Seul compte l’amour il parait

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Seul compte l’amour ? Ah oui ?

Il est de mode d’affirmer bien haut, voire de claironner en cœur :  Seul compte l’amour ! Un minimum de logique et un maximum de discernement pourront nous aider à réaliser à quel point cette assertion, en plus d’être hautement suspecte, pour les raisons évoquées plus loin, et surtout absolument stupide. Pour ne pas dire mieux. Ceux qui prônent l’amour et n’ont pas d’autres mots aux lèvres que tous ceux qui tournent autour de ce concept radical (pardon, acceptation, lâcher-prise, etc.,), sont en fait les premiers à violer leurs propres règles et affirmations. Et cela aussi nous allons le réaliser plus loin.

Il est clair que l’on ne peut prôner « l’amour inconditionnel » (vaste fumisterie s’il en est, au niveau du simple être humain) sans en même temps et quasi-obligatoirement, croire en Dieu. Donc, Dieu existe et seul compte l’amour, très bien, la chose est dite. Mais si seul compte l’amour, pourquoi existe-t-il autre chose que la seule chose qui compte, prétendument ? Dieu aurait-il quelque souci pour faire régner la seule chose qui serait censée exister et être importante ? A moins que Dieu soit ignorant de cette « loi incontournable », inventée de toutes pièces par tous ceux et toutes celles qui ont un besoin vital de faire croire à cette « loi » incontournable et pourtant contournée à chaque seconde sur cette seule planète Terre ?

Mais qui aurait intérêt à nous faire admettre une règle aussi stupide et dénoncée à chaque minute de notre vie, parfois même par ceux qui prétendent nous l’imposer ? Justement ceux qui prétendent nous imposer cette idée ridicule qui, pour eux, est vitale, comme indiqué ci-dessus ! Pourquoi est-ce vital pour quelques-uns de nous faire admettre que « seul compte l’amour » (ou que l’amour est au-dessus de tout, de tous, etc.,) ? Pour deux raisons principales.

La première : Parce que ces personnes-là ont un BESOIN irrépressible d’amour et donc, parce qu’elles en manquent cruellement. D’où leur soif d’amour et si possible, « inconditionnel » ! (Autre aberration mentale dont la cause vous est dévoilée dans la seconde raison et par la suite.)

La seconde : Parce qu’il est primordial que l’inconditionnalité aille de pair avec l’amour, cela parce que ces personnes-là sont persuadées, en leur for intérieur, qu’elles ne méritent pas d’être aimées, en fin de compte.

Et comme elles en sont persuadées, elles s’imaginent être bourrées de défauts ou faire l’objet d’une quelconque « tare humaine. » Du coup, si l’amour était conditionné par la notion de mérite, par exemple, c’est-à-dire qu’il faille être « digne d’amour » afin de mériter d’être aimé en retour, ces personnes-là n’auraient alors aucune chance d’être jamais aimées. Du moins, pas « en l’état. » (Telles qu’elles sont, actuellement.)

C’est du moins ce qu’elles pensent et elles en sont intimement persuadées !

Dès lors, le fait que cette idée d’être indigne d’amour soit « réelle » (fondée) ou tout à fait fantaisiste importe peu, attendu que chacun ne peut vivre que le contenu formel de ses propres pensées (ce que racontent ces pensées, en gros.)

Lorsque nous croyons fermement une chose, alors cette chose est réelle, du moins pour nous.

Cette idée étrange « d’indignité » est profondément enfouie dans la subconscience de ces personnes. Il est donc inutile de vouloir argumenter avec elles en ce sens. Elles nieront tout en bloc, se pensant en droit absolu de le faire, c’est-à-dire ne pas correspondre à cette image d’elles qu’elles sont incapables de reconnaître et pour cause, puisque inconscientes. Et si vous insistez, même poliment, laissant entendre l’existence d’une chance sur mille pour que ce soit vrai, ces personnes-là se retourneront contre vous et tenteront de vous nuire par tous les moyens en leur possession et une fois qu’elles auront « planté les dents dans votre chair », elles ne vous lâcheront plus, du moins tant que vous n’aurez pas admis que vous aviez tort.

Que l’autre ait tort est plus important, pour ces personnes, que d’avoir raison. Cela parce qu’elles répugnent à seulement vérifier si elles ont bien raison. Donc, le plus simple est encore de faire admettre aux autres… Qu’ils ont tort ! Il fallait y penser, non ? Ce qui fait toute la réputation immature de beaucoup de spiritualistes de notre époque, c’est qu’ils semblent littéralement « être montés sur ressorts » ! Lorsque vous prétendez une chose qui les touche, en profondeur, ils bondissent comme si vous attentiez à leur existence même ! Existence qui, la plupart du temps, est fondée sur l’illusion, le mensonge, voire l’hypocrisie, pour les quelques rares qui commencent à comprendre leur principal problème, lié à l’absence quasi totale d’amour en eux.

Le plus étonnant de l’affaire, et il est intéressant de le noter ici, c’est que ces personnes sont les premières à faire aux autres ce qu’elles ne supportent pas qu’ont leur fasse à elles. Preuve s’il en est que leur spiritualité présumée est en fait basée sur… Du vent. Par exemple, ils vont dire d’une autre personne « qu’elle n’a pas d’amour », ou « qu’elle manque d’amour…» Ce qui est symptomatique d’une personne fascinée par une chose qu’elle ne possède pas et à laquelle elle pense constamment, cela au point de projeter cette carence sur autrui. C’est donc l’autre qui devient carencé.

Et comme toute projection a pour effet psycho énergétique d’inverser les polarités, ce n’est plus la personne en manque d’amour qui est concernée par ce qu’elle ressent pourtant en elle-même, mais celle sur qui la projection est effectuée. Une manière comme une autre de tenter de se débarrasser d’une forme de ressenti qui n’est pas vraiment agréable, reconnaissons-le ici.

À l’évidence, la chose la plus importante dans le monde mental et émotionnel de millions de personnes, est en effet l’amour. Personne ne niera les faits. Si vous avez des doutes, lisez ou écoutez les penseurs les plus médiatisés de ce siècle. Tous n’ont plus que ce mot à la bouche :  l’amour  ! Replacée dans son réel contexte, la chose semble immédiatement plus naturelle. Pour ces personnes et uniquement pour ces personnes, quel qu’en soit le nombre par ailleurs, la chose la plus importante au monde, pour leur propre monde, en fait, est effectivement l’amour. Cela parce que cet amour, elles ne le ressentent pas et, sans doute, ne l’ont jamais ressenti.

Tout au plus ont-elles idéalisé un état naturel et spontané (notez bien le mot au passage) faisant partie du monde de toutes les autres personnes, qui ne se préoccupent pas d’une chose qui est déjà en leur possession, que ce soit peu ou prou. Il est bien connu que nous ne désirons et nous ne parlons que de ce que nous ne possédons pas encore.

La personne colérique et dont l’esprit est confus, parlera de paix, cela parce qu’elle en manque et ressent les effets naturels de ce manque. Mais pour autant, va-t-elle empêcher les autres d’être en paix ? Va t’elle se moquer de ceux qui n’ont pas de paix, voire les dénoncer publiquement ? Et si elle le faisait, elle deviendrait quoi, selon vous ? La même chose que selon moi ! La personne qui parle de bonheur ne le connaît pas intimement et c’est la raison pour laquelle elle en parle ou que son esprit la ramène sans cesse vers ce sujet précis.

Le riche ne parle pas d’argent, du moins pas autant et aussi souvent que le pauvre. Mais le riche qui se moque du pauvre est pauvre, en vérité. L’ignoreriez-vous encore ?

Cela dit et afin de bien nous entendre, il n’est pas ici question de « faire le procès » de toute personne ayant manqué cruellement d’amour dans sa prime jeunesse et n’ayant de ce fait aucun amour à offrir aux autres. Ce serait, à l’évidence, faire preuve à mon tour de manque d’amour. Croyez bien que ce n’est pas le manque d’amour qui est « condamnable » mais la manière de se comporter de ceux qui font mine d’en avoir alors qu’ils en manquent et devraient, de ce fait, comprendre ce que ressentiront ceux qu’ils vont juger sans aucune pitié.

Ici, l’idée est plutôt de dénoncer une activité morbide autant que destructrice, qui consiste à dénoncer, au-dehors, ce qui est vécu intimement en soi (le manque d’amour, donc.) Il est évident qu’il n’est pas question d’attendre de personnes en manque d’amour, qu’elles puissent… En témoigner aux autres ! Cette attente-là serait ridicule.

Mais manquer d’amour est très différent d’être en veine de l’inverse !

La souffrance, si elle explique beaucoup de choses, n’excuse pas tout pour autant.  Les derniers Atlantes l’ont hélas appris à leurs dépens. Celui qui manque d’amour n’a pas à être jugé ou critiqué, c’est déjà assez pénible ce qu’il vit, la chose est aussi évidente qu’entendue ! Mais ce n’est pas non plus une excuse valable pour faire payer cette même carence à autrui !

Mérite-t-il d’être aimé celui qui tente de transmette les souffrances issues de ses propres carences à autrui ? Mérite-t-il la pitié celui qui n’en a pas pour les autres ? Quelle est la seule façon d’enseigner celui qui refuse d’apprendre ? Voici la réponse : Laissez-le vivre sa vie et ne vous en occupez pas ! La vie va l’enseigner bien mieux que ce qu’un autre ego en mal de reconnaissance pourrait le faire.

L’idée est de RASSURER les étudiants sincères et intelligents de la spiritualité en général. Mon message ne s’adresse pas à ceux qui manquent d’amour, car je connais déjà leurs réactions les plus probables. Je dirai même que leur état m’incline à ne pas rajouter de souffrance inutile à celles qu’ils doivent connaître sans que personne d’autre qu’eux en soit responsable par ailleurs. Je n’ai pas le pouvoir de faire en sorte que celui qui manque d’amour se sentent aimé ou même digne d’amour. Cela regarde celui qui est seul concerné.

Par contre, j’ai le pouvoir de dénoncer les exactions discrètes mais bien présentes de certains qui se croient en droit de juger les autres, de peur d’être jugés eux-mêmes et qui, de ce fait, ont choisi de « tirer les premiers » !

Mon propos est de PRÉVENIR les débutants qui s’étonnent que d’autres, prétendument « plus avancés », leur bassinent les oreilles avec un sujet qui ne les préoccupe nullement par ailleurs. Aimer est un acte naturel et qui, de ce fait, doit être spontané et inaccessible à l’intellect dévoyé. Seul l’intellect dévoyé peut s’imaginer devoir prêcher l’amour à ceux qui en ont déjà et qui, de ce fait, peuvent déjà se concentrer sur autre chose.

À vous débutants de la spiritualité, je dirai ceci :

« Ne vous souciez pas (ou plus) de l’avis des autres à votre sujet. Leur activité même démontre qu’ils ont cessé de s’occuper d’eux-mêmes pour tourner leur attention vers les problèmes présumés d’autrui. Et c’est exactement ce que font tous ceux qui souffrent du manque d’amour. Continuez à ne vous préoccuper que de vos problèmes réels, ceux dont vous ressentez réellement la présence en vous, et vous avancerez aussi vite qu’humainement possible. Prêtez attention aux divagations mystico-religieuses d’autrui, et vous finirez comme eux, confus et jaloux de la réussite des autres. A bon entendeur… »

Mais ne condamnez pas pour autant ceux qui vous paraissent condamnables : ils l’ont déjà fait avant vous et bien mieux que vous ne le feriez vous-mêmes. Mais pour autant, vous n’avez pas à « les aimer », cela dès lors qu’ils ne sont pas (ou plus) AIMABLES, c’est-à-dire « dignes de votre amour. » Qu’ils aillent réclamer cet amour qu’ils vous réclament à vous, qui n’êtes qu’un simple humain, à Dieu, puisque autant, il paraîtrait que « Dieu est amour » !  Tous ceux dont le regard est définitivement tourné vers l’extérieur et les autres et qui sont devenus prompts à juger voire à condamner, devraient cesser de se préoccuper de ceux qui sont supposés être « en carence d’amour. »

Pourquoi ne tournent-ils pas ce même regard scrutateur, en direction du Grand Distributeur d’Amour (qui lui, est vraiment inconditionnel, soit dit en passant) est disponible et les attend de cœur ferme ?

A moins que pour se tourner vers Dieu, il faille tout d’abord se retourner puis regarer en soi ? De quelle terrifiante vision ont-ils peur, si Dieu est amour et que seul compte cet amour ? Ne devraient-ils pas simplement réapprendre à s’aimer, plutôt que de détester ce que les autres « ne sont pas encore » ? Enfin, et pour porter une ultime estocade à la médiocrité et à la méchanceté gratuite de quelques-uns « bourrés d’amour inconditionnel » (sic), voici ma question : « Est-ce vraiment « faire preuve d’amour » que de jeter à la face d’un autre être qu’il n’a pas d’amour ou qu’il en manque ? N’est-ce pas plutôt faire montre d’une vanité extraordinaire, que de prétendre d’un côté qu’il ne faut pas juger son prochain, puis de juger tout de même, comme si l’on était au-dessus des lois divines ? »

Pour ma part, je ne juge personne qui ne se soit tout d’abord jugé lui-même, cela par son comportement. Et il ne me viendrait jamais à l’idée de lancer le premier à la tête d’une tierce personne qu’elle « manque » d’amour ! Ce serait pour moi la preuve éclatante que j’en manque cruellement moi-même et très certainement bien plus qu’elle n’en manque elle ! Et ensuite, je ne pourrai même plus me regarder dans un miroir ! Il faut donc avoir atteint un degré extraordinaire d’indifférence envers la sensibilité d’autrui, pour en arriver à exprimer de telles aberrations mentales.

Vous qui débutez et qui, sans doute, n’avez aucune carence particulière à votre passif, avancez du mieux que vous le pouvez et n’écouter pas croasser les corbeaux qui, depuis leur mort spirituelle, n’attendent plus qu’une chose, c’est que vous les y rejoigniez.

Si mon propos vous semble dur et sans pitié, je vous retourne le jugement et vous recommande d’installer en vous ce réflexe salvateur qui consiste à vous observer vous-mêmes. Du moins, si vous en avez le courage ! Car du courage il en faut une tonne et bien plus, pour oser se regarder en face au lieu de poser un doigt accusateur sur la verrue qui trône sur un autre nez que le sien.

La Nature a prévu que chacun reçoivent selon ce qu’il se donne (par ses processus mentaux ou le fameux Karma.) Vous ne devez donc rien à personne et personne ne vous doit rien. Mais cela n’est pas pour autant une excuse valable pour se vider sur autrui en le chargeant de nos propres immondices. Si vous parlez de paix, apprenez plutôt à la vivre ! Si vous parlez d’amour, commencez à en manifester ne serait-ce que les prémisses !

Un jour vous ne parlerez plus, occupés que vous serez à vivre enfin tout ce dont vous n’avez fait que parler à d’autres. Et que ceux qui ont chargé les autres de leur propre fardeau, trouvent en eux la force de se pardonner un jour, car lorsqu’ils comprendront ce qu’ils ont fait, ils n’auront plus le temps, mais alors plus du tout, de s’occuper des autres, même dans le but de faire semblant de les aimer !

Note de fin :

Ce texte est uniquement dédié à tous ceux assez intelligents pour en comprendre le sens véritable. Pour les autres, je n’ai que faire de vos « avis autorisés ou spécialisés » ! Conservez-les pour vos propres contradictions intimes, car avec les nouvelles énergies qui s’en viennent, vous allez très bientôt avoir énormément de boulot ! 

 

Serge Baccino

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