Le mécanisme de défense

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Les mécanismes de défense sont instaurés par cette partie du moi que l’on appelle généralement ego, en psychologie académique. Ils sont censés compenser une incapacité (supposée ou avérée) à faire face aux diverses agressions provenant de l’extérieur et des autres (évènements et personnes physiques.) La plupart des gens qui ignorent les vérités spirituelles (relatives à l’esprit, donc), possèdent de tels mécanismes, sortes de réactions spontanées et programmées par avance. Ces mécanismes sont soit instaurés durant la tendre enfance (5/7 ans) soit hérités des ascendants (parents, éducateurs, famille) soit les deux en même temps. Deux exemples connus de ce genre de réactions défensives :

Le ton plaintif. Exemple :  » Pourquoi es-tu si méchant avec moi ? « 

L’indifférence feinte. Exemple :  » Tu peux toujours parler ; je t’ignore ! « 

 

Ce type de mécanisme démontre que pour ce genre de personne, le danger provient toujours du dehors, jamais de l’intérieur et de son propre mental. Du moins, de son contenu ! Ce qui tend à prouver que la personne se suppose incapable d’assumer ses propres responsabilités en matière de relationnel et tente de tricher ou de biaiser. Lorsqu’une méthode pour éluder les problèmes relatifs aux relations humaines fait ses preuves, c’est-à-dire qu’elle à l’air de fonctionner sur les autres, elle se transforme rapidement en mécanisme de domination, à savoir que dès lors, elle ne sert plus vraiment à la défense mais à l’attaque !

Le réflexe qui consiste à ne pas assumer ses propres responsabilités affaiblit sensiblement le mental d’un individu. Celui-ci s’étiole rapidement. Et seuls les faibles éprouvent le besoin compulsif d’adopter un comportement par trop agressif envers leurs semblables. Réfléchissons deux minutes, voulez-vous ?

Si on désire obtenir le pouvoir, c’est qu’on a le sentiment d’en manquer, n’est-ce pas évident ?

 

En fin de compte, la personne qui se considérait comme une victime, se transforme lentement mais sûrement en bourreau, prenant plaisir à faire aux autres ce qu’elle redoutait précédemment qu’on ne lui fasse à elle. Bien entendu, ses futures victimes seront choisies parmi celles qui présentent les mêmes faiblesses qu’elle mais en plus prononcées.

Ce phénomène qui consiste à sauter la barrière et à reproduire, sur les autres, ce qui nous fait le plus peur, s’appelle l’attraction morbide. L’intellect est toujours fasciné par ce qu’il adore ET ce qu’il redoute le plus : il veut tout comprendre, tout savoir à ce sujet. Et la meilleure façon de connaître une chose, c’est encore de l’expérimenter soi-même. C’est ce qui explique ce phénomène paraissant quelque peu irrationnel, de ces enfants battus qui, une fois rendus à l’âge adulte et devenus pères à leur tour, battront également leurs enfants.

Il est également possible que la personne souhaite se punir elle-même au travers d’autrui. Dans ce dernier cas, ses victimes potentielles seront choisies en fonction de traits de caractères semblables. En clair, les victimes désignées devront absolument ressembler à leur agresseur.

Ne pouvant se punir elle-même, la personne transfère alors la charge émotionnelle sur autrui, tentant ainsi de la faire disparaître. Ce sujet est passionnant mais réclamerait, pour être traité d’une manière exhaustive, plusieurs volumes, tant sont nombreuses les implications croisées avec d’autres schémas concomitants.

 

Serge Baccino