu que de partout où nous sommes, nous pouvons nous étudier et donc, mieux nous apprendre. La première info cruciale offerte par l’enseignement de la psy éso se résume à ce que nous appelons « la Résistance à l’effort ». Un phénomène naturel et propre à la seule incarnation terrestre (ou physique), que certains continuent à appeler « l’Aspect Shaïtan » (Cela qui résiste à l’effort d’évolution, en gros.) C’est d’ailleurs de là que provient le mot « Satan », qui depuis ses débuts, a été mis à toutes les sauces plus ou moins relevées.

Il est parfois aussi question du Diabole (« Qui va dans un sens opposé à nos intérêts les plus immédiats ») qui est censé incarner toute force d’opposition auxquelles nous pourrions nous retrouver confrontés, lors d’une vie sur Terre.

 

Nous comprenons qu’au départ, ces termes issus qui de l’hébreu, de l’arabe ou du grec, possédaient un sens intelligent qui s’est lentement mais surement perdu, au fil des siècles. Bien que d’ici quelques décennies, bien peu seront ceux qui croiront encore en l’existence du Diable ou de Satan, du moins sous ces formes aussi archaïques que grotesques. Au départ, l’idée était simplement de souligner le fait que, sur Terre, il était difficile, pour ne pas dire mieux, d’obtenir tout et n’importe quoi sans efforts, et que même avec des efforts, il existait toujours quelque chose, homme ou évènement, venant compromettre nos buts, voire pour s’opposer carrément à notre volonté d’être humain.

 

Sur ce plan de conscience nommé « Terre » ou « Plan physique dense », il existe milles manières de rencontrer l’Adversité. Nous allons le résumer ainsi. Mais dans ce cas, une autre question apparaît : « Pourquoi, ailleurs c’est différent ? » Que dit la psy éso ? Elle répond ceci : « En effet, la Terre est le seul lieu de l’univers phénoménal où tout et n’importe quoi peut s’opposer à notre volonté et à nos désirs. Ailleurs, il n’existe aucune forme d’adversité, cela parce que Soi et Tout-Puissant et que rien ne peut s’opposer à sa volonté qui demeure en tout temps et en tous lieux, Souveraine. Sauf sur Terre ! » Voilà qui ne laisse pas de nous surprendre, n’est-ce pas ? Ainsi, la terre serait un lieu privilégié, voire unique ? Ce qui expliquerait « son But ou sa Mission », peut-être ? Rien n’est moins certain !

 

N’allons pas trop vite en besogne et ne recommençons pas à prêter à la Grande Vie des intentions qui sont typiquement humaines. Contentons-nous d’avancer prudemment et avec quelque chose ressemblant à de la logique, si possible. Nous savons, pour le moment et en guise de prémisses ou de matériel mental, que la Terre offre un cadre particulier à la conscience : sur cette densité spirituelle, la conscience ne semble pas régner en maître incontesté, bien au contraire ! Il y aurait… Disons « des forces contraires » capables de s’opposer à n’importe quelle volonté. Mais au fait… De s’opposer à la volonté de… Qui ? Ou de quoi ? Puisque nous sommes partis du Soi Naturel et « avant incarnation », il nous est proposé de partir du principe logique que c’est le Soi qui va expérimenter cette force de Résistance à l’effort et donc, d’opposition formelle.

Puisque c’est bien « dans la forme » (incarnation) que se manifeste cette force contrariante, et nulle part ailleurs, comme nous l’avons précisé plus haut. Reste à définir si c’est bien le Soi Naturel qui choisit de « descendre » sur Terre et donc, de s’incarner, ou si nous sommes en fait en présence d’un phénomène naturel au sujet duquel le simple quidam n’a aucune information. En effet, ces sujets relèvent du plus pur ésotérisme, voire de la Métaphysique, si l’on préfère ce terme, mais ne relèvent certainement pas des préoccupations majeures de monsieur et madame Tout-le-monde !

 

Sur son propre plan, le Soi est Souverain, a-t-on précisé en amont. Comprenez par-là que de ce seul fait, rien ne s’oppose à sa volonté ou à ses désirs et donc, RIEN ne vient contrarier ni même étayer ses réflexions. Plus sobrement, lorsque le Soi se questionne, il initialise une sorte de processus de Méditation profonde dans laquelle… Il se retrouve seul ! Seul et isolé de Tout le reste ! Il est donc difficile pour lui de penser sans s’isoler, voire sans dresser, autour de lui, des barrières mentales infranchissables, du moins par ceux qui ne partagent pas les mêmes réflexions que lui. Hélas, ceux qui partagent ses réflexions, partagent surtout ses questionnements ! Autant demander à un aveugle de conduire un autre aveugle ! La Loi en présence (concernée) est assez extraordinaire, cela dit. Elle indique que « penser intériorise, dynamise la pensée, mais ralentit la fréquence vibratoire de l’esprit impliqué dans le processus de créativité mentale. »

En gros, cela signifie que lorsque le Soi se met à penser assez fort à quelque chose, il produit en sa propre conscience un phénomène de « retournement » qui offre vie, force et durée à sa pensée et, surtout, lui procure un certain degré de « densité mentale » (et non pas physique.) Tout est fait d’esprit et seulement d’esprit ! le seul fait de penser produit donc des phénomènes mentaux que nous préférons nommer « Création Continue. »

 

Lorsque le Soi s’interroge, il tombe pour ainsi dire en méditation profonde et DONNE NAISSANCE à des formes mentales qui, par la suite, vont pouvoir vivre leur propre vie et se former un « destin » qui soit le leur. Un peu comme si les processus mentaux d’un Soi Naturel donnaient naissance à… A l’incarnation humaine ! Au départ, l’idée-germe, c’est-à-dire le sujet principal faisant l’objet de l’attention mentale d’un Soi Naturel (son questionnement, donc), se scinde en deux pôles opposés mais complémentaires qui n’auront qu’un seul but : se rejoindre puis s’unir. Du moins, c’est ce qu’ils tenteront de faire, même si c’est très loin d’être gagné ! En somme, le Soi engendre, en esprit et dans son mental, une forme d’attraction amoureuse qui sera, durant le temps d’une seule et même vie, le principal leitmotiv de la personnalité ainsi créée. Un leitmotiv qui restera, la plupart du temps, INCONSCIENT, et qui se contentera de POUSSER cette personne vers des gens et des expériences diverses permettant de favoriser le rapprochement aimant des deux polarités séparées durant le processus de « la naissance. »

 

De notre point de vue très limité, et pour cause, nous croyons assister à la naissance d’un enfant, sur Terre. En réalité, nous voyons naître les prémisses d’une Quête amoureuse qui ne se terminera qu’à la transition (mort) du véhicule d’expression physique (corps) de cette idée-germe que nous, nous appelons « une personnalité humaine. » Pour essayer de mieux comprendre, faisons appel à notre imagination. Imaginez, donc, que chaque fois que vous pensez très fort à une chose qui « vous travaille » (intéresse, perturbe ou interpelle), vous tombiez dans un profond sommeil peuplé de rêves étranges, sur lesquels vous n’avez aucune prise, aucun pouvoir, si ce n’est celui de suivre et donc, de subir plus ou moins son déroulement.

Dans ces rêves, vous rencontrez des tas de gens, vivez des milliers d’expériences toutes aussi différentes qu’enrichissantes, mais jamais vous n’avez le pouvoir d’intervention réelle, c’est-à-dire que vous n’avez aucun contrôle sur le déroulement du contenu formel de ces rêves. Tandis que vous rêvez ainsi, vous n’avez que deux choix, deux options, dirons-nous.

 

Le premier choix/option est de penser que vous êtes le jouet de forces obscures qui vous dépassent et dont vous n’êtes qu’une victime. La seconde option vous offre comme choix d’accepter le rôle de Témoin, de simple observateur, qui prend conscience de tout ce qui se passe dans ses rêves, sans pour autant se croire concerné par (ou impliqué dans) tout ce qui se produit autour de lui. Il est un fait que nous sommes tous « missionnés ». En clair, nous ne sommes pas là pour rien : nous poursuivons tous un But extraordinaire, car vraiment pas facile à atteindre, et qui consiste à « joindre l’autre polarité. »

Voyez cela comme deux petits aimants qui s’approchent l’un de l’autre et s’attirent mutuellement, ceci jusqu’à se coller l’un à l’autre. En nous se trouve un couple d’opposés complémentaires qui ne demandent qu’à s’unir et qui cherchent à tout prix à le faire, notre vie durant. Bien sûr, très peu y arrivent, c’est un fait. De même que très peu de nos questions existentielles, trouvent une réponse qui puisse nous satisfaire pleinement.

 

Ainsi, et pour conclure, nous pourrions dire que nous ne venons pas sur terre pour… Mais… Parce que ! Notre mission ne consiste pas à nous incarner : c’est quelque chose d’autre que nous qui nous incarne, si nous pouvons l’exprimer ainsi. A l’évidence, le bébé n’est pas capable de « souhaiter naître », et encore moins de se faire naître par ses propres moyens ! C’est la Nature qui s’en charge pour lui et à sa place. L’incarnation est le résultat d’un processus méditatif qui permet à un Soi naturel d’abaisser la fréquence de son esprit, afin de rendre objectivable (palpable) quelques-unes de ses questions les plus existentielles.

Par exemple, si le Soi Naturel veut savoir ce qu’il pourrait bien faire de sa vie, de son temps et de ses capacités immenses, cette simple réflexion va créer, de toutes pièces, ce que nous appelons « une vie humaine dans la chair. » Mais le Soi ne « fait » rien volontairement : lui aussi « est agi », il n’agit pas vraiment, puisque c’est inconsciemment qu’il produit le phénomène de l’incarnation. En assumant ses questions, il assume du même coup une certaine forme de « paternité spirituelle. » Mais le Soi Naturel ne « se produit » pas : il produit seulement des formes-pensées qui vivront désormais leur propre vie mais dont il conservera toutefois un certain degré de responsabilité.

Sauf si son rejeton terrestre réussit à s’affranchir de cette forme d’esclavage spirituel qui consiste à ne vivre que SELON ce qui a été précédemment pensée par tout autre que le « moi » humain, investi dans la cette expérience plus ou moins agréable de la chair.

 

Il est bien spécifié que le Soi ne « perd » rien en laissant ses idées-germes « prendre corps dans son mental créateur. » Ce n’est pas lui qui s’incarne, ni même « une partie de lui », mais son esprit qui « incarne » (donne forme et vitalité) à de processus mentaux jugés très importants. Comme le disent d’ailleurs les Rosicruciens, l’homme est un vivant point d’interrogation ! Il incarne une question et, en même temps, il incarne la réponse à cette même question.

Mais il ne joue pas vraiment les deux rôles à la fois : c’est deux parties, en lui, apparemment distinctes, qui incarnent les deux polarités de l’idée-germe de base (l’Atome-Germe du cœur.) L’une des deux polarités, nous la nommons « le moi humain. » Quant à l’autre, qui est plus ou moins virtuelle, nous l’appelons « le Soi. »

Si la personne physique ou terrestre réussit à répondre à l’interrogation qu’elle incarne, elle se transforme alors en « Réponse » et devient, à son tour, un être vivant et conscient complet, une individualité, autrement dit, un Soi et à son tour.

 

Dès lors, l’individu est libre de se questionner à volonté et de se fournir à lui-même les réponses qui lui conviennent le mieux. Du moins durant le laps de temps d’une vie humaine terrestre. Car ensuite, le cycle recommence mais avec un nouveau Soi Naturel, qui n’est rien d’autre que notre ancienne personnalité terrestre, devenue un Soi à son tour et qui, n’étant plus dans la chair, reproduira le cycle infini des « questions-Réponses », des couples d’amoureux épris l’un de l’autre et fondant d’amour inassouvi, l’un pour l’autre.

Certes la psy éso ainsi que la Voie de la Siddha se veulent bien plus précises sur ce sujet qui, ici, n’a été que vaguement effleuré. Mais ce sujet est si subtil et complexe, qu’il faut environ trois ou quatre années d’étude pour en comprendre l’essentiel. Et comme nous n’avons pas quatre années sous la main à nous consacrer mutuellement, nous mettront ici un terme à ce Dossier conséquent.

 

Serge Baccino