Pour une dynamique mentale plus évolutive et pratique

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Ce que nous vivons, actuellement, provient évidemment du passé, puisque ça nous arrive maintenant. Cela ne pourrait nous arriver maintenant si cela n’était pas présent quelque part et  auparavant. De fait, sur tout ce qui semble advenir et même, « nous arriver », nous n’avons aucun pouvoir. Si ce n’est celui de nous instruire à notre propos. En effet, ce que nous vivons, actuellement, a été produit par notre subconscient et correspond donc essentiellement à tout ce que nous croyions, pensions et tenions pour vrai auparavant. Que ce soit il y a dix ans ou il y a trois semaines. Du coup, analyser ce qui nous arrive revient à mieux comprendre pourquoi cela nous arrive et surtout, où nous en sommes vraiment.

 

Nous ne pouvons pas agir sur les évènements présents, car ils appartiennent déjà au passé, comme tout ce dont nous pouvons prendre conscience d’ailleurs. Mais nous pouvons changer nos « futurs probables », cela en réagissant de deux manières différentes et complémentaires à ce qui se produit. Premièrement, nous devons surveiller nos réactions, être plus dans l’expectative que dans le jugement, aussi hâtif qu’inutile au demeurant. En effet, puisque « c’est fait » et qu’il est trop tard pour changer quoi que ce soit , que peut-on faire de plus, à part accepter « en l’état » les choses qui se produisent ou se proposent à nous ?

 

Par contre, si outre une correcte réaction à notre présent, nous l’étudions pour être en mesure de changer notre futur, nous accélérons la Marche en avant (Notre Aventure humaine personnelle) qui est une énergie constante qui circule du pôle « moi » (ce que nous pensons et croyons être, pour le moment) au pôle « Soi » (tout ce que nous pourrions être par ailleurs.) Ou du pôle « Je suis » au pôle « Nous ne faisons tous qu’Un », ce qui revient au même. En sachant que ce que nous vivons ne peut pas être changé, n’a d’ailleurs pas à l’être et encore moins jugé, mais qu’il doit être attentivement étudié, nous en arrivons à évoluer beaucoup plus vite et nous changeons sans cesse de « moi » (de « moi » dans le sens de « Voilà ce que je suis ponctuellement ») et nous dirigeons fermement vers la Soi-Conscience une et indivisible.

 

Un Soi Conscient qui s’épanouit sans cesse et nous donne ainsi l’impression de reculer tandis que nous (le « moi ») nous avançons ! Mais même là, il est possible de se faire piéger une nouvelle fois, puis de sortir de ce nouveau piège, cela en faisant un break mental (faire le point), de temps à autres (par exemple un ou deux fois par an) et pour mesurer le chemin déjà parcouru avec cette nouvelle dynamique mentale. Clairement, l’idée n’est pas de comparer ce que nous sommes devenus avec avec ce que sont restés les autres ! (sic) Elle se résumerait plutôt à comparer « qui nous sommes devenus » avec « qui nous pensions être, précédemment. » Nous devons nous souvenir que si le « moi » humain a pour mission de demeurer le plus statique possible, l’âme, ce qui nous anime, à savoir nos pensées et nos émotions, demeure dynamique en diable !

 

Le « moi » aime ce qu’il ressent parfois à cause du contenu formel passager de l’âme. Le problème, c’est qu’il a tendance à s’y attacher, cela dans l’espoir (compréhensible) de REPRODUIRE tout état d’esprit porteur d’émotions agréables et positives. Positive selon le « moi » s’entend ! Preuve s’il en fallait encore que même le « moi » humain, la conscience objective (ou l’ego, des Métaphysiciens) sait pertinemment que « Tout passe, rien ne dure, tout varie sans cesse… » En effet, s’il n’était pas au moins un peu conscient de la vérité, il ne tenterait pas de « reproduire » les moments de plaisir; il chercherait juste à les faire durer. Le « Moi » est conscient de voir son reflet vieillir dans le miroir; il sait très bien que rien ne dure, alors il tente de reproduire, faute de faire durer ce qui ne peut le faire.

 

Il voit les jours, les semaines et les années passer et loin d’être un imbécile, il serait plutôt un brin naïf, puisqu’il est persuadé que reproduire revient, quelque part, à faire durer. Mais il n’est pas dupe pour autant et s’il fait mine d’ignorer les fait, c’est pour éviter de se souvenir que tout a une fin. Même lui.

La psychologie ésotérique (ou « psy éso»), propre à la Voie de la Siddha, dans sa version laïque, propose de transformer ce qui, pour beaucoup, est devenu un petit calvaire journalier en un Jeu de la Conscience capable de nous rafraichir les Mémoires, si j’ose dire. Ce que nous avons mémorisé tendra toujours à se reproduire, cela parce que tout ce qui vit et se meut est en devoir de le faire. C’est pour cela que plantes, animaux et humains se reproduisent dès qu’ils en sont capables, dès que les conditions présumées extérieures les y autorisent. L’esprit est vivant et conscient et rien de ce qui s’imagine exister n’a envie de cesser de le faire un jour. Rien ! Surtout pas l’homme !

 

Mais tout ce qui s’imagine exister mais se contente d’être présent dans la conscience sous forme d’imagerie mentale, est fait d’esprit. Or l’esprit n’a aucune forme sinon toutes et de ce fait, c’est lui qui est vraiment immortel, pas les formes changeantes dont l’un des buts principaux est de permettre à l’esprit d’évoluer. Et pour évoluer, il faut changer, selon un rythme qui est propre à chacun des « Règnes » par lesquels passe la conscience spirituelle, la conscience de l’esprit, dont jouissent chacune des formes mais qui ne sont pas relatives à ces formes mais bien à l’esprit lui-même. Une forme qui croit exister refusera toujours d’évoluer, c’est évident. Cela parce que pour faire évoluer une forme, il faut la changer, la transformer en autre chose. Pour la forme dont l’image est pour ainsi dire « figée », cela revient à mourir, à ne plus être ce qu’elle était. Mais ce ne sont pas les formes qui sont éternelles tout en étant capables d’évoluer : c’est l’esprit !

Et en effet, l’esprit qui est à l’origine formelle de « Tout ce qui est », est vraiment le seul à pouvoir évoluer sans pour autant ne plus être ce qu’il est continuellement, à savoir l’esprit informel. L’esprit est donc, en toute logique, la seule « entité » à pouvoir évoluer sans cesse tout en demeurant immortel, inchangé.

 

Serge Baccino