Faire des efforts

Getting your Trinity Audio player ready...

Faire des efforts

Lorsque nous étions encore enfants, il nous était souvent demandé de « faire des efforts. » Entendez par-là de faire nos devoirs, d’aller nous coucher à l’heure prévue ou de venir à table alors que nous n’avions pas faim et étions occupés à jouer. Non pas que ces choses-là soient à proscrire et n’entrent pas dans le cadre usuel de ce que d’aucuns considèrent comme étant une bonne et solide éducation. Seulement, force nous est de reconnaître que c’est rarement de bonne grâce que les enfants s’exécutent lorsqu’il est question, pour eux, de répondre aux attentes de leurs géniteurs ou de ceux qui ont pouvoir décisionnel sur eux. Encore une fois, il n’est pas ici question de remettre en cause les manières actuelles ou même anciennes  d’élever les enfants.

L‘idée est de vérifier si nous sommes capables, aujourd’hui que nous sommes devenus des adultes (ou supposés tels), de nous souvenir de ce que nous ressentions, enfants, lorsque nos aînés usaient librement de ce droit autoproclamé de décider de l’avenir voire de la vie, de leurs enfants (ou de ceux dont ils avaient la garde.) Et si nous sommes vraiment honnêtes, force nous est de reconnaître que nous suivions alors les directives voire les ordres de tous ces adultes, en nous sentant contraints et forcés. Autrement dit, si nous en avions eu le pouvoir, nous n’aurions pas obéit à plus de dix pour cent des directives et autres injonctions dont nous étions les victimes plus ou moins conscientes.

Le pire est encore lorsqu’il nous était réclamé notre participation pleine et entière ! Plus sobrement, lorsque on attendait de nous que nous remplissions certains devoirs avec le sourire et donc, de bonne grâce. Autant dire qu’il nous était demandé très souvent de FAIRE DES EFFORTS. Et il ne se passait pas une journée sans que nous fléchissions sous la contrainte (menaces, punitions, chantage, fessées, etc.) Partant, nous avons conservé, par devers nous, cette notion d’effort étroitement associée au déplaisir, voire à la souffrance morale. Et à chaque fois que dans notre actuelle vie d’adulte, il nous est réclamé de  faire des efforts, nous réactualisons cette partie des Mémoires Karmiques qui se résument à du découragement et à de la souffrance morale.

Lorsqu’à l’âge adulte il nous est demandé de vivre en conformité avec notre propre ressenti, voire de commencer à nous faire plaisir, à ne choisir que la Voie du Moindre Effort, nous pouvons avoir l’impression très nette que ce type de changement radical de notre manière d’être et de vivre, va nous réclamer… De gros efforts ! Nombreux sont les étudiants de la psy éso qui s’imaginent devoir faire des efforts pour s’améliorer ou, à tout le moins, améliorer leur vie. En réalité, le problème et inverse ! C’est maintenant, alors qu’ils s’imaginent libres de choix, que les anciens enfants, devenus physiquement adultes, font des efforts monumentaux pour vivre EN CONCORDANCE avec les anciennes lois de leur prime enfance.

Ou pour le présenter différemment, leur subconscient tenu sous le joug de l’habitude, les contraint à faire presque autant d’efforts que lorsqu’ils n’étaient que des enfants. Mais comme l’habitude est une seconde nature, peu d’adultes réalisent à quel point ils sont toujours aussi immatures que dans leur enfance. Nous pourrions même simplifier à l’extrême et dire que les Mémoires subconscientes (ou karmiques) ont pris le relais et jouent le rôle, par procuration, de maman, de papa et de toute autre personne adulte possédant un quelconque pouvoir sur les enfants (aîné(e)s, profs, pions, nounous, etc.)  Il faut évidemment beaucoup de patience et d’intelligence pour prendre conscience de la portée réelle de ce que vous êtes occupés à lire actuellement.

Mais lorsque cela arrive, vous êtes obligés de réaliser que plus personne que vous-mêmes ne vous oblige à vivre selon des règles que vous n’avez pas vous-mêmes édictées. Inutile de changer le Monde extérieur et les autres pour réussir à se changer soi-même ! Puisque c’est vous qui ressentez un problème, pourquoi chercher à le solutionner à l’extérieur et par l’entremise des autres ? Pour en terminer, nous dirons que c’est lorsque vous cessez enfin de FAIRE DES EFFORTS que vous réalisez à quel point vous avez été marqués, en profondeur, par la manière dont vous avez été élevés et éduqués.

Et pour les plus chanceux, il est alors possible de réaliser que les autres, à l’extérieur, ceux-là même qui SEMBLENT nous imposer règles et lois nous étant étrangères, ne sont en fait que le fidèle reflet de notre propre manque de liberté.

Alors nous pouvons commencer à changer vraiment, car nous acceptons de cesser de faire le moindre effort pour obéir ou pour plaire à tout autre que soi. Nous devenons libres non pas vis-à-vis de la société ou des autres, mais par rapport à tous ces schémas et conditionnement mentaux hérités de nos pairs jadis et savamment entretenus par la suite et généralement à notre insu.

Pour changer vraiment, il faut tout d’abord se retrouver confrontés à notre totale dépendance à nos Mémoires karmiques, c’est-à-dire à tout ce qui s’est enregistré, en nous, depuis la prime enfance et jusqu’à l’âge adulte, du moins en ce qui concerne le présent sujet.

 

Serge Baccino