Politique de l’âme (extraits)

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William PennWilliam Penn se consacra à la vie politique de son pays mais, dans l’exercice de ses fonctions, on lui reprocha d’avoir trop tendance à traiter les problèmes humains sous un angle philosophique, pour ne pas dire mystique.

Voici un extrait de l’un de ses discours. A sa lecture, vous constaterez que nous ne pouvons qu’être d’accord avec lui et déplorer que des idées aussi élevées ne fassent pas l’objet d’une plus grande considération de la part de tous ceux qui dirigent notre monde.

 

 

 

William Penn2«Voici l’homme dans son ignorance de lui-même ; il ne sait pas comment apprécier son Créateur, car il ne sait pas comment évaluer sa création. Si nous considérons sa forme, sa constitution, l’évolution de son admirable, structure, ses membres, leur disposition, leur rôle et leur dépendance, les fonctions grâce auxquelles son corps se nourrit, les tubes et les organes de la digestion ainsi que les différentes transmutations par lesquelles elle passe ; Et si nous considérons aussi comment les aliments digérés sont transportés et distribués dans tout le corps par les passages les plus complexes et les plus imperceptibles, comment l’aspect animal de l’homme est ainsi rénové et, avec une incroyable mobilité et dextérité, comment tout est mis en œuvre dans chacune de ses parties pour qu’elles se nourrissent.

Et si, pour finir, nous considérons comment la raison est installée dans cet aspect animal, comme dans sa propre maison, je dis alors que s’il prenait seulement le temps de considérer cette étonnante usine et tout ce qui, par ailleurs, l’alimente et la fortifie, l’homme aurait certainement un sentiment plus respectueux à l’égard de la puissance, de la sagesse et de la bonté de Dieu, et du devoir qui en découle pour lui.

 

Et s’il avait connaissance de sa propre âme, de ses nobles facultés, de son union avec le corps, de sa nature et de ses buts, des moyens providentiels par lesquels toute la structure de l’humanité est préservée, il admirerait et adorerait son Dieu, qui est grand et bon.
Mais l’homme s’est placé en étrange contradiction avec lui-même, et ce, par sa propre faute ; il en est ainsi non par constitution, mais par corruption».

 

 

WILLIAM PENN (1644-1718)