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Supprimer le moi ou l’ego

Supprimer le moi ou l’ego ?

 

 

Dans certaines traditions anciennes mais jamais réactualisées, on trouve une idée assez étrange que depuis notre époque linéaire, plus personne ou presque n’a envie de cautionner. Il est par exemple question de mettre un terme définitif à certains aspects de notre être global. Nous y reviendrons plus tard. Nous comprenons, de nos jours, que tout ce qui est, possède un sens, un but ou au moins une fonction. Nous n’aimons pas certains animaux considérés comme étant des « nuisibles » et pourtant, une partie de nous conçoit cette idée qu’ils puissent avoir un rôle important à jouer dans l’écosystème, dans l’économie de la vie, comme on dit aussi.

En supprimant un de ces « nuisibles », nous risquons fort de nous retrouver rapidement envahis par d’autres supposés « nuisibles » dont les précédents étaient en fait les prédateurs naturels. Des prédateurs ayant pour rôle important de réguler le nombre des seconds. La Nature semble d’ailleurs fonctionner par groupes d’antinomiques, tels que le loup et le chevreuil, par exemple. Si on supprime les loups ou d’autres prédateurs/régulateurs naturels, il faudra inventer… La chasse !

 

Il en va de même pour ce que d’aucuns nomment encore « l’ego » alors qu’ils devraient plutôt le nommer le « moi » humain, par exemple, puisque cette partie de notre être global est justement celle qui se rapporte et se réfère uniquement à nos Mémoires, à un historique relatif à notre expérience humaine et personnelle. Tandis que l’ego est issu du mot latin signifiant « Je ». Le véritable ésotérisme ne saurait commettre une si grosse bourde, consistant à confondre le « Je  » (ou Ego, avec un grand « E ») avec cette partie transitoire, car toujours mouvante voire évolutive de l’être. Si le « moi » est censé « bouger » sans cesse, se transformer, évoluer, le Soi (ou Ego) se rapportant à la Conscience Une et indivisible, ne saurait être autre chose que ce qu’il est déjà, dans l’instant même, éternellement égal.

 

Si vous préférez, ce qui a « évolué » en vous et depuis votre naissance, ce n’est certes pas votre conscience, qui est invariable, mais votre « moi ». Ce « moi » qui consiste, vous l’aurez compris, en votre identité terrestre ou humaine. Identité qui peut s’enrichir et qui, de ce fait, n’est jamais terminée ou complète. Et encore moins définitive ! Le moindre problème est capable d’affecter le « moi », de le perturber. Mais rien n’est capable de perturber le Soi, ou « Ego » qui demeure toujours fidèle à lui-même, contrairement au « moi » qui se construit sans cesse. C’est ce « moi » qui a des prises de conscience et c’est aussi lui qui, tôt ou tard, accède à ce que l’on nomme l’Illumination.

(Nota : d’où l’intérêt de se nettoyer avant d’être illuminé !)

Si c’était notre Conscience d’être, nous ne pourrions pas, jamais, être Illuminés, car la Conscience l’est déjà, complètement et définitivement. Il semblerait que ce soit la psychologie moderne qui ait foutu la panique dans ce type de dénomination arbitraire, certes, mais fort utile pour s’y retrouver. Écrire Ego avec un petit « e » revient à faire allusion à une forme secondaire ou inférieure du « Je ». Autant se référer alors à un « petit christ » !

 

Or, le « Je » (Ego) n’a absolument rien de secondaire ou d’inférieur. Il est regrettable qu’à notre époque les gens se servent des mots sans plus aucun respect de leur sens premier, pour leur étymologie. Les psy éso font grand cas de la chose et s’appliquent à redonner aux mots et aux noms leurs Lettres de Noblesse. Ou l’on use du Français originel propre à l’ésotérisme, ou alors on le fait évoluer, cela au risque de s’y perdre soi-même. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à cause, bien qu’en partie, d’un mauvais emploi du sens premier des mots, qui pour réussir à nous entendre, devrait au moins être définitif. La Tour de Babel n’est pas qu’une simple allégorie ! Nous la vivons sans cesse du simple fait de ne plus nous comprendre. Le fait que ceux qui se prétendent aptes à traiter de spiritualité ou pire, de connaissance pure, aient surtout besoin de reconnaissance et de célébrité, n’arrange guère les choses !

 

Dès qu’une « découverte » est faite, entendez par là, dès qu’un homme de notre époque redécouvre ce qui était connu par les ésotéristes d’antan et depuis des millénaires, il se précipite pour y donner son nom ! Preuve s’il en est que le but n’est pas de « faire avancer la science » ou même « la connaissance initiatique », mais de porter aux nues le « moi » perturbé et toujours plus en souffrance, d’une humanité qui s’évertue à tout ramener à elle, alors que Tout y est déjà inclus. Celui qui a compris ces choses mettra toujours le savoir en avant et se tiendra tranquillement derrière, plus soucieux d’être « oublié » que plébiscité. Mais les gens sont devenus si traumatisés à force de ne pas avoir réussi à être, qu’ils ne cherchent qu’à glorifier une chose qui l’est déjà mais dont ils ignorent tout. Le Soi ou Ego, c’est-à-dire ce que nous sommes vraiment, est déjà bien plus que Glorieux, vous ne pouvez le croire !

Par contre, la partie qui est présentement impliquée dans l’Aventure Humaine, que les psy éso préfèrent nommer « le moi humain » (ou le « moi »), se rapporte quant à lui à la somme des expériences rencontrées par la Soi-Conscience dans la matière et par le biais d’un corps de chair. La Soi-Conscience, voyez-la comme Tout et Rien à la fois, comme de la conscience servant à « conscientiser » (rendre conscient) une expérience quelconque qui, sans elle, ne serait ni vécue, ni même rendue consciente en une quelconque mesure.

 

Nous pourrions dire que chaque être humain est accompagné d’une Conscience de Soi dont le seul but est d’être le Témoin Silencieux de tout ce qui sera vécu et expérimenté en une vie terrestre. C’est grâce à la Présence discrète mais omniprésente de la Conscience Unique – la même pour tous – que chacun de nous peut avoir conscience de son vécu et transformer de simples expériences linéaires en de la mémoire. Les psy éso nomment « les Mémoires » ce qui résulte de cette interaction entre la Conscience Unique en l’homme et l’expérimentation directe de la vie terrestre dans un corps de chair. Et ces Mémoires qui résultent de ce vécu journalier et sur des années durant, se transforment peu à peu en un « moi », en cette capacité de ramener à soi la somme de ces expériences. Le « moi » devient donc une forme secondaire de conscience, certes, mais une forme qui demeure uniquement relative au vécu terrestre d’une seule personnification.

 

C’est ce même vécu terrestre ou « moi » ou « Mémoires vivantes » que nous appelons parfois « âme humaine. » L’âme, c’est ce qui nous anime, n’est-ce pas ? C’est cela sa véritable et unique définition, merci de vous en souvenir à l’avenir. Mais… Qu’est-ce qui nous anime ? Autrement dit et si on prend l’expression à la Lettre, qu’est-ce qui nous rend ainsi vivant ? Réponse : la somme de nos pensées et des émotions qui en résultent nécessairement (on parle alors d’émotions connexes ou reliées.) Nos processus mentaux (pensées) et nos états d’être (sentiments, émotions, perceptions) sont ce qui nous rend « vivants » ? Mais oui, quoi d’autre, sinon ? Et notre conscience ? Il n’y a pas de « notre » conscience : il y a LA CONSCIENCE, une seule et même pour tous, uniformément répartis en chacun des « véhicules » (corps) animés par des Mémoires animiques.

 

Ainsi, nous comprenons que le « moi » humain est en réalité la somme de nos Mémoires qui elles, sont vivantes, tandis que la Conscience unique nous permet d’être tous conscients. Mais pas « à parts égales », comme nous allons le voir, au cas où nous ne l’aurions pas encore remarqué. Question : Pourquoi ne serions-nous pas tous conscients à parts égales ? Réponse : Parce que nous ne sommes pas tous « animés » de la même manière, par les mêmes schémas mentaux et que, de ce fait, n’étant pas tous conditionnés d’une manière unique, nous ne sommes pas tous conscients de la même façon ni à un même degré. Certaines mémoires sont débilitantes au possible, tandis que d’autres nous coupent carrément de notre Véritable Nature (la Soi-Conscience Universelle.)

Les Mémoires, c’est ce que nous avons vécu et qui persistent dans notre souvenir ? Non, hélas ! S’il s’agissait pour l’homme de ne retenir que le vécu réel ou immédiat, nous serions tous de très Grands Êtres ! En fait, nous ne retenons de ce que nous vivons, que ce que nous sommes capables de retenir de ce même vécu ! Et nous ne retenons que ce que nous comprenons ! Ce qui est très différent. C’est un peu comme se demander si nous comprenons bien tout ce que les autres nous disent, ou si nous comprenons plutôt ce que nous pouvons comprendre de ce qu’ils nous disent ! Vous captez la subtile différence ? Si oui, vous voilà déjà armés d’un solide savoir ésotérique ou psychologique, ce qui revient au même.

 

Ainsi, le « moi » ou « les Mémoires », c’est la même chose. Et comme nous comprenons tous à notre façon ce que pourtant, nous semblons tous vivre, simultanément, les « moi » diffèrent autant que diffèrent les Mémoires qui, pour ne pas l’oublier, consistent non pas à la somme réelle de notre vécu, mais au peu que nous avons compris puis retenu de ce même vécu. Il est d’importance d’insister même lourdement sur ce « léger détail » ! Reste à définir où se « stockent » ces Mémoires. Sont-elles dans le corps de chair, tandis que nous vivons ce que nous sommes bien obligés d’appeler « l’expérience terrestre » ? Évidemment ! Où voulez-vous qu’elles soient, sachant que c’est ce corps-là, « notre » corps physique, qui a rencontré toutes les expériences accessibles à la chair ! Pour ceux habitués aux articles et dossiers de ce blog, les Mémoires sont « cellularisées », c’est-à-dire qu’elles sont « engrammées » (gravées) dans chacune de nos cellules.

 

Le subconscient étant la somme de l’intelligence de toutes les cellules de notre corps, nous pouvons donc en conclure que c’est la subconscience qui se fait fort de conserver les Mémoires et, surtout, de les « restituer » à la moindre occasion de le faire. Raison pour laquelle la femme trompée à de nombreuses reprises, se montrera automatiquement suspicieuse lorsqu’un homme fera mine de la séduire. C’est d’ailleurs le subconscient qui a pour fonction principale (mais non unique) de gérer la somme de nos automatismes. Aussi bien ceux relatifs à notre physiologie (respiration, rythme cardiaque, etc.,) que ceux concernant notre personnalité et sa modalité d’expression la plus directe : notre caractère !

 

Notre caractère dépend essentiellement de certains réflexes mentaux relatifs à tout ce qui a été engrammé durant la période allant de la prime enfance à nos jours. Autant dire que nous sommes devenus, à force, des robots de chair bien plus que de véritables êtres humains ! Nous sommes conscients, certes, mais seulement au travers de nos conditionnements mentaux et de nos réactions émotionnelles. Si vous ne l’aviez pas encore compris ainsi, je suis désolé de devoir vous l’apprendre aussi brutalement ! Ceux qui se croient « libres » et qui sont fiers de l’être, sont surtout libres de s’exprimer à concurrence de leurs conditionnements mentaux ! Autant dire que leur liberté ressemble plus à de la « conditionnelle » qu’à une véritable relaxe, comme on le dit sans doute encore dans les milieux policiers.

Du coup, la femme qui prétend choisir librement de vivre seule, choisit en fait de se ranger sous la tutelle de ses conditionnements mentaux, à savoir de ses Mémoires ou de son « moi », ce qui revient au même. La peur de revivre les mêmes choses nous privent seulement de vivre, pas de ces choses !

 

Mais nous faisions allusion, au tout début de ce Dossier sur le « moi » ou « l’ego », de l’erreur qui consisterait à supprimer, sans discernement aucun, tous les animaux de cette planète considérés comme étant « nuisibles » à l’homme (ou du moins, selon ce qu’il a pu devenir comme homme.) D’anciennes traditions, affirmions-nous également, proposaient encore et toujours, des idées assez étranges. L’une d’entre elles et qui me semble être la plus dangereuse de toutes, est que l’homme qui désire être libre et éclairé, doit « tuer son ego ». Comprendre qu’il doit supprimer cette partie pourtant de lui, qui est censée l’empêcher, justement, d’être vraiment lui. Si nous passons rapidement sur l’ineptie apparente d’une telle version et si, au contraire, nous cherchons à en comprendre le sens premier et réel, que nous est-il proposé vraiment ?

 

Il nous est conseillé de supprimer carrément la partie de notre être global qui semble être « en souffrance » et qui nous obligerait ainsi à souffrir « nous » aussi. Mais posons tout de suite les bonnes questions, si vous le voulez bien ! Tout d’abord, qui est ce « nous » qui est censé souffrir à cause de l’ego ? Serait-ce la seule chose qui soit vraiment, j’ai nommé la Conscience Une et indivisible ?

Dans ce cas, il y a méprise pour le moins, car la Conscience ne saurait expérimenter la souffrance autrement qu’en étant le témoin détaché de cette souffrance se produisant en une partie de l’entité humaine. Si ce « nous » représente ceux qui participent à l’aventure humaine, alors il est question de nous supprimer nous-mêmes ! Ce qui pourrait s’avérer fâcheux.

 

Car cela qui est en train d’expérimenter la Vie, le Mouvement et l’être, comme disaient les Anciens, c’est justement ce « moi » humain ou cet « ego » pour ceux qui tiennent à tout prix à demeurer des « petits je » leur vie durant, tout en se défiant d’eux. La question à cent mille euros est donc : « Peut-on tuer ou supprimer  le « moi » ou ego ? » Sachant que pour l’instant du moins, la plupart des êtres humains SE RÉSUMENT à ce « moi » ou à cet ego, il me semble inutile de répondre à cette inquiétante question ! Mais essayons plutôt de trouver une raison humaine suffisante pour engendrer une telle idée. Quel est le but, en fin de compte ? Si c’est de se débarrasser de ce qui nous limite, cela peut devenir compréhensible. Mais si le but est de supprimer la partie de nous qui n’est pas à notre convenance, alors l’action envisagée (tuer le « moi ») est quelque peu exagérée.

 

Il est clair que les anciens mystiques avec presque tous peurs de leur nature humaine. Ils faisaient d’ailleurs tout leur possible pour l’éluder, la nier, voire la refiler aimablement aux autres (projection), les « ignorants » nommés alors « les vulgaires » ou encore, « les profanes. » Mais aucun d’eux n’a réussi, depuis, à se débarrasser de son « vieil homme ». Surtout pas ceux qui tentaient régulièrement de le zigouiller, voire de l’enterrer vivant, s’ils avaient pu le faire ! Mais comment enterrer le « moi » sans s’enterrer soi-même ? Puisque nous sommes devenus la somme de ce que nous avons vécu et qui nous a profondément marqués, si sous prétexte de souffrance, nous essayons de nier ce que nous sommes devenus sans le vouloir, nous ne pouvons, au mieux, que réussir à nous nier nous-mêmes ! Comprenez-vous l’idée ? Espérons !

Alors quoi ? Que nous faut-il faire pour nous sortir de ce mauvais pas ? La réponse est évidente ! Et elle se décline en trois temps seulement.

  1. Premier temps : Nous devons accepter d’être ce que nous sommes ! Pourquoi ? Parce qu’on ne peut « quitter » ou « faire cesser » ce que nous refusons d’atteindre ou d’incarner et ce que nous n’avons même pas commencé à faire ! Soyons tout d’abord ce que nous désirons ne plus être, puis devenons autre chose ensuite. Question de bon sens, non ?
  2. Second temps: Si je suis ce que je réprouve en moi, alors je ne pourrai jamais évoluer ! Mais si je puis voir et critiquer cette partie de moi, c’est qu’elle n’est pas moi mais quelque chose qui est en moi. Ce n’est donc pas le « moi » qui est le problème, mais certaines parties le composant et qui ne sont pas « moi » ni même « pour moi » (à mon bénéfice ou avantage.)
  3. Troisième et dernier temps: Si je puis voir et donc, me distinguer de ce que je réprouve et qui est en moi, c’est donc parce que ce « moi » possède deux polarités, deux versions. Et celle qui critique l’autre est nécessairement la bonne, celle qui a raison. Et si je me trompe, la souffrance ne cessera pas mais augmentera d’autant. Alors je pourrai changer de positionnement mental et cesser de condamner ce qui est censé me faire vivre heureux et plus en paix.

 

Avec ces trois temps, cette nouvelle forme de prise de conscience, nous comprenons que nous ne sommes pas obligés de brûler notre maison chaque fois qu’elle nous semble en désordre et couverte de poussière. Nous pouvons la nettoyer et la remettre en ordre.  Alors pourquoi ne pas le faire en ce qui concerne tous ces aspects de notre « moi » qui nous paraissent négatifs ou « indignes de nous » ? Pourquoi jeter le bébé avec l’eau du bain, une fois qu’il n’est plus sale ? Que risquons-nous ? De nous tromper ? La belle affaire que voilà ! Et de nous tromper combien de fois, puisque nous avons une chance sur deux, dans tous les cas ?

 

Pour en terminer, et pour répondre par avance aux quelques petits malins qui auraient lu les dernières lignes avec plus d’intérêt et donc, d’attention que les autres, qui sans doute savent déjà tout ce qu’il y a à savoir (prouuut !) je prendrai le temps d’écrire quelques lignes de plus (bien fait pour les autres qui se languissaient d’aller pisser !) Il est écrit, plus haut :

« Si je puis voir et donc, me distinguer de ce que je réprouve et qui est en moi, c’est donc parce que ce « moi » possède deux polarités, deux versions. »

Voilà qui est peut-être nouveau pour beaucoup mais qui peut aussi un peu effrayer, non ? Faut voir ! Si le « moi » possède deux polarités – ce que les gens ignorent presque tous – ce serait donc une de ces deux polarités qui consisterait non pas seulement à la solution de tous nos problèmes mais de plus, en « ce que nous sommes vraiment » ? Mais oui, parfaitement !

 

Du moins elle sera « vous », ce que vous êtes vraiment et pour le moment, aussi longtemps que vous ne réussirez pas à vous IDENTIFIER à la Soi-Conscience Universelle. À savoir, à la Seule Conscience qui soit et qui se partage, sans se fragmenter pour autant, entre tous les êtres vivants et conscients. Ah ! Ouf ! Nous avons cru, un instant, que vous nous affirmiez que nous n’étions QUE cette seconde partie de notre « moi » et que nous étions condamnés, l’éternité durant, qu’à n’être ce même « moi » !

 

Eh bien, disons que votre peur, qui n’avait pas lieu d’être, ne vous a pas induits en erreur ! C’est bien ce que je voulais dire : vous serez TOUJOURS ce « moi », qui évoluera, certes, mais jamais au point d’atteindre le Soi Suprême, la Conscience Unique et sans second ! Nous ne deviendrons jamais le Soi-Conscient Universel ? Eh bien non, assurément ! Mais pourquoi ? Parce que, simplement, et comme mentionné plus haut, la Soi-Conscience Universelle est Une et… Sans second ! Ou si vous préférez, la place est déjà prise, OK ? Ah merde ! Comme vous dites, oui !

 

Mais n’est-il pas question de devenir un Soi, un individu ? Mais oui, bien sûr ! Et les deux choses ne sont en rien incompatibles ou paradoxales ! N’oubliez pas que le « moi » est avant tout, en plus d’un simple mot, une tentative modeste pour essayer de faire passer des concepts qui n’ont encore aucune correspondance dans l’esprit des gens de notre époque moderne. Ces gens doivent encore trouver en eux, la force de réapprendre à penser et à imaginer par eux-mêmes et pas seulement en fonction de cette liberté conditionnée que leur laissent les Mémoires qui sévissent en chacun d’eux, comme en chacun de nous. Du moins au départ.

 

Un Soi, ou une individualité, c’est quoi, finalement ? C’est un être vivant et conscient qui n’est plus déchiré intérieurement, qui n’est plus en guerre contre une partie de lui-même et donc, contre le reste de l’humanité. En fait, il a compris que cette fameuse « partie de lui-même », n’était ni à lui ni même « pour lui » : alors, il a supprimé tout ce qui, en son « moi », n’était pas POUR ce « moi ». Dès lors et pour marquer le coup, pour tenter de différencier un « moi » libéré du « non-soi » (programmes mentaux hérités) d’un autre qui ne l’est pas encore, les psy éso nomment « moi » la personnalité encore encline à se faire du mal toute seule et « Soi » ou « individu », qui est désormais apte à se rendre heureux et à choisir toujours la paix, de préférence à la guerre, que ce soit « dedans » ou bien « dehors » et avec les autres.

À présent, je vous laisse le temps de méditer et, éventuellement, de digérer tout ou partie de cet article.

 

Serge Baccino

Les Mémoires du moi

Les Mémoires du moi

 

Quoique que nous soyons ou croyions être, ce que nous exprimons de ce que nous croyons être est de la mémoire pure. Nous sommes nos Mémoires, en somme. Quoique nous croyions faire, et surtout si nous croyons le faire « librement », l’ensemble de nos actes se résume à nos Mémoires. Ce sont ces Mémoires qui agissent selon ce qu’elles récitent ou égrènent sans cesse, et ce sont donc elles qui sont libres de s’exprimer, pas nous. Pour qu’il y ait liberté d’être, encore faut-il qu’il y ait, au préalable, un être qui Soit ! S’il y a un être conscient, alors il peut devenir tout ce qu’il veut. Or, que sommes-nous d’autre que de simples idées et réactions émotives, compactées et référencées, classées et donc, mémorisées ? Nous ressemblons plus à un robot de chair qu’à un véritable être humain digne de ce nom !

 

Mais la chose est-elle obligatoire ? Pouvons-nous être autre chose que la somme de tout ce qui a été retenu de tout ce qui a déjà été vécu par ce corps de chair ? Bien sûr ! Nous pouvons ne plus être « choisi » mais CHOISIR enfin ! Comment ? Rien de plus simple. Prenons un exemple : vous sentez que vous allez vous énerver ? Alors ne luttez surtout pas contre cette émotion puissante (vous perdriez) mais remplacez la pensée mémorisée et à l’origine de cette réaction émotive, par une pensée contraire ! Par exemple, observez les mouvances de votre propre esprit qui, pour le moment du moins, ne vous est pas « propre », justement (ne vous appartient pas encore) puis définissez, d’une manière générale, l’état d’esprit qui préside à cette réaction mémorielle. Pour y parvenir, vous devrez sans doute « sacrifier » deux ou trois colères de plus qui, pour une fois, ne seront pas inutiles mais déterminantes pour vos changements futurs.

 

Par exemple, vous êtes sur la route et vous voyez une personne se conduire et donc, conduire son véhicule, d’une manière dangereuse pour les autres usagers. Et là, vous sentez une colère monter en vous que vous connaissez bien, hélas ! Cette colère est issue d’une simple idée enregistrée, qui se reproduit à chaque fois que vous vous retrouvez confrontés à une expérience semblable. Oubliez l’émotion, qui n’est qu’une simple résultante énergétique, allez directement à l’idée directrice qui se cache derrière elle et se protège de la conscience, de ce que vous êtes depuis toujours sans même le réaliser, en fait. Que pourrait-bien dire cette idée ? Vous n’avez même pas besoin d’en connaître les contours exacts : les contours généraux suffiront amplement, comme vous allez très vite le constater.

 

Essayez d’imaginer… Une personne, sous votre nez, se conduit mal ! Cela ne vous rappelle-t-il rien ? Non ? Vraiment ? Quand vous n’étiez encore qu’un enfant ? Mais ce n’est pas grave, vous n’avez pas besoin de remonter si loin dans les Mémoires : vous avez juste besoin de VIDER ces Mémoires, de vous en débarrasser au plus vite et d’une manière définitive, d’accord ? Alors nous pouvons poursuivre. Cette personne se conduit mal et sa façon de conduire s’en ressent ! Vous savez, au fond de vous, que vous voyez les choses « dans le bon sens ». La personne se conduit mal, en société et avec ses proches, du coup, elle ne peut pas faire autrement que mal conduire sa voiture. Et ce ne peut être l’inverse qui soit vrai. Le fait de mal conduire une auto ne peut pas impliquer une mauvaise conduite sociale. Vous savez aussi que les gens se conduisent mal, envers les autres, mais que ça ne se voit vraiment que lorsqu’ils montent en voiture puis « partagent » (ou si peu) la route avec les autres usagers.

 

Vous avez donc déjà de précieux indices : ce qui vous énerve est de voir que des personnes se conduisent mal en voiture mais sont assez hypocrites et lâches pour le cacher en société. Ils ne l’avouent inconsciemment que sur la route et vous êtes parmi quelques rares à l’avoir remarqué. Ce qui vous énerve, ce n’est donc pas le fait que d’autres conducteurs d’autos conduisent mal mais le fait d’être confronté à une réalité que vous préfèreriez ignorer, car elle vous renvoie à des EFFORTS que vous entretenez, inconsciemment, pour tente de COMPENSER l’irresponsabilité et le manque d’évolution réelle de nombreux autres, que vous croyez être obligés de fréquenter et donc, de « croiser sur les routes de la vie ». C’est cela qui est mémorisé en vous et à votre insu (subconscient) et nous pourrions le résumer ainsi :

« Je vais devoir encore me farcir, et sans doute ma vie durant, des gens qui ne font jamais aucun efforts pour vivre en société et qui comptent sur les plus cons qui eux, font des efforts pour dix, voire pour cent ! »

 

Franchement, à partir de telles Mémoires récurrentes, qui ne pèterait pas un câble à la moindre occasion ? Et tout cela pourquoi ? Parce que, sans aucun doute, tandis que vous étiez encore très jeune et méritiez d’être insouciant, un abruti d’adulte, qui l’était si peu, a tenté puis a réussi à vous responsabiliser ! Comprenez par-là qu’il a réussi surtout à vous transmettre ses programmations mentales, sans doute dans l’espoir très immature de s’en débarrasser, de trouver un autre pigeon pour jouer le rôle du con de service qui fait des efforts pour compenser l’absence de savoir-vivre d’autrui. Mais un schéma mental est tel un virus : le transmettre à autrui ne suffit pas à s’en débarrasser ! On fait juste plus de victimes.

 

Comme vous pouvez le constater, ce n’est pas tant l’historique linéaire (temporel) qui compte que de définir ce qui se reproduit sans cesse comme idée merdique et, puisqu’elle se reproduit, elle se produit donc régulièrement ! Et lorsqu’elle se reproduit, elle devient un effet dont la cause ne demeurera plus bien longtemps cachée ! Du moins si vous souhaitez vous extraire un jour de ce cercle vicieux autogène qui vous empoisonne la vie. Car personne n’oserait affirmer que la colère est une excellente chose et qu’elle fait un bien durable à celui qui choisi de la laisser s’exprimer sans retenue aucune ! En un sens, la clef de l’évolution humaine est donnée par le saumon qui pour se reproduire, n’hésite pas à remonter le courant et donc, à nager de sa position actuelle à la source. Il le fait pour se reproduire ; l’homme le fait pour SE PRODUIRE enfin !

Se produire signifiant ainsi « devenir enfin quelqu’un » et ne plus se limiter à un vulgaire enregistrement capable de définir notre vie et de nous priver ainsi du plaisir de vivre soi.

 

Mais alors que faire ? Il faut juste un peu d’imagination, une pincée de bon sens, une pointe d’humour et un peu de patience ! Dans l’exemple donnée ci-dessus, la colère n’est pas vraiment issue du fait que certains conduisent mal et donc, se conduisent mal ! Non, elle provient de cette crainte chaque fois renouvelée, de DEVOIR FAIRE DES EFFORTS à la place des autres qui eux, ont décidés de n’en faire aucun ! Vous captez l’idée ? Car après tout, combien d’accidents de voiture a produit cette incapacité flagrante à vivre en société et en bonne intelligence avec tous ? Avez-vous un accident grave ou même mortel tous les jours ? Ce n’est pas la mauvaise conduite d’autrui qui vous pèse mais les efforts que vous continuez à fournir vous-même pour « bien vous conduire » !

Si vous n’aviez pas cette idée de « bien vous conduire », vous ne prêteriez plus autant d’attention à ceux qui, assurément et par ailleurs, n’en ont rien à foutre des autres !

 

Certes, ces personnes indélicates existeraient toujours mais… Pour les autres ! Si vous pouviez annuler le programme précédent et le remplacer par une affirmation inverse, vous seriez libre en quelques jours à peine ! Et quelle serait alors l’affirmation inverse, seule capable de supprimer et de remplacer l’affirmation originelle ? Par exemple celle-là : « Je vois bien que certains se conduisent sur la route comme en société et que, pour le moment, ce n’est qu’en voiture qu’ils osent se lâcher, mais ça ne me concerne pas, puisque je le vois et que de ce fait, suis distinct de ce que je vois. Je vais donc abandonner cette idée de pouvoir y changer quoique ce soit et passer enfin à autre chose ! »

Et le plus beau, c’est que quelques jours après et « comme par hasard », vous ne croiserez pratiquement plus de débiles mentaux conduisant avec leur permis de chasse ! Ils existeront toujours mais… Plus pour vous ! Sur votre route devenue individuelle, vous ne partagerez votre cheminement qu’avec des personnes convenables et saines d’esprit ! Comme vous !

 

 

 

Il vous reste juste une chose à apprendre, comprendre et à retenir : pourquoi ces choses-là, à l’extérieur et qui sont désagréables au possible, vous arrivent à vous, en particulier ? Réponse : parce que c’est la seule option trouvée par la Grande Vie pour vous montrer ce qui, en vous mais qui n’est pas vous, vous prive d’amour, de paix, de joie ou de plaisir (selon les cas.) En vous faisant rencontrer au-dehors et par le biais des autres, des problèmes qui sont en fait présents ou générés en vous-mêmes, la Grande Vie vous exhorte à vous réformer ! Elle se dit qu’à force de souffrir milles morts, vous finirez par vous poser la bonne question, la seule question qui mérite d’être posée et dont votre subconscient détient la réponse ultime : « Pourquoi ces choses-là m’arrivent-elles à moi ? » Et la réponse de la Grande Vie est unique pour tous :

« Parce que ta vie extérieure sera toujours le fidèle reflet de ta vie intérieure ! »

 Voilà déjà de quoi « conduire » de fructueuses méditations !

 

Serge Baccino

Lettre à ceux qui débutent

Lettre à ceux qui débutent en ésotérisme ou même en spiritualité.

 

Ceux qui débutent en spiritualité, tombent très rapidement dans un état de confusion mentale. Ils lisent l’expérience directe des uns et des autres, cela parce qu’ils jugent que la chose est non seulement « bonne » mais encore plus, « indispensable », puis il en arrivent très vite à la conclusion qu’apparemment, « chacun raconte la sienne ». Cette conclusion est d’ailleurs parfaitement fondée et donc exacte, mais cela revient à dire que personne ne semble s’entendre sur ce qui doit (ou devrait) être vécu, en spiritualité. Ce qui peut apparaître douteux pour le moins, attendu qu’il ne saurait y avoir mille manière d’aborder la spiritualité, mais une seule pour chacun et donc, pour tous.

Bien qu’il y ait évidemment mille manières et bien plus de la comprendre et de se l’assimiler ! Mais du coup, qui a « tort », qui a « raison » ? Qui est dans le « vrai », qui ment ou pire encore, qui se ment, croyant être dans la vérité ? Voilà de quoi rendre confus le plus élaboré des cerveaux modernes ! Je ne vous parle donc même pas de ceux déjà largement paumés et qui croient utile de venir se perdre un peu plus dans les marécages de l’actuelle FORME de spiritualité !

 

Si encore ceux qui prétendent avoir « atteint l’illumination » – et même quand ils ne le disent pas franchement, ils le laissent entendre ou le laissent dire par d’autres – se contentaient de vivre selon leur nouvelle manière de voir les choses et les êtres ! Hélas, presque tous, à peu d’exceptions près, se croient devenus brusquement « instructeurs des consciences » et se mettent à enseigner. Ou plus exactement, à transmettre LEUR propre expérience ! Après avoir passé une vie professionnelle qui a vendre des aspirateurs, qui à diriger une agence de marketing. Bizarrement, les nouveaux « illuminés » sont presque tous issus de la vente et du merchandising ! Mais laissons cela pour le moment, même si dès lors, tout est déjà dit pour qui a envie de comprendre et donc, pour qui n’a pas peur d’assumer le contenu de ce qui doit être compris.

Mais pour en revenir à nos « illuminés de fraîche date », Qu’en est-il de leur enseignement ? Est-il « vrai » ? Est-il « faux » ? Comment s’y reconnaître dans cette forêt d’enseignements différents, quand ils ne sont pas carrément contradictoires ?

 

Qu’en dit la psy éso, qui semble être un peu le garant de la logique et du bon sens le plus élémentaire, en cette époque trouble, car troublée plus ou moins volontairement par beaucoup ? Voici ce qu’elle en dit et donc, voilà ce qu’elle propose. Ensuite, chacun est libre de s’en inspirer ou pas, voire d’imprimer ces quelques lignes pour s’en servir de papier toilette ! L’essentiel est que ces propos aident ceux qui sont prêts à l’être et aptes à RECEVOIR autre chose que ce qui se trouve déjà dans leur tête et sous le contrôle absolu de leur intellect.

 

Pour commencer, nous devons relativiser certaines choses, car dans la vie, rien n’est vraiment tout noir ou tout blanc. L’ignoriez-vous donc au préalable ? Ainsi, ce n’est pas ce qui est enseigné, qui est faux mais la manière de le faire qui n’est pas adaptée à tous, car issue d’un avis personnel et d’un besoin de refaire le Monde à sa propre mesure et selon une volonté unique. Pour apprendre il n’est pas nécessaire de s’adapter à une autre personne; il suffit d’apprendre à s’adapter à ce qui concerne en fait tout le monde ! Chaque nouvel « illuminé », de nos jours, se comporte comme s’il était le seul et surtout, le tout premier à vivre ce qu’il a vécu. Cela ne vous rappelle t’il rien ?

Alors chacun y va de sa manière toute personnelle et unique d’expliquer des choses qui existent depuis toujours et sont vécues, depuis toujours, par des centaines de millions d’êtres humains. Sans être pour autant des naïfs, nous pourrions supposer qu’un véritable éclairé a perdu tout besoin de briller et de devenir célèbre. Il ne devrait donc plus chercher à se distinguer lui. Et plutôt que de le dire avec la langue, il le démontre dans sa manière de transmettre ensuite ce qu’il pense avoir vécu.

 

Et il existe depuis toujours une même manière de transmettre, à savoir transmettre non pas le vécu personnel d’un individu isolé, mais ce qui peut être vécu et connu de tous. On appelle cette forme de transmission « l’ésotérisme. » L’ésotérisme, le vrai, existe depuis la nuit de temps et permet à tous ceux qui prétendent vouloir partager, de le faire mais en partageant non pas leur propre vécu seulement, qui ne regarde qu’eux quoiqu’ils en pensent, mais celui de tous ceux qui sont passés avant lui et qu’ils honorent ainsi et du même coup, au lieu de chercher à se faire honneur à eux-mêmes.

Suis-je assez clair ?

Le vedettariat n’est pas fait pour les êtres qui se disent « lumineux », sauf si c’est la Lumière qu’ils mettent en avant plutôt que leur « moi » humain limité et rempli de désirs et donc, de besoins personnels en tous genres. Sinon, autant se laisser appeler « Votre Sainteté le Dalaï-lama » mais jouer conjointement à l’humble moinillon ! Mais laissons cela également. Un jour, vous tous, tant que vous êtes, vous serez capables de reconnaître la vérité, cela en constatant ce qui est ainsi « vendu » à tous, du « moi » humain ou de « Cela » qui seul peut le Magnifier.

 

Dès lors, tout s’explique ! S’il est devenu difficile de « suivre » les gens qui se mettent à enseigner comme poussent les champignons après la pluie, c’est parce que, justement, il ne faut surtout pas (ou plus) les suivre ! Cela signifie tout bêtement que ce n’est pas là le véritable enseignement ! Après, vous voilà informés mais vous faites comme vous sentez ! Seulement, il ne faudra pas, ensuite, vous réfugier dans le rôle un peu passé de mode (et minable) de la victime de secte ou je ne sais de quelle autre tromperie permettant de placer les fesses de son propre ego malmené à l’abri ! On ne tombe pas dans une secte : on se fait berner par son propre ego puis on refuse de l’assumer ensuite.

Ce qui n’est pas valable pour les jeunes enfants, évidemment. Si cette version vous chagrine, tirez-en vos propres conclusions, non au sujet de ce que j’écris ou de ma personne, mais au sujet de cela qui en vous, RESSENT cette indignation. Évoluer est une simple histoire de volonté et de courage.

 

Bon, OK, mais dans ce cas, quel est le véritable enseignement ? Comment le reconnaître si on le rencontre ? Pour le trouver, cherchez d’abord un enseignement « nettoyé » de toute personnalité transitoire et nécessairement limitée. Fiez-vous à ce que vous percevez. Tel « illuminé » est désireux de vous raconter SA vie ? SON expérience ? Alors il a juste envie de vous parler de LUI, et pas de vous partager la Connaissance Unique, applicable et donc vivable par tous ! Est-ce si difficile à comprendre ? Et encore ceci : il ne devrait y avoir que DEUX vedettes en ésotérisme : l’enseignement et… Vous, l’étudiant qui débute à peine ! Et se vendre soi en profitant du désir d’apprendre et de la naïveté forcée (et naturelle) de celui qui est bien obligé de faire confiance à autrui, est franchement minable ! Quoi d’autre sinon ?

 

Sinon, voici une manière infiniment plus simple de comprendre mes paroles écrites. Lorsqu’il y a un accident, tout le monde présent sur les lieux au moment du drame assiste à la même chose, n’est-ce pas ? Pourtant, les avis diffèrent lorsque la gendarmerie tente de recueillir les témoignages « concordants. » Si vous savez vous expliquer ce phénomène, alors vous avez déjà tout compris au sujet de la question et de ma tentative d’y répondre. Vous savez, désormais, pourquoi le Monde de la spiritualité, jadis fleurissant, noble, chaleureux et beau, est devenu un panier de crabe dans lequel s’agitent de tristes ego en mal de reconnaissance et qui usent de leur capacité à tromper les gens sur la marchandise pour se vendre en même temps que leurs produits.

 

ces propos vous ont plu ? Ils vous ont inspiré ? Il feront bien plus que cela si vous les suivez en plus de vous contenter d’applaudir, car ils ont été écrit pour vous et leur auteur, de peu d’importance en l’occasion, n’avait franchement aucun intérêt personnel à « se faire aimer » un peu plus encore par tous ceux qui, immanquablement, se sentiront visés ! Ce qui est le destin de ceux qui ont une cible dessinée sur le front mais qui s’imaginent qu’il s’agit de leur troisième œil  d’ouvert ! Ces propos vous dérangent, vous mettent en colère ? Diantre ! Alors c’est que vous n’avez aucun problème, n’est-ce pas ? Ce ne peut être que celui qui dénonce le marasme actuel de la spiritualité, qui a un problème. Et il est donc logique que ce soit vous qui le ressentiez pour lui, à sa place et avec votre système nerveux ! Bah oui, tant qu’a faire…

 

Serge Baccino

Les Mémoires de qui ou de quoi

Les Mémoires de qui ou de quoi ?

 

L’ésotérisme enseigne que le problème d’un être humain qui se devrait d’être évolutif, est que justement, il refuse d’évoluer. Non pas tant qu’il refuse cette idée valorisante d’évolution, bien au contraire ! Ce qu’il redoute et qui lui pose problème, c’est la peur de devoir changer, au cours de cette évolution qu’il perçoit comme étant plus ou moins sans limites, du moins dans les « limites » usuelles d’une même vie : la sienne et présentement. Changer ne serait rien pour l’homme s’il ne lui fallait pas, du même coup, abandonner le connu qui est forcément rassurant, pour accueillir un inconnu qui est loin d’être aussi confortable. De plus, qu’est-ce que le « moi » humain, si ce n’est la somme de ses Mémoires, de ce qui le caractérise autant que cela le limite forcément ? Et une limite, quelle qu’elle soit, est un cul-de-sac aux yeux de l’Esprit (ou de la Soi-Conscience.)

 

Hélas, l’homme qui avait tant besoin de se reconnaître et de se définir au travers de l’historique de son propre vécu, ne réalise toujours pas que c’est ce même historique qui lui interdit désormais de vivre autre chose que ce qu’il connaît déjà. L’homme se définit lui-même comme étant la somme de tout ce qu’il a vécu et dont il se souvient plus ou moins. Il est donc devenu la somme de sa mémoire, ce que l’ésotérisme (entre autres) appelle « Les Mémoires. » Il faut comprendre avant toute chose que l’identité d’un être ne saurait changer toutes les trente secondes, car dans ce cas, lui-même ne saurait plus comment se définir et donc, comment se percevoir. L’homme a besoin de pouvoir s’expliquer à lui-même, afin de montrer aux autres ce qu’il aime retenir de tout ce qu’il croit être par ailleurs. Le problème est que plus un homme réussi à se définir avec quelque précision, plus il tombe amoureux de cette définition de lui-même ! Cela lui semble rassurant de ne pas « bouger » au cœur même de la tourmente. Tout peut bien changer autour de lui, sa « stabilité » provient essentiellement d’un état d’esprit devenu marmoréen.

 

En somme, moins un être évolue ou se transforme, plus il se croit « équilibré » ! Mais est-ce signe d’équilibre que de ne jamais varier d’un pouce ? Certains s’écrieront avec quelque indignation : « Mais enfin, que dites-vous là ! Nous changeons sans cesse ! C’est d’ailleurs la vie qui nous y oblige ! » Si la vie nous obligeait à changer, cela signifierait que nous ne lui opposons plus aucune résistance. Si cela était, cela se saurait ! En réalité, l’homme résiste de toutes ses forces à l’évolution, à ce qui est le Moteur même de la Grande Vie. Sa résistance a de nombreux noms, mais le plus connu est encore « l’ego ». En psychologie ésotérique (ou « psy éso »), nous préférons parler du « moi », qui représente cette tentative de l’homme de se définir lui-même en se servant de ce qu’il a retenu de ce qu’il a pu comprendre de ce qu’il a vécu. Le mot « ego » signifiant « Je », nous préférons le réserver à la partie supérieure de l’entité globale (ou multidimensionnelle) et dans ce dernier cas, nous écrivons « Ego » avec un « E » majuscule, afin de bien marquer la différence.

 

Mais si l’homme, le « moi » humain, n’est pas la somme de ses Mémoires, qu’est-il ? La vraie question serait plus exactement « Que pourrait-il être ? » Et il devient alors possible de faire passer une connaissance impossible à traduire et que des interrogations du genre « qu’est-ce que l’homme » ne saurait inspirer. Si l’homme n’est pas la somme de son propre vécu, il doit être autre chose que « quelque chose ». Le « moi » étant formel, précis et généralement statique, il peut donc être considéré comme une chose « finie » et donc, limitée. Mais si l’homme n’est pas « quelque chose » ou du moins, que son Essence ne se limite pas à « ceci », plutôt que « cela », il lui reste comme option soit d’être « toutes choses » ou « aucune d’entre elles. » C’est du moins ce que la raison pourrait nous souffler, surtout si nous avons l’esprit d’un philosophe !

 

L’homme est loin de pouvoir se confondre avec Le Tout : il ne peut donc être « Toutes Choses. » Nous ne pouvons pas dire non plus qu’il n’est « rien. » Bien que nous puissions ajouter pour nous montrer plus pointus, qu’il n’est rien de précis. Et s’il n’est rien de précis, alors il ne peut être qu’une sorte de « Mouvement en Avant », un flux permanent et évolutif, passant d’une forme à une autre sans s’arrêter à aucune d’entre elles ou qui, alors qu’il semble devenir quelque chose, est déjà plus loin, occupé à produire une autre forme de manifestation qu’il ne conservera pas non plus, puisqu’en éternel Devenir. L’homme est donc ce Mouvement que nous appelons l’évolution.

Du moins devrait-il être cette Mouvance infinie. Ce qui est loin d’être le cas, comme nous en conviendrons sans peine. Ce qui ne signifie pas non plus que l’homme soit devenu incapable d’évolution. Cela signifie seulement que pour ce Moment de l’Aventure Humaine, l’homme prend plaisir à s’identifier à une forme passagère (ou qui devrait l’être) ou qu’il lui est devenu difficile de ne plus s’identifier à ce qu’il croit être devenu.

 

S’il prend plaisir à cette forme d’identification, alors il s’agit d’un moindre mal. S’il lui semble difficile de ne plus s’identifier à cette forme transitoire qui semble le rassurer, alors le problème est tout autre. Dans ce cas, il nous faudra encore comprendre deux choses : la première, en quoi ce statisme peut bien être « rassurant » et, en second, pourquoi ce besoin d’être ainsi « rassuré » ? Pour le comprendre, il nous faut faire un bond en arrière et revoir l’un des principaux aspects de l’éducation parentale et de l’enseignement scolaire. Dans ces deux cas, l’enfant est orienté vers un futur qui représente un but à atteindre. Il doit grandir, avoir un bon métier, gagner de l’argent, se marier, avoir des enfants et, si possible, une maison, une piscine et une belle voiture, etc. En somme, il doit REPRODUIRE les attentes et les désirs de ses géniteurs qui eux-mêmes n’ont fait que répondre aux attentes et désirs de leurs propres parents, et ainsi de suite. Nous pourrions remonter loin ainsi mais l’idée n’est pas de trouver une origine historique à cette problématique humaine mais une cause rendue permanente du fait de sa reproduction incessante.

 

Si vous préférez, une cause et une origine sont deux concepts très différents. Si une origine se place nécessairement « dans le temps » et donc, dans le passé, une cause ne peut pas être antérieure aux effets qu’elle produit. Si l’effet est produit maintenant, alors la cause se situe dans l’instant présent. Cela dit, une même cause peut être reproduite à chaque génération, dans une même famille, par exemple, ce qui peut faire croire à une origine située en amont dans le temps. Lorsque l’on découvre une cause présente qui produit un effet négatif, peu importe l’époque de son installation première, puisqu’elle dure ou se reproduit à chaque instant, on doit réussir à comprendre puis à admettre que c’est maintenant qu’elle se manifeste, ou qu’elle se manifeste « encore. » C’est dons présentement que cette cause doit être définie puis supprimée. Dès qu’une cause quelconque cesse, les effets cessent également. En toute logique.

 

Cette manie étonnante de rechercher « dans les vies antérieures », une cause qui se manifeste dans le présent (effet), est pour le moins suspecte. Elle doit très certainement rassurer ou permettre à quelques-uns de relativiser leur responsabilité en matière de vécu. Croire en la malchance ou en « le Karma » revient finalement à renier toute responsabilité en matière de vécu. Toutefois, si les effets sont nécessairement conscients, puisqu’on les remarque toujours, les causes sont très difficiles à « localiser », car elles se produisent dans la subconscience. Une cause est toujours inconsciente, si vous préférez. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous n’en décelons que les effets qui eux, sont évidemment conscients. Du coup, puisqu’il est plus facile de conserver l’attention mentale rivée sur les effets, ce que nous appelons « les évènements de notre vie de tous les jours », nous en arrivons à oublier que ces effets ont une cause qui se manifeste simultanément.

Bien que simultanées, les causes sont toujours « invisibles » et donc, difficiles à intégrer à nos processus mentaux. Le savoir ne suffit pas ; il nous faudrait réussir à « nommer » ces causes, à leur offrir une « texture psychologique » quelconque. En effet, pourquoi faisons-nous ce que nous faisons ou vivons-nous ce que nous vivons ?

 

Pour la psy éso, il est relativement aisé de définir la nature d’une cause (ce qu’elle révèle) en observant plus attentivement les effets qu’elle produit. Le but étant de ne plus nous arrêter à ces effets mais de dépasser les causes en comprenant ce qu’elles nous apprennent à notre propre sujet. Mais pour cela, nous devons réapprendre à interpréter ce que nous vivons, le mieux étant d’oublier carrément ce que nous en pensions au préalable. Nous donnerons ici un seul exemple mais assez révélateur de la méthode et du processus mental qu’elle implique. Le seul problème est que pour user de cette méthode et de la manière appropriée de s’en servir, il nous faudra passer outre notre peur de découvrir des choses peu reluisantes nous concernant ou, du moins, concernant cette partie statique de notre nature évolutive, à laquelle nous tentons de nous accrocher désespérément.

À présent, imaginons qu’une personne nous demande si nous allons bien. Nous dirons que, justement, et pour notre exemple, nous allons plutôt mal. Qu’allons-nous répondre à cette personne ? « Que tout va bien, que nous allons aussi bien que d’ordinaire » ! (Par exemple.)

 

Posons-nous la question à cent mille euros au moins : « Pourquoi répondre que ça va alors que sans doute, rien ne va comme il faut » ? La question semble facile de prime abord, mais essayez donc de trouver dans cette réponse, une cause telle que la peur ou l’orgueil, et vous verrez que tout n’est pas toujours aussi simple qu’on aimerait le croire. La peur ? Mais la peur de quoi, enfin ? De l’orgueil, sinon ? Mais quel intérêt ? De quoi pourrions-nous nous enorgueillir ? Au départ, il est difficile de dénicher la cause première et exacte. C’est un peu comme le mariage ! Qui est assez courageux pour oser trouver la raison UNIQUE qui pousse les gens à se marier, alors qu’ils pourraient fort bien vivre ensemble, pour le reste de leur vie ? Et épargnez-nous les excuses de second ordre du genre « Afin de payer moins d’impôts » !

 

En réalité, nous connaissons tous les raisons profondes qui se cachent derrière nos actes ou nos paroles. Seulement, comme elles sont immédiatement rejetées parce que jugées affreusement moches, nous préférons ne plus avoir à les évoquer. Pour cacher une chose, il faut préalablement la connaître puis avoir commis l’erreur ultime de la juger. Et c’est une affreuse erreur que de juger une cause, car c’est ainsi que nous les rendons inconscientes ! Avez-vous bien lu ? Car personne ne prétend ici (ou ailleurs) qu’une cause est apparue comme ça, par l’opération du Saint-Esprit, et que dès son arrivée et son installation en notre subconscience, elle était déjà inconsciente ! Bien au contraire !

 

Toutes les causes sont installées d’une manière consciente, ceci afin d’avoir la capacité (et le droit, surtout) de dépolariser leur contenu afin de le rendre impossible ensuite à déceler. Car nous ne désirons pas (ou plus), revivre et donc ressentir certaines choses qui nous nous affreusement marquées. Non pas à cause de leur nature intrinsèque, mais à cause de leur impact sur nous. Et cet impact provient essentiellement de NOTRE RÉACTION face à ces mêmes évènements passés. Nous ne souhaitons pas revivre certaines choses, alors elles deviennent « inconscientes. » Le problème est que, justement, la meilleure manière de revivre sempiternellement les mêmes expériences ou presque, c’est justement de REFOULER nos Mémoires, au lieu de les laisser librement « jouer » en notre conscience.

 

Autre exemple : une personne proche s’énerve, cela vous étonne (ou vous dérange) et vous lui demandez pourquoi elle s’énerve. Sa réaction vous déconcerte encore plus, car elle vous répond qu’elle ne s’énerve pas et en profite pour s’énerver plus encore ! Là encore, essayez de définir en quoi les DEUX SEULES raisons au monde de refouler une vérité pourtant évidente, ont ici droit de citer. Pour mémoire (si je puis dire), il s’agit encore et toujours soit de LA PEUR, soit de L’ORGUEIL. Et de rien d’autre, jamais ! N’est-ce pas au moins surprenant ? La peur ou l’orgueil seulement ? Et rien d’autre ? Il est en fait inutile d’aller chercher une cause AUTRE que celles à l’origine de la peur ou de l’orgueil. Comment en être certain ?

Avons-nous des preuves ? De quoi étayer ces affirmations surprenantes ? Oui. Et non ! Oui, si celui ou celle qui va recevoir ces « preuves » est assez courageux ou simple de caractère pour accepter cette preuve administrée. Et NON, assurément non, si la personne est encore et toujours sous l’emprise de la peur ou de l’orgueil. Mais essayons tout de même, pour le fun !

 

L’homme moderne, plus que jamais, vit sous la double tutelle de son « moi » naturel (ou réel) et son « Moi-Idéalisé ». Le premier « moi » est celui d’origine, tel qu’issu de l’expérience vivante, si vous préférez. Il est ce qu’il est, en somme, mais certaines personnes REFUSENT d’en assumer le contenu formel, de le vivre selon ce qu’il énonce. Cela parce qu’elles se jugent ou qu’on les a jugées, peu importe pour le moment. Une personne qui trouve son « moi » social un peu juste, va tenter de l’améliorer, ce qui jusque-là, n’a rien que de très ordinaire. Toutefois, plus le « moi » sera jugé faible et défectueux, plus la personne cherchera à l’améliorer. Le problème est qu’à un certain point de cette tentative d’amélioration, la personne va commencer à s’illusionner elle-même, à se faire croire qu’elle a réussi à changer vraiment, alors qu’elle a seulement réussi à se mentir au sujet de ses compétences réelles.

Le « Moi-Idéalisé » apparaît dès qu’une personne commence à « vivre en esprit », des qualités inexistantes, en vérité. Raison pour laquelle le « Moi-Idéalisé » est également nommé « le moi de procuration. » Si les superhéros (Marvel ou autres) ont tant de succès, ce n’est pas pour des prunes, n’est-ce pas ? Ces personnages mythiques nous font oublier, pour un temps, ce que nous considérons, à tort il faut bien le dire, comme ayant « d’affreuses limitations. »

 

Pourtant, nous ne sommes pas « limités » : ce sont nos sens objectifs qui se limitent seulement à remplir parfaitement leurs fonctions, et telles qu’elles doivent l’être, pas plus, pas moins. Il n’est donc pas utile de nous inventer un personnage fictif (image de soi édulcorée) censé nous faire oublier qui nous sommes vraiment, car justement, ce « qui nous sommes vraiment », est exactement comme il devait l’être. Mais il l’est « tel que NOUS devions l’être », comprenez-vous ? Il n’est pas, n’a jamais été et ne sera jamais, tel que les autres, autour de nous, aimeraient qu’il soit ! Pourriez-vous, deux minutes au moins, méditer sur cette nuance à peine perceptible à notre époque et selon l’état d’esprit général devenu le nôtre ? Autrement dit, très peu de choses en nous (en le « moi » qui est nôtre, donc) CORRESPOND vraiment aux attentes des autres. Et comme nous sentons bien que ces attentes sont aussi nombreuses que définitivement déçues, nous ne savons plus quoi faire pour tenter de « réparer » cette ruine de l’âme humaine qu’est devenu « le relationnel. »

 

Depuis longtemps, nous ne sommes plus « en relation » avec les autres, mais bien en relation constante avec leurs attentes frustrées. Frustrées parce que nous sommes très souvent incapables de répondre à ces mêmes attentes qui, du coup, ne peuvent être que frustrées et en attente de « réparation » ! Prétendre que nous ne pouvons pas répondre aux attentes de tous est un euphémisme grandiloquent ! En vérité, nous ne pouvons pas, n’avons jamais pu et nous ne pourrons JAMAIS, répondre aux attentes d’un autre ! Simplement parce qu’il appartient à TOUS « les autres », de répondre à leurs propres attentes ! Et si elles sont frustrées, à qui la faute ? Mais nous n’avons pas été éduqués et/ou instruits de telle sorte que ce type de raisonnement nous soit non pas « familier » mais seulement accessible.

Nous vivons en étant persuadés que nous devons absolument rendre heureux quelqu’un d’autre que soi ou, à tout le moins, répondre à quelques-unes au moins des attentes de nos proches. De ces proches qui nous connaissent si bien et qui savent où se situe le moindre de nos « boutons » sur lesquels ils n’hésitent pas à appuyer sans aucune vergogne. Désormais, est devenu « égoïste » celui que se fait passer avant les autres ou qui ne pense qu’à lui. Il serait intéressant de définir si cette attente est « généreuse » et si ceux qui l’entretiennent pensent eux aussi aux autres !

 

Mais nous en resterons là pour le sujet des Mémoires, sachant que ce qui vient d’être exposé dans ce Dossier, suffit amplement pour éveiller celui qui a décidé de ne plus dormir. Nous résumerons donc tout ce qui a été dit, en le présentant d’une manière un peu différente mais dont le sens et bien sûr identique. Les Mémoires servent de « fil conducteur » pour stabiliser l’ego, le faire durer « en l’état », pour ainsi dire, car sans ces Mémoires, nous ne serions jamais identiques, jamais pareils, nous ne saurions pas reproduire la personne puisque cette dernière consiste en ses mémoires, son expérience, comme elle dit. Les Mémoires peuvent donc être confirmées ou, et à l’inverse, dénoncées, voire… Effacées ! C’est notre attitude qui détermine notre devenir, pas nos Mémoires qui elles, ne font que nous proposer une direction identique. Mais nous pouvons changer d’attitude, et donc, ne plus nous référer à une ancienne identité probable.

Évoluer se résume à définir le temps exact durant lequel un état d’esprit est toujours exploitable puisque non encore complètement exploité, puis de changer d’état d’esprit, afin de trouver plus de choses encore à exploiter. Avec le temps, la durée du « moi » en cours (ou en place) peut varier grandement, puisque tout dépend de la valeur et de la force associée à tout nouvel état d’esprit.

Voilà qui devrait en inspirer plus d’un ! Pour les autres, continuez à dormir paisiblement, si cela vous chante mais, s’il vous plaît, en silence, comme il se doit pour celui qui n’ose plus être, de peur de déranger la Bête qui sommeille en lui comme elle sommeille en tous. Une Bête qui, hélas, adore dévorer le cœur de l’homme, cela tandis qu’il sommeille encore.

 

Serge Baccino

Qui possède le pouvoir ?

Qui possède le pouvoir ?

 

Nous croyons tous, dur comme fer, que nous avons « le pouvoir » de réaliser certaines choses et d’en éviter certaines autres. Cette croyance provient en partie de notre éducation (« Si tu étudies bien en classe, tu auras un bon métier plus tard ! ») et en partie du fait que nous pouvons constater « la réussite sociale » apparente du moins, de certains de nos contemporains. Si eux y arrivent, alors pourquoi pas nous, n’est-ce pas ? La version est tentante et en plus, elle correspond à – non pas notre expérience personnelle – mais à ce savoir ancestral qui nous a été transmis et ce, sans nous demander notre avis (génétique psychologique.) Une manière d’agir qui pourrait bien ne pas vraiment nous porter chance, mais laissons cela pour le moment.  La vraie question à se poser pour définir, une fois pour toute, si nous avons du pouvoir et si oui, lequel, ou si nous passons notre vie à nous illusionner à ce propos et, pire, à transmettre cette même illusion à nos descendants.

 

Si nous pouvons un moment au moins, laisser de côté nos peurs de mal faire et de ne pas être « à la hauteur » et donc en même temps, ce réflexe imbécile de chercher à nous justifier au sujet – non pas de « ce que nous sommes » – mais au sujet de tout ce que nous croyons être, nous pouvons éviter de provoquer ces réactions épidermiques toujours agaçantes, car il m’est devenu fastidieux de devoir répondre à celles et à ceux qui s’imaginent qu’on parle d’eux et que la vie tourne essentiellement autour de leur petit nombril frileux. Si un match de foot passe à la télé et que vous détestez le foot, aller vous tenter de faire taire la télé ou de la casser ? Fermez donc votre poste et allez prendre l’air dehors ! Et laissez ceux qui trouvent plaisir à la chose, le soin de s’exciter librement devant leur petit écran ! Fort de cet avertissement, maintes fois renouvelé mais fort inutilement  poursuivons donc gaiement !

 

 

 

Nous savons aujourd’hui qu’il existe non pas « une conscience » humaine mais plusieurs niveaux différents d’une même conscience humaine. Par exemple, nous avons ce que l’on nomme « la conscience objective », qui comme son nom l’indique, est relié au fonctionnement des cinq sens du même nom (objectifs, donc.) Puis nous avons aussi « la conscience subjective », qui nous permet d’imaginer, de rêver, de nous remémorer, etc. Vient ensuite la conscience dite « intérieure » ou subconsciente (ou conscience de soi), qui contient non pas « notre inconscience » mais tout ce dont nous ne sommes plus ou pas encore conscients. Cette manière de présenter une chose qui n’est évidemment pas cloisonnée de la sorte, n’est en rien limitative. Du moins, si on est conscient, justement, que nous n’avons pas besoin d’elle pour être limités et de toute manière.

 

Ou plus sobrement, ce ne sont pas les manières de traiter de la conscience qui peuvent nous « limiter », car de toute manière, nous le somme déjà, que cela nous convienne ou pas. Si vous en doutez, essayez donc d’avoir conscience de tout ce qui se trouve dans votre subconscience, et vous allez vite comprendre que les mots ne servent en fait qu’à désigner « ce qui est » et non pas à vous couper ou à poser des limites à « ce qui est ». Captez-vous bien la nuance ? Car même pour « être d’accord », encore faut-il que vous ayez parfaitement compris ce qui mérite ainsi votre « accord. » Mais si vous n’êtes pas d’accord, libre à vous d’éteindre le poste de télé et d’aller respirer un autre air plus pur au-dehors ! Ou d’aller boire un café en attendant que ça passe. Si vous tentez seulement de casser le poste ou d’en interdire l’accès à d’autres, cela sous le prétexte idiot que « vous n’êtes pas d’accord » (ego oblige), vous ne ferez que démontrer votre manque de liberté et surtout, votre désir de limiter la liberté des autres ! Et le plus malheureux étant que ce désir de nuire à autrui est encore inconscient pour vous, d’où votre refus (compréhensible) de cautionner la chose.

 

Alors gaffe à vos réactions qui ne feront que prouver aux autres que quelque chose qui est en vous mais qui n’est pas vous ni même « pour vous » (à votre avantage, donc), décide de votre vie pour vous et à votre place ! En faire la démonstration publique ne servira pas uniquement à vous manquer de respect à vous-mêmes : cela prouvera aussi, voire surtout, que vous êtes en train de CAUTIONNER les dires que vous faites seulement mine de rejeter ou de critiquer. Je sais, c’est subtil, mais même le « moi » peut le devenir, cela avec l’aide de Dieu, si j’ose dire ! Mais pour prendre conscience de l’évidence (ou de la logique) de ce que je viens tout juste d’écrire, encore faut-il être LIBRE d’action et non pas poussé seulement à la réaction. Réagir est la preuve que nous ne maîtrisons rien en tant que « moi » humain. Ce qui tombe bien, puisque c’est EXACTEMENT ce que je m’évertue à PROUVER depuis de nombreuses années, avec l’aimable (mais involontaire) « concours » de celles et ceux qui bondissent littéralement sur place à la seule lecture de ce que je ne fais en somme que PROPOSER, mais qu’ils accueillent comme si ces choses leur étaient IMPOSÉES à eux uniquement !

 

Mais laissez-moi réfléchir deux minutes… N’est-ce pas ce que j’essaye de faire passer comme idée libératrice ? Qu’une personne qui ne s’est pas encore libérée elle-même de son tyran intime, ne peut jouir de cette même liberté que se partagent (sans la diviser) les ésotéristes depuis toujours ? A méditer. Ou pas ! Mais depuis l’extérieur de mon poste de télévision, si cela peut être concevable pour vous que je puisse m’exprimer librement à partir de ma propre expérience, comme vous rêvez sans doute vous-mêmes de le faire un jour ! Ou bien comme vous ne rêvez même plus d’y parvenir un jour ! Me refuser ce droit reviens à vous refuser votre propre futur, puisque vous le critiquez et faites tout pour le tuer en vous, avec l’idée de le tuer chez autrui. Pour ma part, sachant que le « moi » humain, à savoir la partie consciente ou objective de mon entité globale, n’a AUCUN pouvoir, j’ai cessé du même coup de croire que je pouvais décider de ce que les autres vont penser de moi, de mes écrits ou de mes actes. Ce qui, vous pouvez me croire ou non, me fait de sacrées vacances mentales !

 

Toutefois, comme je respecte la partie intérieure de mon être qui CONTIENT le Pouvoir, je me contente d’y faire appel pour que cette dernière tienne ma plume (ou mon clavier) et me dicte « quoi écrire » non pas pour convaincre, je laisse cela à d’autres, mais pour être libre de m’exprimer COMME ELLE L’ENTEND ELLE ! Et oui, vous avez bien lu. Ma liberté consiste à laisser s’exprimer librement Le Pouvoir qui est en « moi », mais qui n’est ni « moi » ni même « à moi ». C’est d’ailleurs parce que je suis et demeure à jamais DISTINCT de ce Pouvoir, que je puis commencer à m’en servir ! Non plus d’une manière imbécile, à savoir en tentant d’aider les autres là où je ne réussis même pas à m’aider moi-même ou en essayant de conseiller les autres sur des sujets pour lesquels je me sais totalement impuissant, mais d’une manière intelligente, à savoir pour m’aider moi-même et pour me prodiguer des conseils qui, Ô, miracle, du même coup peuvent aussi profiter à d’autres, du moins aussi longtemps qu’ils n’ont pas directement accès à ce même Pouvoir Unique qui se trouve en eux comme il se trouve en tous.

 

Simplement, ce « moi » qui me caractérise encore et forcément, a cessé de se croire tour à tour puissant et impuissant, tour à tour magnifique et d’une laideur incommensurable. Comme il ne s’émeut plus à la moindre possibilité de le faire, ce Pouvoir qui est en lui peut enfin commencer à s’extraire et à toucher ceux qui demeurent « touchables », même si pour commencer, ils ne le sont encore qu’à partir de l’extérieur. Par « moi » même, je n’ai aucun pouvoir, c’est si évident ! A moins que de se foutre dans la merde durant des années, soit un signe de maîtrise ? Auquel cas, quel Grand Maître est ce « moi » ! Mais trêve de plaisanterie douteuse, passons à « ce qui fait de la peine », comme toute vérité que l’on se cache et qui justifie du même coup d’être cachée. Le « moi » humain n’a AUCUN pouvoir ! Ceci est définitif, comprenez-vous ?

Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave : changez simplement de chaîne mais n’envoyez pas votre pantoufle sur l’écran de ma télé, je vous prie !  Ou alors, comprenez enfin l’origine de cette force démoniaque qui vous pousserait, si vous y cédiez totalement, non seulement à imposer vos propres idées aux autres mais de plus, à faire taire ces mêmes autres, si cela vous était donné d’y parvenir enfin. Et si ce que j’écris ici ne vous concerne pas ou ne vous concerne plus, alors pourquoi vous en émouvoir encore ? Hum ?

 

Personne ne vous affirme sans broncher que réaliser cette vérité pourtant évidente en soi, est chose aisée ou même agréable à vivre. Il est simplement mentionné que tôt ou tard, vous réaliserez que tout ce que vous avez pu faire et ferez encore, ne peut être issu que de deux formes distinctes de pouvoir. Pour le moment et afin d’épargner, pour un temps encore, les âmes les plus fragiles, il n’est mentionné qu’un seul de ces deux pouvoirs. Celui de Dieu en Soi. Merci de ne pas chercher à aller plus vite que votre capacité à le supporter, cela en tentant de deviner la Nature exacte du second pouvoir !

Or donc, le « moi » n’a aucun pouvoir. OK, supposons et partons de cette prémisse susceptible de faire pleurer à chaudes larmes un crocodile nain d’Éthiopie Occidentale, pourtant réputé équilibré. Mais dans ce cas… Comment expliquer que nous ayons, du moins en apparence, « réussi » à faire ceci plutôt que cela ? N’est-ce pas une forme quelconque de pouvoir que de réussir à obtenir ce que nous voulons et/ou ce que nous désirons ?

 

Attention à ce que vous allez devoir lire à présent, car la réponse va être choquante et provoquer quelque sifflets d’indignations : oui, effectivement, il s’agit bien d’une forme ou d’une autre de pouvoir ! Ce qui ne signifie pas pour autant que la chose soit « bonne » pour vous ni même « souhaitable » pour votre « moi » ! Cela signifie seulement que le « moi » peut avoir accès, en une quelconque mesure, à DEUX sortes de Pouvoir qui sommeillent en vos profondeurs. Et c’est tout ou seulement ce que cela veut dire ! Comprenez-vous bien ? La vraie question n’est donc pas de savoir si le « moi », malgré qu’il ne possède « en tant que lui » le moindre pouvoir, n’est pas capable d’accéder, plus ou moins sciemment, à une des DEUX SOURCES de Tout Pouvoir, qu’elles soient taxées « d’humaine » ou de « Divine », en fonction du domaine d’application et de la nature des effets obtenus. La vraie question est d’ailleurs dans les dernières lignes écrites, ci-dessus ! La voici exprimée plus simplement et d’une manière négative :

« Est-il certain que si le « moi » humain avait accès au Pouvoir, il pourrait s’en servir d’une manière utile, intelligente et profitable à tous ? »

 

Non, laissez tomber ! Ne vous abaissez pas à tenter de répondre à une question qui n’en est pas une ! Ou alors, avouez franchement qu’il faudrait être aveugle, sourd, muet, con en plein et mort pour de vrai, pour oser affirmer que l’homme est prêt à se servir du pouvoir divin sans se détruire lui-même instantanément, lui ainsi que tous les autres ! D’ailleurs, si la planète est encore entière et fonctionne encore à peu près correctement, c’est bien parce que l’homme (ou « moi » humain ou « ego ») est encore INCAPABLE d’accéder au véritable pouvoir ! OK, mais dans ce cas, où puise-t-il le peu de pouvoir qui lui permet de… Eh bien de faire ce qu’il fait et ce, depuis toujours ?

 

C’est ici que l’auteur de ces lignes ressent de sérieux doutes au sujet du bien fondé de révéler tout de suite cette nouvelle vérité ! Vous savez, cette forme de vérité que personne n’a envie de connaître et que chacun cache aux autres et à lui-même ? Celui qui trompe sa femme a t’il besoin de connaître la vérité, alors qu’il incarne encore « cela qui la cache » ? Soyons un peu raisonnables si, apparemment, nous ne sommes pas tous préparés à devenir logiques ! Ainsi et pour cet article, je me bornerai à proposer ce qui suit :

« Si l’être humain, dans sa partie la plus objective ou « extériorisée », se sert d’un pouvoir alors qu’il n’en possède aucun, et puisqu’il est encore en vie, lui ainsi que ses congénères, c’est bien parce que le « pouvoir » qu’il emploie est tout, sauf divin, en plus d’être très limité, fort heureusement pour tous ! »

A partir de là, je suis dans l’obligation de « me taire », du moins en tant que « moi » s’entend, afin de laisser à chacun des autres « moi » qui, très certainement, valent largement le mien, l’occasion « d’écouter » la réponse et donc, la Vérité, en se fiant à leur propre intériorité. Toutefois, je me demande seulement quel est, justement, la forme de « pouvoir » qui se précipitera en premier et pour leur répondre !

 

A eux de juger si ce qu’il entendent alors les rassure et les conforte dans leur état d’esprit présent, ou à l’inverse, s’il génère un certain inconfort pour leur âme. Ensuite, à eux de comprendre à quoi se résume le fait d’évoluer vraiment, non pas seulement « avec la langue » (en parole), mais réellement. A eux encore de définir librement et pour eux-mêmes, si le fait d’évoluer se résume à demeurer comme ceux qui prêchent l’impermanence depuis des milliers d’années mais sans le désir de changer le moindre des mobiliers de leur sempiternelle chambre à coucher, ou bien s’il est question, pour notre humanité en souffrance, de se révolutionner elle-même AVANT que ce soit la Grande Vie qui le fasse pour elle et… A sa place ! Comme toujours. Comme à chaque fois.

A moins…

 

Serge Baccino

La vie pendant la vie

La vie pendant la vie

 

Jadis, on parlait volontiers de « la vie après la mort. » Puis ce fut « la vie après la vie » et je ne doute pas que d’autres expressions ne viennent remplacer les anciennes, au fur et à mesure du temps qui passe. Du temps qui passe ? Et si c’était ça, le vrai, le seul problème, nous empêchant de correctement appréhender « comment c’est de l’Autre-Côté du Voile d’Isis » ? Et si c’était une affaire de « temps », voire de banale conjugaison ? Mais commençons par « conjuguer nos talents » pour voir si, ensemble, nous pouvons définir une expression plus claire et surtout, moins laborieuse (ou limitatrice) concernant cette forme de vie qui est censée se produire « après » notre présente vie physique ou « dans la chair. »

 

Nous partons presque tous du principe dit « linéaire » du temps qui passe, alors que c’est simplement notre conscience qui « se déroule », en passant d’un objet d’attention à un autre. Ce phénomène de déroulement de l’attention mentale, provient donc du fait que notre prise de conscience objective est séquentielle, puisqu’elle ne peut pas tout appréhender en même temps (ou plusieurs choses à la fois) et se doit de passer d’un point d’attention mentale à un autre. Et pendant ce temps qui passe, nous croyons que la vie se résume à une succession d’évènements, alors qu’elle consiste en une succession de prises de conscience. Ce qui est très différent !

 

Dans le premier cas, la vie nous limiterait effectivement, nous obligeant à conserver, une vie terrestre durant, une manière séquentielle de prendre conscience de tout ce qui existe déjà, de tout ce qui est déjà en place, mais que nous n’avons pas encore rendu conscient pour nous. Dans le second cas, ce n’est plus la vie qui nous pose des limites, mais notre mental, incapable de se concentrer sur plus d’une seule chose à la fois. Ces séquences sont donc relatives à notre conscience et si ce n’est pas elle qui est limitée, c’est au moins notre mental, voire notre besoin irrépressible de prendre le temps de comprendre tout ce que nous rencontrons, de peur de rater quelque chose.

 

De fait, il semble presque logique que nous placions à la suite de la présente vie, une forme de vie distincte se positionnant apparemment « après » la mort, ne serait-ce que celle de cette forme charnelle avec laquelle nous faisons corps (à laquelle nous sommes liés, donc.) Car à l’évidence, pour qu’il y ait une vie « après » celle nous servant de référence (l’actuelle), encore faut-il que nous puissions en avoir conscience ! Sinon, comment savoir que nous sommes « en vie » ? Cela dit, si nous étions « mort pour de vrai », nous ne pourrions pas en prendre conscience, attendu que nous serions alors mort sans en avoir été informé… Ensuite. Ce qui serait fâcheux, pour ne pas dire vexant. Bien que pour être vexés… Mais laissons cela.

 

A présent, et afin de tenter d’aligner notre vécu personnel sur la Grande Vie, je vous propose de réfléchir à ce qui suit. Pensez-vous vraiment que l’Après-Vie, comme disent les spiritualistes, ne se mette à exister qu’au moment de la mort de notre corps ? Si oui, alors il s’agit bien d’une APRÈS vie, c’est-à-dire d’une chose succédant à un état précédant. Autant dire que nous aurions vraiment deux états successifs, le second arrivant en toute logique après le dernier et le remplaçant. Mais est-ce vraiment ainsi que les choses se passent ? La vie dans l’Au-Delà se met-elle à se produire juste à la suite de notre trépas ?

 

A moins que l’Au-Delà soit effectif ou présent EN CE MOMENT MÊME et que ce soit une limite propre à la chair qui nous oblige à ne vivre qu’une seule forme de réalité à la fois… Dans ce cas et par exemple, il n’existerait pas une vie succédant à une autre mais un changement dans notre manière de percevoir Le Vivant. Ce qui nous autoriserait à penser qu’en vérité, il n’existe qu’une seule Vie, pour tous, que son contenu est simultané, mais que nous avons besoin de quitter définitivement « quelque chose » formant une limite, pour prendre conscience d’autre chose que ce que nous connaissons pour le moment. Et ce que nous connaissons, pour le moment, c’est cette forme de conscience relative au sens et à leurs objets, que nous nommons, fort à propos d’ailleurs, la conscience objective.

 

Essayons de faire le point et de ne pas nous embrouiller l’esprit. Pour cela, prenons un exemple simple mais surtout, rassurant, puisque emprunté à la vie telle que nous la connaissons pour le moment. J’allais écrire « la seule vie que nous puissions connaître et expérimenter, pour le moment », mais partant, cela reviendrait pour moi à renier tout ce qu’il m’a été donné de vivre depuis  trente-huit ans. Voici cet exemple simpliste au possible. Imaginons que vous deviez quitter la France pour vous rendre à New-York. Pour cela, vous allez prendre l’avion. Pourriez-vous affirmer, sans pouffer de rire, que lorsque vous aurez quitté le sol français, le sol américain va commencer à se dessiner, pour vous et afin que votre avion puisse y atterrir ?

Il y a peu de chance, n’est-ce pas ? De même, en quittant le sol américain pour revenir en France, vous ne devriez pas vous questionner pour savoir si la France existe toujours, depuis votre départ de son sol.

 

Il en va de même pour ce qui ne saurait être « l’après » vie, attendu que de vie, il n’y en a qu’une seule pour tous. Une seule, certes, mais si incommensurable, si illimitée, que nous ne pouvons pas faire autre chose ni autrement que ce que font les voyageurs d’un train express quittant une gare en direction d’une autre. Ils voyagent d’un seul trait, mais peuvent être conscients de chacune des étapes, même si le train poursuit sa voie et ne s’arrête à aucune gare. Il n’y a pas une création de gare au fur et à mesure que le train avance : toutes les gares existent déjà, mais aucun voyageur ne peut en prendre conscience en une seule fois, juste une seule à la fois et parce que l’un de leurs sens le leur permet.

 

 

Il est clair que POUR NOUS, il peut sembler que la vie terrestre doive cesser pour qu’apparaisse une autre tranche de vécu. Mais que nous ayons un corps ou que nous n’en ayons pas, la vie est Une, indivisible et ne saurait se contenter d’étapes ou de tranches successives. Force nous est d’en arriver à la conclusion logique que tout comme nous pouvons quitter la France pour rejoindre le sol américain, cela, parce que ce second sol existe EN CE MOMENT et non « ensuite », « après » ou « plus tard », de même, nous pouvons passer d’une prise de conscience générale à une autre, cela parce que toutes les prises de conscience possibles et imaginables, sont déjà rendues manifestes et cela, en simultané. Tout le Vivant est là, disponible et attendant d’être vécu.

 

En ce moment même, des êtres qui vous aiment mais que vous ne connaissez sans doute pas encore, vous attendent avec impatience. Ils attendent que vous quittiez ce Manteau de chair qui vous coupe d’une véritable Vision des êtres et des choses. Une vision simultanée ou presque, vous permettant de réaliser que « après », c’est déjà maintenant. Alors, nous allons faire un marché, si vous le voulez bien. Vous qui avez lu, lisez et lirez ce texte, engagez-vous à ne plus jamais dire « après la vie » ou « après la mort » mais seulement… Pendant La VieChiche ? Vous me suivez ? En aurez-vous l’audace ?

C’est ce que nous verrons, d’ici quelques années, car si seulement cents personnes acceptent ce deal, d’ici huit à douze ans, des millions de gens auront repris cette formulation d’une chose qui a toutes les formes et pourtant, aucune d’entre elles.

 

Serge Baccino