Somme-nous libres d’écrire notre propre futur ?

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Somme-nous libres d’écrire notre futur ?

(Les brèves de la psy éso)

Sommes-nous libres de transformer notre futur, de le réécrire, en quelque sorte ? Oui et… Non ! Oui, si ce futur ne concerne que soi, non si ce même futur dépend des décisions et réactions d’une autre personne ou de plusieurs. Plus il y a de personnes impliquées dans l’écriture ou la réécriture d’un futur probable, moins il devient facile d’en changer ne serait-ce qu’un terme ou deux. Bien sûr, nous pouvons agir en fonction de notre part personnelle au sein de cette écriture de groupe, mais ce ne sera alors pas notre vrai futur mais un futur différent et dans lequel les autres n’auront plus droit de citer.

Cela se retrouve dans les groupes politiques dans lesquels il devient utile d’élire un nouveau leader. On peu, en tant que votant, changer d’idée et voter pour une toute autre personne, au dernier moment, mais il n’est guère envisageable d’agir de la même façon sur les autres électeurs qui tous et donc chacun, conservent le droit à une réécriture constante de leur propre destin.

 

Bien souvent, nous changeons de destinée lorsque nous changeons notre réactions aux évènements qui semblent s’imposer à nous sans que nous puissions faire quoi que ce soit. Changer notre réaction aux évènements ne transforme pas ces mêmes évènements pour autant, certes, mais cela transforme le contenu formel de notre âme, nous permettant de réagir de mieux en mieux face à l’impondérable et de comprendre que personne ne maîtrise rien, que tout le monde est responsable du futur collectif, mais personne en particulier.

Nous sommes à la fois le programmeur et le programme d’une sorte de robot de chair qui fonctionne plus à la ligne de code près, qu’au véritable libre arbitre. Ainsi, un collectif forge son avenir de collectif, tandis qu’une personne se forge un avenir personnel.

 

En un sens, nous pourrions dire que c’est la somme des énergies mentales d’un groupe qui prévaut sur l’énergie mentale d’un seul ou même deux de ce même groupe. Bien qu’il soit possible d’infléchir la volonté d’autrui, de pousser une personne à changer d’avis, on va dire, il ne faut pas confondre « force de caractère » avec absence de caractère. En clair, si vous réussissez à faire fléchir la volonté d’un tiers, cela parlera moins de votre « puissance mentale » présumée, que de la faiblesse avérée du mental de celui qui se laisse ainsi impressionner.

 

Serge Baccino